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d'écritures et de signes de convention, qui les rendraient obscures et fatigantes à l'œil, nous avons pensé qu'elles devaient être disposées de manière à aider et satisfaire le lecteur, sans jamais l'arrêter ni l'interrompre par une recherche pénible. Nous n'avons porté que le nom des lieux qui sont absolument nécessaires pour la plus facile intelligence de nos relations. Les moindres connaissances de géographie suffisent pour suivre, avec intérêt et sans aucune confusion, les grandes combinaisons sur les divers théâtres des opérations. Ces connaissances sont aujourd'hui très répandues; elles le seront de plus en plus et dans toutes les classes de la société, parce que la guerre de la révolution les a rendues usuelles, en multipliant les contacts entre les peuples, et les communications entre les divers pays. Nous ne

craignons point qu'on nous reproche de n'avoir pas enrichi ce modeste atlas, de toutes les recherches géographiques et topographiques avec un luxe aussi inutile, relativement au but que nous nous proposons d'atteindre et au cercle dans lequel nous nous sommes renfermés, qu'il est nécessaire et précieux dans des ouvrages plus étendus et du genre didactique, tels que celui qu'a fait exécuter sous ses yeux S. A. I. M. l'archiduc Charles, et ceux que nous font espérer les travaux du comte Guilleminot et ceux du général Jomini.

Cependant nous ne nous sommes pas bornés à ces cartes si légèrement esquissées, et dont le point d'échelle commode pour suivre par la pensée les mouvemens stratégiques, est pourtant trop réduit pour ceux de la tactique; lorsque l'importance d'une action, d'une grande ba

taille, ou d'un siége doit faire désirer de connaître les accidens du terrain et les détails topographiques de la position, nous en présentons un petit plan particulier; par exemple, le champ de bataille d'Engen et de Stockach, le plan de Gênes et de ses environs, celui de la tête du pont du Var, celui de la plaine de Marengo; enfin celui d'Alexandrie et du Caire, se trouvent réunis aux cartes de la campagne de 1800.

Par une application plus étendue des motifs que nous avons exposés ci-dessus, nous nous sommes abstenus de porter sur ces plans des principaux champs de bataille, les positions respectives et les mouvemens des troupes des diverses armes, avant, pendant et après l'action. Pour les exprimer par les signes conventionnels en usage et de la manière la moins imparfaite, il faut, sur des plans

d'une grande échelle, multiplier les tracés, la ponctuation de la marche des colonnes ou des corps en ligne; et pour éviter la confusion qui obligerait à une étude importune, on doit reproduire plusieurs fois, le même plan, ou du moins le surcharger de papillons. Ces soins, cette netteté de travail si agréable, et que nos ingénieurs-géographes et nos dessinateurs ont poussé si loin, ne conviennent qu'aux grands ouvrages dont nous avons parlé, et dont le but est différent du nôtre. D'ailleurs, ces images des positions et des mouvemens, d'après les rapports contradictoires des deux partis, sont rarement fidèles les témoins oculaires, qui ont saisi sur le champ de bataille l'emplacement momentané des bataillons, des escadrons et de l'artillerie de leur parti, n'ont pu bien juger de celui des troupes qui leur étaient opposées. Les vainqueurs

et les vaincus s'accordent rarement sur les détails de tactique; et quand il en faut venir jusqu'à les exprimer par des figures, avec la prétention d'une précision presque mathématique, on n'oserait se confier à ses propres conjectures. Nous ne voulons point conclure de ces observations, qu'on doive se priver, dans ces ouvrages didactiques, du secours de ces mêmes images qui éclaircissent l'objet de discussions polémiques très-instructives, et ne peuvent que contribuer aux progrès de l'art; mais seulement qu'en recherchant pour nous et pour nos lecteurs le point de vérité historique, nous avons dû préférer de leur présenter l'image nue du terrain où l'action s'est passée, et de laisser à leur intelligence le soin d'appliquer idéalement à ce même terrain les résultats de nos relations simples et impartiales. Si nous sommes assez heureux

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