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trefois deux villes distinctes, séparées par deux bras de la Seine, par des murs, des fossés et des portes. L'une portait le nom de Bourg, et l'autre était nommée Chaumont. Elles avaient chacune leur château. Mais elles sont réunies depuis longtemps. Le comté de Châtillon-sur-Seine fut réuni de bonne heure au duché de Bourgogne, dont il ne fut jamais démembré, et avec lequel il fut réuni à la couronne.

Les ducs de Bourgogne de la première race avaient choisi pour séjour habituel la ville de Châtillon, où l'on voit encore des restes du château qu'ils avaient fait construire. Cette ville était regardée avant la révolution comme la capitale de la contrée connue sous le nom de Pays de la montagne; c'était le siége d'un bailliage considérable. Elle possède aujourd'hui des tribunaux de première instance et de commerce, et une bibliothèque publique de 7,000 volumes. Sa population est de 4,175 hab. C'est la patrie de Philandrier, de Petiet, ancien ministre de la guerre, et du maréchal Marmont.

CHATILLON-SUR-SEINE (congrès de).— Ouvert le 4 février 1814, deux jours après la bataille de Brienne, ce congrès fut rompu le 18 mars, cinq jours avant que Blücher et Schwartzemberg eussent opéré leur jonction dans les plaines de Châlons. La rupture des négociations fut le signal de la marche des coalisés sur Paris.

Ce congrès n'avait été, pour les rois étrangers, qu'un moyen de gagner du temps et de miner le sol sous les pieds du héros dont ils avaient juré la perte. Deux congrès antérieurs, ceux de Prague et de Francfort, avaient eu le même caractère; avec cette différence qu'à Prague, en 1813, Napoléon possédait encore des positions importantes en Allemagne, et qu'à Francfort, vers la fin de la même année, il était encore assez redoutable pour que ses ennemis lui offrissent de se contenter de la France avec ses limites naturelles du Rhin, des Alpes et des Pyrénées. (Voyez PRAGUE et FRANCFORT.) A Châtillon, les exigences augmentèrent en proportion du succès qu'avaient eu

les intrigues précédentes, et du chemin que les bandes coalisées avaient fait vers Paris, le point de mire de toutes leurs attaques. Ce n'était plus ses frontières naturelles qu'on offrait à la France, c'étaient ses limites de 1792. Ce n'était plus à Manheim, sur la rive droite du Rhin, que devaient s'ouvrir les conférences, c'était au cœur même de la France, sur les rives de la Seine, qu'elles allaient se traîner avec une lenteur calculée. Lorsque l'empereur apprit les conditions humiliantes qu'on voulait lui dicter, il s'écria : « C'est « par trop exiger; les alliés oublient « que je suis plus près de Munich qu'ils « ne le sont de Paris. » Mais son génie l'abusait; la force des rois coalisés était immense, parce qu'elle s'appuyait sur un mouvement populaire qu'ils avaient eu l'art de soulever en Allemagne. Aussi dut-il céder à la fortune, et prêter l'oreille, sinon souscrire à des conditions qui l'avaient d'abord révolté. Cependant, il y eut un moment où, avec les 50,000 hommes qui lui restaient, il renouvela, dépassa même les prodiges de ses campagnes d'Italie, et parut ressaisir l'avantage. Après les victoires de Champ-Aubert, de Montmirail et de Nangis, les rois coalisés commencèrent à se repentir d'avoir élevé de trop hautes prétentions. De son côté, l'empereur écrivit au duc de Vicence, son plénipotentiaire à Châtillon, de prendre une attitude plus fière. « Je vous avais donné « carte blanche,lui disait-il le 17 février, << lendemain de la victoire de Nangis, « pour sauver Paris et éviter une ba<«< taille qui était la dernière en pré«sence de la nation. La bataille a eu << lieu. La Providence a béni nos ar"mes: j'ai fait 30 à 40,000 prisonniers, j'ai pris 200 pièces de canon, << grand nombre de généraux, et détruit plusieurs armées sans presque coup << férir. J'ai entouré hier l'armée du << prince Schwartzemberg, que j'espère « détruire avant qu'elle ait repassé nos « frontières.....Vous devez tout faire « pour la paix; mais mon intention << est que vous ne signiez rien sans « mon ordre, parce que moi seul je

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<< connais ma position.....Je veux la niers, pour tout citoyen qui serait tué, paix ; mais ce n'en serait pas une que et le supplice des traîtres contre tout « celle qui imposerait à la France des fonctionnaire qui refroidirait, au lieu « conditions plus humiliantes que cel- de l'exciter, l'élan patriotique des ha« les de Francfort..... Je suis prêt à bitants.. L'autre ordonnait à tout « cesser les hostilités et à laisser les Français de courir aux armes à l'ap<< ennemis rentrer tranquilles chez proche de nos armées, et de faire main « eux, s'ils signent les préliminaires basse sur les ennemis. Mais il était « basés sur les propositions de Franc- déjà trop tard; et le demi - succès de « fort...... Ces propositions, comme la journée de Craonne rendit aux alon l'a déjà vu, c'étaient les limites na- liés toute leur insolence. Le duc de turelles de la France. Le succès avait Vicence fit de vains efforts pour obterendu à Napoléon son ancienne éner- nir des conditions moins humiliantes. • gie, et même une partie de ses illu- Peut-être manqua-t-il de courage en sions; car, dans une lettre adressée le ne profitant pas de la latitude que lui 18 au prince Eugène, il disait qu'il lui avait de nouveau donnée l'empereur paraissait possible, si la fortune con- pour accepter la base des limites de tinuait à nous sourire, que, l'ennemi 1792. En se sacrifiant, il aurait pu une fois rejeté en grand désordre hors enchaîner les alliés sans enchaîner de nos frontières, nous pussions con- l'empereur, auquel serait toujours server l'Italie. En effet, l'ennemi con- restée la faculté de le désavouer. Mais tinua quelque temps encore à battre le plus probable, c'est qu'au moment en retraite. Le 20, Napoléon est à où il aurait offert sa signature, on Bray, où l'empereur Alexandre a cou- n'en aurait plus voulu. Dans une lutte ché la veille. La grande armée des à mort comme celle qui avait lieu, les coalisés, qui a échoué dans une atta- négociations étaient complétement efque à Nogent, se précipite wers nos facées par les événements militaires. frontières poursuivie par les 40,000 La défaite seule pouvait contraindre braves de Napoléon. Après le glorieux l'empereur à accepter les limites de combat de Méry-sur-Seine, Napoléon 1792. Victorieux, les rois coalisés couche le 22 à Châtres. Le 24, il est étaient décidés à ne pas laisser sur le entré à Troyes. On est à la veille de trône de France l'homme qui les avait conclure un armistice à Lusigny; les tant de fois fait trembler. Même avec plénipotentiaires sont nommés de part la France de 1792, Napoléon les efet d'autre; le général Flahaut est celui frayait; et, comme il l'avait dit luide la France. Séparer l'Autriche de la même, le système de ramener la coalition, tel était le but de l'empereur. France à ses anciennes frontières Il se croyait sur le point de l'atteindre, était inséparable du rétablissement lorsque l'Angleterre et la Russie vin- des Bourbons. Pourquoi donc, sachant rent déjouer tous ses projets. Le ces choses, ne fit-il pas ouvertement 1er mars eut lieu à Chaumont le traité appel à la démocratie française ? c'était si funeste de la quadruple alliance. le meilleur moyen de paralyser la marL'Angleterre, la Russie, la Prusse, che des intrigues en faveur des Bourl'Autriche, s'engageaient à tenir cons- bons, et de séparer la cause des peuples tamment en campagne une armée de de celle des rois coalisés qui les trom600,000 hommes, dans le but de con- paient. Lorsque les allies virent le traindre la France à se contenter de succès toujours croissant de leurs mases limites de 1792. Un article parti- noeuvres, lorsqu'ils furent convaincus culier, qui avait surtout en vue l'Au- que le parti des Bourbons avait habitriche, portait qu'aucune negociation lement profité des circonstances pour séparée n'aurait lieu avec l'ennemi. grandir à Paris, ils déclarèrent que les En réponse à ce traité, Napoléon lance négociations de Châtillon étaient terà Fismes deux décrets, dont l'un pres-minées par le fait de la France ( 18 crivait des représailles sur les prison

mars.)

Cependant il s'en fallut de peu qu'un incident ne vînt changer tout à coup la face des affaires. L'empereur d'Autriche avait été sur le point de tomber en notre pouvoir par suite d'un mouvement que le général Piré avait fait sur Doullevent et sur la route de Langres. L'empereur d'Autriche, qui se trouvait à Doullevent, fut violemment séparé de l'empereur Alexandre; et ce fut avec peine qu'il parvint à se réfugier à Dijon, accompagné d'un seul officier. Quelques jours après, le 23 mars, Blücher et Schwartzemberg opéraient, dans les plaines de Châlons, leur jonction, que jusque-là les mouvements tant de fois victorieux de nos armées avaient empêchée. Une proclamation des souverains annonça au peuple français la rupture des négociations et leur marche sur Paris.

Au congrès de Châtillon figuraient : pour l'Autriche, le comte de Stadion; pour la Prusse, le baron G. de Humboldt; pour la Russie, le comte de Rasoumofski; pour l'Angleterre, le ministre lord Castlereagh, lord Aberdeen, lord Cathcart et le général Charles Stewart; pour la France, le géné. ral Caulaincourt, duc de Vicence. Lå composition de ce personnel diplomatique ne promettait rien de bon à l'empereur. Le comte de Stadion et le comte de Rasoumofski étaient ses ennemis personnels; quant à lord Castlereagh et à ses acolytes, leurs sentiments étaient connus. Sans le comte de Stadion, qui se sentait soutenu par un autre ennemi de l'empereur, M. de Metternich, peut-être Napoléon serait parvenu à séparer l'Autriche de la coalition; mais M. de Metternich n'était pas homme à oublier un affront, surtout un affront mérité.

A Sainte-Hélène, l'empereur disait que la cession d'Anvers était un des motifs qui l'avaient déterminé à ne pas signer la paix de Châtillon. « J'ai « dû m'y refuser, ajoutait-il, et je l'ai << fait en toute connaissance de cause; <«< aussi, même sur mon roc, ici, en «< cet instant, au sein de toutes mes misères, je ne m'en repens pas. Peu << me comprendront, je le sais; mais,

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« pour le vulgaire même, et malgré la « tournure fatale des événements, ne << doit-il pas aujourd'hui demeurer vi« sible que le devoir et l'honneur ne << me laissaient pas d'autre parti? Les << alliés, une fois qu'ils m'eussent en« tamé, en seraient-ils demeurés là? « Leur paix eût-elle été de bonne foi, << leur réconciliation sincère ? C'eût été << bien peu les connaître, c'eût été vraie << folie que de le croire et de s'y aban« donner. N'eussent-ils pas profité de << l'avantage immense que le traité leur « eût consacré, pour achever, par l'intrigue, ce qu'ils avaient commencé « par les armes? Et que devenaient la sûreté, l'indépendance, l'avenir de la France? Que devenaient mes obli« gations, mes serments, mon hon« neur? Les alliés ne m'eussent-ils pas perdu au moral dans les esprits, « comme ils venaient de le faire sur le << champ de bataille? Ils n'eussent « trouvé l'opinion que trop bien pré<< parée! Que de reproches la France << ne m'eût-elle pas faits d'avoir laissé << moreeler le territoire confié à ma garde! Que de fautes l'injustice et le <«< malheur n'eussent pas accumulées « sur ma tête! Avec quelle impatience << les Français, pleins du souvenir de « leur puissance et de leur gloire, eus<< sent supporté, dans ces jours de << deuil, les charges inévitables dont il << eût fallu les accabler! Et de là des << commotions nouvelles, l'anarchie << la dissolution, la mort. Je préférai « de courir, jusqu'à extinction, les << chances des combats, et d'abdiquer << au besoin (*). »

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CHATILLON-SUR-SÈVRE ou MAULÉON, petite ville de l'ancien Poitou, aujourd'hui chef-lieu de canton du département des Deux-Sèvres, existait déjà, dit-on, du temps des Romains, et portait le nom de Malus Leo ou Maleolium. Elle eut beaucoup à souffrir durant les guerres de religion; elle fut prise et pillée par les troupes de Henri IV en 1587. La baronnie de Mauléon fut érigée en duché-pairie, par lettres patentes du mois de mars

(*) Mémorial.

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Pendant la guerre de la Vendée, Châtillon fut le quartier général et le siége du gouvernement des insurgés. Elle fut prise et brûlée plusieurs fois, et il n'y resta debout que quelques maisons. Elle a été depuis entièrement reconstruite. C'était, avant la révolution, le chef-lieu d'une élection. On y compte 935 hab.

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CHATILLON-SUR-SÈVRE (combat et prise de). Westermann avait amené en 1793, dans Parthenay, 'sa brave et terrible légion germanique, formée de 3,000 volontaires ou déserteurs étrangers. Impatient de se signaler, il la le 3 juillet, contre Larochejaquelin et Lescure, qu'il trouva en position sur le moulin aux Chèvres, et couvrant la ville de Châtillon. Sans consulter le nombre, Westermann ordonne l'attaque. Après deux heures d'une lutte sanglante, il s'empare de ces hauteurs et des canons. La déroute est complète. Il tue, met en fuite et poursuit tout ce qui s'oppose à son passage, et entre vainqueur dans Châtillon, quartier général des Vendéens. Il y trouve des magasins considérables, et délivre un grand nombre de prisonniers républicains.

Après avoir fait incendier le château de Larochejaquelin, comme celui de Lescure, Westermann, renforcé par 2,000 gardes nationaux, prit position sur les mêmes hauteurs, où trois jours auparavant il avait été vainqueur. Mais il ne devait pas s'y maintenir longtemps. Lescure, Bonchamp et Larochejaquelin avaient rallié leurs forces. Les Vendéens se glissent en silence sur les hauteurs. Surpris au milieu des ténèbres, le bataillon formant l'avant-garde de l'armée républicaine prend la fuite. En un instant la déroute est complète. Les canonniers sont tués, les canons sont précipités

dans la descente qui mène à Châtillon, et les renforts envoyés de la ville sont entraînés par les fuyards. Vainement Westermann conserve son audace, et fait les plus grands efforts pour rallier sa troupe. Abandonné de ses soldats, n'ayant plus d'artillerie, il tourne avec fureur la bride de son cheval, et s'enfuit, accompagné de 300 cavaliers. Les résultats de cette journée furent immenses pour les royalistes. Ils firent plus de 2,000 prisonniers. Les canons, les armes, les munitions, les bagages, restèrent en leur pouvoir. Ce qui échappa à cette défaite se rallia péniblement à Parthenay.

-

- Dans les premiers jours d'octobre de la même année, le général Chalbos ayant fait sa jonction avec l'armée de Saumur, marcha droit à Châtillon à la tête de 11,000 hommes. Lescure et Beaurepaire couvraient cette ville, et étaient campés sur les hauteurs du bois des Chèvres. Chalbos fit halte pour un moment, et plaça son artillerie sur les hauteurs. Le bouillant Westermann, qui connaissait et le théâtre de la guerre, et les ennemis qu'il fallait combattre, reçut ordre de s'avancer avec sa brigade. Mais il ne put soutenir la charge d'un corps d'élite commandé par Lescure en personne; les colonnes formant la droite et la gauche des républicains plièrent de leur côté sous le feu des Vendéens, qui cherchaient à tourner les canons. Atteint d'un coup mortel, le général Chambon tomba en criant: Vive la république! Depuis trois heures, la lutte continuait opiniâtre et incertaine, quand Westermann, soutenu par les grenadiers de la Convention, qui marchaient à son secours, fait un mouvement sur sa droite, culbute l'aile gauche des Vendéens, et la met en déroute. En même temps, Chalbos rétablit le combat sur sa gauche, et bat l'aile droite des Vendéens. Blessé grièvement, Beaurepaire dut à quelques braves qui se dévouèrent, de ne pas demeurer au nombre des morts. Westermann poursuivit les ennemis avec deux mille hommes, et entra le même soir à Châtillon.

L'armée entière le suivit, et il sortit aussitôt avec 500 hommes pour éclairer la routé de Mortagne, par laquelle les généraux vaincus s'étaient retirés. Mais ceux-ci, renforcés inopinément par Delbée et Bonchamp, revinrent la charge. Westermann, accablé, se repia en désordre sur le gros de l'armée, qui, atteinte elle-même par la peur, abandonna Châtillon dans une extrême confusion. Westermann sortit le dernier de la ville, et abattit d'un coup de sabre un Vendéen qui s'attachait à la queue de son cheval.

Il protégeait la retraite à la tête des grenadiers de la Convention, quand, averti que les royalistes, pour célébrer leur victoire, s'étaient gorgés de vin et d'eau-de-vie, il revient sur ses pas, et arrive à minuit à leurs avant-postes. Au qui vive des sentinelles, il répond royalistes. Les postes sont égorgés. On trouve dans la ville les Vendéens épars, étendus ivres - morts. Plus de dix mille sont massacrés, et à peine leurs chefs ont-ils le temps de monter à cheval. Westermann les poursuit, rentre à Châtillon, et se résout à détruire cette ville, si souvent funeste aux républicains. Sa cavalerie met aussitôt pied à terre, pille, incendie les maisons, et retourne à Bressuire à la lueur de cet horrible embrasement. Le lendemain, les Vendéens revinrent en force pour livrer de nouveaux combats; mais, au lieu d'ennemis à vaincre, ils ne trouvèrent qu'une ville en feu et des milliers de cadavres à demibrûlés, ou écrasés sous les décombres. Ils se retirèrent alors en désordre à Chollet, où le rendez-vous général était assigné.

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CHATRE (la), Castra, jolie petite ville du Berry, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement du département de l'Indre, construite, dit-on, sur l'emplacement d'un camp romain. seigneurie de la Châtre faisait autrefois partie de la principauté de Déols; elle fut acquise en 1614 par Henri II de Bourbon, prince de Condé. C'était autrefois le siége d'une élection; elle possède aujourd'hui un tribunal de première instance, et sa population

s'élève à quatre mille trois cent quarante-trois habitants.

CHATRES, ancienne seigneurie de l'île de France, aujourd'hui département de Seine-et-Oise, érigée en marquisat en 1692, en faveur de J. B. du Deffand, beau-père de la célèbre marquise de ce nom. La seigneurie de Châtres passa depuis dans la famille d'Arpajon, et fut de nouveau, en 1720, érigée en marquisat sous ce nom, qu'elle a toujours porté depuis (voyez ARPAJON (*)).

CHATRES (monnaie de).- La petite ville de Châtres, sous les Carlovingiens, était chef-lieu d'un canton nommé Pagus Carliensis, et possédait un atelier monétaire, dont on connaît un magnifique denier qui porte pour légende CASTRA MONETA, avec les monogrammes et toutes les marques qui distinguent les espèces de Charles le Chauve.

CHAUCHÉ (combat de). Les chefs Sapinaud, de la Verie et Goqué étaient parvenus à réunir quelques débris des Vendéens dispersés en décembre 1793 sur la rive gauche de la Loire. Charette désirait les adjoindre à sa petite armée. Il s'avança, le 15 janvier 1794, jusqu'à Chauché, pour recevoir ce renfort, qu'il supposait avec raison devoir être inquiété dans sa marche par les colonnes républicaines qui, au nombre de douze, parcouraient la Vendée. En effet, il rencontra bientôt le détachement qui fuyait, presqu'à la débandade, devant des forces supérieures, et ces forces qui elles-mêmes se dirigeaient sur Chauché pour le reprendre aux Vendéens. Charette, après avoir rallié les fuyards, sut profiter d'un mouvement mal combiné de trois des colonnes républicaines, et se porta successivement sur chacune d'elles, sans qu'elles pussent se porter un mutuel secours; il les battit séparément et leur tua plus de quinze cents hommes.

(*) Il s'est glissé dans l'article ARPAJON une faute typographique, qui n'a pas été indiquée dans l'errata du premier volume: au lieu de Hastres, lisez : Châtres.

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