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corps de dix mille Français, réuni aux troupes hollandaises : les embouchures de l'Escaut et du Hondt étaient fermées et gardées par des croisières avec la plus sévère vigilance.

Un corps prussien d'environ vingt mille hommes, sous les ordres du général Schladen, occupait les pays sur la rive droite du fleuve, depuis la frontière de Hollande jusqu'à l'aile gauche de l'armée française du Rhin au-dessous de Coblentz.

Les milices rassemblées dans l'électorat de Mayence, sous les ordres du baron d'Albini, occupaient le pays entre Meuse et Rhin, et s'étaient même avancées sur la Nidda jusque sous le fort de Cassel, dont la garnison, après les avoir repoussées, tenait avec de l'artillerie la position de Hochheim.

L'armée française du Rhin, commandée par le général Moreau, et qui n'était pas encore définitivement organisée, était cantonnée en Alsace et en Suisse, bordant la rive gauche du fleuve et occupant les têtes de pont de Kehl et du Vieux Brisack; on

s'observait de près, mais sans inquiéter réciproquement les chaînes d'avant - postes. Celle des Impériaux était soigneusement placée et très-serrée sur la rive droite, sous les ordres du général comte Giulay. Le centre de l'armée autrichienne, commandée par le général Nauendorff, était cantonné dans la direction de Bâle, et dans le triangle entre Freybourg, Bále et Schaffhouse; l'aile droite, qui s'étendait de Freybourg jusqu'au-dessus des défilés de la Kintzig, était commandée par le général de Meerfeld, dont le quartier-général était à Offembourg. Le général Starray était détaché sur l'extrême droite avec un corps de vingt mille hommes, dans lequel se trouvaient les Uhlans, les hussards de Szekler, et le reste des élites de la cavalerie légère. L'aile gauche, sous les ordres des généraux Kospoth et Spork, occupait le pays entre le lac de Constance et Schaff house; l'extrême gauche s'étendait par le Vorarlberg jusque dans les Grisons, sous le commandement du général Pétrark enfin, le quartier-général du

général Kray était à peu près au centre de cette large base, qui, de Strasbourg au lac de Constance, coupe le grand pli du Rhin, et se trouvait à Donau-Eschingen, au point d'étoile et d'intersection de toutes les communications.

En Italie, les armées occupaient encore les positions dans lesquelles elles s'étaient fixées à la fin de la dernière campagne, dont les opérations avaient été terminées du côté des impériaux par la prise de la place importante de Coni; et du côté des Français, par leur retraite sur le territoire de Génes.

CHAPITRE II.

Ouverture de la campagne en Italie. - Succès du général Mélas. Séparation de l'armée française.

nins.

Défensive des Apen

Belles manœuvres du général Masséna, des généraux Soult et Suchet.— Investissement et blocus de Génes. RÉDUITE au nombre de 25,000 combattans, et presque désorganisée, Farmée française tenait encore les sommités des Apennins; mais ses communications étant interrompues, et les ports de la côte étroitement bloqués, il lui fallait ou tenir la campagne contre des forces supérieures, ou se renfermer dans la place de Génes.

Masséna vint prendre le commandement de cette armée. - Rétablir l'autorité méconnue dans cet excès de souffrances, pourvoir aux besoins du soldat, contenir, au milieu d'une population nombreuse, les soulèvemens fomentés par l'ennemi; enfin, arrêter une armée victorieuse et abondamment pourvue, telle fut la tâche du général français.

Celle du général autrichien semblait être

moins difficile; il devait achever par la prise de Gênes, qu'il savait n'être point approvisionnée, la conquête de toute l'Italie, en assurer la possession en poussant jusqu'au-delà des Alpes maritimes les débris de l'armée française; et, par cette grande diversion, jetant l'alarme dans les provinces méridionales de la France, faciliter d'abord les opérations de la grande armée sur le Rhin; y concourir ensuite par des attaques en Suisse et en Savoie, et par la réunion des deux armées, frapper un coup décisif.

Bien assuré que les Français, hors d'état de rien entreprendre, se borneraient à conserver pendant l'hiver la chaîne de leurs postes, le général Mélas avait étendu ses quartiers dans le Piémont, dans la Lombardie, sur les deux rives du Pó, et jusque dans l'état de Venise et les Léga→ tions. Cette dispersion avait l'avantage de faciliter le rétablissement des corps de l'armée, et servait aussi à contenir la population effrayée par les actes de rigueur qui avaient

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