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lais royaux, des chambres législatives, des ministères, etc.

COLLIER (affaire du). (Voyez CAGLIOSTRO, LAMOTTE et ROHAN.)

COLLIN DE VERMONT (Hyacinthe), l'un des meilleurs peintres du dix-huitième siècle, naquit à Versailles en 1693. Il fut élève de Rigaud et alla compléter ses études en Italie. Il fut reçu membre de l'Académie de peinture en 1725, et devint professeur en 1740. Il mourut en 1761. Ses ouvrages sont trop nombreux pour que nous puissions les citer ici.

COLLIN D'HARLEVILLE (Jean-François), auteur dramatique, naquit à Mevoisin, près de Chartres, en 1755. Il vint achever ses études à Paris, et s'y fit recevoir avocat; mais cette profession n'était point conforme à ses goûts, et, entre autres pièces de poésie où il s'essaya à cette époque, il fit une élégie sur le malheureux sort d'un clerc au parlement. Le genre satirique dans lequel il s'exerça d'abord ne convenait ni à son esprit ni à son humeur. Il l'abandonna bientôt pour le genre comique, où il ne porta pas beaucoup de force ni de gaieté, mais où il plut cependant par la pureté de son goût, la douceur élégante de son esprit, et l'ingénieuse facilité de son style. Il débuta par l'Inconstant. Cette comédie, composée d'abord en cinq actes, puis réduite à trois, fut applaudie comme l'heureux essai d'un talent riche d'avenir. Deux ans après, parut l'Optimiste, qui fut également bien accueilli. « L'intrigue en est un peu faible, dit la Harpe, mais bien conduite et bien ménagée; elle a même un mérite dramatique, c'est d'amener naturellement les incidents qui font ressortir le principal caractère . . M. Collin a fait son Optimiste sur un plan analogue à son caractère, qui le porte aux idées douces et aux sentiments philanthropiques. » Excité par ces encouragements, Collin d'Harle ville produisit les Châteaux en Espagne, pièce amusante, malgré de nombreuses et fortes invraisemblances, et le Vieux célibataire, qui est son chef-d'œuvre, sans mériter réellement

le nom de comédie. Depuis ce temps son talent baissa, et ses succès au théâtre devinrent de plus en plus rares. Cependant, il fit représenter un grand nombre d'ouvrages, tels que M. de Crac, farce ingénieuse, mais faible; Rose et Picard, ou la suite de l'Optimiste; les Deux voisins, ou être et paraitre; la Défense de la petite ville, pièce qui honore plus le caractère de l'auteur que son talent; les Artistes; les Moeurs du jour, ou l'École des jeunes femmes; les Riches; Malice pour malice, etc. Palissot dans ses Mémoires littéraires, a jugé sévèrement Collin d'Harleville : nonseulement il lui refuse la force comique, mais même toute gaieté et toute finesse. « Le ton doucereux, ajoutet-il, le ton sentimental et quelquefois méme un peu niais, qui est le ton dominant de presque tous les ouvrages de Collin d'Harleville, l'absence totale de sel et l'insipidité qui les caractérisent, prouvent qu'il n'était pas né pour la poésie. » Il y a sans doute dans ce jugement une dureté injuste; mais il est certain qu'on ne peut lire longtemps le théâtre de cet auteur sans être saisi d'ennui. L'homme, chez Collin d'Harleville, est fort aimable sans doute, mais l'écrivain, malgré ses qualités réelles, est loin de l'être autant. Outre ses comédies, il a laissé un poëme allégorique en deux chants, intitulé Melpomène et Thalie, et plusieurs pièces de vers insérées dans l'Almanach des Muses et dans les journaux. Cet homme, d'un caractère égal et doux, fut attaqué, dans ses dernières années, d'une profonde mélancolie que rien ne pouvait dissiper. Il mourut à Paris en 1806.

COLLIOURE, ville maritime de l'ancien Roussillon, aujourd'hui chef-lieu de canton du département des Pyrénées-Orientales, existait sous le nom de Camo liberis, dès l'année 535 de Rome. C'est à cette époque que des ambassadeurs romains y débarquèrent pour essayer de soulever les populations contre Annibal. Collioure compte aujourd'hui 3,272 habitants. A peu de distance de cette ville, dans les mon

tagnes de l'Albère, on remarque l'ancienne abbaye de Valbonne, de l'ordre de Cîteaux, fondée en 1164, et où fut enterrée Yolande, épouse de Jacques Ier, roi d'Aragon.

Collioure ( siéges de). Louis XIII résolut, en 1642, de reprendre aux Espagnols cette ville dont la possession devait lui faciliter la conquête de Perpignan. Le maréchal de la Meilleraie, renommé pour son habileté à conduire les siéges, fut chargé de celui-ci. Sous ses ordres était Fabert, le brave officier plébéien. Trois mille hommes défendaient une hauteur d'où il fallait les chasser pour s'approcher de la place: l'entreprise était difficile. Fabert reçut l'ordre d'aller trouver le maréchal, qui désirait le consulter.Mais il avait entendu le maréchal appeler sà compagnie les chanoines de Fabert, parce qu'elle était demeurée deux ans à la cour. Aussi, sentant vivement cette raillerie amère, refusa-t-il de quitter son poste. La Meilleraie vint lui-même. M. de Fabert, lui dit-il, oublions le passé; donnez-moi votre avis. Que ferons-nous? - Voilà le premier bataillon des gardes prêt à exécuter vos ordres, répondit Fabert; nous ne savons qu'obéir. Point de rancune, lui dit le maréchal ; je viens vous demander votre sentiment. C'est d'attaquer, répliqua Fabert. Marche! cria le maréchal. A ces mots le premier bataillon des gardes s'avança, et les autres le suivirent. Fabert attaqua les Espagnols, et les poursuivit l'épée dans les reins jusque dans Collioure, qui, d'après Tallemand des Réaux (*), se rendit par le plus grand hasard du monde. « La Meille

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raie, dit-il, fitjouer un fourneau sans « rime ni raison, et ce fourneau com« bla le seul puits qu'ils eussent dans << la ville. Ainsi il se fallut rendre pour << ne pas mourir de soif (13 avril). »

-Les derniers mois de 1793 furent marqués par des revers à l'armée des Pyrénées-Orientales. Le général espagnol Ricardos résolut de profiter de ses avantages pour marcher sur les

(*) Historiettes, t. I, p. 406.

frontières de France et emporter le fort Saint-Elme, Port-Vendre et Collioure. Un combat furieux s'engagea, le 22 décembre, sur la rive gauche du Tech, où nous fûmes encore battus; quelque effort que pût faire le représentant Fabre (de l'Hérault) pour ramener les troupes au combat, il n'y put parvenir, et chercha en combattant une mort glorieuse dans les rangs de l'ennemi. Bientôt Port - Vendre et Saint-Elme se rendirent, livrés par la trahison, et les habitants de Collioure, effrayés par les menaces des Espagnols, forcèrent le commandant à capituler. L'armée française, entièrement démoralisée, se retira sous Perpignan.

Mais au printemps de l'année suivante Dugommier, vainqueur au camp de Boulou, chassa les Espagnols du Roussillon, et leur fit repasser les Pyrénées en désordre; on les suivit en masse sur Collioure, on s'appliqua à enlever à cette place les deux forts de Saint-Elme et de Port-Vendre, qui faisaient son appui, on la bloqua par mer, et elle ouvrit ses portes le 29 mai 1794.

COLLOQUE DE POISSY. On donnait autrefois le nom de colloques à des conférences tenues entre des personnes qui différaient par leurs opinions religieuses, et qui cherchaient à s'entendre et à se rapprocher. Il y a eu de tout temps de ces conférences en France; mais c'est au seizième siècle qu'elles furent le plus fréquentes. Le colloque le plus célèbre peutêtre de cette époque si féconde en controverses religieuses, fut celui qui eut lieu à Poissy en 1561. Catherine de Médicis hésitait encore entre les deux partis religieux qui divisaient la France; elle voulait d'ailleurs se faire rechercher également par l'un et par l'autre, en donnant des craintes aux catholiques, et en faisant concevoir quelques espérances aux réformés. C'est pourquoi elle vint assister ellemême avec le jeune roi, son fils, aux conférences de Poissy. Les réformés étaient représentés par Théodore de Bèze, assisté de quelques-uns des

théologiens de son parti. Les catholiques avaient pour représentant le cardinal de Lorraine, assisté de Montluc, évêque de Valence. Après de longues discussions, qui roulèrent principale ment sur le dogme de la présence réelle et sur quelques autres points de controverse non moins épineux, le cardinal de Lorraine et Théodore de Bèze se séparèrent, plus divisés d'opinions qu'ils ne l'étaient auparavant; de sorte que le colloque de Poissy eut un résultat tout opposé à celui que les hommes sincèrement religieux en avaient attendu.

COLLOT D'HERBOIS (Jean-Marie) est un des hommes de la révolution qui ont exercé le plus d'infiuence sur les masses, et qui ont le plus marqué par l'exagération de leurs principes et par la dureté de leurs actes. Cependant, on doit le dire à sa décharge, il était d'un degré au-dessous de BillaudVarennes, son ami et son collègue, qui le surpassait en cruauté, en machiavélisme et en ambition. Ils avaient commencé tous deux par être comédiens; mais comme Billaud avait, en outre, fait partie de la congrégation de l'Oratoire, il y avait en lui à la fois du prêtre et de l'acteur, tandis que Collot, toujours drapé à l'antique, se montrait presque exclusivement théâtral. Tel était surtout le caractère de son éloquence dans le club des jacobins, à la tribune de la Convention, et jusque dans le sein du comité de salut public. Peu de révolutionnaires se sont plus compromis en paroles, quoiqu'il s'en trouvât beaucoup qui, sans imiter son langage, le laissaient loin derrière eux, dans la carrière des excès; Fouché, par exemple, qui fut l'instigateur des plus horribles vengeances à Lyon, et qui en laissa peser toute la responsabilité sur son émule.

Son nom de famille était Collot; au théâtre, il se faisait appeler d'Herbois; quand il se lança dans la politique, il lui parut mieux sonnant de réunir ces deux noms, dont le dernier ne manquait pas d'un certain parfum de noblesse. Il naquit vers 1750, d'une famille bourgeoise de Paris, qui lui donna de

l'instruction. Il était d'une taille moyenne, avait le teint brun, la chevelure noire et crépue, le regard in. quiet et sombre; du reste, assez beau de figure et doué d'un organe sonore. Comédien ambulant avant la révolution, on le vit figurer, sinon avec éclat, du moins avec un certain talent, sur la scène des principales villes de France et de Hollande, notamment à Bordeaux, à la Haye et à Lyon, où sa conduite, plus régulière que celle des acteurs de l'époque, lui attira quelque considération. Il cumulait les fonctions d'auteur dramatique avec celles de comédien; il composa un grand nombre de pièces, dont quelques-unes, imitées de l'espagnol et de l'anglais, obtinrent même du succès. Il eut quelque temps la direction du théâtre de Genève; là, l'exemple des mœurs helvétiques développa de plus en plus ses tendances républicaines et rehaussa son amour de l'indépendance. Malheureusement, le goût des liqueurs fortes vint exalter encore son caractère déjà si porté aux excès; aussi les girondins l'avaientils, par dérision, surnommé le sobre Collot.

Dès le début de la révolution, il accourut à Paris, fréquenta les sociétés populaires, et s'y fit remarquer par des accents passionnés, une élocution retentissante, et des poses à grand effet. Mais ce ne fut guère qu'en 1791 que commença sa fortune politique : un livre de peu d'importance en fut la première cause. Le club des jacobins ayant proposé un prix pour le meilleur ouvrage qui ferait comprendre au peuple les avantages du régime constitutionnel, Collot composa un petit traité ayant pour titre l'Almanach du père Gérard (*); cet opuscule fut couronné, et valut une grande popularité à son auteur. Peu de temps après, l'affaire des soldats de Château-Vieux augmenta encore l'influence de Collot-d'Herbois, et fut pour lui l'occa

(*) Le père Gérard était un cultivateur breton, que son bailliage avait choisi pour représentant aux états généraux; il jouissait d'une réputation d'honnêteté, de bon sens et de vertu.

sion d'une véritable ovation. Les soldats suisses du régiment de Château Vieux avaient été, aux termes des lois de leur pays, envoyés aux galères de Brest, pour avoir pris part à une insurrection, celle de Nancy, qui avait été comprimée par Bouillé; mais l'opinion publique s'était prononcée très-fortement contre le succès de ce fougueux défenseur de l'ancien régime. Soutenu par la société des jacobins, Collot présenta à l'Assemblée législative une pétition en faveur des militaires condamnés; cette pétition ayant été accueillie par l'Assemblée, les cantons suisses, consultés par Louis XVI, consentirent à l'élargissement des détenus. Collot alla les chercher lui-même, et les ramena en triomphe à Paris, où une fête civique eut lieu en leur honneur. C'est dans cette solennité que parurent pour la première fois les bonnets rouges, qui devinrent la coiffure de prédilection pour les révolutionnaires; il est à remarquer que loin de s'opposer à ces démonstration, la cour chercha plutôt à les exciter; elle vit avec plaisir les novateurs se parer du bonnet des galériens, espérant les confondre les uns avec les autres; déjà elle se consolait de ses défaites, en poussant le peuple aux excès. Collot-d'Herbois, qui avait partagé avec les soldats de ChâteauVieux les honneurs de la journée, se crut dès lors un personnage assez important pour aspirer au ministère de la justice, qu'il ne put cependant ob

tenir.

Il fut un des principaux instigateurs de la journée du 10 août, qui lui permit d'entrer dans la nouvelle municipalité de Paris, où il se lia étroitement à Billaud-Varennes, avec lequel il partagea la responsabilité des massacres de septembre, quoiqu'il ne paraisse pas y avoir pris une part aussi active que son ami. Il présida l'assemblée électorale qui nomma les députés à la Convention, et fut lui-même un des représentants qu'elle choisit. Un des premiers, il demanda l'abolition de la royauté, que décréta, en effet, la Convention, dès l'ouverture de ses séan

ces: c'est à tort que le Moniteur lui attribue l'initiative de cette proposition, elle avait été faite lorsqu'il prit la parole; mais il l'appuya avec une énergie qui ne contribua pas peu à la faire adopter. Lors du procès du roi, Collot, qui avait été envoyé en mission à Nice, après la conquête de ce pays, vers la fin de 1792, adressa son vote par écrit à l'Assemblée: il opinait pour la mort sans sursis. Dans la lutte de la Montagne et de la Gironde, il déploya beaucoup de fermeté; mais le succès de la journée du 31 mai ne suffit pas pour désarmer sa colère; il poursuivit encore les vaincus. Le 13 juin, les suffrages de l'assemblée le portèrent au fauteuil de la présidence.

Enfin, au mois de septembre suivant, il fut nommé membre du comité de salut public, en même temps que Billaud-Varennes. Dans la division du travail, ils eurent l'un et l'autre la correspondance administrative, fonction dont ils surent tirer parti, Billaud surtout, pour se donner la haute main dans les départements. Les excès de tout genre qui s'y commirent ne sont pas de nature à honorer leur gestion commune. Aussi bien que BillaudVarennes, Collot-d'Herbois votait toujours pour les mesures les plus violentes. Dans une délibération du comité, quelques-uns de ses collègues ayant émis l'avis de se délivrer des suspects par la déportation, Collot s'écria: «< Il

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ne faut rien déporter, il faut détruire << tous les conspirateurs; que les lieux « où ils sont détenus soient minés; << que la mèche soit toujours allumée « pour les faire sauter, si eux ou leurs

partisans osent encore conspirer «< contre la république. » La Convention n'avait que trop bien choisi, lorsqu'en novembre 1793, elle l'envoya à Lyon pour punir cette ville de sa révolte. Aidé par Fouché, il fit périr plus de seize cents personnes; six cents expirèrent sous le feu de la mitraille en un seul jour. La ville même fut détruite, son nom proscrit et remplacé par celui de Commune affranchie. Nous le jurons, avait-il dit, le peuple sera vengé; le sol qui fut

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<< rougi du sang des patriotes, sera << bouleversé. Tout ce que le crime et « le vice avaient élevé, sera anéanti; «et, sur les débris de cette ville su«perbe et rebelle, qui fut assez cor<< rompue pour demander un maître, « le voyageur verra avec satisfaction << quelques monuments simples élevés « à la mémoire des amis de la liberté, << et des chaumières éparses, que les amis de l'égalité s'empresseront de « venir habiter.... » De retour à Paris, Collot-d'Herbois repoussa avec succès les accusations qui avaient été portées contre sa sévérité excessive et poussée jusqu'à la férocité. Pour réveiller la colère du peuple, il fit promener dans les rues de la capitale l'effigie de Chalier, sur la personne duquel les royalistes s'étaient portés à des excès qu'égalaient à peine ceux des révolutionnaires.

Le 23 mai 1794, en rentrant chez lui à une heure du matin, Collot fut attaqué par un jeune homme, nommé Admiral, qui lui tira deux coups de pistolet, presque à bout portant, sans l'atteindre. Cette tentative d'assassinat mit le comble à sa popularité. Mais, au 9 thermidor, il se conduisit avec une perfidie et une cruauté qui lui firent tort dans l'esprit des masses. Pendant la lutte, il montra une animosité extraordinaire contre Robespierre, qu'il avait si longtemps flatté, et, après la victoire, il n'eut pas honte d'insulter et de calomnier la mémoire de l'homme aux pieds duquel il s'était jeté la veille du combat, et dont il avait embrassé les genoux avec toutes les apparences du repentir. Il n'eut qu'un beau moment, c'est lorsque, croyant la Convention en danger, il monta au fauteuil de la présidence, se couvrit, et dit d'une voix forte: « Nous n'a«vons plus qu'à mourir. » Encore n'est-il pas bien certain qu'il crût la Convention sérieusement menacée. Il n'en eut pas moins la gloire de l'héroïsme.

rennes, il ne tarda pas à être obligé de sortir du comité de salut public. Ce succès ne suffisant pas aux thermidoriens, une accusation fut portée contre lui, par Lecointre de Versailles. Après avoir triomphé de cette première accusation, il fut dénoncé de nouveau par Merlin de Douai et condamné à la déportation. Transporté à la Guyane avec son ami Billaud-Varennes, il y mourut, à l'âge de quarante-cinq ans, le 8 janvier 1796. Il cherchait une consolation à ses maux dans l'ivresse; quelques heures avant de mourir, dans des atteintes d'une fièvre chaude, il avait bu une bouteille de rhum qui lui fit endurer des douleurs horribles.

COLMAR, grande, belle et ancienne ville de l'Alsace, aujourd'hui chef-lieu du département du Haut-Rhin et siége d'une cour royale à laquelle ressortissent les départements du Haut et du Bas-Rhin, avec tribunaux de première instance et de commerce, collége communal, institut de sourds - muets, et une population de 15,442 habitants. Quelques auteurs pensent que cette ville fut bâtie sur les ruines de l'ancienne Argentonaria, où les Romains avaient construit une forteresse que les barbares détruisirent plusieurs fois; mais l'opinion de Schoepilin, qui place Argentonaria à Horbourg, est maintenant plus généralement admise. Sous la monarchie des Francs, Colmar était une cense royale; elle devint peu à peu un bourg, qui fut réduit en cendres en 1106, et rebâti peu de temps après. En 1220, sous Frédéric II, le bailli Walfel l'éleva au rang de ville, et l'entoura d'un mur d'enceinte qui fut agrandi en 1282. Peu de temps après Colmar devint ville libre impériale. En 1552, elle fut entourée de tours et de fortifications qui furent considérablement augmentées par la suite. Les Suédois s'en emparèrent en 1632. Louis XIV la prit en 1673, et en fit raser les fortifications. Elle a été réuMais il réclama vainement le prix nie à la France en 1697, par la paix de des services qu'il avait rendus la Riswick. contre-révolution, elle ne le paya que d'ingratitude. Ainsi que Billaud-Va

COLMAR (conspiration de), ainsi nommée parce que ce fut devant la

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