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longtemps détruit. Cet édifice servit, au cinquième siècle, de forteresse aux Alains.

Béziers, un amphithéâtre ruiné par Charles Martel. Il est taillé en partie dans le roc, ce qui est moins commun pour les amphithéâtres que pour les théâtres.

Bonnée (Loiret), un amphithéâtre. Bordeaux, un amphithéâtre ruiné, vulgairement appelé le palais Gallien. Cet édifice, dont on fit une forteresse pendant les guerres civiles, fut démoli en 1792, dans la crainte qu'il ne servît contre la ville.

Bourges, un amphithéâtre détruit, appelé la Fosse des arènes.

Cahors, un amphithéâtre très-dégradé, vulgairement appelé les Cadurques.

Chenevière, près de Montargis, un amphithéâtre appelé la Fosse aux lions, découvert en 1608, quand on creusa le canal de Briare.

Dole, un amphithéâtre tout à fait détruit.

Doué, un amphithéâtre formant un octogone régulier, où l'on exécuta au moyen âge diverses représentations. On y joua notamment les Actes des apótres, et des Diableries au seizième siècle.

Fréjus, un amphithéâtre.

Gran, un amphithéâtre ruiné, appelé cháteau Julien.

Levroux, un amphithéâtre presque entièrement détruit; un cirque. Limoges, un très-grand amphithéâtre, imparfaitement déblayé. Lisieux, un amphithéâtre.

Lyon, un amphithéâtre ruiné; peutêtre un cirque.

Le Mans, un amphithéâtre découvert en 1791, et enseveli de nouveau, en 1831, sous les décombres.

Metz, un amphithéâtre détruit. Moyrano (Jura), un amphithéâtre ruiné.

Narbonne, un amphithéâtre ruiné. Néris, un amphithéâtre. Nimes, un magnifique amphithéâtre, si bien construit, dit André du << Chesne, que ny la fureur des Goths, « ny les flammes d'Attila, ny l'indignité

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« des Sarrasins, ny encore les ruines de « Charles Martel, ne l'ont pu démanteler. » Parmi les diverses transformations que cet édifice a subies, il faut remarquer celle qui en a fait longtemps un cimetière.

Orange, un amphithéâtre ruiné; un cirque.

Orléans, un amphithéâtre ruiné; bâti sur le penchant d'un coteau.

Paris, un cirque ou un amphithéâtre, situé devant l'ancienne abbaye de Saint-Victor, entièrement détruit. Suivant quelques antiquaires, le clos des Arènes, mentionné dans une charte de 1284, ne se rapporte pas à un ouvrage des Romains, mais à un cirque élevé par Chilpéric, qui, suivant Grégoire de Tours, « fit construire « des cirques à Soissons et à Paris. » Périgueux, un amphithéâtre nouvellement fouillé.

Poitiers, un très-grand amphithéâtre, nommé le palais Gallien. Une tradition populaire a fait de cet édifice la demeure de la fée Mélusine. On l'appelait, au seizième siècle, le parloüoire ou parloir, comme, dans plusieurs villes de l'Italie, au moyen âge, on appelait l'ancien amphithéâtre, parlaccio.

Reims, un amphithéâtre ruiné. Rodez, un amphithéâtre dont il reste peu de vestiges.

Saint-Bertrand, un amphithéâtre

douteux.

Saint-Michel de Touch, près de Toulouse, un très-petit amphithéâtre. Saintes, un vaste amphithéâtre, qui, suivant quelques antiquaires, a servi de naumachie.

Saumur, un amphithéâtre depuis longtemps détruit, et sur les ruines duquel on jouait au 16° siècle des diableries et la Passion par personnages.

Sceaux près de Montargis, un amphithéâtre ruiné.

Soissons, un amphithéâtre ou un cirque entièrement détruit. (Voy. plus haut Paris.)

Tintiniac, près de Tulle, un amphithéâtre.

Vienne, un amphithéâtre en partie

taillé dans le roc, et un cirque. (Voy. NAUMACHIE et THÉATRE.)

au

CISELURE. L'art du ciseleur, c'est-à-dire, de celui qui taille, moyen d'un ciseau, une matière quelconque, est, comme l'indique cette définition, extrêmement vague; il tient à l'orfévrerie, à la bronzerie, à la sculpture, à la serrurerie d'ornements, à la fonderie, enfin à toutes les branches d'industrie qui mettent en œuvre les métaux. Cependant, en général, la ciselure est regardée comme une partie des beaux-arts. Ainsi la ciselure proprement dite, qui consiste à produire un relief en repoussant une plaque de métal ou en la creusant au burin, touche à la sculpture et à l'orfévrerie; aussi ne saurions-nous citer ici un ciseleur célèbre que l'on ne puisse placer encore mieux à l'article orfevrerie; les œuvres de ciselure les plus remarquables sont, en effet, des pièces d'orfévrerie pour la plupart : ce sont des retables, des chasses, des vases en or, en argent ou en cuivre, enrichis de pierreries et émaux; ce sont ces magnifiques armures que l'on admire au musée d'artillerie; et depuis le seizième siècle, les œuvres des Cellini, des Ballin, des Germain, des Denière, des Kirstein, etc.

CISTELLA (Combat de). — Au printemps de l'année 1795, l'armée des Pyrénées orientales étendait ses lignes jusqu'à la Fluvia (Catalogne). Lorsque le général Pérignon eut été remplacé dans le commandement par Schérer, le général Urrutia résolut de profiter de ce changement, et d'attaquer sur tout le front. Le 9 mai, Vivés, chargé d'entamer la gauche de Schérer, se porta sur le champ de Cistella, qui avait déjà été un théâtre de combats lors des affaires de la montagne Noire, en novembre 1794. Il culbuta et poursuivit les troupes qui l'occupaient, et brula tous les effets de campement. Cependant il arriva aux fuyards des renforts qui permirent de prendre une éclatante revanche, Nos troupes rentrèrent dans leurs positions.

CITÉ (droit de). C'est ainsi que l'on nomme le droit d'exercer les pré

rogatives que la constitution de l'État reconnaît à certains individus regnicoles, soit qu'ils tiennent ce droit de leur naissance, soit qu'ils aient accompli pour l'acquérir certaines conditions exigées par les lois.

Les citoyens sont ceux qui jouissent du droit de cité.

Les prérogatives conférées par ce droit se divisent en deux classes: 1° celles qui ne peuvent être exercées qu'en commun et collectivement, comme l'élection des magistrats et le vote des contributions et des lois, soit directement, soit indirectement, par des mandataires élus dans l'assemblée des citoyens, etc.; 2o les prérogatives qui s'exercent individuellement, telles que le droit d'être promu à des fonctions publiques. Mais la qualité de citoyen oblige aussi à des devoirs qui, du moins, dans l'état actuel de notre législation, ne sont pas toujours compensés par ces prérogatives qui n'existent réellement que pour un petit nombre d'individus. Telle est, par exemple, l'obligation de payer au pays l'impôt du recrutement, impôt si lourd pour le pauvre, et dont le riche parvient si facilement à s'exempter.

Les mots citoyen et citoyenne, substitués, en 1792, aux mots monsieur et madame, furent employés dans cette acception jusqu'au coup d'État du 18 brumaire. On en revint alors à l'ancien usage, et bientôt le titre de monseigneur fut lui-même rétabli pour les grands dignitaires de l'empire. Heureux pourtant si cet événement ne nous avait ramené que cela de l'ancien régime. (Voyez les articles ASSEMBLÉES PRIMAIRES, CONSTITUTIONS, DROITS DE L'HOMME ET DU CITOYEN.)

CITEAUX, Cistercium, célèbre abbaye qui faisait partie du diocèse de Châlons-sur-Saône, et était située à 20 kil. de Dijon. Elle fut fondée par Robert, abbé de Molesme, lequel, en 1098, abandonna son abbaye, et se rendit, avec 21 religieux, dans la forêt de Citeaux, qui n'était alors qu'une vaste solitude. Cette forêt leur fut concédée, ainsi que les terres voi

sines, par Reynard, vicomte de Beaune, et leur établissement, protégé par Eudes, duc de Bourgogne, et par l'évêque de Châlons, ne tarda pas à devenir célèbre. Robert donna à ses religieux la règle de Saint-Benoît, et bientôt leur réputation de ferveur et d'austérité leur attira une foule de novices. Ce fut sous Albéric, second abbé de Cîteaux, que cette maison commença à avoir des statuts particuliers. Sous le troisième abbé, Étienne, la nouvelle abbaye, devenue trop nombreuse, fut obligée de détacher d'elle plusieurs colonies, et en moins de trois ans on vit s'élever les abbayes de la Ferté, de Pontigny, de Clairvaux et de Morimond, que l'on nomma les quatre filles de Citeaux; et comme ces filles produisirent à leur tour un très-grand nombre de communautés, elles eurent le rang et la prérogative de maisons chefs d'ordre, bien qu'elles demeurassent toujours sous la direction de l'abbé de Cîteaux. L'abbaye de Morimond posséda seule jusqu'à 700 bénéfices, et eut sous sa dépendance les ordres militaires de Calatrava, d'Alcantara et de Montesa en Espagne, et ceux de Christ et d'Avis en Portugal.

Mais la plus illustre de toutes les communautés de l'ordre fut sans contredit celle de Clairvaux, fondée en 1115 par saint Bernard. Le nombre des moines de cette abbaye devint dans la suite si considérable, qu'ils formèrent la plus grande partie des établissements cisterciens, et que le nom de Bernardins, qui leur avait été donné d'abord à eux seuls, passa plus tard

à tous les autres.

Le relâchement s'introduisit, vers la fin du douzième siècle, dans l'ordre de Cîteaux, qui était possesseur d'immenses richesses. Jean de la Barrière, abbé de Notre-Dame des Feuillants, près Toulouse, parvint, en 1577, après de longs efforts, à opérer une réforme parmi ses religieux. Cette réforme donna naissance à la congrégation des Feuillants, qui s'étendirent ensuite en Italie sous le nom de Bernardins réformés. Toutefois, de toutes les réformes des cisterciens, la plus célèbre est

celle qui fut opérée en 1664 par l'abbé de Rancé. (Voyez BERNARD, RANCÉ, TRAPPE, FEUILLANTS.)

De la maison de Citeaux dépendaient près de 800 monastères d'hommes et environ autant de monastères de filles. On a souvent appelé l'abbaye de Cîteaux le mausolée des ducs de Bourgogne, et c'était avec raison, car tous les ducs de la première race, à l'exception de Robert Ier et de Hugues Ier, antérieurs à la fondation de l'abbaye, y ont été inhumés.

De Cîteaux sont sortis, outre saint Bernard, le personnage le plus célèbre de cet ordre, quatre papes et un grand nombre de cardinaux.

Il reste encore aujourd'hui de cette abbaye de magnifiques bâtiments, qui dépendent de la commune de Gilly-lezCîteaux.

CITOLE, ancien instrument à cordes, qu'un passage du roman de la Rose distingue formellement de la harpe :

Dieu merci, bien forgier say
Si vous de bien que plus cher ay
Mes deux martelets et m'escharpe
Que ma citole ne ma harpe.

Les sons devaient en être bien doux, puisque Guillaume Guiart, qui florissait en 1248, en parle en ces termes dans ses vers:

Que le roy de France à celle erre
Enveloppa si de paroles

Plus douces que sons de citoles.

Le

CIUDAD-REAL (combat de). duc de l'Infantado ayant rallié ses troupes après avoir été battu à Uclès, s'était porté dans la Manche pour couvrir et garder les défilés de la SierraMorena, qui conduisent en Andalousie. Il avait pris sur la Guadiana, aux environs de Ciudad Real, une forte position protégée par 20 pièces de canon. Le général Sébastiani, qui avait reçu ordre d'occuper la province de la Manche, et de remplacer dans leurs cantonnements les troupes du maréchal Victor, qui s'étaient portées vers le Portugal, ne voulut pas laisser au général ennemi le temps d'augmenter ses forces, qui s'élevaient déjà à 15,000 hommes, et de prendre une attitude plus menaçante. En conséquence, il

s'avança sur lui, et l'attaqua le 27 mai 1809. Le général Milhaud, soutenu par une division polonaise, commença l'action en forçant le pont de la Guàdiana, sous la protection d'une batterie de 12 pièces. La rapidité et la fermeté de ce mouvement étonnèrent d'abord les Espagnols; attaqués ensuite avec impetuosité, ils furent culbutés et mis complétement en déroute. 1,500 restèrent sur le champ de bataille; 4,000 furent faits prisonniers; 7 pièces de canon, 4 drapeaux et 25 caissons tombèrent au pouvoir des vainqueurs. Les fuyards prirent la direction d'Almagro; le général Milhaud les atteignit le lendemain, et en fit un grand carnage. Le général espagnol Gallos fut tué, et l'ennemi perdit encore dans cette retraite 5 canons, 70 voitures et un grand nombre de prisonniers.

CIUDAD-RODRIGO. Cette ville du royaume de Léon, qui nous fut enlevée par les Portugais pendant notre désastreuse guerre d'Espagne en 1706, et reprise l'année suivante par le marquis de Bai, fut le théâtre de quelques beaux faits d'armes pendant les guerres de l'empire. Au mois de septembre 1809, quelques semaines après la bataille d'Almonacid, le général Marchand battit, en avant de cette place, un corps d'armée espagnol commandé par le duc d'el Parque. Au mois de juin de l'année suivante, le prince d'Essling, ne pouvant faire sortir Wellington de son système de temporisation, résolut d'investir Ciudad, que sa position et sa force rendaient une excellente place d'armes pour l'armée destinée à marcher en Portugal. Elle avait 5,000 hommes de garnison, et l'avant-garde anglaise, postée entre l'Aguéda et la Coa, semblait disposée à la secourir. Après six semaines d'escarmouches qui ne purent déterminer les alliés à sortir de leur camp, Ney ouvrit enfin la tranchée. La place résista comme les villes espagnoles résistaient alors. Il fallut 25 jours de travaux poussés avec vigueur, ouvrir une brèche et livrer un assaut pour faire déposer les armes à la garnison, qui se

rendit à discrétion (*). Au mois de septembre 1811, Wellington investit Ciudad. Le duc de Raguse, appelant à son aide le général Dorsenne, avec lequel il opéra sa jonction à Tamanès, lui en fit lever précipitamment le siége, et se mit à sa poursuite. Mais au commencement de la campagne de 1812, profitant de l'éloignement de Montbrun et de Dorsenne, le général anglais bloqua brusquement la ville où commandait le général Barrié. Il poussa les travaux avec vigueur, donna l'assaut au bout de 9 jours de tranchée, et s'empara de la place, où il laissa une forte garnison espagnole. Cette opération arrêta et paralysa complétement l'armée française, qui avait tenté l'invasion du Portugal.

CIVILIS.-Première tentative pour former un empire gaulois. — Quarantesept ans après la mort d'Hermann, les contrées voisines de l'embouchure du Rhin, et qui n'avaient pu se soustraire au joug ou à l'alliance onéreuse des Romains, voulurent profiter des guerres civiles qui suivirent la mort de Néron pour ressaisir leur indépendance. Civilis fut pour les Bataves, mais sur un plus petit théâtre, ce que le chef des Chérusques avait été pour les peuples du nord-ouest de la Germanie.

Pendant que les troupes de Vespasien et celles de Vitellius se livraient, au milieu de Rome, des combats acharnés, assiégeaient et brûlaient le Capitole, la nouvelle de plus en plus accréditée d'un grand désastre en Germanie était reçue à Rome sans y répandre le deuil; on parlait d'armées romaines battues, de camps des légions pris, des Gaules soulevées, comme de choses indifférentes. Apprenons de Tacite quelles furent les causes de ce vaste embrasement.

« Les Bataves, dit l'historien, tant qu'ils demeurèrent au delà du Rhin, firent partie des Cattes. Chassés par une sédition domestique, ils occupèrent l'extrémité alors inhabitée des côtes de

(*) Tableau des guerres de la révolution, p. 393.

la Gaule, et une île située entre les lagunes et baignée en face par l'Océan, des trois autres côtés par le Rhin. Alliés des Romains, sans que la société du plus fort les écrase de sa prépondératice, ils ne fournissent à l'empire que des hommes et des armes. Les guerres de Germanie avaient longtemps exercé leur courage; leur gloire s'accrut en Bretagne, où l'on fit passer plusieurs de leurs cohortes, commandées, selon l'usage de ce peuple, par les plus nobles de la nation. Le pays entretenait en outre une cavalerie d'élite, qui excellait à nager avec ses armes et ses chevaux, et qui traversait le Rhin sans rompre ses escadrons.

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Julius Paulus et Claudius Civilis, issus d'un sang royal, surpassaient en illustration tous les autres Bataves. Paulus, accusé faussement de révolte, fut tué par Fontéius Capito. Civilis fut chargé de chaînes et envoyé à Néron; absous par Galba, il courut un nouveau danger sous Vitellius, dont l'armée demandait sa mort. Telle fut la cause de ses ressentiments. Son espoir vint de nos malheurs. Civilis, plus rusé que le commun des barbares, et qui se comparait aux Annibal et aux Sertorius, parce qu'il portait au visage la même cicatrice, ne voulut pas attirer sur lui les forces romaines par une rébellion déclarée. Il feignit d'être ami de Vespasien, et de prendre parti dans nos querelles. Il est vrai qu'Antonius Primus lui avait écrit de détourner, par une fausse alarme, les secours que mandait Vitellius, et de retenir nos légions, en les menaçant des Germains. Hordéonius Flaccus lui avait donné de vive voix le même avis, par inclination pour Vespasien et par intérêt pour la république, dont la ruine était inévitable si la guerre se renouvelait et que tant de milliers d'hommes armés inondassent l'Italie.

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elle-même, était aggravée par l'avarice et la débauche des agents du pouvoir; ils enrôlaient des vieillards et des infirmes, pour en tirer une rançon et les renvoyer. Dans ce pays, les enfants sont généralement de haute taille; ils enlevaient les plus beaux pour d'infâmes plaisirs. Les esprits se soulevèrent, et des hommes apostés pour souffler la révolte persuadèrent au peuple de se refuser aux levées. Civilis, sous prétexte de donner un festin, réunit dans un bois sacré les principaux de la nation, et les plus audacieux de la multitude. »>

Quand la nuit et la joie eurent échauffé les imaginations, il harangua ses convives, célébrant d'abord l'ancienne gloire de la patrie, puis énumérant tout ce qu'elle avait à souffrir sous le joug romain, insultes, rapts, brigandages: « On ne nous traite plus, << comme autrefois, en alliés, s'écriait«< il, mais en esclaves! Tantôt c'est le << lieutenant qui arrive avec la ruine « de son cortége et l'insolence de ses «< commandements; tantôt ce sont les

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préfets et les centurions qui vien«nent se rassasier de notre sang et << de nos dépouilles; et alors il faut de << nouvelles proies à de nouveaux op«presseurs le brigandage recom« mence sous mille noms divers. Voilà qu'aujourd'hui on nous écrase en« core par le recrutement qui arrache « le fils à son père, le frère à son frère, « et pour ne plus se revoir. Pourtant jamais l'occasion fut-elle aussi belle « pour reconquérir notre liberté? Ja« mais les Romains furent-ils moins à «< craindre? Leurs camps ne renfer<< ment que du butin et des vieillards. « Les Bataves n'ont qu'à lever seule<< ment les yeux, et ne pas se faire un épouvantail du nom de quelques légions imaginaires. Ne possédons<< nous pas une infanterie et une cava«<lerie excellentes, et les Germains ne sont-ils pas nos frères? Les Gaulois, d'ailleurs, conspirent pour nous, et << jusqu'aux Romains mêmes, à qui << cette guerre ne déplaira pas. Vain«<cus, nous nous en ferons un mérite « auprès de Vespasien; vainqueurs,

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