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bouches à feu et une grande quantité de munitions de guerre; mais un trophée bien plus considérable, hors du champ de bataille, fut la cession de douze places fortes stipulées par les articles 6, 7 et 8 de la convention d'Alexandrie. Elle rappela celle qu'obtint le prince Eugène de Savoie, en 1706, et qui fut le résultat de la bataille de Turin. La comparaison de ces deux grands événemens amenés par des causes semblables, préparés par des marches aussi habilement combinées sur les deux rives du Pó, nous a paru digne de l'attention des militaires qui se plaisent à méditer les grandes leçons de l'histoire; nous leur offrirons ce rapprochement dans les notes à la suite de cet ouvrage; mais nous croyons devoir leur présenter ici le texte de la convention d'Alexandrie, parce que cette pièce fixe mieux qu'aucune analyse qu'on en pût faire, la position des armées française et impériale en Italie à la fin de cette campagne.

Convention entre les généraux en chef des armées française et impériale en Italie.

ARTICLE PREMIER.

Il y aura armistice et suspension d'hostilités entre l'armée de Sa Majesté Impériale et celle de la République française en Italie, jusqu'à la réponse de la cour de Vienne.

ART. 2.

L'armée de Sa Majesté Impériale occupera tous les pays compris entre le Mincio, la Fossa-Maestra et le Pó, c'est-à-dire, Peschiera, Mantoue, Borgo-Forte, et depuis-là la rive gauche du Pó, et à la rive droite, la ville et la citadelle de Ferrare.

ART. 3.

L'armée de Sa Majesté Impériale occupera également la Toscane et Ancóne.

ART. 4.

L'armée française occupera les pays compris entre la Chiesa, l'Oglio et le Pó.

ART. 5.

Le pays entre la Chiesa et le Mincio ne sera occupé par aucune des deux armées. L'armée de Sa Majesté Impériale pourra tirer des vivres des pays qui faisaient partie du duché de Mantoue. L'armée française tirera des vivres des pays qui faisaient partie de la province de Brescia,

ART. 6.

Les châteaux de Tortone, d'Alexandrie, de Milan, de Turin, de Pizzighettone, d'Arona, de Plaisance, seront remis à l'armée française du 27 prairial au 1er messidor (du 16 au 20 juin).

ART. 7.

La place de Coni, les châteaux de Ceva, Savone, la ville de Génes, seront remis à l'armée française du 27 prairial au 5 messidor (du 16 au 24 juin.)

ART. 8.

Le fort Urbain sera remis le 7 messidor (26 juin).

ART. 9.

L'artillerie des places sera classée de la manière suivante : 1°. Toute l'artillerie des calibres et fonderies autrichiennes appartiendra à l'armée autrichienne; 2°. celles des calibres et fonderies italiennes, piémontaises et françaises, à l'armée française; 3°. les approvisionnemens de bouche seront partagés, moitié sera à la disposition du commissaire ordonnateur de l'armée française, et moitié à celle du commissaire ordonnateur de l'armée autrichienne.

ART. 10.

Les garnisons sortiront avec les honneurs militaires, et se rendront avec armes et bagages, par le plus court chemin, à Man

tque.

ART. II.

L'armée autrichienne se rendra à Mantoue par Plaisance en trois colonnes : la première, du 27 prairial au 1er messidor (du 16 au 20 juin); la seconde, du 1er au 5 messidor

(du 20 au 24 juin); la troisième, du 5 au 7 messidor (du 24 au 26 juin).

ART. 12.

Messieurs le général de Saint-Julien, de Schwertinck, de l'artillerie; de Brun, du génie; Telsiegé, commissaire des vivres; et les citoyens Dejean, conseiller d'état, et Daru, inspecteur des revues ; l'adjudant - général Léopold Stabenrath, et le chef de brigade d'artillerie Mossel, seront nommés commissaires à l'effet de pourvoir à l'exécution des articles de la présente convention, soit à la formation des inventaires, aux subsistances et aux transports, soit pour tout autre objet.

ART. 13.

Aucun individu ne pourra être maltraité pour raison de services rendus à l'armée autrichienne, ou pour opinions politiques : le général en chef de l'armée autrichienne fera relâcher les individus qui auraient été arrêtés dans la république cisalpine pour

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