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cours de droit français qui y fut ouvert en 1680, il était censé faire partie de l'enseignement de la faculté. Sous ce règne, on créa, avec le titre d'inspecteur, un fonctionnaire chargé de l'administration intérieure. Le premier qui occupa ce poste fut J. Gallois, nommé en 1684. En 1758, époque où écrivait l'abbé Goujet, auteur d'un mémoire historique sur le collége de France, le personnel de cet établissement se composait de dix professeurs. Des lettres patentes du 16 mai 1772 confirmèrent cette organisation, que vint modifier un arrêt du conseil du 20 juin 1773, en substituant un cours de mécanique à celui de syriaque, un de littérature française à celui de philosophie grecque et latine, un de turc et de persan au second cours d'arabe, un d'histoire naturelle au second cours de médecine, un de droit de la nature et des gens au second cours de droit canon. En 1774, on fit disparaître les vieux bâtiments qui entouraient l'édifice commencé par Louis XIII; et, le 22 mars, le duc de la Vrillière posa la première pierre d'un nouveau corps de logis donnant sur la place Cambrai. Il fut construit sur les dessins de Chalgrin, et achevé au bout de quatre ans. Le peintre Tarraval décora le plafond de la grande salle d'un tableau qui n'existe plus.

Le collège de France fut au nombre des établissements que dans son rapport sur l'instruction publique en 91, Talleyrand proposait de fondre dans l'Institut. Sa proposition ne fut pas adoptée. Le 13 juillet 1795 (25 messidor an III) la Convention autorisa les professeurs à continuer leurs fonctions comme par le passé, et les assimila pour le traitement à ceux du muséum d'histoire naturelle, qui recevaient 6,000 fr. L'établissement, placé alors dans les attributions du ministre de l'intérieur, prit le titre de Collége na-, tional, qu'il changea en l'an XIII contre celui de Collége impérial, pour reprendre à la restauration son titre primitif. En 1816, sous l'administration de M. de Vaublanc, les appointements furent réduits à 5,000 fr. La

même année, on créa les chaires de sanskrit et de chinois, confiées, l'une à M. Chezy, l'autre à M. Abel de Rémusat.

Le collége de France a été de nos jours témoin de diverses disgrâces politiques. Le 30 décembre 1823, une ordonnance signée Corbière destitua, pour cause d'opinion, M. Lefèvre-Gineau; puis, comme par une sorte de réaction, M. Récamier, nommé en 1827 à la chaire de médecine, fut obligé, par les manifestations d'une jeunesse qui avait peu de sympathie pour les élus du pouvoir d'alors, de fermer son cours à peine commencé. Nous avons vu encore, en février 1831, un mois avant l'ouverture du cours d'économie politique de J. B. Say, M. Tissot suspendu de ses fonctions, ou plutôt temporairement destitué, pour avoir publié son Précis de l'histoire de la révolution, et plus récemment le professeur de l'histoire des législations comparées trouva, dans les admirateurs mêmes de son talent, d'inexorables juges de sa conduite politique.

Après avoir été longtemps dans les attributions du ministre de l'intérieur, le collége de France passa, le 4 avril 1831, au ministère des travaux publics! Le 11 octobre 1832, il rentra dans son département naturel, celui de l'instruction publique, tout en demeurant en dehors de l'administration universitaire. Quant à son organisation intérieure, elle resta telle que l'avait établie une ordonnance royale du 26 juillet 1829. Le personnel actuel se compose de vingt-quatre professeurs, dont l'un, avec le titre d'administrateur, préside les réunions. La nomination aux chaires vacantes donne lieu à une doublé présentation, faite d'un côté par le corps des professeurs, et de l'autre par l'Institut. Le ministre prononce entre les candidats lorsque, ce qui est extrêmement rare, le même candidat n'est pas présenté des deux côtés. Les décrets de l'Université impériale avaient déféré aux inspecteurs généraux de ces corps une troisième présentation, droit que M. Fraissinous voulut un moment faire revivre

lors de la vacance de la chaire d'astronomie par la mort de Delambre, mais qu'ils ne revendiquent plus aujourd'hui.

Il serait trop long de donner ici la liste complète des hommes distingués qui se sont succédé dans les différentes chaires depuis leur création. Nous rappellerons cependant que le college de France a compté parmi ses illustrations dans les sciences. Gassendi, Tournefort, Daubenton, Lalande, Hallé, Darcet, Portal, Corvisart, Vauquelin, Cuvier, Ampère, Lacroix, Thénard; dans les lettres: Batteux, Rollin, le Beau, de Guignes, Delille, - Legouvé, Andrieux, Sylvestre de Sacy. Son programme embrasse aujourd'hui l'astronomie, les mathématiques, la physique mathématique et la physique expérimentale, la médecine, la chimie, l'histoire naturelle des corps organisés et celle des corps inorganisés, le droit de la nature et des gens, la morale de l'histoire, les langues hébraïque, chaldaïque et syriaque, l'arabe, le persan, le turc, le chinois et le tartare mandchou, le sanskrit, la langue grecque, la philosophie grecque et latine, la poésie latine, la littérature française, l'économie politique, l'archéologie, l'histoire des législations comparées. En 1840, le grand poëte polonais Mickiewiz a inauguré dans cet établissement une chaire de littérature slave, à laquelle on vient d'en ajouter deux autres d'un intérêt moins neuf, mais plus actuel : l'une, des langues et littératures germaniques; l'autre, des langues et littératures de l'Europe méridionale.

Le college de France figure, au budget de l'État en 1841, pour la somme de 149,000 fr.

De grands travaux de construction s'achèvent en ce moment, pour rendre plus digne de sa destination cet établissement, qui forme le plus haut échelon de notre enseignement national, et qui justifie plus pleinement encore aujourd'hui qu'il ne le faisait au moment où il le recevait, cet éloge du député Villars, rapporteur de la loi de l'an III: « La Sapience à Rome, le

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COLLEGIALE.

COLLEGES. (Voyez UNIVERSITÉ.) COLLÉGES ÉLECTORAUX. (Voyez CONSTITUTIONS et ÉLECTEURS.) Dans les villes où il n'y avait point d'évêques, le désir de voir célébrer l'office divin avec la même pompe que dans les cathédrales, fit instituer des chanoines réguliers qui vivaient en commun et sous la même règle que les membres des chapitres épiscopaux. Les églises desservies par ces chanoines étaient appelées églises collégiales, ou simplement collégiales. Elles étaient accompagnées d'un cloître qui subsiste encore près de quelques-unes. On distinguait deux sortes de col égiales; les collégiales de fondation royale, comme les saintes chapelles de Paris, de Vincennes, etc., et les collégiales de fondation ecclésiastique. Dans les premières, le roi conférait les prébendes; dans les secondes, ces bénéfices étaient à la nomination de collateurs institués par l'acte de fondation de ces églises.

Plusieurs chapitres de collégiales étaient même anciennement des abbayes qui, dans la suite, avaient été sécularisées, et dont les revenus avaient été convertis en prébendes et en canonicats. Telle était, entre autres, à Dijon, la collégiale de Saint-Étienne, qui avait été antérieurement un monastère de l'ordre de Saint-Augustin.

Les chapitres de collégiales jouissaient des mêmes priviléges que les chapitres de cathédrales, mais à un degré un peu moindre. En revanche, ils étaient plus accessibles. Un bâtard ne pouvait obtenir un canonicat de cathédrale qu'avec une dispense du pape, tandis que celle de l'évêque qui suffisait ordinairement pour entrer dans un chapitre de collégiale, où l'on pouvait aussi être admis beaucoup plus jeune que dans ceux des cathédrales.

Quand la révolution supprima les

chapitres, et déclara propriétés nationales les canonicats et les prébendes, il y avait longtemps que les chanoines ne vivaient plus en commun, sauf ceux que les évêques avaient réunis en collégiales dans la ville épiscopale. Ils étaient tenus toutefois à la résidence, et pouvaient habiter à part partout où ils voulaient, dans la circonscription de leur église.

On comptait en France, en 1789, 526 chapitres de collégiales. Il n'y en a plus aujourd'hui qu'un seul, celui de Saint-Denis..

COLLEMBERG, ancienne baronnie du Boulonnais (auj. dép. du Pas-deCalais), érigée en marquisat en 1691. COLLET (Joseph), contre-amiral, né à Saint-Denis de Bourbon en 1768, passa, en 1790, des bâtiments du commerce sur la corvette de guerre la Bourbonnaise, et se signala depuis ce temps par le courage qu'il déploya surtout dans divers combats contre les Anglais, dans les mers de l'Inde, en Égypte, à Saint-Domingue. Commandant de la première division de la flottille de Bordeaux, Collet, dans une sortie tentée avec cinq canonnières seulement, captura un cutter anglais et deux corvettes, après sept heures d'un combat opiniâtre. Sa belle conduite comme commandant de la Minerve, dans le glorieux combat du 25 septembre 1806, à la hauteur de l'île d'Aix, lui valut de la part de l'empereur le témoignage de satisfaction le plus flatteur. Au sortir des prisons d'Angleterre, où l'avait amené cette dernière affaire, Collet avait été nommé capitaine de vaisseau. Lors du bombardement d'Anvers, il parvint à préserver son escadre, qui se trouvait devant cette ville. Le 30 avril 1815, il soutint dans le golfe de Naples, sur la frégate la Melpomene, l'un des derniers et des plus beaux combats livrés aux Anglais par notre brave marine. En 1827, il prit le commandement de la division chargée du blocus d'Alger. Malgré le danger de ces parages et le délabrement de sa santé, il remplit sa mission pendant quatorze mois, jusqu'à ce que son état

fût presque désespéré. Collet ne jouit pas longtemps du titre de contre-amiral dont on venait de récompenser son mérite. Rentré à Toulon, le 30 août 1828, il y mourut six semaines après, emportant de justes et universels regrets.

COLLETET (Guillaume), un des premiers académiciens, naquit à Paris en 1598. De bonne heure, il consacra tous ses travaux à la poésie et aux lettres. Le cardinal de Richelieu ayant vu de ses essais en poésie, le prit en affection et l'engagea à travailler pour le théâtre. Colletet obéit, et composa Cyminde, ou les deux victoires, tragicomédie, et se joignit en même temps aux poëtes que Richelieu faisait travailler aux pièces qu'il aimait à laisser passer pour son ouvrage. C'est ainsi qu'il coopéra à l'Aveugle de Smyrne et aux Tuileries. Le cardinal fut si content d'un morceau de Colletet qui se trouvait dans les Tuileries, qu'il donna à l'auteur six cents livres pour six vers contenant la description de la pièce d'eau du jardin. Il ajouta

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qu'il ne lui donnait cette somme que pour ces six vers, et que le roi n'était pas assez riche pour payer le reste. » Colletet exprima sa reconnaissance en termes où son avidité mercenaire s'étale ingénument. Il disait :

Armand qui pour six vers m'as donné six cents livres, Que ne puis-je à ce prix te vendre tous mes livres !

Cependant un mot de cette description déplaisait au cardinal. Un des six vers était celui-ci :

La canne s'humecter de la bourbe de l'eau,

Ce fut en vain que le cardinal voulut faire mettre barboter. Colletet tint bon, et déduisit les motifs de son opinion dans une longue lettre. Le cardinal achevait de la lire, lorsque plusieurs courtisans le vinrent complimenter sur un succès que venaient de remporter les armées françaises, et lui dirent que rien ne pouvait résister à Son Éminence : « Vous vous trompez, répondit le cardinal en montrant la lettre, voilà un homme qui, à Paris même, me résiste en face. » Du reste, cette résistance n'eut pour Colletet au

T. v. 19 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

19

cune suite fâcheuse. Richelieu ne fut pas le seul protecteur de Colletet. François de Harlay, archevêque de Rouen, lui ayant demandé une hymne à la Vierge, lui envoya en payement une statuette d'Apollon en argent. Il eut aussi plusieurs places honorables et lucratives, entre autres celle d'avocat du roi au conseil. Il possédait aussi dans les environs de Paris des terres considérables. Mais la fronde, et surtout son inconduite, dérangèrent gravement ses affaires. Dans les derniers jours de sa vie, il était à peu près réduit à la misère, et ses amis furent obligés de se cotiser entre eux pour le faire enterrer. Ce poëte, peu délicat sur le choix de sa société habituelle, avait épousé successivement ses trois servantes. Il a célébré la dernière, nommée Claudine, dans un grand nombre de vers. Outre les ouvrages dont nous avons parlé, il composa des sonnets, des épigrammes. Il avait de la facilité, et offre parfois des passages naturels et agréables, au milieu d'un grand nombre de platitudes, de grossièretés et de bizarreries. Il a composé aussi divers Traités de poé sie, réunis sous le titre d'Art poéti

que.

COLLETET (François), fils du précédent, né à Paris en 1628. C'est celui dont Boileau a dit :

Tandis que Colletet, crotté jusqu'à l'échine, S'en va chercher son pain de cuisine en cuisine. Dans sa jeunesse, Colletet porta leş armes i fut fait prisonnier par les Espagnols et emmené en Espagne. A son retour en France, il crut pouvoir, comme son père, s'enrichir avec sa plume; mais il eut beau publier volume sur volume, il tomba dans une misère que Boileau eût mieux fait de respecter. Sur la fin de sa vie, Colletet obtint le privilége du Journal d'Avis, qui, selon toute apparence, ne le tira pas de son dénûment. Il mourut vers 1676. Ses nombreuses productions sont tombées dans un profond oubli.

COLLETS (petits).— Au dix-huitième siècle, on appelait de ce nom des êtres amphibies, appartenant à l'Église par la consécration, et au monde par la li

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cence de leur conduite, portant un costume de prêtre, l'étant quelquefois, et se faisant appeler Monsieur l'abbé. Toujours vêtus avec une coquetterie recherchée, bien chaussés, bien poudrés, les petits collets étaien de toutes les parties de débauche des seigneurs et l'emportaient presque libertins toujours sur eux par leurs excès de toute nature. Ils assiégeaient les antichambres des ministres, inondaient les boudoirs des femmes galantes en crédit, des actrices à la mode et richement entretenues, se constituaient les valets des prostituées de haut parage, chantaient, dansaient, sautaient pour elles, faisaient leurs commissions, les réconciliaient avec leurs amants ou leur en procuraient d'autres, se prêtaient enfin à mille intrigues, dans l'attente d'un bénéfice, quelquefois même d'un évêché, que ces femmes sollicitaient en leur faveur, et qui souvent ne devait jamais venir.

Quelques-uns d'entre eux, suivant une autre carrière, faisaient de petits vers fleuris, comme l'abbé de Bernis, que Voltaire appelait Babet la bouquetière; des contes graveleux, comme l'abbé Grécourt; ou des opéras-comiques, comme l'abbé Voisenon. Les petits collets, dans lesquels il ne faut pas confondre les abbés Dubos, Mably, Condillac, Morellet, Raynal, etc. qui se sont occupés de matières historiques, philosophiques et économiques, les petits collets, disons-nous, ont disparu à la révolution, et n'ont point encore reparu.

COLLIBERTS. On désignait sous ce nom une classe d'individus qui peuvent se placer à peu près indifféremment, ou au dernier rang des hommes libres ou à la tête des serfs. Soit que leur nom signifie francs du col ou du collier, soit qu'il serve à désigner proprement les affranchis d'un même patron (*), il n'en est pas moins certain que les colliberts étaient privés en partie de la liberté. Leur maître pouvait les vendre, les échanger, les donner comme les serfs. Leurs enfants

(*) De cum et de libertus. (Du Cange.)

subissaient la loi de leur origine, et ne pouvaient être eux-mêmes que colliberts. Cependant il résulte de plusieurs exemples fournis par les anciennes chartes (*), que les serfs étaient inférieurs aux colliberts, dans la classe desquels ils pouvaient entrer par un premier degré d'affranchissement; enfin, que les colliberts étaient en quelque sorte des serfs libres, et différaient peu des anciens colons, qu'ils paraissent avoir remplacés. (Voyez PERSONNES [état des].)

Colliberts de VENDÉE.-Il existe encore dans les marais de la Vendée une certaine race d'hommes connus sous le nom de colliberts, qui, d'ordinaire, n'habitent que dans leurs bateaux. C'est une race vagabonde et presque sauvage, descendant, disent quelques auteurs, des anciens Agesinates Combolectri. Ces malheureux, qui sont pour les autres habitants un objet de mépris et de crainte superstitieuse, s'adonnent presque exclusivement à la pêche. On les regarde, mais à tort, comme des espèces de crétins. Ils se tiennent principalement vers les embouchures du Lay et de la Sèvre niortaise, et ne doivent pas être confondus avec les huttiers des marais. (Voyez HUTTIERS.) Ils ne s'allient qu'entre eux, et forment une race particulière, qui diminue chaque jour et finira inévitablement par s'éteindre. Leur nom vient probablement de ce que, durant la féodalité, ils étaient ce qu'on appelait colliberts, classe intermédiaire entre les serfs et les hommes libres. (Voyez l'article précédent.) COLLIER. Bien avant la conquête de la Gaule par Jules César, le collier, appelé torques, était un ornement militaire en usage chez les Gaulois; c'est ce que prouve évidemment l'histoire de Manlius Torquatus. Quand les Romains eurent fait de la. Gaule une province de leur empire, ils donnèrent le collier avec la ceinture à quelques magistrats, comme signe caractéristique

(*) Voyez entre autres le Cartulaire de Saint-Père de Chartres, publié par M. Gué rard, t. I, p. XLIV.

de leur autorité. Quant au collier militaire, qu'ils avaient aussi adopté, il n'était pas nécessaire, pour le porter, d'être parvenu à un grade fort élevé; car on voit dans Ammien - Marcellin que cet ornement était une des marques distinctives du grade de dragonnaire, ou porte-enseigne.

Il y avait des colliers de plusieurs espèces ceux des soldats auxiliaires étaient d'or, ceux des citoyens ou légionnaires étaient d'argent; et cette distinction était rationnelle; car les premiers, en défendant l'empire, exposaient leur vie pour des intérêts qui leur étaient étrangers, tandis que les seconds ne faisaient que remplir un devoir. Ces colliers consistaient en trois cordons entrelacés ; c'était la marque de la victoire, et on en décorait après le combat les guerriers qui avaient vaillamment combattu.

Au moyen âge, le collier devint un des ornements des chevaliers, et il fut adopté comme marque distinctive par les différents ordres militaires.

Cependant la coutume de donner des colliers aux personnes que l'on estimait, ou dont on voulait récompenser la bravoure, ne se perdit point pour cela; seulement ces gages de considération prirent le nom de chaines. Louis XI en décora les députés suisses qui lui apportèrent la ratification du premier traité d'alliance que la France ait signé avec la confédération helvétique. Le même roi, assistant au siége du Quesnoy, et ayant vu avec quelle valeur avait monté à l'assaut, Raoul de Lannoy, l'un de ses plus braves capitaines, lui dit à la fin de la journée, en lui jetant autour du cou une chaîne d'or, de la valeur de cinq cents écus: «Par la Pâque-Dieu, mon « ami, vous êtes trop furieux en un << combat, il faut vous enchaîner; car << je ne veux point vous perdre, dési«<rant me servir de vous encore plus « d'une fois. >>

Depuis, le collier a cessé d'être une décoration militaire, pour devenir une parure de femme et le signe distinctif de quelques fonctions subalternes, telles que celles des huissiers des pa

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