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Bozzolo sur les bords de l'Oglio, il s'empara de quelques barques sur le Pó, et s'en servit pour faire passer à la rive droite des détachemens qui attaquèrent et pousserent sur Guastalla tout ce qu'ils rencontrèrent.

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Ces marches rapides, ces brusques attaques dans des directions divergentes, forcèrent les Autrichiens à se retirer en désordre au-delà de l'Oglio jusqu'au pied des montagnes, et répandirent l'alarme jusqu'aux portes de Mantoue. A la faveur de ces mouvemens, le passage du Pó s'exécuta d'abord sous Crémone par la division du général Loison, qui, remontant la rive droite, se dirigea sur Plaisance. En même temps, le général Murat, parti de Lodi avec sa cavalerie et une division d'infanterie (celle du général Boudet), se porta aussi sur Plaisance; il rencontra d'abord quelques bataillons qui avaient pris position et coupaient la route en avant de la tête de pont; il les fit attaquer pár són infanterie et les força à rentrer dans les ouvrages."

Cette tête de pont était bien fortifiée, gar

nie de douze pièces d'artillerie et d'un abord périlleux, à cause des batteries avantageusement placées sur la rive droite; les Français, livrés à leur impulsion, arrivèrent jusqu'au pied des retranchemens, et ne purent en plein jour soutenir ces feux croisés: l'assaut fut ordonné pour la nuit suivante, mais les Autrichiens évacuèrent les ouvrages et coupèrent le pont. Pendant qu'on se canonnait d'une rive à l'autre, le général Murat fit rassembler à Nocetta, audessous de la ville, une vingtaine de barques avec lesquelles le passage s'effectua sans obstacle.

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Le général français Musnier, qui commandait l'avant-garde, se porta d'abord avec trois bataillons un peu en avant sur la route de Crémone, pour se lier à la colonne du général Loison. Ses éclaireurs aperçurent un convoi considérable qui, sous une foible escorte, se dirigeait sur Parme; il détacha un bataillon pour s'en emparer, et marcha avec les deux autres vers Plaisance, pour commencer l'attaque et prévenir les ren

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forts qui accouraient par la route de Stradella, au secours de Plaisance; en arrivant devant la porte. Saint-Lazare, le général Musnier rencontra deux escadrons qui, n'ayant osé charger son infanterie dont l'immobile fermeté les étonna, ne purent l'empêcher de pénétrer dans la ville et de s'emparer de la porte du côté opposé. Dans ce moment, le régiment de Klébeck, venant de Stradella, se présenta devant cette même porte Saint-Lazare et fit effort pour y pénétrer; il y serait parvenu, si le bataillon, que le général Musnier avait détaché sur la route de Parme, et qui n'avait pu joindre le convoi qu'il poursuivait, ayant vu ce régiment s'approcher et la fusillade s'engager avec le détachement français qui avait pris poste à la porte Saint-Antoine, n'était venu le soutenir. Ce bataillon, se formant sur le flanc droit des Autrichiens, les arrêta et leur fit tant de mal que le régiment de Klébeck fut entièrement pris ou dispersé.

Pendant ce combat, d'autres troupes fran

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çaises étaient entrées dans la ville et pressaient de toutes parts les Autrichiens; ceuxci se retiraient vers le château déjà encombré par les administrations militaires; le désordre était extrême et l'occupation de la ville n'était point encore entièrement assurée, lorsqu'une nouvelle colonne d'environ 1,200 homms avec deux pièces de canon, venant de Parme et arrivant aussi trop tard, attaqua et culbuta la grand-garde française; Murat la fit soutenir par une demi-brigade et un régiment de hussards. On se battit presque aux portes de la ville; le détachement autrichien engagé trop avant fut défait, perdit son artillerie et beaucoup de prisonniers.

L'importance de la ville de Plaisance, comme étant un des points principaux de leur ligne d'opérations, n'était pas la seule cause des efforts que firent les Autrichiens pour s'y maintenir ou pour y rentrer : ils voulaient surtout couvrir un convoi de 60 pièces d'artillerie, qui filait de Plaisance sur Tortone, et que le général Murat pouvait

atteindre et enlever, s'il n'eût été retenu par ces divers combats autour de Plaisance.

Comme le passage du Pó, surpris à Crémone, avait ébranlé toute la chaîne des postes ennemis sur la rive droite, et facilité le passage du général Murat à Plaisance, de même celui-ci effectué de vive force, et attirant l'attention de l'ennemi, contribua beaucoup au succès du grand passage de l'avant-garde et du gros de l'armée à Belgiojoso, deux lieues au-dessous de Pavie. Indépendamment des forces qu'on devait s'attendre à rencontrer sur la rive opposée, la fonte des neiges avait tellement grossi les eaux du fleuve, que, dans cet endroit où son cours est le plus rapide et tourbillonnant, le trajet semblait être impossible; l'un des ponts volans venait d'être emporté.

Le même jour où le général Murat se présentait devant Plaisance, le général Lannes jetta sur la rive droite trois bataillons de la division du général Watrin, qui passa avec les premiers grenadiers et le général Mainoni: celui-ci prit poste et plaça les trois ba

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