Imágenes de página
PDF
ePub

pour les faire bien concevoir, alors les conjectures de ceux qui chercheront à se représenter les positions, les mouvemens et les actions, seront toujours justes et plus satisfaisantes pour eux que la vue et l'explication des figures par lesquelles nous nous serions vainement efforcés de les fixer.

DES

ÉVÉNEMENS MILITAIRES.

CAMPAGNE DE 1800.

CHAPITRE PREMIER.

Situation de l'Angleterre par rapport à la France au commencement de l'année 1800. Causes de la continuation de la guerre.

Rupture de la coalition avec la Russie.

-Nouveaux apprêts en France et en AuPacification de la Vendée.

triche.

Position respective des armées.

LE fils de Chatam ne fut point entraîné par une aveugle haine, mais guidé par la conscience des vrais intérêts de l'Angleterre, lorsqu'au commencement du 19e siècle il refusa la paix proposée par Bonaparte, dictateur de la république française. Ce célèbre

ministre, fidèle aux principes de la vieille politique insulaire, n'admettait aucune garantie tant que la France conserverait, avec la Belgique et la disposition des ressources maritimes de la Hollande, une situation toujours hostile contre l'Angleterre.

Depuis la cession des Pays-Bas à la France, consentie par la maison d'Autriche, au traité de Campo-Formio, le but de la guerre échap pait au gouvernement anglais; tous ses efforts tendaient à le ressaisir. M. Pitt était convaincu que pour arracher aux Français cette belle conquête, il fallait épuiser les ressources de la France, et la consumer, en portant dans son sein une guerre que la fureur des partis comprimés, et l'indignation des puissances humiliées devaient lui rendre à jamais funeste si elle en devenait le théâtre.

La conquête de l'Italie, et tous les avantages remportés par les alliés pendant la campagne de 1799, ne suffisaient plus pour remettre en question la retrocession de la Belgique, parce que ces avantages étaient balancés sur le Rhin par la victoire de Zu

rich, et dans le Nord par le mauvais succès de l'expédition sur les côtes de Hollande.

La continuation de la guerre était donc invariablement résolue par le ministère anglais avant les ouvertures faites par Bonaparte; elles donnèrent lieu à de vifs débats dans le parlement; les principaux orateurs du parti de l'opposition remontèrent jusques aux premières causes de la guerre ; ils en attribuèrent l'explosion, les malheurs, la perpétuité à ceux qui voulaient établir l'immutabilité des gouvernemens, et l'aliénation irrévocable de la souveraineté comme base fondamentale d'un pacte social pour le maintien duquel toutes les puissances devraient être à jamais solidaires.

MM. Erskine, Fox et Shéridan se distinguèrent dans cette discussion mémorable; ils opposèrent à la doctrine des gouvernemens de l'Europe moderne, les plus forts argumens que purent leur fournir les principes du droit naturel et du droit politique, l'esprit et la marche du siècle, les exemples tirés de leur propre histoire, le changement

« AnteriorContinuar »