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Marche, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de la Creuse. Cette ville, qui était autrefois très-forte, fut détruite presque entièrement par les Anglais au commencement du quinzième siècle. Reconstruite, vers 1440, par Bernard et Jacques d'Armagnac, comtes de la Marche, elle soutint, en 1592, un siége contre les royalistes, qui ne s'en emparèrent qu'après huit mois de blocus. La population de Chenerailles est aujourd'hui de 1,028 hab. CHÉNIER (Louis de) naquit en 1723, à Montfort, en Languedoc, d'une famille originaire du Poitou. Il perdit de bonne heure son père et sa mère, abandonna à sa sœur tous ses biens, et partit pour Constantinople, où il dirigea bientôt après une maison de commerce, qu'il abandonna ensuite pour s'attacher au comte Desalleurs, ambassadeur de France près de la Porte. Après la mort de ce dernier, il géra les affaires de la marine et du commerce jusqu'en 1764. De retour en France, en 1765, il accompagna, deux ans après, le comte de Brugnon, que le roi envoyait en Afrique pour conclure un traité avec l'empereur de Maroc, et déploya dans cette mission une grande habileté. Nommé consul général, puis chargé d'affaires de France près de cette puissance barbaresque, il revint dans sa patrie en 1784, et fut, malgré lui, mis à la retraite. Il s'occupa alors de coordonner les nombreux matériaux qu'il avait recueillis dans ses voyages, et fit paraî tre ses ouvrages sur l'Orient, compilations qui, bien que trop superficielles pour la partie historique, méritent cependant toute confiance pour les remarques locales. Lors de la révolution, Chénier devint membre du premier comité de surveillance de la ville de Paris. Au 31 mai 1793, il se montra favorable aux Girondins. Aussi, ni ses opinions, ni ses efforts ne purent-ils sauver du supplice André Chénier, son fils, dont la mort hâta la sienne, qui

arriva en 1796.

CHÉNIER (Marie-André de) naquit à Constantinople, le 29 octobre 1762. Il semble que le beau ciel sous lequel

il ouvrit les yeux à la lumière, le sang grec qu'il reçut de sa mère, femme d'une beauté et d'un esprit célèbres, aient influé sur son génie et contribué à lui donner ce caractère de simplicité antique qui nous frappe dans ses vers. Nul chez nous ne s'est rattaché plus directement à l'antiquité en restant poëte français, poëte moderne, il est remonté jusqu'à Homère, et a dérobé, en s'appropriant ses larcins, plusieurs des beautés de cet idiome qu'il appelle

Un langage sonore, aux douceurs souveraines,
Le plus beau qui soit né sur des lèvres humaines.

A seize ans, André Chénier, élève du collége de Navarre, le savait déjà, ce langage, et avait traduit en vers une ode de Sapho. Cette pièce, sans être digne de voir le jour, porte déjà l'em-、 preinte d'un talent original. A vingt ans, ses études terminées, il entra, en qualité de sous-lieutenant, dans le régiment d'Angoumois; mais le vide qu'il trouvait dans la vie de régiment, l'asservissement à des devoirs monotones, le dégoûtèrent : il revint à Paris au bout de six mois, avec le dessein de se livrer à la poésie sans distraction. Il se mit au travail avec une ardeur qui dérangea sa santé et finit par amener une maladie grave. Les deux frères Trudaine, ses intimes amis, après avoir hâté sa guérison par leurs soins, le décidèrent à les accompagner dans un voyage en Suisse. Chénier avait alors vingt-deux ans. « On a retrouvé, dit M. de la Touche, son éditeur, quelques restes de ses impressions passagères, mais rien qui se rapporte à l'idée d'écrire un ouvrage. On y sent même l'embarras d'une admiration trop excitée, et l'impuissance de cet enthousiasme qui, pour créer, a besoin de la magie des souvenirs. »> Au retour de ce voyage, André Chénier fut emmené à Londres par le comte de la Luserne, ambassadeur en Angleterre. Le temps qu'il y passa n'eut pour lui que dégoûts et impatiences; la dépendance où il était placé lui pesait, et des souffrances physiques se joignaient à cette irritation d'esprit. Ce fut seulement en 1790 qu'il se fixa à Paris. Il y reprit ses travaux com

mencés, et s'appliqua à les renfermer dans un plan mûrement combiné. « Las du faux goût d'élégance qui affadissait la littérature, il méditait à la fois la reproduction savante et naturelle des formes du génie antique, et l'application de ce langage aux merveilles de la civilisation moderne. C'est ainsi qu'il voulait chanter la découverte du nouveau monde, et célébrer, sous le titre d'Hermès, les grands progrès des sciences naturelles. En même temps, il s'étudiait à renouveler les grâces naïves de la poésie grecque dans de courtes élégies, admirable mélange d'étude et de passion, où la simplicité a quelque chose d'imprévu, où l'art n'est pas sans négligence et parfois sans effort, mais qui respirent un charme à peine égalé de nos jours (*). » Son talent s'essaya aussi à des ébauches d'églogues, et, dans ces fragments, il retrempa aux sources de la poésie ce genre qu'avait si complétement défiguré la subtile affectation de Fontenelle. Bien peu de personnes étaient dans la confidence de ces travaux. Son frère, le poëte Lebrun, Roucher, le marquis de Brazais, le chevalier de Pange, composaient tout son auditoire.

Les grands événements politiques qui commencèrent la révolution vinrent interrompre les travaux d'André Chénier. Il abandonna les études poétiques de sa solitude paisible pour les orageuses discussions de la presse politique, et, réuni à quelques écrivains, entre autres à ses amis de Pange et Roucher, il établit, dans le Journal de Paris, une énergique opposition aux principes démocratiques qui commençaient à triompher. Mais il n'employa pas seulement, à l'appui de ses opinions, l'éloquence du pamphlet; il arma sa muse du vers satirique et de l'iambe acéré; et bientôt ses poésies contre-révolutionnaires appelèrent sur lui la sévérité du gouvernement. Arrêté chez M. de Pastoret, il fut traduit au tribunal révolutionnaire, condanné

(*) Villemain, Cours d'éloquence française.

à mort, et exécuté le 7 thermidor an I. Placé sur la fatale charrette avec son ami Roucher, le peintre des mois, ils s'entretinrent de poésie en s'avançant vers l'échafaud, et récitèrent ensemble un passage de Racine, ces .vers d'Andromaque qui célèbrent les consolations de l'amitié. Puis Roucher se répandait en regrets sur la destinée de son ami : « Vous, disait-il, vertueux jeune homme, on vous mène à la mort plein de génie et d'espérance! - Je n'ai rien fait pour la postérité, répondit Chénier pourtant, ajouta-t-il en se frappant le front, j'avais quelque chose là. » C'était la muse, dit M. de Châteaubriand, qui lui révélait son génie au moment de la mort. Ce n'est qu'en 1819 que les essais d'André Chénier furent recueillis et publiés. Jusque-là, quelques fragments élégiaques étaient tout ce qu'on connaissait de lui. Cette publication eut la plus grande influence sur la littérature de notre temps, et c'est dans ce poëte de la fin du dix-huitième siècle, non moins que dans Shakspeare, que la nouvelle école a été puiser le goût de la simplicité naïve et familière, et des images pittoresques; heureux les novateurs, si, en empruntant à André Chénier la liberté des formes poétiques et la couleur descriptive, ils avaient imité sa réserve, la sobriété de sa riche imagination, la sage pureté de son génie.

CHENIER (Marie-Joseph de) naquit à Constantinople, le 28 août 1764. Amené de bonne heure en France, il fit ses études à Paris, au collége Mazarin, puis entra en qualité de souslieutenant dans un régiment de dragons. De même que son frère, il sentit bientôt le vide de son existence militaire au milieu des loisirs monotones de la paix, et il revint à Paris pour se livrer tout entier à de fortes études littéraires. Bientôt il débuta par une tragédie, Azémire, qui fut représentée à Fontainebleau en 1686, et n'eut aucun succès. Pour être plus heureux à Paris, il s'avisa du stratagème suivant: Azémire ne fut point annoncée sur l'affiche; au lever du rideau, mademoiselle Sainval vint annoncer aux

spectateurs réunis pour voir représenter Zaire, que l'indisposition d'un acteur avait forcé de changer le spectacle, et qu'on allait jouer une pièce nouvelle. Malgré cette précaution, Azémire échoua une seconde fois. Après trois ans de travail, Chénier donna son Charles IX, qui obtint un très-grand succès. En 1791 parurent Henri VIII, qui offrait plusieurs scènes empreintes d'un pathétique vrai, et la Mort de Calas. Caius Gracchus fut accueilli aussi favorablement que Charles IX, et accrut à la fois la renommée littéraire et la popularité politique du poëte. Bientôt après, cette popularité le désigna aux suffrages des électeurs, et il alla siéger parmi les membres de la Convention. Il se jeta d'abord avec ardeur dans le mouvement révolutionnaire, vota la mort de Louis XVI, et siégea longtemps parmi les députés qui formaient le parti de la Montagne; mais il s'en éloigna ensuite, et se rangea parmi les membres les plus modérés de la Convention. L'esprit de parti l'a cependant accusé d'avoir participé à la mort de son frère, ou du moins de n'avoir pas tout fait pour la prévenir. On sait aujourd'hui à quoi s'en tenir sur cette calomnie, dissipée par des faits irrécusables, tels que l'amour inaltérable que lui conserva sa mère. La carrière dramatique de Marie-Joseph se ressentit du changement de ses opinions. Ses tragédies de Timoléon, de Fénelon, semées de traits contre le régime de la terreur, furent applaudies quelquefois par le public, mais censurées par les collègues du poëte, qui arrêtèrent même les représentations de Timoléon, et en firent saisir et brûler tous les manuscrits. Une seule copie, conservée en secret par madame Vertris, sauva cet ouvrage, et fut imprimée en 1795. Après les événements du 9 thermidor, auxquels Chénier prit peu de part, il continua à plaider la cause de la modération politique contre le parti triomphant, qui exerçait alors de sanglantes réactions. Il demanda, en 1794, le rappel des proscrits, et composa son hymne du Chant du départ,

qui partagea longtemps, avec la Marseillaise, le privilége de conduire nos soldats à la victoire. Bientôt après il revint, sans se contredire, aux mesures de rigueur, dans l'éloquente accusation qu'il fit retentir contre les complots royalistes du Midi. Élu président de la Convention, en 1795, il la défendit avec une intrépidité remarquable contre les sections insurgées. Les suites de la journée du 13 vendémiaire le portèrent au sein du comité de salut public. Après la dissolution de la Convention, Chénier devint membre du Conseil des Cinq-Cents. Il eut le tort de s'irriter des attaques dont la presse le poursuivait, au point d'invoquer les répressions de la force publique contre la plus précieuse et la plus sainte des libertés qu'il avait aidé à conquérir. Cependant, pendant toute la durée de ses fonctions législatives, il s'occcupa constamment des progrès de l'instruction publique, des sciences et des lettres. Ce fut sur son rapport que fut décrété, en 1792, l'établissement des écoles primaires. En 1793, il s'éleva contre la destruction des livres et des objets d'arts qu'on voulait anéantir sous prétexte qu'ils rappelaient la féodalité, et fit rendre un décret pour réprimer ces actes de vandalisme. Le Conservatoire de musique fut fondé en l'an II, sur son rapport et d'après ses projets. Il travailla à l'organisation de l'Institut; appuya la fixation à deux cent cinquante, du nombre des élèves de l'école polytechnique; enfin, ce fut sur son rapport que la Convention accorda, le 3 janvier 1794, 300,000 fr. de secours, qui furent répartis entre cent seize savants, littérateurs et artistes.

Après le 18 brumaire, le républicain reparut chez Marie-Joseph; et dans la commission législative des Cinq-Cents, comme dans celle du Tribunat, il protesta souvent avec hardiesse, au nom des libertés publiques assassinées. Cependant, à l'époque du couronnement, par une contradiction déplorable, il composa une tragédie de Cyrus, où, malgré quelques sentences généreuses sur les droits des peuples, le pouvoir

nouveau est officiellement chanté. Plusieurs odes dédiées au conquérant, et même un commencement de poëme épique en son honneur, sont aussi des inconséquences qu'on ne peut justifier. Toutefois Chénier, mécontent sans doute du pouvoir, qui ne se montrait pas assez reconnaissant de ce qu'il faisait pour lui, revint bientôt à son attitude d'opposition; et quelques pas sages trop hardis de son épitre à Voltaire lui firent ôter sa place d'inspecteur général de l'Université. Ce qu'il ne pouvait dire tout haut, il l'écrivit alors pour lui-même, voulant ainsi se soulager de la gêne qui pesait sur lui, et se consoler des malheureuses complaisances auxquelles il s'était abaissé. Parmi ces vers satiriques, ces épîtres inédites composées dans la solitude, rien de plus amer, de plus énergique et de mieux écrit que le morceau cité par M. Villemain dans son Cours de littérature française, et qui finit par ces vers:

Ma voix des oppresseurs fut toujours ennemie; Et tandis qu'il voyait des flots d'adorateurs Lui vendre avec l'Etat leurs vers adulateurs, Le tyran dans sa cour remarqua mon absence: Car je chante la gloire et non pas la puissance. Le Tibère, tragédie posthume de Joseph Chénier et son meilleur ouvrage, fut composé à cette époque de sa vie. Malgré une action pénible et invraisemblable dans quelques-unes de ses parties, malgré une teinte de déclamation répandue en plusieurs endroits du style, des beautés fortes et savantes assurent un rang distingué à cette pièce, dont on trouvera d'ailleurs une analyse aussi intéressante que juste dans le Cours de M. Villemain. On a encore de Marie-Joseph plusieurs morceaux de critique littéraire, parmi les quels on remarque son Tableau historique de l'état et des progrès de la littérature française depuis 1789, composé en 1808, à la demande de Napoléon; un discours Sur les progrès des connaissances en Europe, et de l'enseignement public en France, qu'il prononça en 1801, lorsqu'il remplaça Garat dans le jury d'instruction du département de la Seine, et son Rapport

sur les prix décennaux. Ce dernier ouvrage, fait à l'Institut national, est une revue pleine de talent et d'impartialité de tous les livres de l'époque. L'auteur y a rendu justice à Delille et à la Harpe, ses ennemis, avec une sincérité d'éloge qui fait le plus grand honneur à son caractère. Marie-Joseph Chénier est mort à Paris, en 1811, à l'âge de quarante-six ans. Son éloge funebre fut prononcé par M. Arnault, et M. de Châteaubriand lui succéda comme membre de la seconde classe de l'Institut.

en

CHENILLES. Pendant longtemps, les animaux furent considérés France comme justiciables des tribunaux, et, en conséquence, assignés, accusés, défendus, condamnés ou absous. On procédait en forme contre les cochons, les chiens, les mulets, les chenilles, etc. Le clergé prononçait gravement une sentence d'excommunication contre les bêtes coupables de crimes et délits, et les livrait ensuite à la justice séculière. Les preuves de la condamnation d'animaux à l'emprisonnement, au bannissement, à la mort, se rencontrent presque à chaque page de nos vieilles annales judiciaires. Parmi les pièces existant dans les archives dites de Joursanvault, vendues il y a de quinze à dix-huit mois, se trouvait une quittance de 10 liv. 2 sols 6 deniers, payés par le châtelain de Romorantin, pour un pourceau qui fut retenu deux mois en prison, puis nové, du commandement du bailli de Blois, pour avoir mangé un enfant à Viglain, en 1438. Ce qui est digne de remarque, c'est que, malgré les lumières que les écrivains du temps de Louis XIV ont jetées sur la France, dans la dernière période du règne de ce prince, ces extravagantes procédures ont été encore en usage. Dans une des premières années du dix-huitième siècle, comme les chenilles désolaient le territoire de la petite ville de Pont-du-Château, en Auvergne, un grand vicaire nommé Burin les excommunia, puis renvoya la procédure devant le juge du lieu. Celui-ci, après avoir religieusement rempli toutes les formalités prononça

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une sentence contre ces reptiles, et leur enjoignit solennellement de se retirer dans un territoire inculte qu'il leur désigna, et ce, sous peine de dommages-intérêts et de châtiments corporels. Le narrateur de cette curieuse aventure ne dit pas si les chenilles obéirent.

CHENNEDOLLÉ (Charles de), poëte, auteur du Génie de l'homme, naquit à Vire, en basse Normandie, en 1769. La révolution ayant éclaté au moment où il achevait ses études, il se décida à s'expatrier. C'est en Allemagne que son goût pour la poésie se développa, et qu'il composa ses premiers chants. Rentré en France après le 18 brumaire, il continua ses travaux avec une nouvelle ardeur. Ses premières publications furent remarquées, et lui valurent une chaire de professeur de belleslettres au lycée de Caen. Peu de temps après, il fut nommé inspecteur d'académie, fonctions qu'il exerça jusqu'en 1830, tout en continuant à s'occuper d'essais poétiques. Il vivait d'ordinaire retiré à sa charmante habitation du Coisel, où il menait une vie paisible et douce. Nommé alors au grade éminent d'inspecteur général de l'université, il éprouva tant de peine à changer ses habitudes, et regretta tellement son loisir, qu'il ne tarda pas à résigner ces hautes fonctions. Il mourut en 1833, laissant de nombreux manuscrits. On trouve, dans les vers de Chennedollé, de l'élévation, du sentiment, un style brillant; mais cet auteur n'est pas exempt des défauts de cette littérature dite impériale, qui ne se faisait pas une idée nette de la simplicité du style, et qui confondait souvent le faste avec la richesse, le luxe avec l'élégance, et la déclamation avec le sublime.

CHENONCEAUX, petite ville du département d'Indre-et-Loire, à 32 kil. de Tours, sur les rives du Cher, où l'on remarque un des plus beaux châteaux de la province. La fondation du château de Chenonceaux est due à Thomas Bohier, qui le bâtit, sous le règne de François Ier, sur l'emplacement occupé depuis le treizième siècle

par un très-modeste manoir appartenant à la famille de Marquis. Henri II l'acheta en 1535, et le donna à Diane de Poitiers avec le duché de Valentinois. Elle déploya pour l'embellir la magnificence et le goût qui lui étaient naturels; mais à la mort du roi, sur lequel Diane avait exercé un si long empire, Catherine de Médicis, jalouse même du monument élevé par sa rivale, la contraignit à le luí céder en échange de la terre de Chaumont-surLoire, et en acheva les travaux avec une pensée d'orgueilleuse émulation. Transmis par la reine à Louise de Vaudemont, sa belle-fille, Chenonceaux vit couler les larmes de la veuve de Henri III. J. J. Rousseau, Fontenelle, Buffon, Montesquieu, Sainte-Palaye, Voltaire, ont habité et décrit ce gracieux séjour et ses riants ombrages. Construit sur un pont qui traverse le Cher, Chenonceaux est encore parfaitement conservé ; il appartient au comte de Villeneuve.

CHEPPE (la), village du département de la Marne, arrondissement de Châlons, situé dans une plaine immense; population, 350 habitants. C'est à peu de distance de ce village. que se trouvent des retranchements appelés camp d'Attila; et il paraît à peu près incontestable que c'est là que se donna la bataille où le roi des Huns fut battu par Aétius, en 451. Ces retranchements ont une circonférence de 1,792 mètres, et occupent une superficie de 243,648 mètres. [Voy. CHALONS-surMARNE (bataille de).]

CHER (département du). Ce département, formé principalement de la partie orientale du Berry, réunie à une petite portion du Bourbonnais, doit son nom à la rivière du Cher, qui le traverse du sud-est à l'ouest, et dont la vallée particulière en comprend la presque totalité, tandis que celle de la Loire en forme seulement la lisière orientale, où elle le sépare du département de la Nièvre. Le Cher a, sur ce département, un cours de 8 myriam. 4 kilom., et y reçoit plusieurs affluents: par la droite, la Marmande et l'Eure; par la gauche, l'Arnon. La partie sep

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