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CHAUSSE-TRAPE, sorte d'arme défensive composée de quatre pointes de fer disposées de manière qu'il y en ait toujours trois qui portent à terre, que la dernière reste dressée et debout. Cette arme, dont l'usage est aujourd'hui abandonné, s'employait pour arrêter, embarrasser l'ennemi, et surtout dans les gués, dans les défilés où devait passer la cavalerie. On lit dans Mézerai et dans Villaret, qu'en 1407, les assassins du duc d'Orléans jetèrent derrière eux des chausse-trapes pour n'être pas poursuivis. En 1422, au siége d'Orléans, Jeanne d'Arc fut blessée par une des chausse-trapes jetées aux abords du boulevard attaqué. Louis XI avait fait semer plus de dix-huit mille chausse-trapes sur les avenues de son château de Plessis-lez-Tours.

CHAUSSIER (François), médecin en chef de l'hospice de la Maternité, professeur à la faculté de médecine, membre de l'Institut et de l'Académie royale de médecine, né à Dijon en 1746, avait déjà acquis, par ses ouvrages et par ses cours d'anatomie et de physiologie à l'Académie de Dijon, une célébrité méritée, lorsqu'en juillet 1794, il fut appelé à Paris par le gouvernement, pour concourir avec Fourcroy à l'organisation de l'enseignement médical. Après avoir rempli cette honorable mission, Chaussier retourna à Dijon reprendre ses fonctions de professeur. Le projet de décret qu'il avait rédigé fut modifié par la Convention nationale; au lieu d'une seule école centrale de santé qu'il avait proposé d'établir à Paris, il en fut formé trois, qui sont devenues les écoles de médecine de Paris, de Montpellier et de Strasbourg. Nommé professeur à la nouvelle école dont il avait ainsi été en quelque sorte le fondateur, Chaussier revint à Paris prendre possession de la chaire d'anatomie et de physiologie. Son nom grandit bientôt sur ce théâtre digne de lui, et il devint en peu de temps l'un des oracles de la médecine. L'histoire naturelle et la chimie furent également cultivées avec succès par lui. Médecin de l'école polytechnique, il fut aussi attaché à cette

école comme professeur de chimie. Ami de Guyton de Morveau, il voulut opérer, dans la langue anatomique, une réforme semblable à celle que ce savant avait contribué à faire adopter pour la nomenclature chimique. Déjà il avait publié à Dijon, en 1789, les principes d'une nouvelle nomenclature anatomique qu'il employa depuis constamment dans ses cours; mais quoiqu'il fit succéder à des noms plus ou moins insignifiants et souvent bizarres, des noms propres à donner une idée de la position ou des fonctions des parties, cette nomenclature ne put être aussi rigoureuse que celle qui avait été introduite en chimie; aussi, malgré ses avantages, ne fut-elle pas généralement adoptée. Chaussier, qui donna à l'étude de la physiologie l'impulsion qui a fait faire depuis à cette science de si grands progrès, adopta des nouvelles doctrines médicales ce qu'elles ont de sage et de certain, et plusieurs de ses consultations de médecine légale sont citées comme des modèles du genre. Cependant, à la réorganisation de l'école de médecine de Paris, en 1822, il partagea la disgrâce des Vauquelin, des Pinel, des Dubois, etc., et reçut le titre de professeur honoraire. Il mourut en 1828, âgé de quatre-vingt-deux ans, entouré des respects des médecins français et de l'attachement de ses anciens élèves, dont beaucoup sont arrivés au professorat. Chaussier a laissé un grand nombre d'ouvrages, tous justement estimés.

CHAUSSIER (Joseph), maréchal des logis chef au 2o régiment de chasseurs, fit, avec quatre chasseurs, mettre bas les armes, à Hohenlinden, à 100 hommes d'infanterie, parmi lesquels se trouvaient cinq officiers.

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CHAUSSIERS ou CHAUCIERS. statuts de la corporation des chaussiers, ou fabricants de chausses, consistaient en un petit nombre d'articles, et ne contenaient aucune disposition remarquable. Ils pouvaient prendre autant d'apprentis qu'ils le voulaient, et ceux-ci étaient obligés, en entrant en apprentissage, de payer 8 sous,

dont 3 revenaient au roi, et 4 à la confrérie du métier. Quiconque commençait le métier de la chausserie, devait, à l'exception des fils de maître, payer 20 sous d'entrée, savoir: 15 au profit du roi et 5 à celui de la confrérie du métier. Trois prud'hommes assermentés faisaient la police du métier et dénonçaient au prévôt de Paris les infractions aux statuts que leur surveillance leur faisait découvrir. Une ordonnance concernant la police du royaume, rendue le 30 janvier 1350 par le roi Jean, et publiée en février suivant, contient, en son titre 36, deux articles que nous croyons curieux de reproduire ici, parce qu'ils peuvent donner connaissance du prix des ouvrages confectionnés par les chaussiers au milieu du quatorzième siècle:

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<< Les chaussetiers, y est-il dit, ne prendront et n'auront, pour la façon << d'une paire de chausses à homme, << que 6 deniers, et à femme et enfants << 4 deniers et non plus. Ceux qui les appareillent (les chausses) ne pren<< dront, pour mettre un avant-pied en << une chausse, que 2 deniers, et s'ils « sont neufs, que 3 deniers, et s'ils

«

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font de leur drap, que 4 deniers et << non plus; et pour mettre une pièce «ès avant-pieds ou de coudre la chausse, 2 deniers. Et s'ils font le << contraire, ils l'amenderont. » Les chaussiers de Paris intentèrent, en 1280, un procès aux fripiers qui achetaient de vieilles robes, les nettoyaient en rafraîchissant le drap, et en faisaient des chausses qu'ils vendaient comme faites de drap neuf; et sur leur demande, Guillaume Thibout, prévôt de Paris, défendit aux fripiers, sous peine de 4 sous d'amende au profit du roi, et de 12 deniers au profit des gardes du métier, de continuer cette pratique frauduleuse. Lorsqu'au milieu du dix-huitième siècle, on répartit les différents métiers de Paris en six corporations, les chaussiers, devenus fabricants de bas, eurent la prétention d'en former une à eux seuls; mais ils échouèrent dans leur prétention: on les réunit aux drapiers, et tout ce qu'ils purent obtenir fut de faire don

ner à leur corporation le nom de communauté des drapiers-chaussiers.

CHAUSSIN, ancienne seigneurie de Bourgogne, aujourd'hui département du Jura, érigée en mårquisat en 1724, en faveur de L. H. de Bourbon, prince de Condé.

CHAUSSURES. D'après nos vieux auteurs et nos anciens monuments, la chaussure des Gaulois et des premiers Français, appartenant aux classes élevées, fut empruntée aux Romains et consista, jusqu'au neuvième siècle, en souliers dorés et garnis de bandelettes qui se croisaient et se nouaient au bas de la jambe, comme de nos jours les souliers de femmes. Telle était la chaussure de Charlemagne et de Louis le Débonnaire son fils. Celle de Bernard, fils de Pepin, qui fut retrouvée entière quand on exhuma son corps, consistait en souliers de cuir rouge, avec une semelle en bois. Dans les siècles suivants on varia là forme des chaussures, on porta des souliers à lacets, des souliers à bandelettes et des souliers à boucles. On porta également des estiriaux, et des heuses ou housseaux, appelés par Jean de Garlande tibiala et cruralia, ce qui indique que ces chaussures couvraient la jambe et furent ce que plus tard on appela des bottes ou des brodequins. En 1260, Etienne Boileau, prévôt de Paris, réunit les coutumes des fabricants de chaussures, déjà nombreux en ce temps-là, et en fit pour eux un règlement obligatoire. Ces artisans furent partagés en trois classes: celle des cavetonniers, celle des cordonniers ou corduaniers, et celle des çavetiers ou savetiers (voy. ces mots ). Les deux premières de ces trois classes étaient assujetties à une redevance annuelle, payable en argent, pour les heuses du roi. Il y avait de semblables redevances qui étaient payables en nature et dont le produit servait, à ceux qui les recevaient, à faire des libéralités à leurs officiers et à des maisons religieuses. Sous Philippe le Bel s'introduisit, pour les deux sexes, l'usage des souliers dits à la poulaine, qui finissaient en pointe plus ou moins longue, suivant le rang

et la fortune. Cette pointe était de deux pieds pour les princes et les grands seigneurs, d'un pied pour les hommes de condition moyenne, et d'un demipied pour les gens du peuple. Les pauvres de la ville et les hommes des champs portaient des chaussures en bois ou en cuir avec une semelle de bois. C'étaient nos sabots et nos galoches d'aujourd'hui; on les appelait calopedes ou calopedia.

Dans les treizième et quatorzième siècles, les chevaliers étaient chaussés, en campagne, de souliers de fer qui tenaient au jambart et faisaient partie de l'armure. A la ville on portait les houseaux, et cette mode durait encore au quinzième siècle, car on voit dans les registres de la chambre des comptes, un article de quinze deniers pour graisser les houseaux du roi Louis XI. Dans le seizième siècle, on continua à porter les houseaux en voyage et dans les châteaux; mais les courtisans les abandonnèrent insensiblement pour le brodequin ou botte fauve qui, suivant Marot, était la chaussure des élégants et des amoureux mais qui n'en était ni plus belle ni plus galante pour cela. On portait aussi des houseaux sans avant-pied; c'était une espèce de brodequins ou plutôt de chaussons, pourvus d'une semelle de bois, et accompagnés d'une tige de cuir souple et qui se retournait comme un gant; cette chaussure était encore connue sous le nom de botte molle. François Ier et ses familiers portèrent des souliers de cuir, de velours, d'étoffes de soie, ouverts sur le pied, ornés de broderies, de pierres précieuses, et lacés avec des rubans. Cette mode se perpétua sous son fils, ses petits-fils et jusqu'à Henri III. Henri IV, qui fut si souvent forcé de monter à cheval, reprit la botte, et tous ses capitaines firent comme lui. Les magistrats et les gens d'église portèrent dans tous les temps des souliers, à moins qu'ils ne fussent dans la nécessité de faire un voyage à cheval; alors ils mettaient des bottes comme tout le monde. Quand Henri IV fut maître de son royaume, il se débotta et prit

une chaussure légère. Sous Louis XIII, les modes espagnoles qui s'étaient introduites en France amenèrent l'usage de bottes justes au pied, mais plus hautes, larges, évasées, tombantes et ne montant qu'à mi-jambe, garnies de dentelles, et, même à la ville, armées d'éperons aigus et bruyants. Cette mode se continua longtemps à la cour de Louis XIV. A l'armée on portait des bottes de cuir qui dépassaient le genou, évasées dans la partie supérieure et servant, aux courriers et aux aides de camp, de poches pour mettre les dépêches. Plus tard, on ne porta plus la botte qu'à l'armée ou à la campagne, et le soulier fut généralement adopté pour chaussure de ville; on n'eût même pu, sans blesser l'étiquette, se présenter en bottes à la cour, dans une assemblée ou une cérémonie publique, à moins que l'on ne fût militaire, revêtu de l'uniforme et en fonctions.

Sous Louis XVI, l'anglomanie, qui travaillait alors les jeunes seigneurs, fit reprendre la botte, à l'imitation de nos voisins d'outre-mer; mais cette résurrection d'une vieille mode ne fit pas fortune et fut même trouvée peu décente, parce que, disait-on, la botte transformait un grand seigneur en palefrenier.

Nous n'avons rien dit encore de la chaussure des femmes, parce que jusqu'à Louis XIII, elle subit peu de variations et consista toujours en souliers de cuir ou d'étoffes. A cette époque elles adoptèrent et portèrent longtemps, d'abord à la cour, puis à la ville, enfin partout, les mules, sorte de pantoufle à talons de bois. Cette chaussure, il est vrai, les grandissait, mais elle ne leur tenait point au pied et leur rendait la marche difficile.

La révolution, en réveillant les goûts belliqueux de la nation, remit la botte, chaussure devenue toute militaire, en honneur auprès des classes civiles. En 1793, des hommes que les véritables patriotes virent toujours avec dégoût, crurent faire de la popularité en se montrant dans les rues et dans les cérémonies publiques sans bas et portant des sabots pour toute chaussure. Cette

innovation ne plut à personne, parce que le patriotisme ne consiste pas à porter des sabots comme le peuple, mais à faire que le peuple porte des souliers. C'est ce que voulaient en effet les véritables patriotes. Sous le Directoire, on portà des souliers pointus très-découverts sur le cou-de-pied, concurremment avec des bottes à revers, telles qu'on les voit de nos jours aux jockeis des grandes maisons. Les odalisques de Barras cherchèrent à impatroniser en France la chaussure des femmes romaines, qui consistait en une semelle retenue par des bandelettes autour de la jambe, et sur laquelle reposait le pied nu dont chaque doigt était orné de diamants; mais cette mode ne sortit point des salons du Luxembourg. Sous le consulat et sous l'empire, on porta pendant quelque temps des souliers avec de petites guêtres, puis on adjoignit aux bottes à revers des bottes unies, montant jusqu'au genon et dites à la Suwarow, ainsi que des bottines qui se terminaient à mi-jambe, et étaient ou garnies d'un velours ou taillées en cœur par-devant, et ornées d'un gland. Aujourd'hui on porte généralement, sous le pantalon, de courtes bottines ou des souliers à recouvrements qui les figurent. La botte proprement dite n'est portée que par les officiers et soldats de la gendarmerie, quand ils sont de service. Les femmes continuent à se chausser de brodequins et de souliers en cuir, de toile de lin, d'étoffes de laine, de soie, etc. CHAUVEAU-LAGARDE (N.) naquit à Chartres en 1765. Il jouissait déjà de quelque réputation au barreau de Paris, lorsque les premiers troubles de la révolution vinrent lui fournir l'occasion de déployer son courage et son talent sur un plus vaste théâtre; il défendit, entre autres, le général Miranda, Brissot, Marie-Antoinette et Charlotte Corday. Arrêté après ce dernier procès, il recouvra la liberté après le 9 thermidor, et défendit, devant une commission militaire, en 1797, l'abbé Brottier, accusé de conspiration royaliste, avec Dunaud et Lavilleheurnots. Devenu avocat au conseil

de

d'État, sous le règne de Napoléon, à la déchéance duquel il adhérá en 1814, il porta la parole au nom de son ordre, pour féliciter Louis XVIII sur sa rentrée à Paris. Mais, après la seconde restauration, l'avocat de Marie-Antoinette consacra toujours son dévouement et son éloquence à la défense des proscrits d'un autre parti. Son plaidoyer pour le général Bonnaire (voyez ce mot) attesta que l'âge n'avait point affaibli son zèle pour les malheureux poursuivis par le pouvoir, quel qu'il fût. En 1826, Chauveau-Lagarde voulut accompagner son jeune collègue Isambert au tribunal correctionnel, et lui prêta l'appui de son nom, son expérience et de son estime, contre une accusation que les amis de la liberté espéraient voir repousser par la cour royale. Il a publié : 1° une Notice historique sur les procès de Marie-Antoinette et de madame Élisabeth au tribunal révolutionnaire, Paris, 1816, in-8°; 2o un Exposé de la conduite du général Bonnaire, etc., Paris, 1816, in-8°. Après la révolution de juillet, il fut nommé conseiller à la cour de cassation. Au moment où nous écrivons ces lignes, février 1841, Chauveau-Lagarde vient de mourir, après s'être honoré dans la magistrature comme il l'avait fait dans le barreau.

CHAUVELIN (Germain-Louis.de), né en 1685, avocat général au parlement de Paris, s'éleva par son mérite aux fonctions de garde des sceaux et de secrétaire d'État au département des affaires étrangères. Né avec un génie actif et pénétrant, il devint l'homme de confiance du cardinal de Fleury sur lequel il avait une grande supériorité. Ce fut grâce à son habileté qu'une guerre médiocrement conduite, et marquée par le honteux abandon de la Pologne, se termina par le traité de Vienne, le seul acte glorieux du règne de Louis XV. Néanmoins une intrigue de cour le fit disgracier par le premier ministre, aux yeux duquel on le représentait comme un homme avide de lui succéder. Exilé d'abord à Bourges, en 1737, puis à Issoire dans les mon

tagnes de l'Auvergne; il mourut en 1762 à Paris, où il avait obtenu la permission de rentrer peu de temps auparavant. Le marquis de CHAUVELIN (François-Claude), son fils, servit avec distinction en Italie, sur le Rhin et en Flandre, fut nommé maréchal de camp en 1745, ministre plénipotentiaire du roi à Gênes, et commandant des troupes françaises envoyées en Corse. Lieutenant général en 1749, ambassadeur à la cour de Turin en 1753, il obtint, en 1760, une des deux charges de maître de la garde-robe du roi. Il mourut subitement en 1774 à Versailles, dans l'appartement et sous les yeux de Louis XV, dont il faisait la partie de jeu. On connaît du marquis de Chauvelin quelques vers faciles et agréables. Son fils, le marquis François-Bernard de CHAU VELIN, né à Paris en 1766, était, quand éclata la révolution, maître de la garde-robe du roi Louis XVI. Il se prononça néanmoins pour la cause populaire, et fut choisi pour l'ambassade d'Angleterre, en 1792. Bertrand de Molleville, dans ses Mémoires, assure que le roi ne consentit à placer M. de Chauvelin dans un poste si éminent que pour se débarrasser d'un serviteur incommode, qui pouvait révéler aux constitutionnels les manoeuvres des courtisans. Le nouvel ambassadeur servit avec zèle la révolution auprès du cabinet de Saint-James, auquel il proposa le rôle de médiateur dans la guerre qui venait d'éclater sur le continent, proposition qui fut repoussée. Bientôt les événements survenus en France ne permirent plus d'éviter une rupture. Mais au milieu de circonstances difficiles, Chauvelin se montra le digne plénipotentiaire de la république française. Enfin, n'ayant pu se faire reconnaître comme ambassadeur de la république, il reçut, le 24 janvier 1793, à la suite de quelques notes menaçantes remises à lord Granville, et trois jours après l'exécution de Louis XVI, l'ordre de sortir de Londres sous vingt-quatre heures, et du royaume sous huit jours. De retour à Paris, il fut chargé d'une nouvelle

mission diplomatique auprès du grandduc de Toscane, mission de peu de durée, car le prince ne voulut pas reconnaftre la république. Chauvelin rentra alors dans la vie privée, et après le 18 brumaire, fit partie du tribunat. Nommé à la préfecture de la Lys en 1802, il y resta huit ans, pendant lesquels il fit preuve de fermeté, de justice et de lumières, et en 1810, il fut nommé comte d'empire et conseiller d'État. Nommé plus tard à l'intendance de la Catalogne, il perdit ce poste important en 1814, et ne compta plus que parmi les membres honoraires du conseil d'État. En 1817, il fit partie de la chambre des députés et après avoir siégé de 1818 à 1822 il échoua en 1824, et fut réélu en 1827; et, dans les luttes parlementaires, intrépide défenseur des libertés publiques, il parut sans trop de désavantage à côté du général Foy et des autres orateurs de l'opposition. Il donna sa démission en 1829, et mourut du choléra à Paris, en 1832.

CHAUVELIN (H. P.), abbé de Montier-Ramey, chanoine de Notre-Dame et conseiller au parlement de Paris, fut, au siècle dernier, l'un des artisans les plus actifs de la ruine des jésuites. Déjà, en 1750, il s'était signalé par plusieurs écrits dans la grande affaire des immunités. Ayant fait rendre, en 1753, au parlement de Paris, un arrêté par lequel cette cour déclarait qu'elle ne pouvait, sans manquer à son devoir, obtempérer à l'ordre du roi qui lui avait enjoint de suspendre toutes poursuites concernant le refus des sacrements, Chauvelin fut, avec trois de ses collègues, arrêté le 9 mai et enfermé au mont Saint-Michel. Rendu à la liberté, il commença contre les jésuites une série d'attaques qui, le 9 mai 1767, aboutirent au bannissement de ces religieux. Il retomba ensuite dans l'obscurité, et mourut en 1770, à 54 ans.

CHAUVET, ordonnateur en chef de l'armée d'Italie. Nous ne connaissons sur lui que ces mots de Napoléon : << Chauvet est mort à Gênes; c'est une perte réelle pour l'armée; il était

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