Images de page
PDF
ePub

obtint une charge de conseiller au Châtelet. Après la suppression de ce tribunal, il fut nommé juge à la cour de justice criminelle du département de la Seine, où il siégea jusqu'en 1811, et il déploya dans ses fonctions une rare intégrité et un profond sentiment de ses devoirs. Lorsque Moreau fut traduit devant le tribunal de la Seine, on fit auprès de Clavier des démarches pressantes pour obtenir la condamnation à mort de l'accusé; on promettait qu'on lui ferait grâce: Et à nous, qui nous fera grace? s'écria Clavier indigné. Reçu en 1809 à la classe d'histoire et de littérature ancienne de l'Institut, Clavier mourut en 1817. Il avait eu pour gendre le célèbre Courier, et ne lui avait donné sa fille que sur la promesse qu'il se ferait recevoir à l'Institut; on sait quel fut le résultat des démarches de Paul-Louis. On doit à Clavier: 1o OEuvres de Plutarque, traduites par Amyot, avec des notes et des observations, par MM. Brotier et Vauvilliers, édition augmentée de la version de divers traités et fragments inédits de Plutarque, 18011806, 25 vol. in-8°. L'éditeur, en n'altérant que très-peu le texte, a fait, dans la traduction d'Amyot, un grand nombre de corrections indispensables; 2° Bibliothèque d'Apollodore l'Athénien, 1805, 2 vol. in-8°. Cette édition, qui renferme le texte grec, une traduction française et de nombreuses notes, n'est pas à l'abri de tout reproche, par suite des modifications que Clavier a fait subir au texte. Les notes sont intéressantes. 3° Histoire des premiers temps de la Grèce, jusqu'à l'expulsion des Pisistratides, 1809, 2 vol. in-8°, réimprimée en 1822, 3 vol. in-8°. Malgré les nombreuses et savantes recherches auxquelles Clavier s'était livré pour cet ouvrage, l'histoire des premiers temps de la Grèce, on peut le dire, restait encore à faire après lui. 4o Description de la Grèce de Pausanias, traduction nouvelle avec le texte grec, Paris, 1814-1824, 6 vol. in-8°; les quatre derniers volumes ont été revus et publiés par Coraï et Courier. Cet ouvrage

est, sans contredit, le meilleur de Clavier, auquel on doit en outre des éditions de l'Exposition de la doctrine de l'église gallicane par Dumarsais ; des libertés de l'église gallicane par Pithou, et un assez grand nombre de mémoires lus à l'Institut et imprimés dans le recueil de l'Académie des inscriptions.

CLAVIÈRE (Émile), né à Genève en 1735, vint se fixer Paris, pour se soustraire aux poursuites que ses opinions lui avaient attirées lors des dissensions intestines qui agitaient sa ville natale. Plein d'habileté et d'audace dans les opérations financières, il contribua à étendre les mouvements de la bourse, et ce fut peut-être lui qui réveilla en France cet esprit d'agiotage qui déjà, sous Law, avait causé tant de maux. Il avait amassé une fortune assez considérable, lorsqu'il se lança avec ardeur dans la carrière de la révolution. Membre zélé de la société des amis des noirs, doué d'un esprit actif, mais irascible et opiniâtre, il se fit bientôt remarquer par sa haine contre la cour, et par une critique amère des plans de son compatriote Necker. Brissot, de concert avec les jacobins, le fit porter, en mars 1792, au ministère des finances, ou contributions publiques, et, lorsqu'au mois de juin le ro lui reprit son portefeuille, l'assemblée législative déclara, par un décret, qu'il emportait l'estime et les regrets de la nation. Après la sanglante journée du 10 août, les girondins, devenus tout-puissants, réclamèrent et obtinrent la réintégration de leurs amis Rolland et Clavière. Aussi Clavière, partageant les destinées de sa faction, se trouva-t-il ensuite compris dans toutes les accusations qui furent dirigées contre elle. Décrété d'arrestation avec son collègue Lebrun, sur la proposition de Couthon, il fut traduit au tribunal révolutionnaire, dont il prévint la sentence en se tuant dans sa prison, le 8 décembre 1793. Après s'être entretenu avec d'autres détenus sur la manière la plus prompte de mourir, il avait marqué, avec la pointe de son couteau, la place où il devait frapper,

puis il s'était retiré dans sa chambre. Le lendemain on le trouva étendu sur son lit, ayant son couteau enfoncé dans le cœur.

CLÉMENCE DE HONGRIE, fille de Charles Martel, roi de Hongrie, épousa, en 1315, le roi de France, Louis X, surnommé le Hutin. Ce monarque avait, pour contracter ce nouveau mariage, répudié sa première femme, Marguerite de Bourgogne, et, comme cette princesse mourut au moment où Clémence venait d'arriver en France, de vagues soupçons d'empoisonnement pesèrent sur la nouvelle reine. Au bout d'un Louis X meurt subitement à son tour, et les mêmes soupçons se représentent, mais sans plus de certitude, et pour cette fois du moins, la reine n'avait nul intérêt à cette mort.

an,

Clémence était enceinte; on attendit son accouchement pour nommer un roi, et elle donna le jour à un fils qui dut succéder à son père, mais qui ne vécut que six jours, et auquel son oncle, Philippe le Long, succéda à son tour. Clémence, qu'aucun intérêt ne retenait plus en France, y resta cependant, livrée tout entière à des actes de piété et de charité qui furent peutêtre considérés par elle comme une expiation. Quoi qu'il en soit, elle fut entourée d'égards et de considération pendant les douze années qu'elle survécut à son fils. Elle mourut en 1328.

CLÉMENCE ISAURE. (Voyez JEUX FLORAUX.)

CLÉMENCET (dom Charles), bénédictin de la congrégation de SaintMaur, né en 1703, mort en 1778, fut chargé, avec Durand, de la continua tion des Décrétales des papes, et d'autres travaux historiques. On a de lui l'Art de vérifier les dates, etc., Paris, 1750, in-4°, ouvrage conçu et imparfaitement exécuté par Dantine, refait par Clémencet, et heureusement revu et terminé par dom Clément (voy. ce nom); une Histoire générale de PortRoyal, Amsterdam (Paris), 1755-56, 10 vol. in-12, et les vol. 10 et 11 de l'Histoire littéraire de la France; OEuvres de saint Grégoire, t. I, 1778. CLÉMENGIS: Voyez CLAMENGES.

ου

CLÉMENT IV (Guido-Fulcodi, Guy-Foulques ou Fouquet), élu pape en 1265 pour succéder à Urbain IV, était né à Saint-Gilles et avait été successivement militaire, jurisconsulte, secrétaire de Louis IX, marié, père de famille, veuf, prêtre, évêque du Puy, archevêque de Narbonne et cardinal. Son élévation, qu'il devait à la protection du roi de France, ne changea rien à la simplicité de ses mœurs, et n'altéra point la reconnaissance qu'il avait vouée à Louis IX. Il mit, par la pragmatique sanction, un terme aux différends qui régnaient entre les cours de Rome et de France. Les insinuations de Clément déterminèrent Louis IX à une nouvelle croisade; toutefois le pape lui conseillait de ne point quitter la France. On a accusé ce pontife d'avoir conseillé le supplice du jeune Conradin, compétiteur de Charles d'Anjou au royaume de Naples; mais cette assertion ne repose sur aucune preuve. Il mourut en 1268 à Viterbe.

CLÉMENT V, élu pape en 1305, en remplacement de Benoît XI, portait, avant son élévation, le nom de Bertrand de Goth. Né à Villandreau, dans le diocèse de Bordeaux, il fut successivement créé évêque de Comminges et archevêque de Bordeaux par le pape Boniface VIII. Il passait pour une des créatures de ce pontife, et cependant Philippe le Bel profita de l'influence qu'il avait sur les cardinaux pour le faire élire; mais ce prince n'ignorait pas la convoitise du prélat gascon, et avant de lui promettre sa puissante intervention il avait exigé des garanties. Suivant le récit quelque peu romanesque de Villani, le roi et l'archevêque se seraient rencontrés dans la forêt de Saint-Jean d'Angély, à moitié chemin entre Paris et Bordeaux, et là se serait fait ce pacte célèbre qui mit la papauté sous la dépendance de la couronne de France. Philippe le Bel voulut d'abord être réconcilié avec l'Église, ainsi que tous ceux qui avaient pris part à l'attentat d'Anagni. La mémoire de Boniface VIII devait être flétrie; le pontife promet

tait en outre de fixer sa résidence à Avignon; désormais Rome ne devait plus être la capitale du monde chrétien. Il y avait enfin une dernière condition, mais qui demeura secrète, et que Philippe le Bel se réservait de faire connaître quand les temps seraient venus; c'était l'abolition de l'ordre du Temple.

Bertrand de Goth consentit à tout et fut élu pape sous le nom de Clé ment V. Il fut couronné à Lyon (1305), et fixa sa résidence à Avignon (1309), au grand étonnement de la chrétienté. Alors commença cette captivité de la papauté qui amena le grand schisme, et par suite la réforme de Luther. Clément V, menacé d'être traité plus durement que ne l'avait été Boniface VIII, obéit en tremblant à tous les ordres qu'il reçut du roi de France qui le tenait sous sa main. Il révoqua les bulles Clericis laicos et Unam sanctam que Boniface VIII avait lancées contre Philippe le Bel; il entendit des milliers de témoins qui vinrent déposer contre la mémoire de ce pontife, et si le roi lui permit plus tard de mettre fin à cette procédure odieuse, la mémoire de Boniface VIII n'en resta pas moins flétrie. Enfin, il consentit aux poursuites que Philippe le Bel dirigea contre les chevaliers de l'ordre du Temple, et il prononça la suppression de l'ordre au concile de Vienne (1311), en présence des évêques consternés. Le grand maître Jacques, en montant sur son bûcher, le cita à comparaître devant le jugement de Dieu; et il mourut en effet l'année même du supplice du grand maître (1314).

CLÉMENT VI, élu pape en remplacement de Benoît XII, s'appelait auparavant Pierre Roger, et était originaire du Limousin. Il fut successivement abbé de Fécamp, évêque d'Arras, archevêque de Rouen, cardinal et proviseur de Sorbonne, et fut élu pape en 1342. Ce fut lui qui, par contrat du 9 juin 1348, acheta de la reine Jeanne de Naples la souveraineté d'Avignon, moyennant une somme de 80,000 florins qu'il ne paya jamais. Son séjour dans cette ville causa de

nouveaux troubles dans Rome qu'agitait la faction de Rienzi. Clément VI prétendait que ses prédécesseurs n'avaient pas su être papes; aussi fit-il tous ses efforts pour se mettre à l'abri d'un semblable reproche; il mit tout en œuvre pour étendre son pouvoir temporel. Villani l'accuse de cupidité, d'impureté, d'orgueil, tandis que Pétrarque, jugeant plutôt en poëte qu'en historien, loue sa générosité et ses lumières. Clément VĨ mourut à Villeneuve-d'Avignon en 1352.

CLÉMENT (dom François), religieux bénédictin de la congrégation de SaintMaur, naquit en 1714 à Bèze, près de Dijon, et prononça ses vœux à l'abbaye de Vendôme, le 31 août 1731. Passionné pour l'étude, il s'y livra avec un tel emportement qu'à l'âge de vingt-cinq ans le délabrement complet de sa santé le força de quitter ses livres, qu'il ne reprit sérieusement que vingt ans après. Ce fut alors que ses supérieurs lui confièrent la continuation de l'Histoire littéraire de France. Dom Clément en acheva le onzième volume, rédigea entièrement le douzième, et classait les matériaux qui devaient entrer dans la composition du suivant, lorsque sa congrégation le chargea de continuer le Recueil des historiens de France, en remplacement de dom Poirier, qui, avec dom Précieux et dom Étienne Housseau, se retirait de l'entreprise, après avoir publié deux volumes. Le savant et consciencieux écrivain, aidé de dom Brial, publia le douzième et le treizième volume de cette précieuse collection, dont il laissa la continuation à son collaborateur, pour donner une nouvelle édition de l'Art de vérifier les dates. Cette édition parut en 1770 et obtint un grand succès; mais l'auteur était loin d'en être aussi satisfait que le public; il se mit à l'œuvre dans l'intention d'en publier une troisième, et, après treize ans d'un travail sans relâche, il donna au public le premier volume, en 1783, le second, en 1784, le troisième en 1787, et conduisit ainsi à bonne fin le plus beau monument d'érudition du`dix-huitième siècle.

Dom Clément faisait partie d'une commission chargée par le roi de recueillir et de publier les diplômes, chartes, et autres actes relatifs notre histoire; il était de plus associé libre résidant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, lorsque la révolution le força de quitter sa retraite studieuse et chérie. Ayant trouvé un asile et des soins chez son neveu, M. Duboy-Laverne, directeur de l'imprimerie nationale, il reprit la suite de ses travaux avec autant de confiance et d'ardeur que si les temps eussent été aussi tranquilles qu'autrefois, et prépara des matériaux pour l'Art de vérifier les dates avant Jésus-Christ. La première partie de ce nouvel ouvrage était rédigée, la seconde fort avancée, lorsqu'une attaque d'apoplexie le frappa de mort le 29 mars 1793. Ses manuscrits sont restés en partie entre les mains de M. Duboy-Laverne, son petitneveu, et en partie entre celles de dom Brial.

CLÉMENT (Jacques), assassin du roi Henri III, était natif de Sorbonne, au diocèse de Sens. Le roi de France et le roi de Navarre s'étaient rapprochés et assiégeaient ensemble Paris; cette réconciliation avait frappé la ligue de terreur. Le duc de Mayenne, la Châtre, Villeroi, et les autres principaux ligueurs, étaient réunis et délibéraient sur les moyens de se défaire de Henri III, lorsque Bourgoing, prieur des jacobins de Paris, se présenta à eux et leur offrit le bras d'un de ses moines, qu'on était parvenu à décider à tuer le roi; c'était Jacques Clément. Pour exalter ce misérable, qui était à la fois jeune, ardent, libertin, dévot et visionnaire, on avait eu recours, dit-on, à toutes sortes de manœuvres. Pendant le jour, on ne cessait de présenter à son imitation l'exemple de Judith délivrant sa patrie par le meurtre d'Holopherne; pendant la nuit, ses supérieurs se présentaient à lui sous la forme de fantômes, et, lui parlant dans l'obscurité, troublaient sa tête déjà échauffée par le jeûne et la superstition; si bien que le malheureux était convaincu qu'un ange lui était apparu,

lui présentant une épée nue, et lui ordonnant de tuer le tyran. Des contemporains ajoutent que la duchesse de Montpensier était l'âme de cette machination infernale, et qu'elle s'était prostituée à Jacques Clément pour le déterminer au parricide. L'offre de Bourgoing fut acceptée avec joie; mais la difficulté était de faire pénétrer Ciément jusqu'au roi : une lettre d'Achille de Harlay, tombée entre les mains de Mayenne, en fournit le moyen. Le 31 juillet 1589, Clément jeûne, se confesse et communie, puis il part pour Saint-Cloud, où se trouvait Henri III. Le lendemain, il se présente au palais pour remettre la lettre dont il était porteur. Pendant que le roi la lit, ce fanatique tire un couteau caché sous ses vêtements, et le lui plonge dans le flanc. Henri s'écrie: Ah! le méchant moine, il m'a tué, qu'on le tue. Aussitôt cent épées immolent l'assassin sous les yeux du roi. Henri III mourut le lendemain. Jacques Clément fut loué à Rome en pleine chaire; à Paris, on mit son portrait sur les autels avec l'Eucharistie; on l'honora comme un martyr, et il fut rangé au nombre des saints.

CLÉMENT (Jean-Marie-Bernard), le plus célèbre critique du siècle dernier, naquit à Dijon, en 1742. Destiné par sa famille à la carrière du barreau, il se sentit attiré vers celle des lettres par un goût irrésistible, et demanda fort jeune encore une chaire de professeur au collége de Dijon, qu'il quitta bientôt après pour se rendre à Paris.

Après quelques débuts dans la poésie, qui ne furent pas très-heureux, il se livra tout entier à la critique littéraire, et se fit bientôt en ce genre une réputation méritée. Choqué des éloges exagérés que l'on donnait à la traduction des Géorgiques de Virgile, par l'abbé Delille, il publia un volume d'observations où il fit remarquer toutes les fautes qui avaient échappé au poëte, mais où il négligea d'analyser également les beautés qui ont fait survivre cette traduction à sa critique, d'ailleurs exacte, quoique d'une sévérité excessive.

Mais ceux de ses ouvrages qui firent le plus de bruit sont ceux qu'il écrivit contre Voltaire. Cependant il s'était d'abord montré admirateur sincère du grand poëte; mais un vers de d'Alembert, qui le mettait au-dessus de Racine et de Corneille, les brouilla. Clément voulut soutenir les droits des chefs de notre littérature classique; et de là naquit une querelle dans le cours de laquelle Clément publia contre Voltaire trois volumes de lettres et un Traité de la tragédie, pour faire suite à ces lettres, en 2 vol. in-8°. Voltaire lui répondit en lui donnant le surnom de Clément l'Inclément, qui lui est resté; mais d'Alembert. poussa plus loin la vengeance, et le fit enfermer à la Bastille, d'où le gouvernement, forcé par l'opinion publique, fut obligé de le faire sortir au bout de trois jours. Toute la vie de Clément fut d'ailleurs occupée de querelles et de tracasseries, que lui suscita toujours l'âpreté de sa critique. Il mourut

Paris en 1812. Les meilleurs de ses ouvrages sont le Traité de la tragédie, que nous avons déjà cité, et un Essai sur la manière de traduire les poëtes en vers, 1 vol. in-8°.

CLÉMENT DE BOISSY (AthanaseAlexandre), conseiller à la chambre des comptes, né à Créteil, en 1716, mort à Sainte-Palaye, en 1793, passa une partie de sa vie à former un Recueil de la juridiction et de la jurisprudence de la chambre des comptes, qui forme quatre-vingts cartons in-folio, et est actuellement à la bibliothèque du roi. La table des pièces dont est composé ce précieux recueil a été imprimée en 1787, in-4°. On doit en outre à Clément de Boissy plusieurs ouvrages historiques ou religieux dont quelques-uns ne sont pas sans mérite.

CLÉMENT DE RIS (le comte Dominique), né, en 1750, à Paris, était avocat en 1789, fit partie, en 1793 et 1794, de la commission à laquelle la France dut l'école normale. Il donna sa démission en 1795; mais le gouver nement consulaire alla le chercher dans sa retraite pour l'élever à la dignité de sénateur. Ce fut au mois de septem

bre 1800 que lui arriva l'aventure singulière qui donna lieu à tant de conjectures et de fables. Enlevé en plein jour par un parti de chouans, il fut enfermé dans un souterrain, et né fut rendu à la liberté qu'après une captivité de dix-neuf jours. Peu de temps après, M. Clément de Ris fut appelé à la préture du sénat. Nommé pair de France en 1814, maintenu dans cette dignité pendant les cent jours, il se vit, par l'ordonnance royale du 24 juillet 1815, exclu de la chambre, où il rentra en 1819. Il est mort en 1837.

CLÉMENT - DESORMES, professeur de chimie industrielle au conservatoire des arts et métiers, né à Dijon, fit ses premières études dans cette ville, et vint ensuite à Paris, chez un de ses oncles qui était notaire, et chez lequel il fut placé en qualité de clerc. Mais il abandonna une carrière qui ne fournissait pas assez d'éléments à son activité. Son goût pour les sciences s'était déjà révélé; dans les courses qu'il faisait pour son patron, il trouvait le temps de courir aux bibliothèques publiques; il y puisa de premières connaissances qui augmentèrent encore son ardeur pour les études scientifiques. Bientôt il put, à l'aide de ses économies, acheter des livres; il abandonna la carrière du notariat et se livra entièrement à l'étude de la chimie. Lié avec des savants distingués, il reçut de Mongolfier et de Guyton de Morveau des conseils utiles, et compléta ses études dans les laboratoires de ces chimistes. Les travaux publiés par Clément Désormes, dans divers recueils scientifiques, sont très-nombreux et ont fourni, pour la plupart, d'utiles applications; et ses leçons, au Conservatoire des arts et métiers, suivies par un très-grand nombre d'auditeurs, ont eu la plus heureuse influence sur le développement de l'industrie.

CLÉMENT - MERSEAU, de Dreux, construisit avec Jean Thiriau, maître maçon de Paris, la digue que le cardinal de Richelieu fit élever pour fermer l'entrée du port de la Rochelle

« PrécédentContinuer »