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Toutefois, la classe noble fut la seule entre les diverses classes de laïques qui jouit du droit de reposer dans les églises, et toutes les autres en furent privées. Bientôt, pour satisfaire celleci, le clergé imagina une prérogative qui devint une distinction aussi : ce fut de leur assigner, dans le voisinage de l'église, un terrain particulier qu'il bénit, et qui dès lors fut regardé comme la récompense d'une mort chrétienne. Bientôt même on attacha aux inhumations, dans cette terre bénite, une si grande importance, qu'en exclure un décédé était la peine la plus terrible qui pût être infligée à sa mémoire, et celle dont on frappait les excommuniés morts sans s'être réconciliés avec l'Église.

Voilà comment les cimetières se trouvèrent transportés au milieu des habitations. Il n'en fut pas cependant de même pour tous. Il en est que les villes allèrent chercher en s'agrandissant et en les enveloppant dans leur enceinte tels furent à Paris celui des Innocents, et un grand nombre d'autres situés d'abord à une grande distance, et qui, par la suite des temps', se trouvèrent au centre de la capitale.

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Les cimetières, quelque part qu'ils fussent placés, furent pendant fongtemps des lieux de superstition et de débauche. De prétendus sorciers s'y rendaient, et y allumaient des cierges pendant le jour, dans la persuasion que les âmes des défunts dont les restes y reposaient, évoquées par cet appel, viendraient leur révéler les choses futures et cachées ; et des femmes de mauvaise vie s'y assemblaient pendant la nuit, sous prétexte de se livrer à la prière. Ces deux pratiques furent défendues par les canons 34 et 35 du concile d'Elvire; la première, parce qu'il ne faut pas inquiéter les âmes des saints, cereos per diem in cœmeterio non incendi, quia inquietandi spiritus sanctorum non sunt; la seconde, parce que les femmes que la dévotion semblait y réunir s'y livraient ouvertement à la débauche, eo quod sub obtentu orationis latenter

scelera committunt. Jusqu'au règne de Philippe-Auguste, le cimetière des Innocents à Paris fut le théâtre de désordres tellement scandaleux, que ce prince, pour satisfaire à la pudeur publique, ordonna qu'il fût entouré de murailles.

Depuis cette époque, il ne s'est point passé de siècle qu'il ne soit émané de l'autorité civile ou du pouvoir ecclésiastique quelques prescriptions ayant pour but de maintenir le respect que l'on doit aux lieux consacrés par la cendre des morts. Pour ne parler que de celles qui ont été publiées dans des temps presque modernes, nous dirons que deux conciles tenus à Bourges, l'un en 1523, et l'autre en 1584, ainsi qu'un autre, assemblé à Bordeaux en 1624, défendirent de tenir dans les cimetières des assemblées profanes, telles que foires et marchés. Par un arrêt du parlement de Dijon, du 3 mars 1560, il fut défendu au seigneur de Martigny-le-Comte de permettre à ses vassaux de danser dans le cimetière de cette paroisse. Mêmes défenses furent faites en 1614 par un arrêt du grand conseil. Le parlement de Rennes défendit en 1622, peine de punitions corporelles, d'entrer, tant dans les églises que dans les cimetières, avec armes et bâtons, et d'y commettre des indécences.

sous

L'inconvénient d'avoir, dans l'enceinte d'une capitale qui prenait de l'accroissement tous les jours, des cimetières qui devenaient autant de foyers d'infection, se fit sentir à la longue. On pensa donc à les transporter hors de la ville, et Charles IX conçut l'idée de les remplacer tous par un immense champ de repos qu'on aurait établi au bois de Boulogne. Là, chaque famille se serait fait élever sous l'ombrage un asile où ses membres se devaient tous retrouver un jour, et, au bout d'un siècle, cette réunion de monuments funéraires aurait, selon ce prince, transformé la forêt en un lieu de promenade fort agréable. Cette idée ne fut point mise à exécution, et c'est seulement beaucoup plus tard que l'on a pris une mesure que réclamait •

T. v. 12 Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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vivement la salubrité publique. (Voyez CATACOMBES DE PARIS.)

Depuis la révolution, le choix d'un emplacement pour établir un cimetière est laissé à l'autorité municipale; mais avant de recevoir le corps des fidèles, il faut que cet emplacement soit bénit par l'Eglise. En conséquence de l'article 22 d'une ordonnance de 1695, les cimetières doivent être entourés de murailles, dont l'article 3 du décret du 23 prairial an XII fixe la hauteur à 2 mètres au moins. La Convention nationale avait déclaré, le 12 frimaire 'an II, qu'aucune loi n'autorisait à refuser la sépulture, dans les cimetières publics, aux citoyens décédés, quelles que fussent leurs opinions religieuses; mais le décret du 23 prairial an XII, cité déjà plus haut, se prêtant à des répugnances qui sont encore fort enracinées, surtout dans les provinces, ordonna que dans les communes où l'on professe plusieurs cultes, chaque culte aurait son lieu d'inhumation particulier; et que, dans le cas où il n'y aurait qu'un seul cimetière, il fût partagé par des murs, haies ou fossés, en autant de parties qu'il y aurait de cultes différents.

CIMIER, nom des ornements dont étaient surmontés, au moyen âge, les casques des chevaliers. Ces ornements passèrent ensuite dans le blason, et le cimier devint une des pièces les plus importantes de l'écu d'un gentilhomme. (Voy. BLASON.).

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CINCIBIL. Le consul C. Cassius, qui commandait en l'an 186 avant J. C. l'armée d'occupation de la Gaule transpadane, ayant révolté par ses brigandages les peuplades gauloises des Alpes, ces peuplades prirent les armes et implorerent le secours de Cincibil, l'un des chefs les plus puissants de la Transalpine orientale. Mais l'expulsion des Boïes et la conquête de toute la Circumpadane avaient répandu au delà des monts la terreur du nom romain. Avant d'en venir aux moyens violents, Cincibil voulut essayer les voies de pacification. Il envoya à Rome, pour porter les plaintes des peuplades des Alpes, une ambassade présidée par son pro

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pre frère. Le sénat répondit « qu'il « n'avait pu prévoir ces violences, et qu'il était loin de les approuver; mais «que C. Cassius étant absent pour le « service de la république, la justice << ne permettait pas de le condamner << sans l'entendre. » L'affaire en resta la; toutefois le sénat n'épargna rien pour faire oublier au chef gaulois ses sujets de mécontentement (*). Son frère et lui reçurent des présents magnifiques colliers d'or, vases d'argent, chevaux, armures et habits romains pour tous les gens de leur suite, libres ou esclaves.

CINGÉTORIX, noble trévire, qui, par jalousie et par ambition, se mit à la tête du parti des Romains, que son beau-père, Indutiomar, combattait avec autant de patriotisme que d'habileté. A l'approche de l'armée de César, il courut, avec la plupart des nobles, se joindre au général romain, et son rival fut contraint de se soumettre. Le proconsul, récompensant la trahison, retint Indutiomar prisonnier, et signifia à sa nation qu'elle eût à reconnaître Cingétorix pour son magistrat suprême. Mais la soumission des Trévires ne fut pas longue. Sollicités par l'infatigable Indutiomar, ils se levèrent en masse, l'an 53, et déclarèrent Cingétorix ennemi de la patrie. Le banni se réfugia aussitôt dans le camp de Labiénus, l'un des lieutenants de César, l'informa des résolutions du conseil et des plans d'Indutiomar; et bientôt une sanglante défaite essuyée par ses compatriotes et la mort d'Indutiomar, tombé sur le champ de bataille, le remirent à la tête du gouvernement. Cependant les Trévires secouèrent encore une fois le joug; mais Labienus remporta, en l'an 51, une seconde victoire qui soumit enfin complétement cette courageuse nation.

CINQ-MARS (Henri Coiffier de Ruzé, marquis de), second fils d'Antoine Coiffier, marquis d'Effiat, maréchal de France et surintendant des finances,

(*) Thierry, Histoire des Gaulois, t. Í, p. 339.

naquit en 1620. Envoyé de bonne heure à la cour, il y fit un chemin rapide; sa beauté, son élégance, la vivacité de son esprit plurent à Louis XIII, et il devint le favori de ce prince. Il fut successivement capitaine d'une compagnie du régiment des gardes, puis grand maître de la garde-robe, et enfin grand écuyer de France. Dès lors on ne l'appela plus que M. le Grand. Richelieu avait contribué à son avancement, dans l'espoir qu'il parviendrait à distraire le morose Louis XIII. Mais ce jeune homme s'imagina que, parce qu'il savait amuser le roi, il pourrait gouverner la France; et il voulut substituer son chétif mérite au génie du grand cardinal. Il s'entendit avec le comte de Soissons, le duc de Bouillon et le frère du roi; la reine était au courant du complot; de Thou et de Fontrailles en étaient les agents et les confidents. D'abord il voulut faire assassiner Richelieu, et en parla à Louis XIII dans un moment d'humeur de ce prince contre le cardinal. Mais le roi, qui savait distinguer entre son ministre et son favori, ne voulut point se prêter à ce crime. Il surveilla les démarches de Cinq-Mars, reçut toutes ses confidences, le trahit plus tard, quand il lui eut laissé le temps de devenir coupable, et s'en fit un mérite auprès de Richelieu quand tout fut découvert. Non content d'intriguer avec les mécontents, Cinq-Mars avait osé conspirer avec l'étranger; dans son impatience de supplanter le cardinal, il avait demandé au duc de Bouillon sa ville de Sedan, et à l'Espagne une armée, afin d'avoir un moyen d'agir, et un asile en cas de défaite. Le traité avait été conclu entre de Fontrailles et le duc d'Olivarès; le duc d'Orléans et le duc de Bouillon y avaient souscrit. Mais Richelieu eut connaissance de la conspiration; Cinq-Mars et de Thou furent arrêtés à Narbonne, où le roi s'était rendu pour achever la conquête du Roussillon. Le duc de Bouillon se sauva en abandonnant sa principauté. Gaston obtint son pardon en trahissant ses complices; mais Cinq-Mars et de Thou payèrent de leur tête leur trahi

son, et ils furent exécutés à Lyon le 12 septembre 1642.

CINTRA (convention de). - Lorsque les Anglais, secondés par un soulèvement général de la population, eurent, au mois d'août 1808, opéré une descente en Portugal, et, grâce à la supériorité de leurs forces, battu le duc d'Abrantès à la bataille de Vimeiro, celui-ci sentit qu'il ne pourrait conserver longtemps sa position, et envoya aux ennemis, pour tâcher d'obtenir une capitulation honorable, le général Kellermann, qui fut reçu par eux avec la plus grande distinction, et, après avoir conclu une suspension d'armes, arrêta les bases d'une convention qui, après de longs pourparlers, fut signée le 30 août, au village de Cintra. Les principaux articles portaient que les troupes françaises évacueraient entièrement le Portugal avec armes et bagages, et seraient embarquées sur des vaisseaux anglais qui les déposeraient dans un port français, entre Rochefort et Lorient. Cette convention, désapprouvée en Angleterre, fut néanmoins religieusement exécutée. L'armée française, ramenée un mois après en Espagne, prit une éclatante revanche à la Corogne, où elle força les Anglais vaincus d'évacuer l'Espagne et de chercher à leur tour un refuge sur leurs vaisseaux.

CIOTAT (la), petite ville maritime de l'ancienne Provence, aujourd'hui chef-lieu de canton du département des Bouches-du-Rhône, à 29 kilomètres de Marseille. La Ciotat est bâtie sur l'emplacement de l'ancienne Citharistes, fondée par les Marseillais, environ un siècle et demi avant l'ère chrétienne. Les Romains y avaient une station maritime qui est mentionnée dans l'Itinéraire d'Antonin, mais il n'en reste plus aucun vestige. L'origine de la ville actuelle remonte au siècle de Raymond-Bérenger. Sa population s'accrut insensiblement, de telle sorte que, sous le règne de François Ier, s'élevait à 10,000 âmes. Mais la révocation de l'édit de Nantes lui porta un coup dont elle ne se releva pas; on n'y compte plus aujourd'hui que 5,450 ha

elle

bitants. Cette ville est la patrie de l'amiral Gantheaume.

CIPAYES OU CYPAHIS, troupes recrutées dans les Indes orientales, parmi les indigènes, et destinées à la défense de nos colonies asiatiques. Les divers corps de cipayes doivent leur origine à la Compagnie française des Indes orientales, qui demanda et obtint du gouvernement, au commencement du dix-huitième siècle, l'autorisation d'entretenir à ses frais un corps de troupes indigènes pour le service de Pondichéry et des comptoirs qui en dépendaient. Ces troupes furent alors constituées en six compagnies; elles passèrent à la solde de l'État lors de l'abolition de la Compagnie des Indes, et, en 1791, on en forma deux bataillons que l'on assimila, quant à l'organisation, aux régiments français. Néanmoins les officiers européens qui en faisaient partie, commandaient toujours les officiers indigènes, quel que fût leur grade. Les cipayes, réduits à un bataillon sous la restauration, ne forment plus aujourd'hui que quelques compagnies détachées.

CIPIERRE OU SIPIERRE (Philibert de Marsilly, seigneur de), né dans le Mâconnais, dut aux Guises son élévation. Après avoir servi avec distinction sous Henri II, il fut nommé, à la recommandatiou de ses patrons, gouverneur du duc d'Orléans, depuis Charles IX, qui le fit ensuite premier gentilhomme de sa chambre, et lui donna les gouvernements de l'Orléanais et du Berri. Cipierre mourut à Liége en 1566. « C'était, dit de Thou, un homme de bien et un grand capitaine, qui n'avait rien de plus à cœur que la gloire de son élève et la tranquillité de l'État. » Si Charles IX, sur le trône, ne sembla pas suivre les leçons de son ancien gouverneur, ce fut, selon Brantôme, parce que le maréchal de Retz lui fit oublier la bonne nourriture que lui avait donnée le brave Cipierre.

CIPIERRE (René de Savoie, plus connu sous le nom de), fils de Claude de Savoie, gouverneur et grand sénéchal de Provence, embrassa sous Char

les IX le parti des huguenots, fit des levées en Provence par ordre du prince de Condé, combattit avec Crussol d'Acier, Mouvans, Céreste, etc., et assista à la prise de Nîmes et de Montpellier. Sa conduite lui attira la haine de son propre frère, le comte de Sommerive. Il revenait de Nice, où il était allé saluer le duc de Savoie, son parent, quand il fut assassiné dans Fréjus, par un parti de ses ennemis, qui d'abord lui avaient tendu, aux environs de cette ville, une embuscade à laquelle il avait échappé. On ne douta point que la cour et le comte de Sommerive n'eussent ordonné et préparé ce meur. tre, qui eut lieu en 1567.

CIRCEO (Comtat de). — Voyez FRO.

SINONE.

CIRCONVALLATION (lignes de). Ceinture défensive dont s'entoure une armée occupée au siége d'une place, et dont l'objet est d'arrêter les secours qu'on chercherait à envoyer aux assiégés. A cette enceinte sont quelquefois opposées des lignes de contrevallation, destinées à protéger le camp contre la garnison assiégée lorsqu'elle est trèsnombreuse. Les généraux de la république et de l'empire ont rarement pris le temps d'opposer de pareils moyens de défense à des ennemis contre lesquels on agissait bien mieux par des coups d'audace. Cependant, au siége de Mantoue, le camp français était protégé par une ligne de circonvallation, et un homme dont l'opinion en cette matière est d'un poids immense, a dit : «< Turenne, assiégeant la Capelle (*), dut la prise de cette place à ses lignes de circonvallation, car don Juan s'en étant approché à une portée de canon, les reconnut et n'osa pas les attaquer. Cet exemple fut répété à Saint-Venant (**); la place fut prise, grâce à la circonvallation, en présence de l'armée ennemie. Les exemples de cette espèce peuvent se compter par milliers dans les quinzième et seizième siècles, chez toutes les nations européennes, et cependant on demande à

(*) En 1656.

(**) En 1657.

quoi servent les lignes de circonvallation; on les a discréditées ; il est posé en principe qu'il n'en faut pas élever (*). » CIREY-LES-MAREILLES, ancienne baronnie de Champagne (aujourd'hui département de la Haute-Marne), à 8 kil. de Chaumont en Bassigny, érigée en marquisat vers le milieu du dixseptième siècle.

CIRQUES et AMPHITHEATRES. - Le nom de cirque servait à désigner, chez les anciens, un grand bâtiment de figure, soit oblongue, soit ovale, où l'on donnait des spectacles au peuple. C'était un édifice ayant quelque ressemblance, pour la forme et la destination, avec le stade des Grecs. Vers le milieu de sa longueur se trouvait un mur d'environ 2 mètres de haut, sur le double d'épaisseur, et dont la partie supérieure était ornée d'autels, de petits temples, d'obélisques et de statues. Ce massif s'appelait la spina. Le cirque, entouré de murailles, était fermé à l'une de ses extrémités par les carceres ou barrières qui se trouvaient devant les portiques et les loges d'animaux farouches, et d'où partaient ceux qui concouraient aux courses de chevaux ou de chars. A l'extérieur, le cirque était environné de colonnades, de galeries, d'édifices et de boutiques de toutes sortes de marchands, et une fois les jeux terminés, l'intérieur était fréquenté par les courtisanes et par les oisifs. Les jeux du cirque commençaient en général par la course des chars; puis venaient les courses de chevaux et les courses à pied, auxquelles succédaient les combats de gladiateurs, qui plus tard furent réservés pour l'amphithéâtre.

La plupart des cirques, théâtres ou amphithéâtres, construits dans les Gaules par les Romains, furent, à l'époque de l'invasion des barbares, transformés en citadelles, et sur la plupart on voit encore de curieux vestiges de cette transformation. Après la conquête, plusieurs de ces monuments devinrent des résidences royales. Dans quelques villes, les portions souter

(*) Mémoires de Napoléon.

raines de ces monuments, et notamment les caveæ, où étaient renfermées les bêtes, furent cédées pour servir de logements à la classe pauvre, tandis que la classe riche élevait ses maisons dans l'arène; de sorte que l'emplacement des cirques devint souvent un quartier ou un faubourg d'une ville nouvelle.

Dans quelques-unes de ces enceintes, les rois de la première race, et surtout Chilpéric et Childebert, donnèrent quelquefois des jeux et des divertissements. « On distingue encore les restaurations grossières faites pour approprier ces colosses romains aux pompes gallo - franques. Enfin, aux quatorzième et quinzième siècles, lorsque les mystères sortis des églises et des cimetières appelèrent à leurs représentations la foule émerveillée, ce fut de préférence sur ces débris encore imposants que les confréries dressèrent leurs pieux échafauds. Quant à ceux de ces monuments situés dans les lieux déserts, et dont les hautes herbes, les arbustes et les animaux sauvages achevaient silencieusement la destruction, ils donnèrent le sujet d'une foule de légendes populaires et de traditions merveilleuses qui forment une partie intéressante de notre poésie nationale. »

M. Magnien, à qui nous avons emprunté le passage qu'on vient de lire, a publié, dans l'Annuaire de la société de l'histoire de France pour l'année 1840, une curieuse notice sur les cirques, théâtres et amphithéâtres construits par les Romains dans les Gaules. Nous en extrayons la liste suivante des villes de France qui ont possédé autrefois un cirque ou un amphithéâtre : Agen, un amphithéâtre ruiné. Angers, amphithéâtre. Arles, un vaste amphithéâtre et un cirque nouvellement découvert.

Autun, un grand amphithéâtre découvert dans le dernier siècle, mais aujourd'hui enseveli de nouveau sous les décombres.

Bavay, un amphithéâtre et un cirque.

Beauvais, un amphithéâtre détruit.
Besançon, un amphithéâtre depuis

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