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du commandement de quelques-unes de nos places frontières. On désigne aussi quelquefois sous ce nom le commandant d'un château ou d'une maison royale.

COMMANDANT DE PLACE, officier auquel sont confiées la conservation, la garde et la défense d'une ville fortifiée, d'un poste militaire, d'un fort ou d'une citadelle. Les lieutenants de roi, qui remplissaient ces fonctions avant 1791, furent supprimés à cette époque, et remplacés par des officiers de même grade, auxquels on donna d'abord le nom de commandants temporaires, puis, en 1794, celui de commandants d'armes. L'administration des places de guerre reçut alors une nouvelle organisation, et les nouveaux titulaires, dont le nombre fut fixé à cent quarante-sept, dont neuf de première classe, dix-huit de seconde, trente-six de troisième, et quatre-vingt-quatre de quatrième, eurent sous leurs ordres des majors de place, des adjudants de place divisés en deux classes (capitaines et lieutenants), des secrétaires de place et des portiers-consignes.

Le titre de commandant de place ayant succédé, le 16 avril 1800, à celui de commandant d'armes, on ne désigna plus sous cette dernière dénomination que les officiers auxquels était confié le commandement d'un quartier général ou d'une place ennemie momentanément occupée.

Les ministres de la restauration, jaloux de faire revivre les anciennes institutions, rétablirent, en 1814, le titre de lieutenant de roi, auquel on renonça cependant en 1829, pour revenir à celui de commandant de place. On fit alors un nouveau classement des places de guerre, dont les commandants ne formèrent plus que trois classes la première, composée de colonels; la seconde, de lieutenants-colonels, de chefs de bataillon ou d'escadron, et de majors; et la troisième, de capitaines.

Les devoirs du commandant de place sont très-étendus. En temps de paix, il dirige la police des troupes de la garnison, et veille à la conservation

des fortifications et des établissements militaires qui dépendent de son commandement. En temps de guerre, il doit défendre jusqu'à la dernière extrémité la place qui lui est confiée. (Voyez CAPITULATION.)

Les emplois des commandants et des officiers de l'état-major des places de guerre sont donnés comme retraite à d'anciens militaires que leur âge ou leurs infirmités rendent impropres au service de l'armée active, mais qui peuvent encore utiliser, dans une position plus tranquille, leur expérience et leurs talents. D'après l'annuaire de 1840, le personnel des états-majors des places se compose de 23 commandants de première classe, 57 de seconde, et 36 de troisième; 12 majors; 25 commandants de postes, forts ou châteaux ; 108 adjudants, 5 aumôniers et 44 secrétaires, formant ensemble un total de 310 officiers. On compte en outre 10 officiers de tous grades attachés, comme auxiliaires, à la suite des étatsmajors des places. Nos possessions de l'Algérie sont comprises dans ces évaluations. (Voyez LIEUTENANT DE ROI.)

COMMANDERIE et COMMANDEurs. Voyez MALTE (ordre de) et ORDRES MILITAIRES.

COMMARIN, ancienne baronnie de Bourgogne, aujourd'hui département de la Côte-d'Or, à 24 kilomètres de Dijon, érigée en comté en 1588.

COMMENDE. Pris dans son sens primitif, ce mot ne signifiait autre chose que le dépôt d'un bénéfice entre les mains de celui qui, ne pouvant canoniquement le posséder, n'en avait que l'administration pendant qu'il était en vacance, à la charge de rendre compte des fruits à celui qui en serait pourvu plus tard. La commende était alors limitée au temps pendant lequel le bénéfice pouvait rester sans titulaire. Mais comme ce temps de vacance profitait au commendataire, qui prenait rarement le soin de rendre un compte exact des revenus touchés par lui, il arriva bientôt que celui-ci chercha à le prolonger plus que ne le

permettaient les prescriptions ecclésiastiques, et que, dans la suite, il parvint même à se faire maintenir dans ses fonctions, nonobstant la nomination d'un bénéficier, et à s'attribuer pour son droit d'administration une forte partie des revenus. C'est ainsi que naquirent les commendes perpétuelles.

Les commendes étaient données au commencement dans l'intérêt de l'Église, et à des hommes engagés dans les ordres sacrés, et ceux qui en étaient pourvus ne pouvaient cumuler les fonctions ecclésiastiques avec le gouvernement d'un monastère. Mais cet arrangement fut troublé par la suite. Des membres du clergé séculier, devenus commendataires, prétendirent conserver les avantages dont ils jouissaient avec leur premier titre, et réunir ainsi sur une seule tête de doubles prérogatives et de doubles revenus. Leurs prétentions réussirent. Alors les laïques, voyant que l'on pouvait posséder une commende sans appartenir au clergé régulier, pensèrent qu'on pouvait aussi bien en jouir sans appartenir au clergé. Ils les briguèrent, les arrachèrent à la faiblesse des rois, et sur la fin de la première race, on vit des églises, des paroisses, des monastères devenir la proie des officiers de la maison du roi et des hommes de guerre, qui devenaient abbés sans être moines, et qui trouvaient dans le revenu des bénéfices une solde et des appointements.

Charlemagne mit fin à ce désordre en retirant les commendes des mains des militaires et des laïques, pour les rendre aux gens d'église; mais l'abus reparut sur la fin de son règne, et souvent sous celui de ses successeurs. Cependant les moines ne tardèrent pas à trouver fort lourd le joug d'un commendataire, qui leur faisait observer les règles de leur ordre d'une manière beaucoup plus rigoureuse qu'ils ne l'auraient fait sans lui. Ils crièrent donc fort contre les commendes laïques: mais on ne les écouta pas. Il était en effet fort indifférent qu'un moine guerrier ou libertin laissât ses

confrères dans l'indigence, tandis qu'il entretenait à leurs dépens ses soldats, ses chiens, ses oiseaux et ses maîtresses, ou qu'un séculier le fit avec moins de scandale et peut-être plus de profit pour l'État. Aussi les commendes laiques un moment proscrites furentelles bientôt rétablies, et se maintinrent nonobstant toute opposition. Les évêques même, en considération du pressant besoin qu'en avait le roi, approuvèrent la distribution que Charles le Chauve faisait à ses fidèles des monastères qui étaient à sa disposition. Ils exigèrent seulement qu'il fût pourvu à l'entretien des lieux saints ainsi qu'à la subsistance des religieux, et chargèrent le roi lui-même d'y veiller.

Cette indulgence, si toutefois c'en était une, fut le signal d'un débordement général, et toutes les digues que Charlemagne avait un moment opposées à l'avidité des séculiers furent rompues. Le roi s'attribua des abbayes, en donna à ses fils, à la reine, à ses filles, et il n'y eut point de comte qui ne s'en fit concéder. Tous les vassaux un peu puissants en exigèrent, et mirent leurs services à ce prix. Bientôt ces commendataires regardèrent les bénéfices dont ils étaient pourvus comme des biens propres, et ils se mirent à en disposer par ventes, échanges, partages, etc., laissant sans scrupule les lieux saints dans un honteux état de nudité, les bâtiments en ruine et les moines dans la misère.

Cet état de choses fit repentir les évêques de leur condescendance. Ils déclamèrent vivement contre les dilapidateurs des biens des églises, les frappèrent même d'excommunication; mais tout fut inutile, et l'abus des commendes alla toujours en augmentant.

Cet abus menaçait, sous la troisième race, les églises et les monastères d'une ruine complète. On crut avoir trouvé le remède qu'on avait inutilement cherché dans les siècles précédents, et on retira les commendes aux laïques pour les restituer aux clercs. Alors prit naissance un désordre aussi grand et plus scandaleux encore que le pre

mier. Les rois et les seigneurs firent tonsurer ceux de leurs enfants qu'ils' voulurent enrichir sans appauvrir leurs domaines, et leur firent donner des commendes opulentes. Les membres du corps épiscopal se firent investir de riches bénéfices. Des abbés possédant le titre d'un monastère s'attribuèrent la commende de plusieurs autres. Enfin la corruption et le luxe du clergé dépassèrent bientôt toutes les bornes; on vit les gens d'église mener la vie des seigneurs les plus fastueux et les plus dissolus, avoir comme eux des tables somptueuses, des équipages de chasse, et des gynécées peuplés de femmes de mauvaise vie.

De siècle en siècle, les conciles ajoutèrent inutilement sur cette matière des prescriptions nouvelles aux prescriptions anciennes. Vainement plusieurs papes révoquèrent les commendes que leurs prédécesseurs avaient accordées, et même celles qu'ils avaient accordées eux-mêmes; vainement la suppression de cet abus fut demandée à Louis XI, par les états tenus à Tours en 1483; vainement le concordat de Léon X et de François Ier les frappa indirectement de prohibition, leur nombre alla toujours en augmentant, et le concile de Trente n'osant attaquer de front un état de choses que tant d'hommes puissants avaient intérêt à maintenir, lui accorda l'autorité de la chose jugée, se bornant à exprimer le vœu qu'en matière de bénéfices on rétablit l'ancienne discipline de l'Église.

Il semblerait qu'après ces différentes tentatives on devait se tenir pour battu. Cependant les successeurs du roi chevalier cherchèrent aussi à mettre des bornes à l'abus des commendes, abus qui fournissait au luxe des prélats tant de moyens de se satisfaire, et aux réformés tant d'arguments contre l'Église dont ils se séparaient. Henri II, en 1556, déclara les commendes abusives, ordonna en conséquence que les revenus des bénéfices tenus de cette manière seraient appliqués aux besoins de l'Église et aux nécessités des pauvres, et que tous les

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bénéfices seraient conférés en titre. Cette même suppression fut renouvelée par Charles IX en 1571; mais Henri III en revint à l'usage anciennement établi de donner des monastères et même des évêchés aux courtisans et aux hommes de guerre. « En 1574, dit l'au<< teur du journal de l'Étoile, un capi<< taine dauphinois nommé le Gas, qui << avoit suivi le roi en Pologne, et à qui << Sa Majesté avoit donné, pour récom<< pense de ses services, les éveschez de « Grenoble et d'Amiens, vacants par la « mort de l'amiral de Crequy, vendit à « une garce de la cour l'évesché d'Amiens, qui dès longtemps avoit le « bouquet sur l'oreille, la somme de << trente mille livres, ayant vendu auparavant l'évesché de Grenoble qua<< rante mille livres au fils du seigneur « d'Avanson. » Nous n'avons pas besoin d'ajouter qu'il ne vendit ainsi que la commende de ces deux évêchés; l'administration spirituelle des diocèses ne lui avait pas été donnée. Plus tard, aux états de Blois, tenus en 1579, Henri III, sans se dépouiller de la faculté de disposer des bénéfices, la restreignit en ce qui concernait les bénéfices réguliers, auxquels il promit de ne nommer à l'avenir que des religieux. La suppression des commendes fut encore arrêtée par Louis XIII, à l'assemblée des notables tenue à Rouen en 1617. Cependant, malgré tant d'ordonnances et de règlements qui semblaient devoir les frapper de mort, les commendes se perpétuèrent jusqu'à la révolution, qui les abolit enfin, en appliquant les biens des églises et des monastères aux besoins de l'État, en supprimant les voeux religieux, et en chargeant la nation de la subsistance des niembres du clergé séculier, qui fut seul reconnu.

COMMENSAL, titre que l'on donnait autrefois aux officiers et aux domestiques de la maison du roi et des maisons royales, c'est-à-dire, des maisons des princes du sang qui avaient ce qu'on nommait une maison en titre d'office. Ce titre n'appartenait cependant pas indistinctement à tous les officiers et domestiques de ces maisons; il ne se

donnait qu'à ceux qui, servant près de la personne des rois ou des princes, avaient bouche et livrée en cour, et étaient inscrits sur l'état de la maison du roi enregistré en la cour des aides.

On distinguait trois ordres de commensaux. Le premier comprenait les officiers de la couronne, les chefs d'office, ceux qui formaient le conseil du roi, tous ceux enfin qui, à cause de la dignité de leurs offices, avaient le titre et l'état de chevalier, et étaient nobles d'une noblesse transmissible à leur postérité. Tels étaient le grand maître de la maison du roi, le grand chambellan, le grand maître de la garde-robe, le grand écuyer, le grand échanson, le grand veneur, le grand fauconnier, le grand louvetier et les autres grands officiers. Le second ordre de commensaux se composait des maîtres d'hôtel, des gentilshommes servants, des officiers de la vénerie, de la fauconnerie, de la louveterie, des écuyers, des maréchaux des logis, des fourriers, des gardes de la porte, des valets de chambre, huissiers, portemanteaux, valets de la garde-robe, contrôleurs, hérauts d'armes, gardes de la manche et autres officiers de seconde classe. Dans le troisième ordre, on comptait tous les bas officiers et domestiques dont les offices étaient depuis l'origine remplis par des roturiers.

Plusieurs ordonnances du seizième siècle accordèrent successivement la commensalité de la maison du roi au grand prévôt de l'hôtel, à ses lieutenants, à ses greffiers, gardes et archers, aux officiers du grand conseil. Les avocats aux conseils du roi étaient réputés commensaux. Plusieurs sujets, sans être officiers et domestiques de la maison du roi ou des maisons royales, participèrent aux priviléges, exemptions et franchises des commensaux, en vertu des charges et offices dont ils étaient pourvus. Enfin plusieurs ecclésiastiques et bénéficiers, sans être expressément tenus à un service auprès de la personne du roi, de la reine, des enfants de France ou des princes, jouissaient des mêmes avantages; tels étaient, entre autres, les chanoines de

la Sainte-Chapelle de Paris et de quelques autres chapitres.

Les priviléges des commensaux consistaient principalement en exemptions des charges publiques. Les plus anciens actes où il en soit question remontent au quatorzième siècle. Ce sont un commandement par lequel Philippe le Long fit rendre, le 10 janvier 1317, à trois de ses officiers, des droits de péage sur eux indûment perçus pour des denrées destinées à leur consommation, et un arrêt du parlement, de 1318, portant la même exemption en faveur des commensaux.

Outre ces priviléges utiles, les commensaux en possédaient aussi d'honorifiques, tels que celui de prendre le titre d'écuyer, d'occuper certaines places dans les processions et les cérémonies, etc. Les commensaux ecclésiastiques, indépendamment des priviléges qui leur étaient communs avec tous les autres officiers et domestiques du roi, étaient dispensés de la résidence, percevaient les fruits de leurs prébendes pendant le temps de leur service à la cour, étaient exempts des décimes pour raison des bénéfices qu'ils possédaient. Les commensaux que la vieillesse ou leurs infirmités obligeaient de renoncer à leur service, obtenaient du prince des lettres de vétérance, en vertu desquelles ils continuaient à jouir des priviléges et exemptions attachés à la commensalité.

COMMERCE.-La fondation de Marseille par les Phocéens, 600 ans avant Jésus-Christ, et plus tard, l'établissement des Romains dans ce qu'ils appelèrent la province romaine, en donnant aux Gaulois du Midi la connaissance et le goût des productions étrangères que les premiers apportaient sur leurs navires, et que les seconds tiraient, pour leur consommation, de l'Italie et de la Grèce, fournirent, entre les denrées exotiques et les produits indigènes, l'occasion d'échanges variés et fréquents. De là naquit dans les pays qui s'étendent des Alpes, de la Méditerranée et des Pyrénées jusqu'à la Loire, un commerce qui dut être lucratif, si on en

T. v. 25 Livraison. (DICT. ENCYCLOP., ETC.)

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juge par l'état florissant dans lequel César trouva les villes de ces contrées lorsqu'il entreprit de soumettre la Gaule à la domination des Romains.

Quant aux Gaulois enfermés entre le Rhin, la Manche et le grand Océan, de nombreux passages d'auteurs grecs et latins nous apprennent que dans les mêmes temps où Tyr et Carthage s'élevaient par le commerce à un haut degré de richesse et de puissance politique, ils se confiaient avec intrépidité, sans guide et sans boussole, des barques fragiles pour aller dans les îles Britanniques, et jusque dans les Orcades, recevoir du plomb, de l'étain, des pelleteries, des esclaves et des chiens de chasse, contre la poterie commune, les ouvrages de cuivre où de fer, et les vins d'Italie qu'ils y portaient avec grand bénéfice. Vannes, alors capitale de l'Armorique, était le centre de ce commerce. C'était dans le port de cette ville que les négociants gaulois déchargeaient ce qu'ils apportaient de ces les, pour transporter par terre ou par eau à Narbonne ou Marseille, et livrer aux marchands de Grèce ou d'Italie ce dont ils n'avaient pas trouvé le placement dans leur pays.

Si quelque chose pouvait compenser pour les peuples la perte de leur indépendance et de leur nationalité, on serait en droit de dire que la domination romaine fut un bienfait pour la Gaule. En effet, elle y porta la civilisation du vieux monde et y donna une puissante impulsion au commerce qui, lui-même, aida puissamment à l'établissement du christianisme. Si plusieurs cantons de la Belgique persévérèrent dans l'usage adopté depuis longtemps chez eux, de repousser les productions étrangères, les Gaulois du Centre et du Midi ne firent aucune difficulté de les accueillir et de s'associer, pour se les procurer, avec les publicains et les chevaliers romains qui venaient trafiquer à Narbonne et dans les quartiers riverains du Rhône et de la Saône. Comme ils possédaient l'art de travailler les métaux, et recueillaient des paillettes d'or dans le sable de plusieurs de leurs rivières, leur pa

tience jointe à leur industrie leur fournit des objets à donner contre ceux qu'on leur apportait, et un échange continuel de productions naturelles et de produits fabriqués s'opéra bientôt de ville à ville, de province à province et de pays à pays. Lorsque ces ressources devinrent insuffisantes, on défricha les terres, on déboisa les coteaux, on fouilla les mines, en même temps que l'on curait les rivières, que l'on creusait des canaux, et qu'on oùvrait des routes. Grâce au commerce, le sol se couvrit de moissons, les richesses sortirent de la terre, les hommes et les marchandises circulèrent du nord au midi, de l'est à l'ouest, et tout prit dans la Gaule un air de vie et de prospérité.

Bientôt on vit se manifester l'esprit d'association. Dès le règne de Tibere, soixante ans au plus après la conquête, il existait à Paris une compagnie de négociants par eau, appelés nautes, nautæ parisiaci, dont les bateaux couvraient la Seine, tant en montant qu'en descendant. Bientôt toutes les rivières navigables, telles que le Rhône, la Saône, la Durance, la Garonne, 'Yonne, la Loire, la Marne, etc., eurent des compagnies semblables à celle qui exploitait la Seine; et les villes que côtoyaient ces rivières se peuplèrent d'actifs négociants qui les enrichirent en s'enrichissant eux-mêmes. Dès ce moment, les nautes furent soumis à une organisation particulière et divisés en différents corps investis de beaux priviléges, parmi lesquels nous ne citerons que l'exemption de la tutelle et de la curatelle, charges alors fort onéreuses, la défense de saisir, même pour dettes, leurs marchandises, lorsqu'elles étaient exposées en vente sur les marchés, et la faculté de faire juger les différends qui s'élevaient entre eux pour faits de commerce, par des arbitres de leur choix, et, à défaut, par les juges ordinaires des lieux où ils se trouvaient.

Pour prix des avantages qui leur étaient accordés, ainsi que pour l'entretien des rivières, canaux, routes et ponts qu'ils parcouraient, les négo

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