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ses troupes assez à temps pour n'être point débordé, et prit position à Buzalta, entre le Monte-Jovi et la Scrivia; il replia aussi sur Moligni celles qui se trouvaient à Voltaggio, et qui, par Piannone et Castagno, pouvaient être enveloppées..

A la droite de l'armée française, dans la rivière du Levant, le général Miollis, avec une division aussi réduite à quatre mille hommes, occupait Recco, San Alberto Torriglia, Scoffera, le Monte-Cornua, Al

baro et Nervi.

Ce fut sur le point central de ces posi→ tions que le général Ott fit son principal effort; après avoir déposté les Français de Panesi, San Alberto et Bargaglio, il enleva le Monte-Cornua, et marcha sans hésiter à la seconde position, au Monte-Faccio. Ce poste essentiel, embrassé par les trois colonnes autrichiennes, fut également emporté malgré la vive résistance du général Darnaud, qui y avait rallié ses troupes.

La droite de la position du général Miollis ayant été forcée et poussée jusqu'à Quinti,

à deux lieues de Gênes, sa gauche, avancée jusqu'à Torriglia, où le général Petitot s'était maintenu, dut se retirer précipitamment sur Prato.

Ainsi finit cette longue et sanglante journée, l'une de celles qui font le plus d'honneur aux troupes autrichiennes, parce que, malgré leur grande supériorité, trouvant à chaque pas des postes habilement choisis, bien retranchés et défendus avec opiniâtreté, il leur fallut renouveler de position en position, avec une fatigue excessive, ces élans, dont le succès, surtout dans la guerre de montagne, est presque toujours payé du sang des plus braves.

Cette ardeur, et le parfait accord des généraux, qui tous avaient pleinement réussi, dut faire croire à M. de Mélas qu'il avait surmonté les plus grandes difficultés, et porté la terreur dans les rangs des Français. Le soulèvement dont se flattaient les transfuges, et dont le signal fut donné par le canon de l'escadre anglaise tirant sur le quartier le plus populeux de la ville; le

tocsin sonnant dans les vallées, à la vue des feux des Autrichiens sur le MonteFaccio, toutes ces circonstances purent faire douter si la capitulation de l'armée française ne devancerait pas la prise de Gênes.

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Cette espérance fut du moins bien passagère. Loin de renoncer à tenir la cam→ pagne, le général Masséna, au moment de l'évacuation de Savone, médita, résolut disposa dans la nuit même, et exécuta le lendemain 7 avril, la plus audacieuse attaque, pour reprendre, à la vue des Génỏis effrayés, le Monte-Faccio, dont la position, si près de la place, devenait, sous le rapport militaire et pour l'effet moral, l'avantage le plus important que les Autrichiens eussent remporté, et le plus décisif pour leurs pro grès ultérieurs.

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La division du général Miollis, marchant sur deux colonnes, déboucha à la droite par Quinto; à la gauche, par Parisone; ce mouvement était flanqué par celui de la réserve qui, suivant la vallée de Bisagno,

poussa les postes autrichiens, et fixa leur principale attention en dépassant leur position centrale, et se portant rapidement sur Campanardigo.

A la faveur de cette manoeuvre, le MonteFaccio et le Monte-Cornua, tournés par Panesi, San Alberto et Scoffera furent brillamment emportés par les troupes du général Miollis.

Quinze cents prisonniers, parmi lesquels se trouva le baron d'Aspre, l'un des meilleurs officiers de l'armée autrichienne, tombèrent entre les mains des Français.

La seconde division se porta de nouveau sur le revers du Monte-Jovi, à Borgo di Fornari et Savignone; et la troisième rectifia są ligne de Varaggio à Ciampani. L'ordre fut rétabli dans la place de Gênes, et la confiance relevée par ce succès inattendu.

Après avoir formé les garnisons, après avoir réglé et confié la défense de la place, ainsi que celle des dehors et des forts détachés au général Miollis, Masséna organisa şon armée active en deux divisions, cha

cune tout au plus de cinq mille combattans: il ne se borna point à attendre les attaques imminentes du général Mélas, dans ce polygone plus resserré, mieux circonscrit et dont les divers fronts pouvaient réciproquement se soutenir; il conçut le projet de débloquer Savone et de rétablir ses communications avec le général Suchet. Il lui avait déjà fait donner l'ordre de reprendre la position de San Giacomo 3 et s'il le pouvait, de pousser jusqu'à Culiano.

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La première division, commandée par le général Gazan, sous la conduite du général Soult, se dirigeait sur Sassello, elle se rassembla à Voltry; la seconde, conmandée par le général Gardanne, et conduite par le général Masséna en personne, débouchait par Varaggio et la Stella pour se porter sur Montenotte; là, réunies en une seule masse sur la crête de l'Apennin, les deux divisions devaient, après avoir forcé le point central et coupé la ligne d'opération de l'armée autrichienne, attaquer la

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