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tion; il exigea des évêques et des curés un serment de fidélité, et leur ordonna de continuer le service divin, et de rester dans la même communication avec le saint-siége, et dans la même soumission spirituelle qu'auparavant. Le commandement de la ville et la direction des affaires militaires furent confiés au général Vignolles dont les talens, le caractère ferme et la modération convenaient à ce poste important.

Sans s'arrêter pour ces dispositions provisoires, et ne recueillant pour ce moment d'autres fruits de la conquête du Milanez, que les les moyens de la consolider par la victoire, Bonaparte s'empara de tous les objets utiles à l'armée, et que la prompte évacuation et l'ardeur avec laquelle ils étaient poursuivis, obligea les Autrichiens de laisser dans les magasins, dans les établissemens publics et dans les hôpitaux. De fortes reconnaissances de cavalerie furent voyées dans toutes les directions. Celle vers le nord, sur la route du lac Majeur, rencontra à Varrèze les éclaireurs du général

Moncey. La division Lecchi marcha à travers pays par Legnano et Monza sur Cassano; deux divisions, celle de Boudet et celle de Loison, après avoir fait lever les bivouacs de San-Giuliano et de Malegnano, où le corps autrichien qui occupait Milan s'était d'abord retiré, marchèrent sur Lodi, où l'ennemi ne tint pendant quelques heures, que pour tenter d'évacuer des magasins considérables, dont la plus grande partie tomba entre les mains des Français.

Pendant que le gros de la nouvelle armée d'Italie traversait le Tésin, et se répandait en Lombardie jusqu'à l'Adda, le général Lannes, parti de Chivasso avec tout le corps d'avant-garde, suivait la rive gauche du Pô jusqu'à Casale, et repoussait les partis ennemis qui se hasardaient à traverser le fleuve; il se dirigeait sur Pavie par Mortara et Grupello. Cette ancienne capitale fut, au huitième siècle, le dernier boulevard du royaume de Lombardie, et la dernière conquête de Charlemagne. Huit siècles après, la belle défense de Pavie assiégée par Fran

çois Ier, et secourue par le vice-roi de Naples et le connétable de Bourbon, donna lieu à la bataille dans laquelle l'armée française fut défaite et le roi de France fait prisonnier. A des époques plus récentes, dans les guerres des 17 et 18° siècles, Pavie soutint d'autres siéges, et la possession de cette place eut toujours une grande influence sur le succès des opérations de guerre en Italie.

Les avantages de sa situation, au milieu du vaste bassin, où se réunissent les eaux des grandes Alpes et des Apennins, n'eussent pas été moins remarquables à cette dernière époque, si les généraux autrichiens, au lieu d'en faire seulement un grand dépôt sur les derrières, l'avaient considérée comme le point central et le plus essentiel de leur grande base d'opérations. Sans doute, si M. de Mélas avait encore eu le temps d'y rallier son armée, il aurait préféré cette ligne de défense depuis le lac Majeur jusqu'à Plaisance, malgré sa grande étendue, parce que son excellente et nombreuse cavalerie lui eût, donné beaucoup

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d'avantages pour s'y maintenir les fortifications de Pavie eussent été relevées et leur développement augmenté par un camp retranché entre les îles du Tésin et le confluent du Pó: un tel appui, un aussi formidable obstacle au milieu de l'Italie, et précisément au noeud de toutes les grandes communications par terre et par eau, n'eût pas été négligé.

Nous avons plusieurs fois observé que les exemples des anciennes guerres sont rarement applicables aux circonstances d'une autre guerre, quoique sur le même théâtre. Nous avons fait apercevoir que les données du problème sont presque toujours différentes; cependant cette observation ne doit point être trop généralisée : elle n'est absolument vraie que pour tout ce qui tient à la tactique, c'est-à-dire aux manoeuvres des troupes de différentes armes, à la manière de les mettre en action pour le combat; là, tout est variable : les inspirations des grands capitaines, les causes de leurs succès peuvent éclairer celui qui se

trouve sur le même terrain et dans des circonstances à peu près semblables, mais elles ne sauraient être servilement imitées : il n'en est pas ainsi pour les grandes opérations, le même but peut ramener les mêmes combinaisons, reproduire les mêmes rapports stratégiques. Tels sont ceux des grandes forteresses et des positions qui peuvent en tenir lieu.

Le néral Ott pour occuper Pavie, fut devancé par celui du général Lannes qui surprit cette place après deux jours de marches forcées, et s'en empara : il y prit 200 bouches à feu, dont 30 pièces de campagne sur leurs affûts; une grande quantité d'armes et de munitions de guerre.

corps autrichien, détaché par le gé

Le fort de Bard ayant capitulé, la division française du général Chabran, qui avait été employée au siége, fut portée à Ivrée et sur la rive gauche du Pô pour éclairer les mouvemens des Autrichiens sur la rive droite à cette époque, le général Mélas était encore à Turin. On doit attribuer à

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