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fut employé dans la division de l'Isère, fit les campagnes d'Allemagne, et fut chargé du commandement de Rome. Nommé, en 1815, commandant de la 7 division militaire, il cessa ses fonctions après la bataille de Waterloo, et vécut depuis dans la retraite.

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COLBERT (famille de). · Cette famille qui, au dix-septième siècle, donné de si grands hommes à la France, descendait, suivant un titre assez douteux, d'une maison originaire d'Écosse, qui s'était établie en Champagne dans le treizième siècle. C'est ce que prouverait l'inscription du tombeau de Richard Colbert, placé aux Cordeliers de Reims, et qui était ainsi conçue:

Ci git li preux chevalier Richard Colbert, dit li Escossois, Kif (ici trois ou quatre mots qu'on ne saurait lire) 1300. Priez pour l'ame de li. Au milieu de la pierre, continue Moréri, à qui nous empruntons ces détails, est gravé l'écusson des armes de ce chevalier, et on lit au-dessous : En Escosse je us le berceau

Et Reims in'a donné le tombeau.

Cependant, jusqu'à Nicolas Colbert, marchand drapier suivant les uns, seigneur de Vandières suivant les autres, conseiller d'État et père du grand Colbert, aucun membre de cette famille ne fit parler de lui, et il est probable que le ministre de Louis XIV, devenu marquis de Seignelay, ne fut pas fâché de pouvoir compter Richard l'Escossois au nombre de ses ancêtres, au moyen d'une généalogie fabriquée par Ménage. C'est un sacrifice qu'il fit aux préjugés de son temps, et qu'on ne doit peut-être pas lui reprocher trop amè

rement.

COLBERT (Jean-Baptiste), marquis de Seignelay, ministre secrétaire d'État et contrôleur général des finances, naquit à Reims, le 29 août 1619; son oncle, secrétaire du roi, le plaça chez Maseranni et Cenami, banquiers du cardinal Mazarin. Ce ministre, appréciant ses talents, lui confia le soin de ses affaires. Près de mourir, il le choisit pour être un de ses exécuteurs testamentaires. On doit compter au nombre des services rendus par le cardinal

à la France, celui d'avoir désigné Colbert pour son successeur. Il le recommanda comme un homme d'une application infatigable, d'une fidélité à toute épreuve, et d'une capacité supérieure dans les affaires.

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Sire, dit-il à << Louis XIV, quelques jours avant de mourir, je vous dois tout; mais je <«< crois m'acquitter en quelque sorte << avec Votre Majesté, en lui donnant << Colbert. >>

Louis XIV apprécia bientôt la valeur de l'homme qui lui était ainsi recommandé; et, quelques mois après, Fouquet ayant été disgracié, Colbert devint contrôleur général des finances. Bientôt après, on lui confia les ministères de la marine et de la maison du roi, et, à part la direction de la guerre, il se trouva investi de l'administration entière de la France; en effet, le contrôleur général des finances était chargé, non-seulement de la perception des impôts et des payements, << mais encore de tout ce qui peut influer sur le revenu de l'État, la fixation des diverses sortes d'impôt et de leur taux, la direction des sources de richesse auxquelles ils s'alimentent, c'est-à-dire les encouragements et les règlements concernant l'agriculture, les arts mécaniques, le commerce, en uninot le bien-être général du pays (*). » Colbert fut toujours à la hauteur de ces importantes fonctions, et il est du petit nombre des ministres dont le nom est resté populaire. La scandaleuse administration de Fouquet avait mis les finances dans un état déplorable; le revenu total de l'État, au moment où il quitta la direction des affaires, était de 89 millions seulement; la dette en absorbait 52; le gouvernement ne pouvait donc, en réalité, disposer què d'un revenu de 37 millions. Lorsque Colbert mourut, le revenu s'élevait à 105 millions, et la dette avait été réduite à 32. La véritable base de la grandeur du règne de Louis XIV est dans cette habile administration

(*) Voyez l'excellent article publié sur Colbert, par M. Reynaud, dans l'Encyclopédie nouvelle.

des finances, qui seule pouvait lui permettre d'entreprendre de grandes choses et de faire face aux dépenses nécessitées par ses entreprises. Si le ministre s'opposa autant qu'il le put aux emprunts, c'est que, connaissant la passion du roi pour les dépenses, il ne voulait pas lui fournir une ressource dangereuse, dont il le savait trop disposé à abuser. On lui a reproché de n'avoir pas connu l'importance du crédit; c'est une erreur grossière, et il suffit, pour la réfuter, de citer les paroles qu'il adressa, en 1672, au président de Lamoignon, d'après les avis duquel on venait de se décider malgré lui, à recourir à un emprunt. « Vous triomphez, dit-il, mais croyez-vous << avoir fait l'action d'un homme de << bien? Croyez-vous que je ne susse << pas comme vous qu'on pouvait trou<< ver de l'argent à emprunter? Mais «< connaissez-vous comme moi l'homme auquel nous avons affaire, sa passion <«< pour la représentation, pour les grandes entreprises, pour tout genre de dépenses? Voilà donc la carrière << ouverte aux emprunts, et par consé<< quent à des dépenses et à des impôts illimités ! Vous en répondrez à «la nation et à la postérité.

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Colbert a été surtout, de la part des économistes du dix-huitième siècle, l'objet d'attaques très-vives, pour ses règlements sur l'agriculture, l'industrie et le commerce. Mais avant lui la France n'avait ni commerce ni industrie; Sully avait pour ainsi dire tout sacrifié à l'agriculture, qu'il avait exclusivement encouragée. Colbert voulut compléter l'oeuvre du ministre de Henri IV, et comme tout était à faire, il fut comme lui exclusif, et encouragea l'industrie au détriment peut-être de l'agriculture. Sully avait eu raison, sans doute, de donner tous ses soins au développement des arts agricoles: le pays subissait la conséquence des longues guerres civiles qui l'avaient ensanglanté; la plus grande partie du sol était inculte; il fallait avant tout le rendre capable de nourrir ses habitants. Mais ce résultat obtenu, fallaitil continuer à jamais le même système,

faire du peuple français un peuple exclusivement cultivateur, et le forcer d'exporter les produits de son sol pour acheter ceux des manufactures étrangères? Non sans doute. Richelieu avait donné à la France une importance politique trop grande pour que ce pays restât tributaire des autres, à quelque titre que ce fût. « Nourrir l'industrie avec l'agriculture, faire germer partout la population agricole, soumettre en un mot la terre à la manufacture, afin de les faire prospérer plus tard concurremment, et l'une par l'autre, telle fut la grande politique de Colbert pour l'accroissement de la population, et par conséquent de la splendeur de notre noble pays (*). »

Lorsque Colbert devint ministre, la France ne possédait que des manufactures dont les produits grossiers suffisaient à peine aux premiers besoins de ses habitants; la draperie fine était fabriquée en Espagne et en Hollande, les belles soieries en Italie; les toiles et les dentelles en Hollande et en Bel

gique, etc.; il voulut que l'industrie française rivalisât de tous points avec l'industrie étrangère, et appela des autres pays les manufacturiers les plus habiles, Van Robais pour la draperie fine, Hindret pour la bonneterie, etc. Leurs élèves répandirent leurs procédés, et, six ans après, 42,000 métiers fabriquaient en France de beaux draps; et nos dentelles, nos soieries, nos glaces, notre bonneterie, nos armes blanches, nos toiles égalaient les mêmes produits fabriqués à l'étranger; plusieurs manufactures royales furent créées pour servir de modèle à l'industrie privée : « L'industrie, justement orgueilleuse de ses succès, craignit bientôt qu'on n'altérât les bonnes méthodes de fabrication dont on venait de l'enrichir; elle crut être arrivée à la perfection; elle voulut rendre les procédés invariables en faisant partout le même mode de fabrication; de toutes parts, les manufactures sollicitèrent des règlements, et Colbert souscrivit à leurs vœux.

(*)Article COLBERT, par M. Reynaud.

T. v. 18 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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« Ces règlements ne sont, à la vérité, que la description exacte des meilleurs procédés de fabrication; et, sous ce rapport, ils forment des instructions très-utiles; mais ces règlements étaient exclusifs, l'artiste ne pouvait pas s'en écarter, la stricte exécution en était commandée, et les inspecteurs brisaient les métiers, brûlaient les étoffes, prononçaient des amendes toutes les fois qu'on se permettait quelques changements dans les méthodes prescrites (*). »

Il fallait bien enseigner aux artisans les procédés que l'impulsion nouvelle donnée au commerce et à l'industrie avait fait inventer; et pour que ces procédés triomphassent des préjugés d'une aveugle routine, il fallait leur donner l'autorité de règlements émanés de l'autorité supérieure. Mais Colbert n'avait pas la prétention de faire de ces règlements un code qu'on ne pût jamais modifier; et si l'industrie fut enchaînée pendant plus d'un siècle, dans des liens qui ne furent rompus qu'en 1789, ce n'est pas à l'homme du progrès qu'il faut s'en prendre, mais bien à ses inhabiles successeurs, à ce gouvernement qui, stationnaire par système, et repoussant toutes les améliorations, quel qu'en fût l'objet et de quelque part qu'elles vinssent, devait enfin tomber sous les coups d'un peuple justement irrité.

Colbert ne négligea cependant point l'agriculture; la reduction des tailles, qui frappaient surtout les petits cultivateurs, et une plus juste répartition de cet impôt, la réduction des gabelles, la création de nombreuses routes, l'entretien assuré de toutes celles qui existaient, la construction du canal du Languedoc, étaient des encouragements, indirects il est vrai, mais certainement efficaces: t enfin, en éten

dant, comme il le fit, la marine, la pêche, le commerce, les colonies, les arts et les manufactures, il présenta à la terre de nouveaux hommes à nour

rir, et par conséquent aux laboureurs

(*) Chaptal, De l'industrie française, t. II, p. 247.

de nouveaux profits à prendre sur le lieu même de leurs récoltes (*). » Que l'on cesse donc de reprocher à Colbert d'avoir prohibé l'exportation des blés; cette prohibition, en diminuant le prix des subsistances, favorisa l'accroissement de la population. Au lieu de consommateurs étrangers, il donna à l'àgriculture des consommateurs français; elle n'y perdit rien et la France y gagna en_puissance.

Il y aurait déjà, dans les services que nous venons d'énumérer, de quoi suffire à la gloire d'un homme, mais Colbert ne s'en tint pas là: il continua les efforts de Richelieu pour donner à la France une marine redoutable. En peu d'années, elle eut 100 vaisseaux, et les rôles de l'inscription maritime présentèrent les noms de 60,000 matelots. Il créa Brest, Toulon, Rochefort; acheta Dunkerque; commença Cherbourg; et liant l'industrie, le commerce et la marine dans un avenir commun, il fonda toutes nos colonies pour assurer des débouchés à l'industrie et au commerce, et un emploi à la marine en temps de paix.

<< Comprenant enfin, que l'opulence ne suffit pas pour constituer la vraie richesse des nations, il appliqua tous ses soins à vivifier en France la culture des lettres, des sciences et des beaux-arts. Richelieu avait 'aperçu avant lui la secrète puissance de notre langue, et devinant l'ascendant que la nation française pouvait prendre par là sur les autres, il avait créé l'Académie avec mission d'améliorer ce bel idiome, destiné, dans sa politique, à devenir l'idiome souverain du monde civilisé; marchant sur les traces de ce hardi génie, Colbert, bien que peu lettré (**), ne traita pas l'Aca(*) Reynaud, Ibid.

(**) Il était déjà ministre, lorsqu'il apprit le latin; ce fut Jean Gallois, abbé de SaintMartin de Cores et fondateur du Journal des savants, qui lui enseigna cette langue. Il se forma cependant la bibliothèque la plus belle peut-être qu'aucun particulier ait jamais possédée. Les manuscrits qui faisaient partie de cette collection passèrent dans la suite à la bibliothèque royale, dont

démie avec moins d'estime et d'attention, et l'on sait à quel haut degré d'activité et de splendeur ses encouragements surent l'élever. Non content de ce seul foyer de lumières, il y adjoignit l'Académie des inscriptions et belles-lettres et l'Académie des sciences. Certes, l'impulsion donnée par Richelieu ne pouvait pas être plus sagement continuée, et l'on serait embarrassé de décider laquelle de ces trois nobles compagnies, chargée, l'une du perfectionnement de la langue, l'autre de l'étude de l'histoire et du perfectionnement du style, la troisième de l'observation de la nature et de la découverte de ses lois, mérite d'être placée la première ("). »

Colbert créa en outre l'observatoire, le jardin des plantes, l'académie de peinture, l'académie d'architecture, l'école de France à Rome; il augmenta la bibliothèque royale et le cabinet des médailles; il encouragea les artistes, les savants et les littérateurs français et étrangers (**); il attira les hommes ils forment aujourd'hui l'une des plus précieuses richesses. Voyez BIBLIOTHÈQUES, t. II, p. 517.

(*) Reynaud, ibid.

(**) Le lecteur ne parcourra pas sans intérêt la liste de ces encouragements donnés par Colbert aux littérateurs ; cette liste, rédigée par Chapelain, est fort rare, et les appréciations en sont curieuses; elle est de 1663. Au sieur de la Chambre, médecin ordinaire

2000 1.

du roi, excellent homme pour la physique et pour la connaissance des passions et des sens, dont il a fait divers ouvrages fort estimés, une pension de.. Au sieur Conrart, lequel, sans connaissance d'aucune autre langue que sa maternelle, est admirable pour juger de toutes les productions de l'esprit, une pension de.. 1500 Au sieur le Clerc, excellent poëte français. Au sieur Pierre Corneille, premier poëte dramatique du monde...

Au sieur Desmaretz, le plus fertile auteur, et doué de la plus belie imagination qui ait jamais été...

600

les plus habiles de toute l'Europe, et attira ainsi à la France cette prépondérance morale qu'elle exerça sur toutes les nations au dix-huitième siècle, et qui survécut aux victoires de Louis XIV.

Non content de rendre ainsi l'Europe vassale de la France, il voulut faire de Paris un chef-lieu digne de la nouvelle puissance de sa patrie. Il construisit ou acheva une foule de monuments, les quais, les boulevards, le Louvre, les Tuileries.

Il exerça enfin sur tout le grand règne une heureuse influence. Il lutta constamment contre la manie belliqueuse de Louvois; ce fut lui qui décida Louis XIV à signer la paix de Nimègue. Mais, en 1670, le crédit de Louvois l'emporta, et le roi, fatigué de l'opposition continuelle que son grand ministre apportait à ses fantaisies, méconnut ses services et ne craignit point de l'outrager devant son collègue. Colbert, malade de la pierre et usé par le travail, fut atterré de tant d'injustice; il se mit au lit et ne se releva plus.

Au père le Cointre, habile pour l'histoire.. 1500 Au sieur Huet, de Caen, grand personnage, qui a traduit Origène.... Au sieur Charpentier, poëte et orateur français...

Au sieur abbé Cottin, poëte et orateur français....

1500

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Au sieur abbé de Bourzeys, consommé dans la théologie positive scolastique, dans l'histoire, les lettres humaines, et les langues orientales....

3000

Au sieur abbé de Pure, qui écrit l'histoire en latin pur et élégant...

1000

Au sieur Boyer, excellent poëte français... 800 Au sieur Corneille le jeune, bon poëte français et dramatique....

Au sieur Chapelain, le plus grand poëte français qui ait jamais été, et du plus solide jugement...

3000

1000

Au sieur Molière, excellent poëte comique. 1000 Au sieur Benserade, poëte français fort agréable.... ..... 1500

Au sieur abbé Cassagne, poëte, orateur et savant en théologie.

1500

Au sieur Perrault, habile en poésie et en belles-lettres..

1500

Au sieur Mézerai, historiographe....

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On dit que le roi alla le voir et répara ainsi sa faute; d'autres, au contraire, disent que Colbert refusa de recevoir une lettre de Louis XIV, en disant : « Je ne veux plus entendre parler du roi, qu'au moins à présent il me laisse tranquille. Si j'avais fait pour Dieu « ce que j'ai fait pour cet homme, je << serais sauvé dix fois et je ne sais ce << que je vais devenir.» Bourdaloue l'assista dans ses derniers moments; il mourut le 6 septembre 1683, à l'âge de 64 ans. Avec lui finit la série de nos grands ministres (Sully, Richelieu, Mazarin, Colbert); la tradition française était désormais sans représentants, et la monarchie penchait vers son déclin.

Charles COLBERT, marquis de Croissy, frère du grand Colbert, naquit à Paris en 1629, fut premier président au parlement de Metz et ambassadeur, et mourut ministre d'État en 1696. Il avait été l'un des négociateurs de la paix de Nimègue et de celle d'Aix-laChapelle.

Jean-Baptiste COLBERT, marquis de Seignelay, fils du ministre, naquit à Paris en 1651, et se forma aux affaires sous la direction de son père, qui obtint pour lui la survivance du ministère de la marine. Il commença, en 1676, à diriger ce département, et acheva d'élever la marine française à ce haut degré de puissance qu'elle atteignit sous Louis XIV. Il mourut en 1691.

Jacques Nicolas COLBERT, son frère, né à Paris en 1654, mort dans cette ville en 1707, fut archevêque de Rouen, membre de l'Académie française depuis 1678, et l'un des fondateurs de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

Jean-Baptiste COLBERT, marquis de Torcy, fils du marquis de Croissy, naquit en 1665. Il fut nommé secrétaire d'État au département des affaires étrangères en 1689, surintendant général des postes en 1699, et conseiller au conseil de régence pendant la minorité de Louis XV, à la mort de Louis XIV. Ses ambassades en Portugal, en Danemark et en Angleterre

l'ont placé au rang des plus habiles négociateurs. Il mourut à Paris en 1746. On a publié, en 1756, ses Mémoires pour servir à l'histoire des négociations, depuis le traité de Ryswick jusqu'à la paix d'Utrecht, 3 vol. in-12, divisés en quatre parties. La première est consacrée aux négociations pour la succession d'Espagne; la seconde aux négociations avec la Hollande; la troisième aux négociations avec l'Angleterre, et la quatrième aux négociations pour la paix d'Utrecht. Ces Mémoires sont de la plus haute importance pour l'histoire de cette époque.

Edouard-Charles - Victorin COLBERT, descendant du marquis de Croissy, naquit en 1758. Il entra de bonne heure dans la marine, prit part à la guerre d'Amérique, et y gagna la décoration de l'ordre de Cincinnatus. Il émigra ensuite, servit à l'armée de Condé, puis se rendit en Angleterre et se trouva à l'affaire de Quiberon. Il passa ensuite dans la Vendée, où il devint aide de camp de Stofflet, l'ancien garde-chasse de son frère, le comte Colbert de Maulevrier. A la mort de cet homme, il passa en Amérique, et revint en France vers la fin du consulat. Tant que dura l'empire, il vécut éloigné des affaires; mais à la première restauration, il fut nommé capitaine des gardes du pavillon. Elu député du département d'Eure-et-Loire, à la seconde restauration, il vota constamment avec la majorité de la chambre de 1815, et fut l'un des députés royalistes les plus ardents; aussi obtint-il, en 1816, le grade de contre-amiral. Il

mourut en 1820.

Édouard Pierre David COLBERT, né à Paris en 1774, s'engagea en 1793, comme simple soldat, et servit successivement dans la Vendée, en Espagne et en Égypte. Rentré en France après la capitulation d'Alexandrie, il fut nommé aide de camp de Junot, et fut fait chef d'escadron sur le champ de bataille d'Austerlitz. Il combattit à Iéna, à Pulstuck, fut nommé colonel du 7o de hussards à la suite de ces actions sanglantes, et

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