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ciants payaient au fisc, sur les marchandises qu'ils introduisaient dans la Gaule, un droit de douane à la frontière, et un droit d'octroi à la porte des villes où ils se proposaient de les yendre; ces droits variaient en raison de la nature des objets importés. Lés denrées de première nécessité n'étaient que légèrement taxées, et celles de luxe l'étaient davantage. Ainsi, les productions de l'Inde et de l'Arabie, telles que la cannelle, la myrrhe, le poivre, le gingembre et autres aromates, les pierres précieuses, les perles, les peaux de Perse et de Babylone, les soies écrues et ouvragées, l'ivoire, l'ébène, les eunuques payaient un droit équivalent à cent fois leur valeur intrinsèque. La sortie des produits du sol, et des marchandises fabriquées dans la Gaule, était affranchie de tout droit, à la condition que l'exportation ne s'en ferait qu'à des nations amies de l'empire, et que les marchandises exportées ne seraient point de celles qu'il était défendu de vendre aux étrangers, comme les armes, l'or en lingot ou fabriqué en monnaie, les pierres à aiguiser, les esclaves possédant certains talents, etc.

Tel était le régime sous lequel fut, pendant un temps, placé le commerce des Gaulois; mais cet état de choses ne dura pas; l'avidité fiscale trouva bientôt des prétextes et des moyens pour le charger d'une multitude de taxes arbitraires dont nous parlerons plus bas. Les invasions des barbares, pendant le quatrième et le cinquième siècle, portèrent aussi de funestes atteintes au commerce des Gaulois; mais quand les bandes germaniques se furent irrévocablement fixées dans les contrées dont elles avaient fait la conquête, leurs chefs comprirent à leur tour l'avantage du commerce et ils couvrirent de leur protection les hommes industrieux qui ne demandaient qu'à leur procurer en abondance les objets de leur convoitise, qu'ils étaient venus chercher de si loin. On trouve dans les lois des Visigoths, des Bourguignons, des Francs Saliens, des Francs Ripuaires, plusieurs articles

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ayant pour but de favoriser les entreprises commerciales et ceux qui s'y livraient. Le commerce était devenu si nécessaire, qu'il se releva, malgré le nombre des nations toujours en guerre qui couvraient alors la Gaule. Arles prit rang parmi les cités les plus opulentes du pays. Narbonne, sa rivale, vit abonder dans son marché les tributs de l'Espagne, de la Sicile, de l'Afrique et de l'Orient. Bordeaux si heureusement bâtie sur un grand fleuve, s'enrichit promptement, en joignant à l'importation de la poix, du papyrus, etc., l'exportation des cires, des suifs, auxquels ses marchands savaient donner une grande blancheur, et surtout des vins dont le commerce était devenu très-actif, depuis que Probus avait permis aux Gaulois de replanter les vignes que leur avait fait arracher Domitien. Le Nord et l'Ouest ne prospéraient pas moins; Trèves rivalisait avec Narbonne; Aleth avait acquis une grande puissance par le nombre de ses habitants, l'audace de ses marins, et l'étendue de ses relations commerciales. Grâce à l'activité qui régna pendant cette période, l'agriculture, cette source première de toute prospérité commerciale, continua de faire des progrès. La terre se couvrit d'oliviers, d'orangers et de citronniers au midi, de plantes ligneuses et oléagineuses au nord, et de céréales partout. Les rives de la Loire furent plantées de ces vignobles célèbres qui firent de l'Orléanais et de la Touraine des contrées opulentes et fournirent matière à ces expéditions qui firent de Nantes une ville de premier ordre.

Les choses en étaient à ce point lorsque deux grands événements vinrent accélérer la marche du progrès. Le premier fut l'importation en Eu rope de l'insecte précieux qui produit la soie. Ces riches tissus dont Justi nien avait cru devoir défendre l'usage aux particuliers, parce qu'ils se vendaient au poids de l'or, devinrent alors accessibles aux fortunes de seconde classe, et fournirent de nouveaux aliments aux spéculations des navigateurs et des marchands. Le se

cond de ces événements fut l'expulsion des Goths des provinces qu'ils possédaient dans le Midi, expulsion suivie peu de temps après de la réunion de Marseille à la monarchie des Francs, qui rendit celle-ci maîtresse du commerce de la Méditerranée et ouvrit à ses négociants la Grèce, l'Asie Mineure, l'Egypte, la Syrie, et tout l'Orient. Les juifs, dans tous les temps si prompts à accourir partout où il y a du profit à faire, ne manquèrent pas d'entrer avec ardeur dans les voies commerciales ouvertes à leur patiente et laborieuse activité. Ils en furent exclus. Alors ils se réfugièrent dans la banque, ou plutôt dans l'usure qu'ils exercèrent avec colère, puis rentrèrent dans le commerce pour en être bien des fois expulsés encore et y revenir toujours.

Il fallait qu'en ces temps-là les bénéfices commerciaux fussent considérables, car les négociants payaient cher la protection et les encouragements qu'ils recevaient de l'autorité. Aux droits de douane et d'octroi, dont nous avons parlé plus haut, la fiscalité romaine avait depuis, et d'année en année, ajouté une multitude d'impositions qui, toutes réunies, formaient un total effrayant. Pour ne parler que des marchandises amenées par eau, un bateau qui mouillait dans un port devait payer un droit d'entrée, un droit de salut et de bienvenue, un droit de pont, s'il y en avait un, ce qui arrivait presque toujours, un droit d'ancrage s'il séjournait, un droit pour obtenir la permission de décharger les marchandises, le loyer de l'emplacement que la cargaison occupait à terre, enfin, cinq ou six autres droits sous des noms divers. Tel fut l'état de choses que les rois francs trouvèrent institué dans la Gaule à leur arrivée, qu'ils y maintinrent et qui y subsista jusqu'au moyen âge.

On sentait bien que cette multiplicité de taxes était très-préjudiciable au commerce, mais on ne pouvait pas l'abolir, parce qu'elle était profitable aux chefs de second et de troisième ordre, et formait une partie essentielle

du revenu des terres qui leur étaient échues lors du partage de la conquête. Dagobert Ier, n'osant entreprendre de dépouiller les descendants des vieux compagnons de ses ancêtres, imagina de créer aux marchands des lieux de franchise où ils s'assembleraient pour vendre, pendant un temps fixé, les objets dont ils faisaient commerce, sans avoir à payer des droits qui en augmentaient si considérablement le prix. Telle est l'origine des foires. La première fut celle de Saint-Denis, près de Paris, dite du Landit. Les commercants qui y conduisaient leurs marchandises étaient tenus de se rendre en un lieu marqué, hors des limites duquel cessait la franchise. Là, ils étaient exempts de quatorze droits anciens, que la charte de fondation réduisit à un petit nombre de redevances modérées et supportables, au profit de l'abbaye de Saint-Denis, que le monarque eut la politique d'intéresser, par ce moyen, au maintien du nouvel établissement. La foire du Landit devint bientôt l'entrepôt le plus important des richesses du monde. On y accourait de toutes les provinces de France, on y venait d'Angleterre, d'Allemagne, de Lombardie, d'Espagne, d'Egypte, de Syrie et des côtes barbaresques. On y trouvait jusqu'aux plus opulents produits de l'Inde, que les Grecs allaient chercher à leurs sources, et que les négociants français allaient, tour à tour, leur acheter sur leur terre ferme et dans leurs îles.

Cette accumulation d'objets de grand prix en France n'eut pas seulement pour résultat d'enrichir l'État ainsi que les particuliers, et de stimuler, comme nous l'avons dit, l'agriculture, elle donna aussi essor à la science de la mise en œuvre, et contribua puissamment aux progrès des arts. Aussi, dès le septième siècle, on possédait et l'on portait fort loin l'industrie qui consiste à travailler les métaux, à tailler et à monter les pierreries pour en faire des parures de luxe, et en décorer les ameublements et surtout les châsses des saints. Déjà l'on façonnait si habilement l'or et l'argent, qu'on en

faisait des ouvrages dans lesquels le prix du travail l'emportait sur celui de la matière. La vie de saint Éloy, par saint Ouen, même lorsqu'on la débarrasse des exagérations qui peuvent s'y trouver, prouve la vérité de ces assertions, qui, au premier coup d'œil, semblent exagérées elles-mêmes.

Le succès de la foire de Saint-Denis donna à Dagobert et à ses successeurs l'idée d'en instituer plusieurs autres : les chartes d'institution de ces foires nous en fournissent la preuve. Mais depuis la mort de ce roi jusqu'à l'extinction de sa race, le commerce français ne fit que se maintenir, perdant même du terrain plutôt qu'il ne prenait de l'accroissement. Cela devait être; les maires du palais, qui régnaient sous le nom des descendants de Clovis, avaient autre chose à faire que de protéger des marchands. Cependant plusieurs ordonnances publiées sous le nom de Childéric III, dernier roi de sa dynastie, défendirent, sous peine de la perte de la main, de fabriquer et de mettre en circulation des monnaies fausses; et elles confirmèrent les priviléges que Dagobert avait accordés à l'abbaye de SaintDenis, en fondant sur son territoire la foire du Landit, et consolidèrent ainsi cet établissement.

Pepin et Carloman ne pensèrent qu'à affermir leur pouvoir, et n'accordèrent au commerce qu'une attention secondaire. On a pourtant de ces deux princes une ordonnance sur les monnaies, et deux chartes sur la foire de Saint-Denis. Mais Charlemagne, malgré ses voyages multipliés et les soins qu'exigeait le gouvernement de son vaste empire, donna de nombreux encouragements aux entreprises dont son esprit rapide et profond comprit toute l'importance. Il fit construire à Boulogne, pour la sûreté des navires, un phare d'une grande beauté, à la place de celui qu'y avait élevé l'empereur Caligula, et qui était tombé en ruine. Il publia des ordonnances sur les juifs, qu'il dépouilla des droits et des priviléges des marchands, sur la taille et le poids des monnaies, sur le larcin et la vente des choses saintes, sur le com

merce clandestin des serfs, sur les prêts usuraires, sur les redevances fiscales, sur le droit de circulation par terre et par eau, sur la sanctification du dimanche, etc.... Il défendit le commerce aux ecclésiastiques, afin que l'appât du gain ne les détournât point de leurs devoirs sacrés. Mais la prohibition des vêtements somptueux et des parures de luxe dut, en fermant l'entrée du royaume à une classe importante de matières premières, amener la ruine de l'industrie qui donnait une nouvelle valeur à ces matières.

Malgré cette erreur qui tenait à l'ignorance de l'époque, Charlemagne laissa le commerce dans une situation prospère. A sa mort, la France possédait de riches entrepôts et une marine marchande considérable; ses navigateurs étaient familiarisés avec les courses sur mer, ses négociants avec les excursions par terre ou sur les fleuves dans les régions du Nord. La lettre de change, ce moyen si rapide et si commode de transporter sans déplacement et sans frais les capitaux d'un pays dans un autre, avait déjà été inventée par les juifs, lorsque, ayant été chassés du royaume par Dagobert, ils se retirèrent en Lombardie. Enfin, tous les marchands avaient pour se réunir et parler de leurs affaires, des maisons qui leur appartenaient en commun, que, du temps de Grégoire de Tours, on nommait domus negotiorum, que plus tard on appela parloirs aux bourgeois, parloirs aux marchands, et auxquelles nos bourses de commerce doivent leur origine.

Comme on le voit, le commerce se débarrassait de ses langes, mais il devait être longtemps encore arrêté dans son développement. Louis le Débonnaire, quoique contraint pendant presque tout le temps qu'il vécut, de lutter contre les entreprises de ses fils, continua autant qu'il le put, l'œuvre de son père. Il publia plusieurs ordonnances sur les monnaies, les ponts et chaussées, les péages sur les grandes routes et les droits de navigation sur les fleuves; il fit purger la Méditerranée des pirates africains

qui l'infestaient, et avaient capturé huit bâtiments marchands aux Mar seillais, et rendit aux juifs le droit d'acheter et de vendre, dont ils se trou vaient alors privés pour la seconde ou troisième fois. Toutes les mesures de ce prince furent intelligentes et bonnes, mais il commit la même faute que le grand homme dont il occupait la place, Il frappa d'une proscription nouvelle les habillements ainsi que les pa rures de prix qu'il défendit, surtout avec sévérité, aux gens d'église, et anéantit ainsi les manufactures et les fabriques qui subsistaient encore.

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A partir de Charles le Chauve, jusqu'à la chute de la dynastie carlovingienne, c'est-à-dire, de 840 à 987, le commerce fut ruiné complétement par les invasions continuelles des hommes du Nord, par le pillage et l'incendie des villes qu'il avait fondées et qu'il alimentait, par le brigandage des pirates qui avaient reparu plus audacieux que jamais, et surtout par suite de la faiblesse du gouvernement qui ne savait rien protéger. L'établissement en 912 de Rollon et de ses compagnons, dans la partie de la Neustrie que Charles le Simple leur avait cédée, contribua, ainsi que l'ordre parfait que le duc des Normands établit dans ses États, à donner quelque répit aux commerçants; mais ils avaient été si grièvement et tant de fois blessés, que leurs plaies saignaient encore lorsque Hugues Capet parvint à la couronne. Malheureusement ce n'était point ce prince qui devait les guérir. Il avait rencontré dans ceux qui, après avoir été longtemps ses égaux, avaient consenti à le proclamer le premier d'entre eux, des obstacles qui neutralisèrent les bonnes intentions qu'il avait sans doute. Ces obstacles existèrent probablement aussi sous les successeurs de ce prince et, jusqu'à l'avénement de Philippe-Auguste, en 1180, empêchèrent le commerce anéanti de se relever de ses ruines.

Pour acquérir la preuve de ce fait, il suffit de jeter un coup d'œil rapide sur l'état du royaume pendant cette période. Le roi, malgré l'éminence de son titre,

n'avait de pouvoir réel que dans les pays qui lui appartenaient en propre et com posaient son domaine. Les grands, qui s'étaient fait, dès le temps de Charles le Chauve, concéder à perpétuité les cantons et provinces dans lesquels ils n'avaient eu d'abord qu'un pouvoir temporaire, puis un pouvoir à vie, s'y étaient, à la condition d'une insignifiant hommage, constitué de véritables souverainetés. Ils rendaient la justice, frappaient monnaie, établissaient des impôts, et levaient des soldats pour faire à leurs voisins, et souvent au roi, ces guerres intérieures contre lesquelles on ne trouva d'autre remède, en 1041, que l'institution de la Tréve de Dieu. Comme les intérêts de chacun de ces souverains étaient souvent opposés à ceux des autres, les ducs, comtes et barons hérissaient leurs frontières de barrières et d'obstacles qui en fermaient aux marchands l'entrée et la sortie. Loin d'indemniser le marchand des empêchements apportés à son industrie, ils l'écrasaient d'impôts vexatoires, sous le nom de péages, à chaque pas qu'il faisait dans le fief plus ou moins étendu où ils régnaient en maîtres. Ils s'arrogeaient sur lui le droit de prise, s'embusquaient sur les chemins, pour le dévaliser quand il osait se rendre d'une seigneurie dans une autre, et laissaient, dans un état complet de dégradation, les canaux et les routes, bien que les droits qu'ils exigeaient eussent pour prétexte l'entretien des voies de communication. Comme les côtes septentrionales de la France étaient partagées entre le comte de Flandre et les ducs de Bretagne et de Normandie, et que le reste demeura longtemps au pouvoir des Anglais; comme aussi celles du Midi étaient sous la domination des ducs d'Aquitaine, des comtes de Toulouse, des rois de Majorque, de Castille et d'Aragon, il s'ensuivait que le roi ne possédait aucun port de mer. Il ne pouvait donc encourager le commerce extérieur, et donner l'exemple de la protection que tout sage gouvernement doit lui prêtér. Il devait donc

se borner à des invitations, à des exhortations auxquelles avait égard qui voulait.

A toutes ces causes de mort, vint se joindre, comme un fléau, l'héroïque folie des croisades. Si les grands déplacements d'hommes auxquels elle donna. lieu pendant près de deux siècles, enrichirent les villes qu'ils traversèrent, entre autres celle de Lyon, ils ruinèrent toutes les autres, par l'immense exportation de

numéraire

qui en fut la conséquence. Cette exportation fut telle, que, pendant une partie de cette période, l'inté rêt du peu d'espèces monnayées qui resta dans le royaume monta à un taux exorbitant, et que le commerce de consommation journalière, le seul qui subsistât encore, se faisait par voie d'échange à défaut du signe représenta tif. Ainsi, dans les marchés, on donnait deux poules pour une oie, deux oies pour un pore, trois agneaux pour un mouton, trois veaux pour une vache, un certain nombre de boisseaux d'orge ou de seigle pour un boisseau de blé. Ajoutez à cela que la navigation était encore dans l'enfance, que l'ignorance des marchands était si grande qu'ils ne savaient ni lire ni écrire, et étaient obligés de recourir à des clercs pour la tenue de leurs livres et pour l'établissement de leurs comptes. Quelques villes cependant, telles que Toulouse, Montpellier, Béziers, Marseille, Narbonne, qu'avait dès longtemps enrichies le commerce, et dont le passage des croisés avait accru l'opulence, se soutenaient encore. Malgré la misère générale, elles avaient fait quelques entreprises en Espagne et dans les échelles du Levant, conclu, avec les États voisins, des traités de commerce, et formé entre elles des associations pour se livrer à des spéculations im portantes. Montpellier faisait un grand trafic avec l'ile Majorque, dans les États des rois de Chypre et de Jérusalem, avec Antioche, Constantinople et Tripoli d'Afrique, où ses négociants avaient des comptoirs et des consuls. Toutefois, cette prospérité n'était que locale; si un petit nombre de villes

continuaient à s'enrichir, toutes les autres étaient réduites à la misère, et d'ailleurs cette splendeur des villes du Midi finit elle-même par s'éclipser, au moins pour un temps. Cependant, cette période si déplorable et si longue ne fut pas tout à fait perdue pour l'instruction commerciale. Au commencement du onzième siècle, selon Lebeuf, on substitua le chiffre arabe, si commode pour le calcul, au chiffre romain dont on s'était servi jusque-là.

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Quand Philippe-Auguste parvint à la couronne, il trouva le commerce de la Méditerranée entre les mains des Vénitiens et des Génois, et celui de la France dans un état complet d'anéantissement. Heureusement, il s'était maintenu dans la Champagne et dans la Brie six foires, qui, apres avoir été aussi célèbres que celle du Landit, avaient perdu, il est vrai, beaucoup de leur importance, mais en avaient cependant conservé assez pour redevenir plus tard aussi florissantes qu'elles l'avaient été par le passé. Il eût été bien peut-être que Philippe - Auguste leur donnât les encouragements dont elles avaient besoin, et qu'elles avaient recus autrefois. Il n'en fit rien. Toutefois, il publia un règlement pour la police de celle du Landit, fit élever à Paris deux halles, avec une galerie couverte, pour la commodité des marchands, et défendit aux clercs d'excommunier, selon l'usage de l'Église, ceux qui feraient, le dimanche, le commerce de blé ou d'autres marchandises, ainsi que ceux qui traiteraient des affaires avec les juifs ou qui les serviraient. Il permit de prêter de l'argent sur le cheval, les hardes et les meubles d'un chevalier, mais il défendit de recevoir en gage les vases sacrés, les ornements d'église, ainsi que les vêtements nouvellement ensanglantés ou mouillés, sans doute parce qu'ils pouvaient servir d'indices pour la découverte d'un crime. Il défendit également d'engager les biens d'église, sans la permission du seigneur dominant de la terre. En 1190, selon Duhaillant, il créa la pré

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