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spéciales du gouvernement se décide également par la voie du concours. C'est par la même voie que s'obtiennent les places du service de santé dans nos hôpitaux. Enfin, nous mettons au concours, comme le faisaient les Grecs, au rapport de Pline, l'exécution de nos grands monuments d'art. Si, dans certains cas, la rapide épreuve d'un concours n'est pas le moyen le plus sûr pour découvrir le candidat le plus digne, elle a du moins l'avantage d'éloi gner ceux qui sont tout à fait incapables.

Une des applications les plus remarquables qui aient été faites du principe du concours, est l'établissement du concours général des colléges. Cette institution compte aujourd'hui un siècle et plus d'existence. L'historien Louis Legendre, chanoine de Notre-Dame, avait, par testament du 4 février 1733, destiné une rente annuelle de deux mille quatre cents livres à la fondation d'un concours de poésie et de musique, sorte d'olympiades françaises qui devaient avoir lieu à Paris tous les quatre ans. Le testateur déférait le jugement de ce concours à ses confrères du chapitre métropolitain, ou, à leur défaut, aux cordeliers du grand couvent. Ni les uns ni les autres n'ayant accepté l'honneur qu'il leur faisait, le parlement, par arrêt du 1er juillet 1744, décida que les fonds du legs de Legendre seraient employés à la création de prix annuels à partager par voie de concours entre les élèves des trois classés de rhétorique, de seconde et de troisième des colléges de l'université de Paris. La faculté des arts vota l'adoption de ce concours le 7 septembre. Ce vote fut sanctionné par un nouvel arrêt du parlement, le 8 mars 1746, et la première distribution eut lieu à la Sorbonne, le 23 août 1747, en présence d'une députation de conseillers en robes rouges. Le latin eut tous les honneurs de la séance; car non-seulement le discours d'apparat était écrit dans cette langue, mais encore on ne couronna que des compositions latines, et les nominations furent proclamées en latin. Deux ans plus

tard, le recteur Charles Coffin fonda pour la classe de seconde deux prix de version latine, auxquels il affecta une rente de cinquante livres. En 1754, J.-B. Coignard, imprimeur du roi et ancien élève de l'université, affecta de son côté une rente de trois cents livres à la fondation d'un prix d'éloquence latine pour les maîtres ès arts. Enfin, Bernard Collot, chanoine et professeur émérite, légua, en 1757, à l'université une rente de quatre cent vingt livres pour la fondation d'un grand prix de grec, lequel devait être disputé par les élèves réunis des trois classes supérieures; disposition bizarre qui fut annulée par arrêt du parlement du 29 mai 1758. Au prix de grec furent substitués des prix de thème et de version latine pour toutes les classes jusqu'à la sixième inclusivement. On rappelait à chaque distribution générale des prix, dans l'ancienne université, le nom des auteurs de ces diverses fondations.

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Les prix cessèrent, en 1789, d'être proclamés en latin. En 1793, ce fut aux Jacobins de la rue Saint-Honoré, dans la salle des amis de la liberté et de l'égalité, qu'eut lieu la distribution. Le discours latin fut remplacé par une allocution du président du département. Depuis cette époque, le concours général fut interrompu jusqu'en 1801. Il reparut avec l'établissement des écoles centrales. Cette année-là, les élèves qui avaient obtenu les prix furent couronnés une seconde fois, et harangués au Louvre par Arnault de l'Institut. Le concours de 1805 s'ouvrit entre les quatre lycées qui venaient d'être organisés à Paris, et pour la première fois les sciences et l'histoire figurèrent au programme. En 1810, on rétablit la harangue latine; puis vint 1815, et l'absence de la solennité du concours cette année-là ajouta, contrairement sans doute aux intentions des auteurs de la mesure, un deuil de plus à la douleur publique. Un cinquième concurrent, le collége de Versailles, entra dans la lice en 1818, et un sixième, le collége. SaintLouis, en 1820. Un seul prix jouissait

encore de la dénomination spéciale de prix d'honneur, c'était celui qu'on accordait au discours latin de rhétorique. En 1822, on en créa un second pour la philosophie. Ce prix, attaché d'abord à la dissertation latine, est, depuis 1831, donné à la dissertation française. Deux nouveaux établissements furent admis au concours en 1832, les colléges communaux de Stanislas et de Rollin. En 1836, les sciences eurent aussi leur prix d'honneur, qu'on affecta au cours de mathématiques spéciales. Les priviléges attachés à ces trois grands prix sont, avec l'exemption du service militaire, celle des frais d'inscription et des droits d'examen et de diplôme dans toutes les facultés.

En 1838, M. de Salvandi, alors ministre de l'instruction publique, essaya d'étendre le bénéfice du concours aux colléges royaux des départements, du moins pour les classes de mathématiques spéciales, de philosophie et de rhétorique. Les vainqueurs furent nommés; mais ce fut, malheureusement pour eux, tout ce qu'ils obtinrent, et l'essai ne fut pas renouvelé. Cette même année pourtant, l'université prélevait plus de vingt mille francs sur son budget pour le concours général des huit colléges de Paris.

Aucun fait intéressant ne se présente plus à partir de cette époque dans l'histoire de l'institution. Tous les ans, dans le courant du mois de juillet, chacun des colléges rivaux envoie au concours l'élite de ses classes. Chaque composition est jugée à huis clos par une commission spéciale de membres de l'université; puis a lieu, du 15 au 20 août, la distribution solennelle dans laquelle le ministre, entouré de tous les corps savants de Paris, remet aux jeunes vainqueurs les palmes qu'ils ont conquises.

On a beaucoup dit pour et contre l'institution du concours. Ce n'est point ici le lieu d'en discuter les avantages et les inconvénients; mais nous omettrions la partie la plus intéressante peut-être de l'histoire de cette institution, si nous n'ajoutions pas que sur la liste des prix d'honneur on

distingue les noms de Thomas en 1749, de Delille en 1755, de la Harpe en 1756 et 1757, de Noël en 1775, de Faucompret en 1786, de le Maire en 1787, de Burnouf en 1792, de Naudet en 1804, de Victor Leclerc en 1806 et 1807, de Cousin en 1810, d'Adrien de Jussieu en 1814, d'Alfred et de Gustave de Wailly en 1817 et 1821. Nous ne pouvons terminer cet article sans nommer au moins le Livre d'honneur, cet annuaire d'émulation, où M. Jarry de Mancy, pendant les deux années qu'il en a dirigé la publication, complétait pour ainsi dire le concours, et qu'il enrichissait de détails si précieux pour l'histoire de l'institution.

CONCUBINAGE. - Tous les rois de la première race ont eu des concubines, et la célèbre Frédégonde fut longtemps celle de Chilpéric, roi de Soissons, avant d'être son épouse légitime. Il en fut de même sous la seconde dynastie, malgré les défenses des conciles; et Charlemagne lui-même, qui cherchait tant à réformer les mœurs de ses sujets, eut plusieurs concubines qu'il choisissait dans ses gynécées. Cependant, avec le temps, le concubinage finit par être regardé comme une débauche contraire au respect dû au sacrement de mariage. Il devint alors un délit, non-seulement quand il fut commis par des clercs, mais encore quand des laïques s'en rendirent coupables. Un grand nombre de coutumes, entre autres celles de Touraine, Loudunois, Anjou, Perche, Maine, Cambrai, etc., essayèrent de réprimer ce désordre, en dépouillant les concubinaires d'une partie des droits civils dont jouissaient les personnes légitimement mariées, et en déclarant nulles les libéralités faites en concubinage. Celles de Normandie allèrent plus loin, elles frappèrent de nullité les avantages accordés aux bâtards. L'article 132 de l'ordonnance rendue par Louis XIII en 1629 voulut aussi que les donations entre concubinaires fussent nulles et de nul effet, et cette jurisprudence fut appliquée par un grand nombre d'arrêts. Cependant, quand les libéralités ne passaient pas les bornes d'une pen

sion alimentaire et n'étaient point en disproportion avec la fortune du donateur, elles étaient assez ordinairement maintenues.

Les hommes qui, par profession, devaient donner l'exemple de la régularité et des bonnes mœurs, offrirent Souvent eux-mêmes celui de l'inconduite, en vivant publiquement en concubinage. Il serait difficile de se faire une idée du nombre de prescriptions qu'il a fallu pour rappeler, sous ce rapport, les prêtres à l'austérité de leurs devoirs et à la sainteté de leur ministère. Il n'y a peutêtre pas eu de concile où l'on n'ait rédigé quelques canons ayant pour but de réformer sur ce point la conduite des clercs. Au treizième siècle, les évêques permettaient, moyennant payement, aux prêtres et aux clercs de vivre en concubinage. Un concile, tenu à Paris en 1212, frappa ce désordre de censure, mais n'y apporta point de remède; car le célèbre Olivier Maillard, qui prononça, de 1494 à 1508, un grand nombre de sermons dans les églises de Saint-Jean en Grève, reprochait aux ecclésiastiques de son temps d'entretenir des concubines, et même des femmes publiques à pain et à pot, et de dilapider ainsi des biens destinés à un autre usage. Voyez BATARD et BA

TARDISE.

CONDAT OU CONDÉ. - Ce mot, dans la langue celtique, signifiait confluent, et se disait du point de jonction de deux rivières ou de deux ruisseaux. Ainsi, le plus ancien nom de l'abbaye de Saint-Claude fut Condat, parce qu'elle était au confluent de la Bienne et du Lison. Condé en Flandre est à la jonction de l'Escaut et de la Haisne; Condé-sur-Noireau à celle de l'Orne et du Noireau; enfin un grand nombre de lieux ont porté et portent encore en France le nom de Condé.

Nous ne savons auquel de ces endroits il faut attribuer le triens et lé denier dont la description va suivre. CONDATEVICO, buste de face. - AVDOMVNDVSMONITA, croix haumée, cantonnée au premier et au troisième canton d'un besant, au deuxième d'un

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M. Cartier attribue le triens à Condes, petit village de Touraine, où mourut saint Martin. Quant au denier, MM. Fouger et Combrouse pensent que l'on doit l'attribuer à Cosne; mais bien d'autres localités, telles que Condésur-Noireau, Condé en Flandre, etc., y auraient autant de droits.

au

CONDE, Condatum, Condæum. Cette ville de l'ancien Hainaut, jourd'hui chef-lieu de canton du dép. du Nord, est fort ancienne. Les Normands s'en emparèrent en 882. Philippe d'Alsace la ruina en 1174. Elle fut rebâtie quelque temps après, et, en 1326, il s'y tint un célèbre tournoi. Louis XI, après l'avoir assiégée sans succès en 1477, la prit en 1478, malgré une vigoureuse résistance; mais il fut obligé de l'abandonner, à la nouvelle de l'approche de l'archiduc Maximilien. Les Français ne la quittèrent qu'après l'avoir pillée et incendiée. Elle tomba de nouveau, en 1649, au pouvoir des Français, qui l'évacuèrent peu de temps après. Turenne s'en rendit maître en 1655; le prince de Condé la reprit l'année suivante, à la tête de l'armée espagnole. Elle tomba en 1676 au pouvoir de Louis XIV, et le traité de Nimègue en assura la possession à la France. Bloquée, le 9 avril 1793 par les Autrichiens, cette ville fut obligée de se rendre, le 12 juillet 1794; mais elle ne resta pas longtemps au pouvoir des ennemis. (Voyez CONDÉ [siéges de.]) Défendue vaillamment en 1814 par l'intrépide Daumesnil, elle fut de nouveau assiégée en 1815, et ne se rendit qu'avec les honneurs de la guerre.

La ville de Condé, avec ses dépendances, avait appartenu d'abord à la maison d'Avesnes, puis à celle de Chatillon-Saint-Pol. Elle passa, à la fin du quinzième siècle, à la maison de Bourbon; à laquelle Charles-Quint l'enleva, pour la donner aux de Lalain, des mains desquels elle passa à la maison de

Croy-Solre. Cette maison la possédait encore au dernier siècle, sous la souveraineté de la France.

CONDÉ (combats et siéges de). — Condé était une des plus fortes places du Hainaut. Le 11 avril 1676, Louis XIV vint en personne en faire le siége, avec une armée de cinquante mille hommes. Le prince d'Orange se mit aussitôt en marche pour la secourir. La communication entre les quartiers de l'armée française était difficile, à cause de l'inondation: ses lignes embrassaient une si grande étendue de terrain, qu'il n'était pas possible de les défendre. Il fallait donc ou marcher au-devant de l'ennemi, ou presser trèsvivement le siége. « Un jour de plus ou de moins, dit Pélisson, était de la plus grande conséquence. Aussi les nôtres avaient-ils l'ordre de ne se point arrêter que tout ne fût emporté. » « Le roi fit attaquer les dehors pendant la nuit du 25. Le maréchal d'Humière commandoit à la droite, le maréchal de Lorges à la gauche; enfin une troisième attaque devoit être dirigée par le maréchal de Créqui. Le signal ayant été donné par la décharge de toutes les batteries, tous les dehors furent emportés en peu de temps, ce qui jeta l'épouvante dans la ville, et obligea la garnison de capituler et de se rendre prisonnière (*).

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Placée sur l'extrême frontière de la France et des Pays-Bas autrichiens, la place de Condé devait être, et fut en effet, en 1792, le théâtre de continuels combats, jusqu'à ce que l'ennemi eût été éloigné des limites de la France. Le 9 mai 1792, un détachement composé de plus de cent hullans se présente au poste extérieur de Marcou. Une escouade de huit jeunes recrues, commandée par le sergent Rousselot, gardait cet ouvrage. Peu effrayé du nombre des ennemis, Rousselot s'adresse à sa petite troupe: Si je recule, dit-il, tuez-moi; si quelqu'un de vous recule, je le tue. Il se bat quelques instants dans son poste, puis com

(*) Histoire de Louis XIV, par Limiers, t. II, p. 319.

mence sa retraite, en faisant un feu continuel. Rousselot seul brûle plus de quarante cartouches, et reçoit plus de vingt balles dans son chapeau et ses habits. Un de ses soldats, se sentant blessé, lui dit : Mon sergent, j'ai, je crois, la cuisse cassée. - Marches-tu encore? Oui.-Fite, vite, recharge ton arme. Ainsi ces braves rentrèrent dans Condé. Il n'y en eut que trois de blessés.

-Vingt jours après, deux mille cinq cents Autrichiens se présentèrent aux avant-postes à quatre heures du matin. Le capitaine Gastine s'y défendit vigoureusement; mais le nombre de ses ennemis le contraignit à faire sa retraite sur la ville, dont l'artillerie fit essuyer une grande perte à l'une des colonnes autrichiennes qui s'était trop avancée. Au premier avís, le maréchal Luckner s'approcha de Condé; mais les Autrichiens ne l'ayant pas attendu, ses troupes rentrèrent dans le camp de Famars.

-Après la défection de Dumouriez, l'armée des coalisés entra sur le territoire français, menaçant à la fois Lille, Condé et Maubeuge. Tous les avantpostes de Condé furent repoussés le 9 avril, et la ville fut exactement investie par l'armée de Cobourg. Quatre mille soldats, commandés par le général Chancel, s'y défendirent vaillamment; mais leurs efforts furent continuellement repoussés. Le général Dampierre essaya en vain de les secourir. Pendant près de trois mois, cette brave garnison supporta les privations et les fatigues les plus cruelles. Réduite depuis six semaines à une ration journalière de dix onces de pain, deux onces de cheval, une once de riz et un tiers d'once de suif par homme, et ne recevant aucune solde, elle n'avait plus de vivres que pour deux jours, lorsqu'elle céda enfin à la nécessité, et capitula, le 12 juillet

1793.

-Les victoires d'Hondtschoote et de Fleurus avaient mis d'immenses espaces entre les places du Nord envahies par les Autrichiens et les Anglais, et les armées destinées à les soutenir.

Aussi les troupes républicaines, marchant de victoire en victoire, d'abord dans la Flandre, puis dans la Hollande, ne firent aucun mouvement pour s'en emparer. La Convention nationale décréta que les garnisons qui ne se rendraient pas vingt-quatre heures après la sommation seraient passées au fil de l'épée. Le commandant autrichien de Condé, privé de toute espérance de secours, environné d'une armée nombreuse, se rendit à discrétion (30 août 1794), abandonnant 161 bouches à feu, 6000 fusils, 100,000 boulets, et des vivres pour six mois.

CONDÉ (maison de), branche collatérale de la maison de Bourbon (*). Le premier prince de Condé fut Louis Ier de Bourbon, cinquième et dernier fils de Charles de Bourbon, duc de Vendôme, et frère cadet d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre.

Ce prince, l'un des plus braves capitaines du seizième siècle, était né en 1530. Bien qu'il fût de sang royal, il avait, comme un autre, son chemin à faire; car sa fortune était loin de répondre à l'éclat de sa naissance. Il était le cadet d'une maison nombreuse; aussi, quand il parut à la cour, son modeste équipage y fit sourire; il n'y pouvait faire grande figure, n'ayant guère, comme on le disait, que la cape et l'épée. Après de brillants faits d'armes en Piémont, où il servit comme volontaire sous le maréchal de Brissac, après s'être distingué à la bataille de Saint-Quentin, où il rassembla les débris de l'armée, il sollicita un gouvernement de province, qu'il ne put obtenir. Comme ses frères alors, il embrassa la réforme, dont l'esprit austère contrastait cependant avec son humeur pétulante et son penchant pour les plaisirs. Les humiliations qu'il avait essuyées, l'espoir d'attacher sa fortune aux chances de triomphe que la réforme pouvait offrir, et surtout le sentiment de rivalité qui poussait les Bourbons à lutter contre la maison de Lorraine, eurent peut-être plus

() Voyez BOURBON (maison de), tableaux généalogiques, no VIII.

de part à cette détermination que les convictions religieuses. Quoi qu'il en soit, il fut le chef le plus actif et le plus valeureux du parti; et la part secrète qu'il prit à la conjuration d'Amboise faillit lui coûter la vie. Arrêté sous un autre prétexte cependant, il essaya vainement de se disculper des charges qui pesaient contre lui, et fut condamné à perdre la tête, le 26 novembre 1560. Mais le jeune roi François II mourut fort à propos pour lui, quelques jours après.

A l'avénement de Charles IX, une autre politique prévalut, et le prince de Condé fut remis en liberté. Replacé aussitôt à la tête de son parti, et mécontent de la part que l'on avait faite aux protestants, il se jeta avec une sorte de fureur dans la guerre religieuse. Toutes ses campagnes furent marquées par des preuves d'une bravoure éclatante. Cependant il fut fait prisonnier à la bataille de Dreux, en 1562, et eut le même sort à celle de Saint-Denis, en 1567. A en juger par les résultats de la plupart de ses expéditions, la valeur du chevalier l'émportait chez lui sur les talents du général. Une sorte de fatalité s'attachait à lui sur le champ de bataille. A Jarnac, il avait déjà le bras fracassé, quand, au moment de charger l'ennemi, le cheval du comte de la Rochefoucauld, son beau-frère, lui cassa la jambe « Vous voyez, lui dit-il tranquillement, que les chevaux fougueux «nuisent plus qu'ils ne servent dans << une armée. » Puis il ajouta : « Avec << un bras en écharpe et une jambe « cassée, le prince de Condé ne craint

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pas de donner la bataille, puisque « vous le suivez. » Bientôt couvert de blessures, et ne pouvant plus soutenir ses armes, il se rendit. «< Alors, dit Brantôme, un très-brave et très-honnête gentilhomme, capitaine des gardes du duc d'Anjou, nommé Montesquiou, fondit sur lui en criant : « Tuez, mordieu, tuez, » et le renversa d'un coup de pistolet dans la tête (15 décembre 1569).

Le fait suivant peut donner une idée du dévouement de sa petite ar

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