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de ses entreprises ? quels assauts durentelles soutenir? Enfin, par quels combats, par quelles manoeuvres, et lui-même et ses lieutenans, presque entourés sur les revers des positions qu'ils s'obstinèrent à défendre, purent-ils, après avoir tant hasardé pour prolonger la défense extérieure, se retirer dans la place de Génes?

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Une division forte d'environ quatre mille hommes, et commandée par le général de brigade Gardanne, occupait, vis-à-vis le centre de l'armée autrichienne, les postes de la Stella, Santo-Bernardone, la Madona di Savone et Vado; plus loin, sur les sommités, les redoutes de Montenotte, et en deçà, les retranchemens de Cadibona. Cette division, ainsi disséminée, reçut et soutint, pendant toute la journée du 6 avril, l'attaque impétueuse du général Palfy; elle l'arrêta pendant trois heures aux redoutes de Torre et d'Altare, et se replia sur la position de Cadibona, dont les retranchemens, furent brillamment emportés par un bataillon de Rüski.

Le Monte Ajuto, tourné par une colonne de cinq bataillons de grenadiers sous les ordres du général Lattermann, fut aussitôt attaqué par le régiment de Spleny.

Toutes ces colonnes ayant franchi les premiers obstacles, chargeaient avec une telle àrdeur, que les Français accablés pliaient en désordre. Le lieutenant-général Soult, qui arrivait de Gênes, s'élance au milieu d'eux, saisit un drapeau, et courant au-devant des tirailleurs autrichiens, là où leurs progrès paraissent le plus rapides, il parvient à rallier les troupes et leur fait prendre la position de Monte Moro, qui, dans l'intervalle des routes de Vado et de Savone, couvre encore cette dernière place.

Pendant ce temps, le général Saint-Julien, après avoir enlevé les hauteurs de Montenotte, et la redoute de Monte Negrino, poursuivait les Français en se dirigeant sur Madona di Savona.

La position du général Soult devenait d'autant plus critique, que la colonne de gauche du général Saint-Julien descendait par la

Stella sur Albissolla, seul point par lequel cette division pût se retirer sur Gênes. Le général Soult manoeuvra vainement pour occuper l'ennemi. Le général Mélas ne se laissa pas distraire de son but ; il fit tourner et attaquer de front la position de Monte Moro, d'où les Français se retirèrent précipitamment et furent serrés de si près, que les Autrichiens entrèrent pêle-mêle avec eux dans les faubourgs de Savone: on s'y battit jusqu'à la nuit fermée.

Le général Soult tint la ville de Savone avec une division, pendant quelques heures: il n'en sortit qu'après avoir ravitaillé la citadelle, où il laissa six cents hommes. Il rassembla ensuite cette division à la hauteur des Capucins, et se retira sur celle d'Albissola, déjà occupée par quelques troupes autrichiennes, qu'il dut en chasser; ces troupes étaient les mêmes qui la veille étaient descendues par Stella, et à travers lesquelles avaient dû se faire jour trois bataillons français qui occupaient les redoutes de Monte Nesino ou Monte Negrino, et ne les

avaient abandonnées que fort tard, après le signal convenu.

La position du Mont-Saint-Jacques, déjà tournée par les mouvemens indiqués cidessus, fut directement attaquée et forcée au centre, le 7 avril, par le général Elsnitz. Cette attaque fut si vive et si bien concertée, que si le général Suchet, qui lui vendit cher cet avantage, se fût obstiné à se maintenir contre des forces aussi supérieures, toutes ses communications eussent été coupées, et sa coopération à la défense du territoire de Gênes entièrement annulée.

Les redoutes des Sette Pani, de SaintJacques et de la Madona della Neve, plusieurs fois prises et reprises, restèrent aux Autrichiens. Les grenadiers hongrois, après un combat sanglant, échouèrent devant Melogo, où le général français Serras, enveloppé avec sa réserve, fut sommé et refusa de capituler. Enfin, la colonne autrichienne, qui pour tourner plus au loin le corps du général Suchet, et l'ébranler dans ses positions, avait débouché par le Ta

naro, fut battue par le général Jablonowski.

Le général Mélas avait moins précipité le mouvement du corps du comte de Hohenzollern sur la Bochetta, parce que le front de cette attaque était fort étendu, et que les troupes de la division française du gé→ néral Gazan, forte de quatre à cinq mille hommes occupaient sur la droite et sur la gauche des postes avantageux et très-avancés, entre les vallées de l'Orba et de la Scrivia. Cette division était disséminée à Gazella Savignone, Voltaggio, Borgo di Fornari

et Ronco.

La Bochetta, Campo Fredo, Masone et Marcarolo.

Rossiglione, Monte Calvo et San-Quirico. On combattit sur tous ces points : le jour de l'attaque générale, plusieurs redoutes et retranchemens furent pris et repris, et tous successivement évacués.

Le général Gazan, à l'approche des forces supérieures, qui après avoir étroitement bloqué Gavi, tournaient la Bochetta, et se disposaient à l'attaquer de front, fit retirer

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