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prit une part glorieuse à celles d'Eylau et de Friedland. Créé baron en 1808, il fut fait général de brigade le 9 mars 1809. Pendant la campagne de 1809, il se distingua à la bataille de Raab et à celle de Wagram, où il fut atteint de trois coups de feu. Attaché à la garde impériale en 1811, il conduisit la brigade de lanciers en Russie, sous les ordres du duc d'Istrie. Il prit part à toutes les affaires de cette campagne, se couvrit de gloire à Bautzen, et fut fait général de division en 1813. Il combattit avec courage à Montmirail, à Champ-Aubert, à Nangis, et ne déposa les armes qu'à la. paix. Il les reprit en 1815, fut blessé à Waterloo, et suivit l'armée derrière la Loire. Retiré dans ses foyers, après la dissolution de cette armée, ce brave et honorable général eut l'honneur d'être persécuté et exilé par la restauration.

Auguste-Marie-François COLBERT, frère du précédent, né à Paris en 1777, s'enrôla comme simple soldat en 1793, et devint, en l'an IV, aide de camp du général Grouchy. Il suivit, dans la même qualité, le général Murat en Italie et en Égypte, où il devint chef d'escadron, et fut grièvement blessé au siége de Saint-Jean d'Acre. Il se distingua ensuite à la bataille de Marengo, et fut nommé, immédiatement après, colonel du 10° de chasseurs à cheval. Devenu général de brigade durant la campagne de 1805, il fut chargé par Napoléon de porter à l'empereur Alexandre l'ultimatum de la paix d'Austerlitz; l'année suivante, il prit une part active à la bataille d'Iéna, et fut cité avec éloge dans le bulletin de la grande armée. En 1808, il fit partie de l'expédition d'Espagne, mit plusieurs fois en déroute l'armée de Castanos, et fut tué le 3 janvier 1809, près d'Astorga. Il était du nombre des généraux auxquels le gouvernement impérial avait décerné une des statues qui devaient être placées sur le pont de la Concorde.

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pes, disposa une attaque contre les postes avancés des Piémontais, dans la vallée de la Stora. Quoique fortement retranché et gardé par deux régiments suisses, le col d'Argentera fut forcé et emporté à la baïonnette. L'ennemi s'étant rallié dans le village, essaya en vain de s'y soutenir, et si les neiges et les glaces n'eussent retardé les détachements français de droite et de gauche, tous les Piémontais qui se trouvaient à Argentera eussent été faits prisonniers.

COL DE BANOS (combat du.) Voyez BANOS.

COL DE LA CROIX (combat du).— Le général Moulin, qui dirigeait les opérations de l'armée des Alpes en l'absence de Kellermann, fut attaqué le 23 septembre 1795 par les Piémontais Trois cents d'entre eux se portèrent contre ses avant-postes, placés au col de la Croix, et les forcèrent de se replier sur la Montal. Là, le général Pouget repoussa l'ennemi, qui, peu de jours après, fut encore battu à Malchaussée par l'adjudant général Chambaud, et le 14 octobre à la Novalaise, par les généraux Lacombe, Fournier et Pouget.

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COL DE LA MADELEINE (combat du). Les Piémontais tentèrent, en 1793, de repousser les attaques toujours heureuses des Français sur les montagnes de la Savoie. Il leur importait du reste beaucoup de soutenir les Lyonnais, assiégés par les troupes de la Convention. Mais leurs succès furent de peu de durée. Il suffit au général Kellermann de paraître pour vaincre. Le général Ledoyen, qui servait sous ses ordres, repoussa d'abord, le 10 septembre, tous les postes avancés des Savoisiens, pour les empêcher d'augmenter leurs forces dans la Tarentaise et le Faussigny, points sur lesquels Kellermann se proposait de diriger ses principaux efforts. Après avoir fait gagner à ses troupes les sommités les plus élevées des Alpes, celui-ci commanda, le 20 septembre, à un bataillon de quatre cents hommes de s'avancer directement vers l'importante

position du col de la Madeleine, tandis qu'une autre colonne de pareille force, secondant cette attaque, battait les Piémontais, et les obligeait de se retirer sur Moutier avec une perte considérable.

COL DE TENDE. Cette entrée du Piémont fut enlevée, le 8 mai 1794, par les brigades de Masséna et de Macquart, qui continuaient avec succès leur mouvement offensif. Au mois d'août de l'année suivante les AustroSardes se portèrent aussi sur le col de Tende. Un corps de troupe fort nombreux se retranchait près de ce poste, à Bénarosa, quand le général Macquart ordonna, le 17 du même mois, au général Dallemagne de marcher à l'ennemi. Cette expédition réus sit parfaitement. La position fut forcée, et ceux qui la défendaient se virent obligés de battre en retraite, après avoir vu massacrer une partie de leur arrière-garde, sans oser la défendre. COL DE TÉNIA. Ce passage, l'un de ceux qui conduisent de l'intérieur de l'Afrique dans la Mitidja, en traversant l'Atlas, est devenu célèbre par les luttes glorieuses et sanglantes que notre jeune armée a dû y soutenir toutes les fois qu'elle l'a traversé. Il a été rendu praticable à l'artillerie par les travaux du génie, lors de la première expédition de Constantine, en 1836. Une route de 15,600 mètres de développement, dont 1,600 au delà du col, y a été ouverte depuis la Mitidja jusqu'à l'entrée de la place de Médéah, et construite en six jours, sous la protection des troupes continuellement occupées à repousser l'ennemi. Aussi les Arabes, frappés d'admiration, disaient-ils: « Il n'y a pas de montagnes pour les Français. »

COL DE TERME ( prise du ).· Les Piémontais, continuellement battus en 1795, cherchaient quelquefois à débusquer nos troupes de leurs positions; ils se présentèrent le 5 juillet devant le camp du col de Terme. Les avant-postes surpris furent obligés de se replier, et il s'engagea une lutte meurtrière et opiniâtre, où, enfin, la bravoure française l'emporta sur le

nombre. Cependant, deux mille ennemis avaient filé sur des rochers situés à la droite du col, et déjà douze cents étaient descendus sur un vieux camp d'où ils fusillaient tout ce qui se présentait sur ce passage, et ôtaient ainsi toute retraite aux républicains. Le général Pelletier, commandant le camp, voit froidement ce danger; il fait avancer deux pièces de canon, soutenues seulement par deux cents hommes, dont il enflamme le courage en les appelant son intrépide réserve, Cette petite troupe commence audacieusement l'attaque, repousse les deux mille Piémontais, et les oblige à repasser le col de l'Inferno; partout les ennemis sont mis en déroute. Le géné ral Serrurier commandait en chef dans cette glorieuse journée.

COLDORÉ, graveur en pierres fines, tant en creux qu'en relief, se fit un nom célèbre pendant le règne de Henri IV, par la finesse et l'élégance de son travail. Ses portraits étaient d'une ressemblance parfaite. On présume que Coldoré est un sobriquet, et que le vrai nom de cet artiste est Ju lien de Fontenai, le même que Henri IV qualifie, dans ses lettres patentes du 22 décembre 1608, du titre de son valet de chambre, et de son graveur en pierres fines. On l'appelait Coldoré, à cause de plusieurs chaînes d'or qu'il portait pendues à son cou, comme autant de récompenses accordées par le roi, suivant l'usage de ce temps.

COL DU MONT (combat du). - Pendant que Kellermann organisait les services de l'armée d'Italie, et reconnaissait les points de défense qu'il était nécessaire d'occuper pour repousser les Piémontais, il fut frappé de l'importance du Col du Mont, ou de Gri sanches. Ce poste ouvrait pour l'offen. sive un débouché dans la vallée d'Aoste; d'un autre côté, il couvrait le bourg Saint-Maurice, et assurait la communication avec le mont Cenis. Dès le 17 avril 1795, le général Moulin en essaya l'attaque; mais la neige tombant en abondance, lui opposa des difficultés qui firent échouer cette attaque; il la reprit au printemps, et le 12 mai, deux

mille deux cents hommes s'avancèrent divisés en trois colonnes; celle de gauche, arrêtée dans sa marche par une tourmente affreuse, fut obligée de rétrograder. A droite, quatre cents hommes devaient tourner les retranchements et tâcher d'y pénétrer au travers des glaces. Cette colonne ne put exécuter ce mouvement; mais elle traversa les crêtes des montagnes, et arriva à sa destination au moment où sur le centre on emportait les dernières redoutes. La colonne du centre, destinée à faire les principaux efforts, fut favorisée dans sa marche par un vent impétueux, qui portait la neige dans les yeux des ennemis et les aveuglait. A près avoir traversé dans le plus grand silence les premiers retranchements, les Français arrivent jusqu'à demiportée de pistolet d'une redoute, sans répondre au feu de l'ennemi. En moins d'une demi-heure, tous les retranchements sont enlevés à la baïonnette; on fait à l'ennemi deux cent dix prisonniers le reste des troupes piémontaises s'échappa, ainsi que celles qui étaient cantonnées au Baracon de la Croix. Les troupes françaises montrèrent dans cette attaque une patience et une constance incroyables; elles marchèrent pendant dix heures au milieu des neiges, luttant contre un ouragan épouvantable. Le froid était si vif, que l'eau-de-vie et le vin gelaient dans les bidons. La prise du Col du Mont fut d'autant plus importante, qu'elle procura à l'armée des Alpes l'incalculable avantage de tenir en échec pendant toute la campagne, avec trois cent cinquante hommes, trois mille Piémontais qui pouvaient se trouver par une simple marche au centre de la vallée d'Aoste, derrière les retranchements du prince Thomas. Aussi l'ennemi essaya-t-il ensuite plus d'une fois de reprendre ce poste; mais la valeur de nos soldats rendit toujours ces attaques infructueuses.

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COLETTE (Sainte), née à Corbie en Picardie, le 13 janvier 1380. Dès sa plus tendre enfance, elle se fit remarquer par son goût pour la piété et pour la pratique des vertus chré

tiennes. Après avoir vécu successivement chez les béguines, chez les sœurs du tiers ordre de Saint-François, puis dans un ermitage, elle entra dans l'ordre des religieuses de Sainte-Claire, et conçut la pensée d'en opérer la réforme. Benoît XIII approuva son dessein, et lui donna les pouvoirs nécessaires pour l'exécuter. Colette échoua en France, mais elle réussit en Savoie, en Bourgogne, dans les Pays-Bas et en Espagne. Elle mourut à Gand, le 6 mars 1446, à l'âge de soixante-six ans. Sa canonisation, reculée de siècle en siècle, fut définitivement prononcée le 3 mars 1807, par Pie VII. Le nom de famille de cette pieuse femme était BOILET.

COLIGNON (François), graveur, né à Nancy vers 1621, mort dans cette ville en 1671, fut l'élève de Callot, dont il imita la manière. Ses productions sont nombreuses et très-recherchées; on lui doit de charmants paysages et des vues fort utiles aujourd'hui pour l'histoire de l'architecture; on cite surtout ses bâtiments de Rome, ses vues de Florence, sa ville de Malte. Cet artiste avait résidé longtemps en Italie, où il faisait le commerce d'estampes.

COLIGNI, ancien comté de la Bresse, aujourd'hui département de l'Ain, à dix-huit kilomètres de Bourg, qui a donné son nom à l'une des plus illustres familles de France.

Gaspard DE COLIGNI, premier du nom, seigneur de Châtillon-sur-Loing, d'une ancienne maison de Bourgogne, fut le premier de sa famille qui s'établit en France, après la réunion de cette province à la couronne. Il accompagna Charles VIII dans l'expédition de Naples en 1493, et Louis XII à la conquête du Milanais; il commanda un corps de troupes à la bataille d'Aignadel, un autre à la bataille de Marignan, sous François Ier, qui le créa maréchal de France, et lui donna le gouvernement de Champagne et de Picardie. Son mariage avec Louise de Montmorency, sœur du connétable Anne, avait beaucoup contribué à son crédit. Il mourut à Dax en 1522, lorsqu'il allait secourir Fontarabie. Ce fut

Chabannes de la Palisse qui le remplaca.

Ödet DE COLIGNI, cardinal de Châtillon, fils du précédent, frère de l'amiral et de d'Andelot [voyez ANDELOT (d')], né en 1515, reçut la pourpre en 1533, des mains de Clément VII, et fut successivement archevêque de Toulouse à dix-neuf ans et évêque de Beauvais à vingt ans. La lecture de quelques écrits de Calvin, et surtout l'ascendant de d'Andelot, l'ayant déterminé à embrasser la réforme, il fut cité par les cardinaux inquisiteurs, puis excommunié par Pie IV et ravé de la liste des cardinaux. Odet de Coligni épousa alors publiquement et en robe rouge Élisabeth de Hauteville, qui fut présentée à la cour, où on là nommait indifféremment madame la Cardinale, ou la comtesse de Beauvais. Odet avait pris ce titre de son évêché, qu'il continuait d'occuper, et parut même avec sa femme en habit de cardinal à la déclaration de la majorité de Charles IX. Lorsque la guerre civile recommença entre les catholiques et les protestants, Odet de Coligni, qui s'était associé à toutes les luttes de ses frères contre le parti des Guises, prit les armes contre les premiers, et assista à la bataille de Saint-Denis. Suivant Brantôme, « il y fit très-bien, et <«< montra au monde qu'un noble et

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généreux cœur ne peut mentir ni << faillir, en quelque lieu qu'il se trouve, << ni en quelque habit qu'il soit. » A la suite de cette journée, il rejeta la paix que Catherine de Médicis lui offrait, fut décrété de prise de corps, et passa en Angleterre, où il fut bien accueilli par la reine Élisabeth. Après la pacification de 1570, il se disposait à revenir en France lorsqu'il mourut à Hampton, le 14 février 1571, empoisonné par un de ses valets de chambre, qui périt sur l'échafaud. La veuve du cardinal réclama son douaire, mais la demande fut rejetée par arrêt du parlement de Paris, en 1604.

Gaspard DE COLIGNI, deuxième du nom, frère du précédent, naquit en 1517, à Châtillon-sur-Loing. Il parut à l'âge de vingt-deux ans à la cour de

Francois Ier, et l'accompagna dans la campagne qui se termina par le traité de Crépy. Il se lia alors avec François de Guise, dont il devait devenir plus tard l'implacable ennemi. Blessé en 1543, au siége de Montmédy, il refusa de quitter l'armée, et l'année suivante il fut armé chevalier sur le champ de Cérisoles, par le duc d'Enghien, qui voulait récompenser sa valeur; puis il revint en France, et servit dans l'armée du dauphin, qui était alors la seule force capable d'arrêter Charles-Quint. Après la mort de François Ier, le connétable de Montmorency, qui était toutpuissant à la cour, sollicita pour son neveu le commandement de l'armée d'Italie. Mais le crédit de Diane de Poitiers l'emporta sur celui du connétable, et Brissac obtint la préférence. D'Andelot, qui s'était engagé dans cette expédition avec l'espérance qu'elle serait dirigée par son frère, s'enferma dans la ville de Parme, où il fut fait prisonnier. Pendant sa captivité, il se livra avec ardeur à ces controverses religieuses qui agitaient alors tous les esprits, et devint protestant. De retour en France, il communiqua ses convictions religieuses à ses deux frères, et se déclara lui-même ouvertement pour la religion nouvelle. Odet et Gaspard de Coligni furent plus réservés. Ce dernier, qui avait à ménager Henri II, continua à servir dans ses armées. Après le désastre de SaintQuentin (1557), il fut chargé de la défense de cette place, qu'il ne rendit qu'à la dernière extrémité. Fait prisonnier par les Espagnols, il se racheta en payant une forte rançon, mais il cessa de paraître à la cour, et ne s'occupa plus que d'affaires de religion. D'Andelot achevait alors de l'attacher au parti de la réforme. Après la mort de Henri II, les trois frères se mirent ouvertement à la tête des réformés, et ils prirent part avec Condé à la fameuse conspiration d'Amboise. Le but des conjurés était d'arracher le jeune roi, François II, des mains des Guises et de s'emparer du gouvernement. La cour, avertie qu'il se tramait un complot, s'était retirée au château d'Am

boise. Condé et Coligni l'y suivirent; mais ils furent si bien surveillés par les agents des Guises, qu'ils n'osèrent rien entreprendre. La conjuration ayant échoué, Coligni n'en demanda pas moins à l'assemblée des notables, réunie à Fontainebleau, le libre exercice du culte pour les protestants. Mais rien ne fut décidé. François II mourut (1560), et la guerre civile éclata sous son successeur, Charles IX (1563). Le duc François de Guise, chef du parti des catholiques, remporta sur les protestants une victoire signalée à Dreux, et déjà il assiégeait Orleans, leur place d'armes, lorsqu'il périt assassiné par Poltrot. Coligni fut accusé, non sans raison, d'avoir été l'instigateur de ce crime. Il releva son parti, que la perte de la bataille de Dreux avait abattu. Après une seconde défaite à Montcontour, il parvint encore à créer des ressources nouvelles, et les catholiques le virent avec étonnement à la tête d'une armée traverser en vainqueur une grande partie de la France. Cependant sa tête avait été mise à prix; cinquante mille écus étaient promis à celui qui le livrerait mort ou vif. Mais la paix de Saint-Germain lui permit de retourner à la cour (1570).

Charles IX l'accueillit à bras ouverts, l'appela du nom de père, et lui prodigua les marques du plus affectueux attachement. Coligni invita le jeune roi à se mettre à la tête d'une expédition en Flandre, afin de se soustraire à la tutelle de sa mère. Catherine de Médicis craignit dès lors pour son autorité, et elle ne négligea rien pour aigrir le roi son fils contre les protestants. Ceux-ci ne prêtaient que trop à la haine que Charles IX leur portait depuis longtemps. Leur morgue et leur imprudence devaient hâter la grande catastrophe. Cependant Coligni continuait à se bercer de vaines illusions. Au mariage de Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, il montra à Henri de Montmorency d'Anville les drapeaux des protestants suspendus dans l'église de Notre-Dame depuis les défaites de Jarnac et de Montcontour,

et il s'écria: « Dans peu, on les arra«< chera de là, et on les remplacera par << d'autres qui seront plus agréables à << voir!» tant il croyait à la bonne foi et à la sincérité de Charles IX. En vain ses amis, alarmés de l'air mystérieux de la cour, s'efforçaient de l'éloigner. Coligni croyait qu'il avait subjugué l'esprit du roi. Peut-être aussi les grâces dont le prince l'avait comblé lui inspiraient elles du dégoût pour la guerre civile. « J'aime mieux, dit-il un jour, être traîné par les rues de Paris « que de recommencer la guerre civile, « et donner lieu de penser que j'ai la << moindre défiance du roi, qui depuis quelque temps m'a remis dans ses « bonnes grâces. >>

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Quelques jours après qu'il eut tenu ce langage, le 22 août 1572, en sortant du Louvre, Coligni fut blessé d'un coup d'arquebuse qui lui enleva un doigt de la main droite et lui fracassa le coude du bras gauche. L'assassin aposté par les Guises eut le temps de s'échapper. La nouvelle de cet attentat excita une terreur générale; les protestants s'armaient pour venger l'amiral; on s'attendait à une collision sanglante dans les rues de Paris. Charles IX jura que les coupables seraient punis, et il alla lui même avec toute la cour rendre visite au blessé. Deux jours après, le tocsin donnait le signal du massacre, dont Coligni fut une des premières victimes. Le Lorrain Besme assassina le vieillard dans son lit, sans respect pour ses cheveux blancs; le cadavre fut jeté par la fenêtre, et Henri de Guise, qui attendait dans la cour, s'approcha pour voir s'il était bien mort. Les restes de Coligni furent suspendus au gibet de Montfaucon; mais quelques serviteurs fidèles enlevèrent au péril de leur vie le corps de leur maître, et l'ensevelirent dans le tombeau de sa famille à Châtillon. Catherine de Médicis fit brûler ses papiers. On a même prétendu qu'un mémoire manuscrit de Coligni sur les guerres civiles avait été jeté au feu par Charles IX. Mais il n'en est rien; rédigé sur les notes de l'amiral par son ami Mornay, il a été

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