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vertus, devaient lui concilier une si grande considération morale. Cette fois, ce fut des monastères de "Irlande et de l'Écosse que vint la réforme; elle fut prêchée par saint Colomban, missionnaire ardent et impétueux, qui fit prévaloir un instant dans la Gaule le spiritualisme enthousiaste de l'Église d'Orient. Des grandes écoles de Luxeuil et de Bobbio, fondées par saint Colomban, sortirent les fondateurs d'une foule d'abbayes: saint Gall, à qui la Suisse dut le fameux monastère de ce nom; saints Magne et Théodore, premiers abbés de Kempten et Fuessen, près d'Augsbourg; saint Attale de Bobbio; saint Romarie de Remiremont; saint Omer, saint Bertin, saint Amand, ces trois apôtres de la Flandre; saint Wandrille, parent des Carlovingiens, fondateur de la grande école de Fontenelle, en Normandie, qui doit être à son tour la métropole de tant d'au

tres.

A côté de ces écoles, on vit des vierges savantes en ouvrir d'autres aux personnes de leur sexe. Sans parler de celles de Poitiers et d'Arles, de celle de Maubeuge, où sainte Aldegonde écrivit ses révélations, sainte Gertrude, abbesse de Nivelle, avait été étudier en Irlande; sainte Bertille, abbesse de Chelles, était si célèbre, qu'une foule de disciples des deux sexes affluaient autour d'elle de toute la Gaule et de la Grande-Bretagne (*).

Mais ce n'était pas assez d'une réformation morale du clergé; il fallait une réforme matérielle et complète de la société. La culture des terres confiée aux esclaves par les Gallo-Romains, regardée comme un métier déshonorant par les barbares, qui préféraient vivre de pillage ou du produit de leurs troupeaux, était presque partout abandonnée, depuis que les sources de l'esclavage avaient tari. Les serfs et les nouveaux colons étaient d'ailleurs peu propres à des travaux auxquels ils n'étaient pas habitués, et qui les ravalaient

(*) Voyez Michelet, Histoire de France, t. I, p. 268.

à leurs propres yeux plus encore que la servitude elle-même. La réhabilitation du travail fut la tâche qu'entreprirent les disciples de saint Benoît. C'est à ces religieux surtout que l'on doit le renouvellement de l'agriculture et les premiers progrès de l'industrie en Europe, au moyen âge. Défrichements de terres, ouverture des chemins, assainissement des lieux humides et marécageux, construction des villages et des hameaux, arts, métiers, manufactures, ils nous ont tout donné, et nous leur devons encore un bienfait peut-être plus grand, la conservation d'une partie des chefs-d'œuvre des littératures antiques (*).

Une seule partie du clergé fut réellement grande et noble au moyen âge: ce fut le clergé régulier. Lui seul fit de belles choses; lui seul étendit le domaine de l'Église et porta jusque chez les barbares la connaissance de la religion. Quant au clergé séculier, composé, à tous les degrés de sa hiérarchie, depuis l'évêque jusqu'au simple curé, de véritables seigneurs féodaux, il participa à la corruption générale, et fut peut-être la partie la plus méprisable et la plus dégradée de cette société de barbares. « On connaît, dit M. de Châteaubriand, l'épouvantable histoire du prêtre Anastase, enfermé vivant avec un cadavre, par la vengeance de l'évêque Caulin (Grégoire de Tours.) Dans les canons ajoutés au premier concile de Tours, sous l'épiscopat de saint Perpert, on lit : « Il << nous a été rapporté que des prêtres, «< ce qui est défendu (quod nefas), éta<< blissaient des auberges dans les égli«ses, et que le lieu où l'on ne doit en<< tendre que des prières et les louan<< ges de Dieu, retentit du bruit des

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festins, de paroles obscènes, de dé<< bats et de querelles. » En 1351, les prélats et les ordres mendiants exposèrent leurs mutuels griefs à Avignon, devant Clément VII. Ce pape, favora

(*) Voyez dans les ANNALES, le chapitre intitulé: Influence de la puissance territoriale du clergé au moyen áge, t. I, p. 148 et suiv.

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ble aux moines, apostropha ainsi les prélats : << Parlerez-vous d'humilité, « vous, si vains et si pompeux dans « vos montures et vos équipages? Par<< lerez-vous de pauvreté, vous si avi<< des, que tous les bénéfices du monde << ne vous suffiraient pas ? Que diraije de votre chasteté?... . Vous hais<< sez les mendiants, vous leur fermez « vos portes, et vos maisons sont ou<< vertes aux êtres les plus infâmes « (lenonibus et truffatoribus). » La simonie était générale; les prêtres violaient presque partout la règle du célibat; ils vivaient avec des femmes perdues, des concubines et des chambrières; en Biscaye, on ne voulait que des prêtres qui eussent des commères, c'est-à-dire, des femmes supposées légitimes (*). »

Cette fois encore, la réforme vint des monastères. En effet, et c'est un fait remarquable, tous les réformateurs qui parurent, du dixième au quinzième siècle, appartenaient au clergé régulier. Il ne fallut rien moins que leurs efforts réunis, combinés avec la réaction excitée au quinzième et au seizième siècle par les doctrines novatrices de Luther et de Calvin, et par les guerres de religion dont elles furent la cause ou le prétexte, pour relever l'épiscopat de la dégradation morale où il était tombé, et le replacer dans l'échelle sociale au rang qu'il doit occuper dans la hiérarchie ecclésiastique.

Triomphant en France avec Richelieu et Mazarin, le clergé fut comblé d'honneurs sous Louis XIV, et déclaré le premier des ordres et des corps de l'État. Mais ces honneurs furent un écueil où il échoua de nouveau. « Dans le dix-huitième siècle, il sembla ployer sous le poids de sa grandeur. Sa prospérité précédente l'avait exposé à deux périls, celui de sa propre faiblesse et celui de la haine d'autrui, double suite de la fortune...... On vit alors des abbés petits-maîtres et un clergé de cour; et comme si on eût pensé désarmer ainsi la colère et le

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mépris des philosophes, des prêtres se firent philosophes eux-mêmes, voyant pas que c'était amasser quelques mépris de plus, sans rien ôter à la colère (*). »

Tel était le clergé lorsque éclata la révolution, et lorsque les états généraux furent convoqués. Il fut représenté à cette assemblée, comme les deux autres ordres de l'État, par des mandataires de son choix. De ces mandataires, ceux qui faisaient partie du haut clergé appartenaient à l'aristocratie nobiliaire, dont ils partageaient les sympathies, et avec laquelle ils étaient intéressés au maintien de tous les priviléges. Ils firent dès l'abord cause commune avec elle et avec la cour. Il n'en fut pas de même des députés du bas clergé. Ceux-ci, lorsqu'on agita la question du vote par tête, furent les premiers à se réunir au tiers état, avec lequel ils votèrent toujours dans la suite, pour les mesures les plus libérales.

Nous ne reviendrons point ici sur la vente des biens ecclésiastiques, ni sur la résistance malentendue qu'une

(*) LAURENTIE, article CLERGÉ du Dictionnaire de la conversation. Voyez d'ailleurs pour plus de détails sur les mœurs du clergé français à cette époque, les articles COLLETS (petits), COLLIER (affaire du), ROHAN et DUBOIS. N'oublions pas d'ajouter ici, pour affaiblir l'impression pénible que fera naître la lecture de ces articles, que, pendant que l'infâme Dubois déshonorait la pourpre par ses débauches, et que Roban, après avoir ruiné des milliers de créanciers, volait, afin de pouvoir continuer sa vie de plaisir et de dissipation, les biens de l'hôpital des Quinzevingts, de vertueux ecclésiastiques, tels que le vénérable Lasalle, fondateur de la congrégation de la doctrine chrétienne, Bernard ou le Pauvre prêtre, et une foule d'autres se consacraient entièrement au soulagement et à l'instruction du pauvre. Tandis que les abbés de cour traînaient leur inutilité dans les boudoirs de toutes les femmes perdues, de savants bénédictins, tels que les Montfaucon, les Bouquet, les Clément, les Brial, consacraient leurs veilles studieuses à répandre quelques lumières sur les époques les plus obscures de notre histoire.

grande partie du clergé ne craignit pas d'opposer à cette mesure jugée nécessaire par tous les hommes impartiaux. Nous avons donné à cet égard tous les détails nécessaires dans un article spécial. (Voyez BIENS ECCLÉSIASTIQUES.)

La suppression des ordres monastiques, dont la mission était depuis longtemps accomplie, et qui formaient une sorte d'anachronisme au milieu du dix-huitième siècle, était une conséquence nécessaire de la suppression des biens du clergé; l'Assemblée constituante la décréta le 13 février 1790, en accordant une pension viagère à tous les individus qui avaient fait partie des anciennes congrégations. Elle voulut ensuite rendre la circonscription ecclésiastique conforme à la circonscription civile, et elle décréta, le 13 juillet suivant, qu'il y aurait un évêque par département, que les chapitres métropolitains étaient supprimés, et que les évêques et curés seraient nommés par les électeurs. «< Le clergé oublia alors son caractère évangélique, et profita de cette occasion pour crier à l'hérésie et à la persécution. Il abandonna les rangs démocratiques, où il avait montré d'abord tant de sagesse et de dévouement, et passa dans ceux des privilégiés. Il confondit le salut de la religion avec celui de ses intérêts temporels, et se plaça dans cette politique contre-révolutionnaire où il est encore aujourd'hui, et qui semble faire de la religion de la liberté et de l'égalité, la religion de l'aristocratie et du despotisme. Les évêques, dit Ferrières, refusèrent de se prêter à aucun arrangement, et, par leurs intrigues, fermèrent toute voie de conciliation, et sacrifièrent la religion à un fol entêtement et à un attachement condamnable à leurs richesses..... L'assemblée s'irrita de ces résistances, et décréta que les ecclésiastiques seraient astreints au serment civique, devant leur commune et dans leur église, et qu'ils y ajouteraient celui de maintenir la constitution civile du clergé; le refus du serment entraînait la déchéance des titulaires et

leur remplacement par des ecclésiastiques assermentés; enfin il fut ordonné de former la liste des prêtres qui auraient prêté ou refusé le serment.

« Ces décrets furent présentés à la sanction du roi, qui en référa secrètement au pape. Celui-ci refusa son adhésion, et il fallut une émeute pour que Louis, se disant forcé, donnât sa sanction. Les évêques furent indignés de cette faiblesse, et lui reprochèrent d'empiéter sur le pouvoir spirituel. Tous les ecclésiastiques de l'assemblée, à l'exception de soixante-trois curés, refusèrent le serment, et cet exemple fut suivi par les cinq sixièmes du clergé (27 décembre 1790.) On destitua les réfractaires, et on les remplaça par l'élection; mais les destitués protestèrent, déclarèrent leurs successeurs intrus, et les excommunièrent avec tous ceux qui recevaient les sacrements de leurs mains. Le parti de la révolution perdit des sectateurs qui lui donnaient un puissant crédit par leur caractère moral; le parti de l'ancien régime y gagna ce qui pouvait seul lui donner quelque force, une portion du peuple. Il y eut alors deux clergés, l'un rebelle, l'autre hérétique, et malheureusement le premier était généralement vertueux et croyant, le second scandaleux et impie. Tous deux firent le plus grand mal à la révolution, les réfractaires en l'embarrassant d'une opposition inflexible qui finit par la guerre civile, les constitutionnels en la discréditant (pour la plupart) par leurs mœurs et leurs doctrines. Ce fut l'incrédulité qui y gagna. Le peuple préféra sa foi nouvelle à sa foi ancienne, la révolution à la religion: voyant les prêtres engagés dans les rangs de ses adversaires, il s'habitua à regarder la religion comme ennemie de la révolution, et la traita comme telle. Les deux églises engendrèrent partout des discordes: si, Paris, la multitude brûla un mannequin du pape, lequel venait d'excommunier les prêtres assermentés, si elle faisait des émeutes devant les maisons où officiaient les prêtres réfractaires, si elle les poursuivait de ses cris: à la lanterne ! dans le Midi et dans

à

l'Ouest il y eut des troubles encore plus graves causés par des prêtres non assermentés : l'évêque de Tréguier excita une insurrection par un mandement où il disait que les ministres de la religion étaient réduits à la condition de commis appointés par les brigands. A Montauban, les protestants furent massacrés par les catholiques; Montpellier, Nîmes,Toulouse, Castres, furent ensanglantés par des meurtres et des combats (*). » « Les prêtres et surtout les évêques, dit Ferrières, employaient toutes les ressources du fanatisme pour soulever le peuple des campagnes et des villes contre la constitution civile du clergé..... Leurs écrits produisirent l'effet qu'ils en attendaient des troubles éclatèrent de toutes parts.» Dans le Gévaudan, le Poitou, la Bretagne, les paysans se portèrent aux derniers excès contre les prêtres constitutionnels, et les chassèrent des églises. La guerre civile devint imminente.

Le 29 novembre 1791, l'assemblée législative décréta que les prêtres insermentés seraient privés de la pension qui leur avait été accordée; qu'ils ne pourraient plus exercer le culte, même dans des maisons particulières; enfin qu'ils étaient déclarés suspects de révolte, et mis sous la surveillance des autorités; et le 27 mai 1792, un nouveau décret autorisa les directoires des départements à prononcer contre eux la peine de la déportation, sur là simple dénonciation de vingt citoyens. L'année suivante éclata la guerre civile de la Vendée. (Voyez ce mot.)

Les prêtres insermentés qui avaient, de concert avec la noblesse, excité cette guerre impie, furent dès lors considérés comme les ennemis les plus acharhés de la révolution, et le gouvernement ordonna contre eux les moyens de répression les plus sévères; toutefois, il faut le dire, cette sévérité, tempérée par Robespierre et par ses amis, devint quelquefois une atroce cruauté dans les mains des proconsuls,

(*) Lavallée, Histoire des Français, t. IV, p. 40.

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qui abusèrent si indignement de l'autorité que, dans les dangers extrêmes de la patrie, la Convention avait cru devoir leur confier. (Voyez CARRIER, DUMONT (André), etc.)

Pendant ce temps-là, une grande partie du clergé assermenté se déshonorait en abjurant solennellement les croyances qu'il avait jusque-là professées. A l'instigation des hébertistes, l'évêque de Paris, Gobel, vint le 7 novembre 1793, avec douze de ses vicaires, déclarer à la Convention qu'il renonçait à ses fonctions de ministre du culte catholique, parce que, disaitil, il ne devait plus y avoir d'autre culte public et national que celui de la liberté et de l'égalité. (Voyez ABJURATION, t. 1, p. 34.) Presque tous les prêtres de la Convention suivirent cet exemple; Grégoire fut le seul qui protesta énergiquement : « Catholique par conviction et par sentiment, s'écria-t-il, prêtre par choix, j'ai été désigné par « le peuple pour être évêque; mais ce << n'est ni de lui ni de vous que je tiens « ma mission... On ne m'arrachera "pas une abdication. »>

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L'un des premiers soins de Bonaparte, dès qu'il fut arrivé au pouvoir, fut de rétablir en France le culte catholique. C'était une entreprise difficile; les prêtres réfractaires, revenus, pour la plupart, de l'exil, et protégés par le gouvernement, semblaient croire que la religion n'était compatible qu'avec les Bourbons et l'ancien régime; ils avaient pris en haine le pouvoir nouveau, et pour se donner un air de martyrs, ils refusaient de prier dans les temples qu'on leur avait de nouveau ouverts. Le clergé constitutionnel s'était épuré pendant la tempête qui venait de s'apaiser; les mauvais prêtres avaient apostasié pour se marier; les autres, anciens jansénistes, voulaient reformer une Eglise nationale, sans le concours du pape. Sous l'influence de Grégoire, évêque de Blois, ils essayèrent de se réorganiser et de mettre fin au schisme, dans deux conciles tenus, l'un en 1797, l'autre en 1801. Celui-ci comptait quarantecinq évêques et quatre-vingts prêtres

députés par les diocèses, qui se rassemblèrent en grande pompe à NotreDame, et se montrèrent animés d'un esprit évangélique et conciliateur. Leurs conférences publiques excitèrent un vif intérêt, et attirèrent une grande foule. Mais les réfractaires refusèrent de s'unir à eux; et le gouvernement, qui n'aimait pas leurs principes démocratiques, rejeta leur plan de pacification, et recourut, pour mettre fin au schisme, à l'autorité du pape.

Pie VII, qui occupait alors la chaire pontificale, et qui plus d'une fois déjà avait témoigné de sa sympathie pour les doctrines démocratiques (voy. CATHOLICISME, t. IV, p. 296), s'empressa d'adhérer aux propositions du premier consul, et envoya à Paris le cardinal Gonsalvi, qui conclut avec Joseph Bonaparte un concordat, dont nous citerons les clauses les plus importantes.

La religion catholique était reconnue comme la religion du gouvernement et de la majorité des Français; son culte devait être public; il devait être créé dix archevêchés et cinquante évêchés, dont la circonscription serait déterminée par le pape et le premier consul. Tous les anciens siéges devaient être abolis; le consul devait nommer les nouveaux titulaires, qui recevraient ensuite du pape l'institution apostolique. Le gouvernement s'engageait à fournir un traitement convenable aux évêques et aux curés. La propriété des anciens biens ecclésiastiques était déclarée incommutable entre les mains des acquéreurs; les lois qui avaient supprimé les ordres monastiques où l'on se lie par des vœux perpétuels étaient confirmées; les prêtres mariés étaient sécularisés, et le célibat des ecclésiastiques était reconnu comme loi fondamentale de l'Église.

Par suite de ce traité, le pape demanda aux évêques des deux partis leur démission. Deux constitutionnels et trente-sept réfractaires la refusèrent. Les anciens siéges furent alors annulés par une bulle; soixante nouveaux siéges furent institués, et le premier consul y pourvut en choisis

sant pour les 'remplir douze prélats constitutionnels, dix-sept prélats et trente et un prêtres réfractaires. Le concordat fut ensuite présenté au Tribunat et au Corps législatif, et adopté sans discussion, ainsi que les lois organiques sur le culte catholique et les cultes protestants; et le lendemain, les consuls allèrent à Notre-Dame avec toutes les autorités et les corps constitués assister à la messe et au Te Deum.

Le clergé réfractaire venait d'obtenir une éclatante victoire; « il ne s'en montra point reconnaissant; il justifia, par ses affections pour l'ancien régime, les craintes des révolutionnaires; il continua à discréditer la religion par ses passions haineuses, son intolérance, ses querelles misérables. Le gouvernement le supplia vainement d'exercer la charité évangélique en oubliant le passé : les sermons, les mandements devinrent des satires de la révolution ; les prêtres constitutionnels furent persécutés par les évêques, jusqu'à ce qu'ils eussent rétracté leurs opinions; on leur refusa les places qui leur avaient été promises; on déclara invalides les mariages qu'ils avaient bénits. Il fallut la main vigoureuse du premier consul pour arrêter ces scandales. « Je ne fais rien pour le clergé,

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disait-il, qu'il ne me donne aussitôt « lieu de m'en repentir. » Et en effet, le clergé, qui trouva pour lui les flatteries les plus serviles, fut un des instruments les plus actifs de sa chute(*).»

Nous ne dirons rien ici de la part que prit le clergé aux réactions qui signalèrent les premiers temps de la restauration. Nous ne parlerons pas non plus de ses intrigues pour ramener complétement le gouvernement des Bourbons dans les voies de l'ancien régime. Ces détails occupent une place trop importante dans l'histoire de cette désastreuse époque, pour que nous tentions de les en détacher et de les présenter ici sans raconter en même temps des faits avec lesquels ils se lient dans le système de la contre(*) Lavallée, Histoire des Français, t. IV, p. 367.

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