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qui viendra nous demander compte?» Ces paroles furent accueillies avec enthousiasme. Civilis lia tous les convives par ce que la religion contenait d'engagements terribles et de rites solennels. Aussitôt il fit proposer aux Caninéfates de s'associer à l'entreprise. Ce peuple, qui habitait la partie septentrionale de l'île, avait tout des Bataves, origine, langage, bravoure, excepté le nombre. Ses agents allèrent aussi solliciter les auxiliaires des légions de Bretagne, ces cohortes bataves envoyées d'Italie par Vitellius, et qui alors se trouvaient à Mayence.

Parmi les Caninéfates, il y avait un homme appelé Brinio, fils d'un chef qui avait longtemps bravé impunément la puissance des empereurs. Brinio était d'une bravoure éclatante; mais il n'avait pour lui que sa fougue et sa brutale audace. De concert avec les Frises, peuple d'au delà du Rhin, il se jeta sur un camp de deux cohortes, voisin de l'Océan. Les Romains ne se tenaient pas sur leurs gardes; le camp fut pris et pillé, et les cohortes dispersées. Les commandants des différents forts, ne pouvant se défendre, y mirent le feu et se reti rèrent.

Civilis, dissimulant encore, feignit une grande colère contre Brinio, et blåma aigrement les commandants romains d'avoir abandonné les forts. Il les exhorta à regagner chacun leurs campements, et à se reposer sur lui du soin de tout pacifier. Ma cohorte, «<leur mandait-il, suffira pour étouf« fer la rébellion. » Le piége était visible; les préfets romains sentirent que les cohortes éparses seraient plus facilement écrasées. D'ailleurs, ils commençaient à s'apercevoir que Brinio n'était que l'instrument, et Civilis l'âme véritable de tous ces troubles. Le secret de ses desseins perçait peu à peu à travers les indiscrétions de la joie belliqueuse des Germains. Civilis, voyant le peu de succès de son artifice, eut recours à la force. Se mettant à la tête des Caninéfates, des Frises et des Bataves, il marche contre les Romains, leur débauche une cohorte de Tungres, qui passe de son côté, et,

après les avoir égorgés presque sans résistance, consternés qu'ils étaient de cette trahison imprévue, il s'empare de la flotte qu'ils avaient sur le Rhin.

Cette victoire, glorieuse pour le moment, fut encore utile pour la suite: elle donna aux Bataves des armes et une flotte, et la nouvelle en fut proclamée avec éclat dans les Gaules et dans la Germanie, où Civilis fut célébré comme un libérateur.

La Batavie était donc affranchie; ét Civilis, dévoilant ses grands desseins,travaillait à réunir dans une même indépendance les Gaules et la Germanie. Hordéonius, en fermant les yeux sur ses premières tentatives, en avait favorisé le succès; mais lorsque des courriers lui eurent annoncé coup sur coup que le camp était envahi, les cohortes détruites, le nom romain effacé de l'île, inquiet et irrité, il ordonna à Mummius Lupercus de marcher contre Civilis. Lupercus commandait un camp de deux légions; il prit les légionnaires qu'il avait avec lui, les Ubiens, cantonnés près de là, la cavalerie trévire, qui se trouvait un peu plus loin, et il passa le fleuve en diligence. Il avait joint à sa troupe une division de cavalerie batave, depuis longtemps gagnée, mais qui feignait de rester fidèle, afin que sa défection avant lieu sur le champ de bataille, eût plus d'importance et d'éclat.

Civilis s'environna des enseignes romaines pour frapper les siens par le spectacle de leur gloire, et l'ennemi par le souvenir de sa défaite. Il rangea derrière le corps de bataille sa mère, ses sœurs et toute la foule des femmes et des enfants, comme un encouragement à la victoire et un obstacle à la fuite. Le chant des guerriers et les hurlements des femmes retentirent sur toute la ligne et donnèrent le signal du combat. Un second cri, mais plus faible, partit des légions ennemies, et décela leur découragement; car leur aile gauche venait d'être mise à découvert par la désertion de la cavalerie batave, qui s'était tournée aussitôt contre elle. Toutefois, en ce péril extrême, le soldat légionnaire gar

dait ses armes et son rang; mais les auxiliaires ubiens et trévires, se débandant avant le premier choc, se dispersèrent dans la campagne. Les Germains s'acharnèrent sur eux, et les légions eurent le temps de repasser le Rhin, et de gagner un de leurs forts appelé Vetera Castra, c'est-à-dire, le Vieux-Camp, poste important par sa position et par les travaux qu'Auguste y avait fait exécuter.

Cependant les cohortes bataves, renvoyées par Vitellius d'Italie à Mayence, avaient été de nouveau rappelées par l'empereur au delà des Alpes elles étaient en pleine marche, lorsqu'un courrier de Civilis les atteignit. Le chef insurgé leur annonçait sa nouvelle victoire, et n'épargnait ni exhortations ni promesses pour les engager à embrasser la cause commune. Elles se laissèrent persuader, et vinrent grossir les troupes victorieuses. Par la jonction de ces deux vieilles cohortes, le chef batave se voyait une armée régulière; toutefois, encore irrésolu, et songeant à la puissance des Romains, il se borna à faire reconnaître Vespasien par tous ceux qui étaient avec lui, et envoya proposer le même serment aux deux légions qui, repoussées à la première affaire, s'étaient retirées dans le Vieux-Camp. Elles répondirent « que les Romains « ne prenaient pas conseil d'un traître <«<et d'un ennemi; que Vitellius était << leur empereur, qu'ils combattraient <«< pour lui jusqu'au dernier soupir; << qu'il convenait mal à un déserteur << batave de s'ériger en arbitre de l'empire de Rome; qu'il n'avait à espé<< rer de son crime qu'un juste châti«ment. » A cette réponse, Civilis, enflammé de courroux, entraîne aux armes toute la nation batave; les Bructères et les Tenctères s'y joignirent aussitôt; et, avertie par de rapides messagers, la Germanie accourt au butin et à la gloire.

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Pour soutenir un choc si menaçant, les commandants des deux légions de Vetera en renforcèrent à la hâte les retranchements. Civilis occupait le centre de son armée avec l'élite des

Bataves. Il avait couvert les deux rivages du Rhin de bandes germaniques, tandis que sa cavalerie se déployait au loin et battait la plaine, et que sa flotte remontait le fleuve. Ici flottaient les enseignes romaines des vieilles cohortes bataves; là les étendards germaniques et les simulacres d'animaux sauvages, tirés du fond des bois consacrés pour aller au combat. Ce mélange de drapeaux, présentant l'aspect d'une guerre à la fois étrangère et civile, frappa les assiégés de stupeur. Les Bataves et les guerriers d'outreRhin prirent chacun un poste séparé, afin que leur vaillance, se déployant à part, resplendît d'un plus vif éclat.

Toutefois, l'armée barbare n'avait point assez de machines de guerre pour faire une ouverture dans les murailles avant d'aller à l'assaut. Aussi, lorsqu'ils se présentèrent pour assaillir les remparts, reçus par une grêle de traits et de pierres, ils furent contraints de s'éloigner en frémissant; n'ignorant pas d'ailleurs que la place n'avait des vivres que pour peu de jours, ils se décidèrent à forcer les Romains par la famine.

D'un autre côté, la discorde affaiblissait la seule armée romaine qui pût dégager, les légions de Vetera. Hordéonius, son chef, est massacré; Vocula, qui lui succède, subit le même sort, malgré son courage et sa fermeté. En même temps, les soldats qui la composent, dévoués à Vitellius, apprennent que Vespasien, au nom duquel Civilis prétend combattre, est maître de l'empire. Des présages sinistres accompagnent cette nouvelle : le Rhin, épuisé par une sécheresse inouïe dans ces contrées, n'est plus qu'un faible ruisseau, comme si les barrières de l'empire voulaient s'abaisser elles-mêmes devant les barbares. Le Capitole, ce palladium sacré auquel sont attachées les destinées de Rome, vient d'être dévoré par un incendie; présage assuré, disaient les druides par toute la Gaule, que la souveraineté du monde allait passer aux nations transalpines. Enfin, la grande prophétesse des Germains avait prédit aux

Bataves la défaite des légions. C'était une jeune fille du pays des Bructères, nominée Véléda; invisible à tous les yeux, elle restait le jour enfermée dans une tour écartée, ne sortant que la nuit pour courir les bois et les bruyères à la clarté des étoiles. Personne ne pouvait arriver jusqu'à elle; un de ses parents était seul chargé de lui apporter les messages et de recevoir les oracles qu'elle rendait.

Bientôt Civilis put couper sa longue chevelure, qu'il avait laissée croître depuis le commencement de la guerre; son vœu était accompli, sa vengeance satisfaite : les Romains de Vetera étaient venus lui demander la vie. Réduits à ronger le bois et la racine des plantes, arrachant l'herbe qui pousse entre les pierres, il leur fallut envoyer à Civilis une députation suppliante. Civilis avait enfin jeté le masque effaçant de ses étendards le nom de Vespasien, il y avait inscrit : Empire gaulois. Il espérait qu'à ce nom la Gaule tout entière viendrait se joindre à lui pour reconquérir son indépendance. « Que les assiégés de Ve<< tera, dit-il aux députés, suivent le « nouvel étendard, qu'ils prêtent ser<<ment à l'empire gaulois, et les Ger<< mains les recevront en frères. » Il fallut consentir à tout. Les Romains sortirent de la place; mais ils avaient trop longtemps rendu impuissants les efforts de leurs ennemis pour avoir foi dans leurs promesses. A cinq milles environ, les Germains s'élancèrent d'une embuscade, et tombèrent à l'improviste sur la colonne. Les plus intrépides furent tués sur la place; beaucoup périrent en fuyant; le reste rebroussa chemin et se réfugia dans le camp; les Germains y mirent le feu, et tous ceux qui avaient survécu au combat furent la proie des flammes.

On dit que Civilis, ayant armé son fils, tout jeune encore, de flèches et de javelots proportionnés à son âge, lui donna pour but les légionnaires prisonniers. D'autres furent envoyés à Véléda, peut-être pour d'horribles sacrifices. Civilis ne perdait aucune occasion de gagner la faveur de la pro

phétesse; il avait de vastes projets. On remarqua que ni lui, ni aucun de ses Bataves, n'avait prêté serment à l'empire gaulois. Il voulait rester libre, pour dominer à la fois la Germanie et les Gaules. Mais déjà la fortune changeait les Gaulois, oubliant qu'ils ne devaient chercher que leur indépendance nationale, voulaient faire un empereur. Sabinus, qui se disait descendant de César, venait d'être proclamé chez les Langrois. Les Rémois, les Séquanes, voyant que la cause de la Gaule devenait celle d'un homme, refusèrent de prendre les armes. En même temps, Vespasien, maître tranquille de l'empire, envoyait une armée nombreuse avec un général expérimenté. Sabinus fut défait par les Ġaulois eux-mêmes avant l'arrivée du général romain, et n'échappa qu'en se réfugiant dans un souterrain, où il vécut neuf années avec sa femme, la belle et vertueuse Éponine. Civilis, resté seul, marcha hardiment au-devant des Romains, surprit le camp de Céréalis, le força, mit en fuite la cavalerie, et aurait détruit l'armée romaine, si Céréalis, absent au moment de l'attaque, n'était venu rétablir le combat. La fortune de la journée changea. Les Germains reculerent, et Civilis, se voyant serré de tous côtés, fut contraint de se réfugier dans l'île des Bataves, après avoir soutenu, près de Vetera, deux batailles contre Céréalis.

La guerre se rapprochant des frontières de la Germanie, de nombreux guerriers vinrent se joindre à Civilis, qui, profitant de la confiance téméraire de l'ennemi, faillit exterminer l'armée romaine. Les Bataves avaient remarqué que la garde se faisait avec négligence dans le camp placé sur les bords du Whaal; ils choisirent une nuit sombre, et, s'abandonnant au fil de l'eau, ils pénétrèrent, sans rencontrer d'obstacles, au milieu des retranchements. Céréalis était absent; il avait été passer la nuit ailleurs, dans les bras d'une femme ubienne, nommée Claudia Sacrata. Les Romains, surpris sous leurs tentes, périrent en grand nombre sous les coups des Ger

mains; en même temps leur flotte était surprise, et quand le jour vint, les Bataves s'en retournèrent triomphants, traînant à leur suite les bâtiments qu'ils avaient pris, et la trirème prétorienne, qu'ils envoyèrent en présent à Véléda.

Ce fut le dernier succès de Civilis. Prévoyant la victoire prochaine des Romains, il entama avec leur chef de secrètes négociations. Céréalis avait lui-même envoyé porter des paroles de paix à Véléda: il lui représenta que les Germains n'avaient retiré de leur alliance avec Civilis que le massacre ou la fuite de leurs frères; que s'ils continuaient, les torts et l'insulte étant d'un côté, de l'autre seraient la vengeance et les dieux.

Ces paroles firent effet sur Véléda. Les Germains une fois ébranlés, les Bataves, réduits aux plus déplorables extrémités, le furent bientôt à leur tour. Civilis demanda lui-même une entrevue au général romain, chercha à excuser sa conduite, et, pour prix de son humiliation, obtint la permission de vivre tranquille dans sa patrie. Les Bataves rentrèrent dans leurs anciens rapports avec Rome, et restèrent libres de tout tribut.

Ainsi se termina cette guerre qui avait commencé d'une manière si menaçante pour Rome. Peut-être auraitil été donné à Civilis d'y jouer le rôle d'Hermann; mais il ne sut point faire une alliance solide avec les tribus germaniques. Il préféra s'associer aux Gaulois, qui, rompus au joug de Rome, ne lui prêtèrent qu'une assistance partielle. Les Germains, qui d'ailleurs n'étaient point alors sérieusement menacés, ne virent point dans ce chef, combattant au nom d'un empire gaulois, un défenseur de l'indépendance germanique. Ils ne lui envoyèrent que ceux de leurs guerriers qui, impatients de repos, saisissaient toute occasion de butiner et de combattre.

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notre grand publiciste (*), est un renoncement à soi-même; on peut la définir l'amour des lois et de la patrie. Cet amour demandant une préférence continuelle de l'intérêt public au sien propre, donne toutes les vertus particulières: elles ne sont que cette préférence. Cet amour est singulièrement affecté aux démocraties; dans elles seules, le gouvernement est confié à chaque citoyen. Or, le gouvernement est comme toutes les choses du monde: pour le conserver, il faut l'aimer. »

Pendant la révolution, on exigea de tout homme qui voulait prendre part au maniement des affaires publiques, et occuper une fonction quelconque, un certificat de civisme. Ce certificat, qui devait être délivré par un corps administratif légalement constitué, attestait qu'en toute circonstance, la personne à qui il était accordé avait rempli tous les devoirs et satisfait à toutes les obligations que la loi imposait à chaque citoyen. Le certificat de civisme n'était donc que l'attestation d'un fait important à constater, surtout à cette époque, où les chefs du pouvoir exécutif, entourés de traîtres qui conspiraient la ruine de la France, devaient être à chaque instant exposés au danger de déposer dans des mains ennemies une partie de l'autorité qui leur avait été confiée.

Cependant, par une loi du 18 thermidor an III, les candidats aux fonctions publiques ont été dispensés de la nécessité de fournir un certificat de civisme. On a seulement remplacé cette utile formalité par l'obligation du serment, obligation illusoire pour les fripons, qui n'a pu mettre un frein aux turpitudes du Directoire, aux scandales de 1814 et de 1815, et qui ne nous a pas empêchés de voir plus d'une fois des hommes enrichis par la contrebande et aux dépens du trésor, appelés à diriger les finances de l'État.

CIVITA-CASTELLANA (bataille de). — Le général Máck venait de s'emparer de Rome, et Championnet ayant laissé une garnison au château Saint

(*) Esprit des lois, liv. 1v, ch. 5.

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Ange, était venu s'adosser aux montagnes, dans une position admirable. C'etait un triangle formé par le Tibre, la Treia et une chaîne de collines qui longe la route de Florence. Après quelques jours d'indécision, Mack résolut de s'avancer avec 40,000 hommes contre la droite des Français, pour nettoyer la route de Florence, enlever Civita-Castellana, et forcer le pont du Borghetto. Divisée en cinq colonnes, l'armée napolitaine chercha à envelopper l'armée française d'un réseau que les manœuvres savantes de Championnet et la bravoure des chefs et des soldats parvinrent heureusement à rompre. Kellermann, commandant l'avantgarde placée en avant de Népi, mit.en déroute, avec une poignée de braves, la première colonne, forte de 8,000 hommes. La seconde, qui s'était portée sur Rignano, fut arrêtée dans sa marche par la quinzième demi-brigade légère, aux ordres du chef de bataillon Lahure. Celui-ci s'étant d'abord replié sur le pont de Civita-Castellana, y soutint pendant plusieurs heures le choc de 8,000 ennemis, qu'il repoussa enfin après leur avoir fait éprouver une perte considérable. La troisième colonne fut culbutée en se portant de Fabrica sur Santa-Maria di Falori, et lâcha pied au premier choc. Maurice Mathieu défit la quatrième. Enfin la dernière colonne, au bruit de ces désastres, se hâta de repasser le Tibre sans brûler une amorce. Mack, déconcerté par sa déroute, s'établit à Catalupo, fit passer le Tibre à une partie de ses troupes, et forma des dispositions pour attaquer le centre des positions françaises, où il croyait mieux réussir. (4 décembre 1798.)

CIVITELLA-DEL-TRONTO (prise de). En décembre 1798, le général Duhesme, qui commandait la gauche de l'armée de Rome, envoya le général Monnier faire le siége de Civitella-delTronto. Cette forteresse, regardée avec raison comme le boulevard des Abruzzes, couronne le faîte d'une assez haute montagne. Les fortifications, bien revêtues et flanquées à chaque angle, ne sont dominées d'aucun point

et protégent la ville, qu'entoure d'ailleurs un torrent très-profond. La place fut investie le 7. Munie de douze pièces en bronze du plus gros calibre, elle ne manquait d'aucun des approvisionnements nécessaires pour soutenir un long siége. Néanmoins, la présence du général Monnier intimida à tel point la garnison napolitaine, qu'après dix-huit heures d'investissement, et quoique les Français n'eussent avec eux aucune pièce de siége, le commandant demanda de lui-même à parlementer, et se constitua prisonnier de guerre.

CIVRAC, ancienne seigneurie du Bazadois, aujourd'hui du département de la Gironde, érigée en marquisat en 1647.

CIZE, nom de l'une des contrées dans lesquelles on divisait autrefois la basse Navarre. La vallée de Cize, dont Saint-Jean-Pied-de-Port était la capitale, forme aujourd'hui l'arrondissesement de cette ville, et fait partie du département des Basses-Pyrénées. CLACY (Combats de). Napoléon avait résolu de tenter, le 9 mars 1814, une attaque sur la ville de Laon, occupée par les Prussiens et les Russes. Il fit donc, la veille au soir et dans la nuit, marcher ses différents corps. A la pointe du jour, on aperçut la position des alliés ils avaient 80,000 hommes en ligne, et leurs avant-postes étaient aux villages de Clacy, Semilly, Ardon et Athies. Les Français, à la faveur du brouillard qui cachait leurs mouvements, s'emparèrent de Semilly et d'Ardon; mais la possession de ces postes ne cessa de leur être disputée, et leur coûta beaucoup de monde. Vers quatre heures de l'après-midi, le général Charpentier, qui, avec sa division et celle du général Boyer de Rebeval, arrivait d'Etouvelle, d'où il avait le matin expulsé les Russes, reçut ordre d'essayer, de concert avec les généraux Curial et Friant, un coup de main sur Clacy. Curial fit tourner la droite du village par 300 tirailleurs, et Charpentier l'attaqua de front et de flanc. La brigade Montmarie y entra par le chemin de Mons, s'en empara

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