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cour d'assises de cette ville que parurent les chefs présumés du mouvement tenté à Béfort. L'association patriotique des Carbonari, dont la vente suprême siégeait à Paris, avait organisé dans toute la France un vaste plan d'insurrection contre le gouvernement imposé par les baïonnettes étrangères. Le moment décisif semblait arrivé, et il avait été résolu que les confédérés de Béfort, entourés des patriotiques populations de l'Alsace, prendraient l'initiative. De toutes les directions accouraient vers cette ville des patriotes dévoués de Paris, le général la Fayette et son fils, le colonel Pailhès, Bazard, etc.; de Neuf-Brisach, Joubert, Armand Carrel, etc. Toutes les mesures semblaient bien prises; mais une circonstance malheureuse les fit échouer: la dénonciation d'un sous-officier devenu traître par peur. Dès lors il fallut avancer l'heure fixée pour l'exécution, et l'entreprise fut manquée. Parmi les conjurés, les uns durent rebrousser chemin ou prendre la fuite, les autres furent arrêtés soit à Béfort même, soit en Suisse, au mépris des droits de la neutralité. L'acte d'accusation de la cour de Colmar porta le nombre des inculpés à quarante-quatre; l'instruction dura neuf mois, et pendant tout ce temps, les prisonniers, auxquels étaient prodigués les témoignages des plus vives sympathies, montrèrent une résignation et une fermeté dignes de leur cause. Quatre furent condamnés à cinq ans de prison, 500 francs d'amende et deux ans de surveillance : c'étaient Tellier, Dubland, Guinard et Pailhès. A ce procès se rattachérent encore deux funestes épisodes : la mort du général Berton qui, malgré l'échec de Béfort, s'était obstiné à provoquer un mouvement à Saumur, comme d'autres généraux avaient dú en provoquer par toute la France, et l'odieux assassinat du brave colonel Caron. (Voy. BERTON et CARON.)

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COLMARS, Colmartium, petite ville de l'ancienne Provence, aujourd'hui chef-lieu de canton du département des Basses-Alpes, tire son nom d'une colline que les Romains avaient consacrée

au dieu Mars,et sur laquelle les premiers chrétiens bâtirent une église en l'honneur de saint Pierre. Cette ville était autrefois divisée en plusieurs bourgades; mais peu à peu les habitations se réunirent au confluent du Verdon et de la Sence, et y formèrent une ville que Raymond de Turenne réduisit en cendres en 1390; prise par le capitaine Cartier en 1588, elle tomba enfin dans le dix-septième siècle au pouvoir de la France, qui en fit une place de guerre formidable. Sa population n'est que de 927 habitants.

COLMEY, ancienne seigneurie du Barrois, aujourd'hui département de la Moselle, à 2 kilomètres de Longuyon.

COLNET DE RAVEL (Charles-JosephAuguste-Maximilien de), littérateur, né à Mondrepuy en Picardie, en 1768. Destiné à suivre la même carrière que son père, garde du corps de Louis XV, qui s'était distingué à Fontenoi, il entra successivement à l'école de Rebais et à celle de la Flèche. La révolution, qui le surprit au sortir de la dernière, dérangea ses projets, et après avoir passé par plusieurs vicissitudes que lui attirèrent son nom et ses opinions, il se fit enfin libraire et ouvrit un magasin, à Paris, au coin de la rue du Bac, vis-à-vis le pont Royal. Mais il ne se donna pas tout entier aux soins de son commerce, et réserva aux lettres une partie de son temps. Sous l'empire il se fit remarquer par plusieurs morceaux de critique littéraire, et par des écrits politiques où le gouvernement impérial était spirituellement et souvent même hardiment attaqué. A. la restauration, qu'il accueillit avec joie, il entra dans la rédaction de la Gazette de France, et ses articles contribuèrent pendant plus de quinze ans à la prospérité de ce journal. La révolution de juillet lui fit perdre les pensions dont on avait récompensé ses services; mais il survécut peu à ce désastre de son parti et de sa fortune, le choléra l'enleva dans l'année 1832.

COLOBE. Selon du Cange, au mot Colobium, c'était une tunique sans manches, ou dont les manches ne pas

saient pas le coude, que les évêques, princes et gens de loi portèrent longtemps. Lors de la révolution on en voyait encore la forme dans l'habillement de plusieurs ordres religieux.

COLOGNE.-Vers l'an 441, à l'époque où les Francs, chassés de la Gaule par Aétius, renouvelèrent leurs tentatives pour s'établir sur la rive romaine du Rhin, cette antique cité de la Germanie occidentale tomba au pouvoir de leurs bandes dévastatrices, en même temps que Trèves et Mayence. Cologne eut cependant un autre sort que ces deux malheureuses villes. Elle ne fut pas livrée aux flammes, et, plusieurs mois après avoir été prise, elle était encore pleine de Francs qui y demeurèrent quelque temps avec leurs femmes et leurs enfants. Lors de la grande invasion des Francs d'outre-Rhin, en 463, Égidius, interrompant le cours de ses victoires sur les Visigoths, accourut à Cologne; mais les Francs ne lui laissèrent pas le loisir de se mettre en défense; ils fondirent sur lui en si grand nombre, et avec tant d'impétuosité, que Cologne fut emporté d'assaut; Egidius lui-même n'échappa que par la fuite au carnage des siens.

En 715, Charles Martel, échappé de la prison où Plectrude le retenait dans cette ville, et soutenu par les Austrasiens, vint assiéger la veuve de son père, qui fut trop heureuse de se tirer d'embarras en lui livrant ses trois fils et les trésors de Pepin. - L'année suivante, quand sa puissance était à peine assise, Charles fut attaqué sous les murs de Cologne, alors comprise dans l'Austrasie, par le Frison Radbod, ligué avec Ragnifred, maire de Chilpéric II. Cette fois il fut battu et réduit à se réfugier avec une troupe de cinq cents hommes dans la forêt des Ardennes. Depuis le démembrement de l'empire de Charlemagne, la ville sainte, devenue toute germanique, n'eut plus, jusqu'au dernier siècle, de rapports avec la France.

A la fin du mois d'octobre 1794, Jourdan, voulant profiter des avantages que lui assurait la prise de Juliers (voyez ce mot), divisa son armée en

trois grandes colonnes. La première se porta sur Bonn; lui-même, à la tête de la deuxiême, entra dans Cologne sans coup férir, et Marceau, avec la troisième, emporta Coblentz, rendez-vous de l'émigration. Cologne devint alors le chef-lieu du département de la Roër.

-Le 14 janvier 1814, lorsque nos armées durent rétrograder jusqu'aux anciennes frontières de la France, les généraux Sébastiani et Arrighi évacuèrent Cologne, qui fut occupée le lendemain par les Cosaques.

COLOGNE (Congrès de).- Louis XIV venait de pénétrer victorieusement en Hollande, et de dévaster le Brandebourg, et ses armées, commandées par Turenne et Condé, tenaient en échec l'Allemagne tout entière. L'Europe, effrayée de la puissance du grand roi, chercha, au commencement de l'année 1673, à s'interposer entre les parties belligérantes. La Suède, entre autres, essaya de faire accepter sa médiation par la France et la Hollande; elle proposa d'abord une suspension d'armes pendant l'hiver; mais les Français et les Hollandais s'y refusèrent également, et elle obtint seulement qu'on assemblât un congrès à Cologne, où l'on vit bientôt se rendre des ambassadeurs de France, d'Angleterre, de Hollande, et des puissances médiatrices. Toutefois, les prétentions exorbitantes de la France firent bientôt perdre tout espoir d'arriver à une conclusion pacifique. Les négociations traînèrent en longueur, et elles duraient encore en février 1674, quand l'empereur d'Allemagne, désirant y mettre fin, fit commettre une infâme violation du droit des gens, violation que la politique tortueuse et perfide du cabinet autrichien renouvela au congrès de Rastadt, en 1799.

L'Empereur chargea dix officiers du régiment de Grana, en garnison à Bonn, de se rendre à Cologne, et d'arrêter le ministre plénipotentiaire de l'électeur de Cologne, le prince Guillaume de Furstemberg, auquel l'Empereur ne pouvait pardonner d'avoir décidé l'électeur à livrer passage aux

armées françaises. Le 14 février, le prince Guillaume se rendant près de l'électeur fut arrêté par des officiers qui tirèrent sur sa voiture. Le cocher et deux laquais furent tués; les personnes qui accompagnaient le prince furent blessées dangereusement, puis les agresseurs montèrent sur le siége, à la place du cocher, et emmenèrent la voiture hors de la ville où les attendait une escorte autrichienne qui les conduisit à Bonn. Cet attentat eut le résultat qu'en attendait l'Empereur, il causa la dissolution immédiate du congrès.

COLOMBAN (Saint) naquit, en 540, dans le pays de Leinster en Irlande. Il fit ses études et devint moine dans le monastère de Benchor; mais la vie monotone du cloître lui devint bien tôt insupportable; il quitta sa patrie et passa en France, en 585, avec douze moines de son couvent, dans l'intention de parcourir le pays et d'y prêcher la réforme des mœurs. Ses paroles, accueillies avec empressement par les grands et par le peuple, lui firent bientôt une grande réputation de sainteté. Arrivé en Bourgogne, il s'y arrêta d'après les sollicitations du roi Gontran, et il fonda un monastère au milieu des Vosges. Mais le nombre de ses disciples devint bientôt si considérable, qu'il fut obligé de quitter la montagne où il s'était d'abord établi, et de construire à Luxeuil une maison plus vaste et plus accessible. Il y établit une école qui devint la plus célèbre du huitième siècle, et d'où sortirent une foule d'illustres docteurs et de grands prélats. Il était depuis dix-neuf ans à la tête de ce monastère, lorsque éclata sa querelle avec Théodoric II, roi de Bourgogne. « Saint Colomban, dit M. Gui« zot, prêchait la réforme des mœurs, « le zèle de la foi, sans tenir compte «< d'aucune considération, d'aucune circonstance, se brouillant avec les princes, avec les évêques, jetant de « tous côtés le feu divin, sans s'inquié«ter de l'incendie (*). » Ayant flétri hautement les désordres du roi, il

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(*) Cours d'hist. mod., seizième leçon.

l'irrita contre lui et s'exposa à la haine de Brunehaut, qui excitait le jeune prince à la débauche. Après de violents débats, où il emplova une énergie indomptable, Colomban fut forcé de quitter la Bourgogne, fut conduit à Mantes et embarqué pour l'Islande; mais le vaisseau qui le portait fut rejeté par une tempête sur les côtes de la Bretagne. Il revint chez les Francs, s'établit dans les États de Théodebert, près du lac de Genève; et quand Théodebert eut été vaincu par Théodoric, il se retira en Lombardie, où Agilulphe l'accueillit avec bonté. Colomban fonda dans ce pays, en 612, le monastère de Bobbio, où il mourut le 21 novembre 615, à l'âge de 75 ans. On a conservé de lui une règle monastique, quelques lettres, quelques fragments poétiques et seize discours dont l'éloquence est vive, énergique et passionnée. La collection de ses œuvres a été publiée par Thom. Sirm; Louvain, 1667, in-fol. avec les notes de Fleming.

COLOMBAN, abbé de Saint-Tron, mort au milieu du neuvième siècle, et auquel on attribue le poëme intitulé de Origine atque primordiis gentis Francorum (stirpis Carolina). Cet ouvrage, écrit vers 840, et dédié à Charles le Chauve, fait partie de la collection des historiens de France, publiée par dom Bouquet.

COLOMBE (Sainte), vierge chrétienne, martyrisée à Sens, sous MarcAurèle, selon les uns, et appelée la première martyre de la Gaule celtique; sous l'empereur Aurélien, vers 273, selon d'autres, dont l'opinion est plus probable. Tous les faits dont on a composé son histoire sont incertains; mais, dès le septième siècle, elle était à Paris l'objet d'une grande vénération, et Dagobert lui fit faire une châsse magnifique qui fut placée à Sens dans l'église des bénédictins.

COLOMBEL (Nicolas), peintre, naquit à Sotteville, près de Rouen, en 1646, et mourut à Paris en 1717. Il fut élève de Lesueur, et il est le seul artiste distingué qui soit sorti de l'école de ce grand peintre. Il fut reçu à

l'Académie de peinture en 1694, à son retour d'Italie.Ses tableaux sont froids, mais d'un excellent goût.

COLOMBIER (droit de). —L'honneur d'avoir dans sa basse - cour une tour élégante surmontée d'une girouette ou d'un pigeon en faïence n'appartenait jadis, surtout dans les pays de droit coutumier, qu'au seigneur haut justicier (*), quand même il n'eût eu aucune terre en domaine pour nourrir ses pigeons (**). Tout au plus était-il permis au roturier de construire une volière dans quelque grenier de sa maison, s'il avait cinquante arpents de terre.

Le manant qui tirait sur un pigeon était poursuivi comme voleur (ordonnance de Henri IV, du mois de juillet 1607), ou même condamné aux galères. En 1721, un paysan dut payer une forte amende pour avoir effrayé et blessé un des pigeons seigneuriaux qui dévastaient son champ nouvellement ensemencé.

Colombière (Claude de la), jésuite, né en 1641 à Saint-Symphorien, près de Lyon, professa d'abord la rhétorique au collège de cette ville; il se voua ensuite exclusivement au ministère de la prédication, puis se retira à Paray le Monial, où il devint le directeur de la célebre Marie Alacoque, et l'on croit même qu'il est auteur de la vie de cette religieuse, publiée par Languet. Il coopéra avec elle à faire instituer la fête du Sacré-Coeur de Jésus, dont il composa l'office. Il mourut en 1682, avec la réputation d'un saint. Sans mériter d'être placé parmi les prédicateurs de premier ordre, le père de la Colombière offre dans ses sermons des qualités distinguées on y trouve assez de chaleur et d'action, et un style généralement agréable et naturel.

COLON. Sous la domination romaine, le colon était celui qui, ayant été originairement esclave, avait été affranchi, à la condition de s'attacher

(*) La tour et la girouette étaient des marques de noblesse.

(**) Cette condition était seulement exigée dans quelques provinces.

à la culture d'un domaine qu'il faisait valoir, soit pour le compte de son ancien maître, qui était tenu de pourvoir à sa subsistance et à celle de sa famille; soit pour le sien, à la charge d'une redevance. Le colon participait de l'homme libre et de l'esclave de l'homme libre, en ce que le propriétaire du fonds n'avait aucune autorité sur sa personne, et qu'il jouissait de quelques droits civils; de l'esclave, en ce qu'il était tellement incorporé au fonds de l'héritage, qu'il ne lui était pas permis de s'en éloigner sans le consentement du maître; il pouvait y être ramené de force et remis en servitude s'il désertait. Sans être serf de corps, il était esclave de la terre, et ce que l'on appelle en législation, immeuble par destination. Il transmettait sa condition à ses enfants, qui, ainsi que lui, avaient besoin d'un second affranchissement pour entrer dans la classe des hommes libres ou ingénus. Les registres du cens contenaient un état de tous les colons; ils y étaient même taxés à certains tributs, en conséquence desquels on les nommait aussi tributaires; mais quand ils faisaient, pour eux ou leurs propriétaires, trafic des denrées qu'ils récoltaient, ils n'étaient point soumis à l'impôt appelé collation lustrale que payaient les négociants.

Comme on le voit, les colons, sous la domination romaine, étaient tous de véritables serfs : il n'en fut pas de même après la conquête de la Gaule par les Francs. Alors on entendit par colons, des cultivateurs auxquels les grands propriétaires distribuaient une partie de leurs terres pour les cultiver et y vivre, à charge d'une redevance, ou d'autres servitudes.

Ces colons étaient tantôt des hommes libres, tantôt de véritables serfs, souvent de simples fermiers, souvent aussi des possesseurs investis d'un droit héréditaire à la culture des champs qu'ils faisaient valoir. De là vient la variété des noms sous lesquels sont désignées, dans les actes anciens, les métairies exploitées à des titres et selon des modes différents; de là vient aussi le nombre et l'infinie diversité

des redevances et des droits connus plus tard sous le nom de droits féodaux. Suivant le polyptique de l'abbaye de Saint-Germain des Prés, qui considère toujours les colons comme ingénus, ces hommes avaient non-seulement un pécule, mais encore des biens qui leur étaient propres, et qui provenaient soit d'acquisitions, soit d'héritages. Leurs redevances étaient en général plus douces que celles des serfs, et il est facile de reconnaître dans ce précieux document, que les colons étaient pour la plupart des hommes qui avaient accepté volontairement le servage, soit pour éviter le service militaire, soit pour obtenir la jouissance d'une partie du sol.

La loi de la concession faite au colon réglait ordinairement le mode de succession de ses biens; seulement, à chaque mutation dans les tenures, le seigneur percevait une redevance.

Les redevances imposées aux colons variaient à l'infini, comme nous l'avons dit plus haut. Parmi les redevances en argent payées par les colons, nous citerons le chevage, impôt consistant ordinairement en quatre deniers; et l'ost ou herban, au moyen duquel il se rachetait du service militaire.

Le fermage de la tenure se payait quelquefois en argent, mais souvent aussi en nature ou en services de corps. La garde, le guet, la chevauchée, les charrois, les corvées, les travaux dans les bois étaient les services de corps les plus habituellement exigés. Du reste, même dans la condition la plus dure, le colon avait ordinairement trois jours à lui par semaine.

Le colonat prépara une révolution dans la propriété. « Les colons, dit M. Guizot dans ses Essais sur l'histoire de France, acquirent peu à peu, et de génération en génération, de nouveaux droits sur le sol qu'ils faisaient valoir. A mesure que s'apaisa la tourmente sociale, ces droits prirent plus de consistance; il devint difficile de considérer comme un simple fermier et d'expulser à volonté le colon dont les pères avaient depuis longtemps cultivé le même champ,

sous les yeux et au profit des pères du seigneur. Ainsi, le travail sanctionné par le temps reconquit ce qu'avait usurpé la force, adoucie à son tour par la même puissance; les propriétaires s'étaient vus contraints de se réduire à la simple condition de cultivateurs; les cultivateurs redevinrent propriétaires; mais ce fut là l'œuvre lente des siècles. » (Voy. PERsonnes [état des] et PROPRIÉTÉ.)

COLONEL. Titre que l'on donne à l'officier supérieur qui commande un régiment, et dont le grade, dans la hiérarchie militaire, vient immédiatement après celui de maréchal de camp.

C'est sous le règne de Louis XII que l'on voit apparaître pour la première fois le titre de colonel, qui fut alors associé à celui de capitaine et donné aux chefs des bandes dont se composait alors l'infanterie française. Francois Ier le donna, en 1534, au premier capitaine de chacune de ses légions. On sait que l'organisation de ces corps dura peu, et que l'on en revint bientôt au système des bandes militaires. Les chefs de ces corps continuèrent à porter le titre de colonels jusqu'en 1544, époque de la création de la charge de colonel général. Les chefs de corps furent alors appelés mestres de camp, puis successivement colonels, de 1661 à 1721; mestres de camp, de 1721 à 1730; colonels, de 1730 à 1780; et mestres de camp, de 1780 à 1788.

Cette variation dans les titres adoptés pour désigner les chefs de corps, était occasionnée par la suppression ou le rétablissement de la charge de colonel général. Ainsi ces officiers étaient appelés mestres de camp quand il y avait un colonel général, et reprenaient le nom de colonel toutes les fois que la charge de colonel général était supprimée.

Une ordonnance du 25 mars 1776 ajouta au titre de mestre de camp, alors en usage, celui de commandant, pour distinguer le mestre de camp qui commandait un régiment, du mestre de camp en second, grade qui

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