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au mont Valérien, pour recevoir les convalescents. Elle conseillait en même temps de défendre, pendant toute la durée de l'épidémie, les grandes réunions d'hommes, la vente de la friperie et des hardes; de transporter les marchés sur les boulevards extérieurs, non loin des barrières; de placer à toutes les maisons où il y aurait des cholériques, un signe particulier et reconnaissable qui serait maintenu huit jours encore après la cessation de la maladie. Du reste, elle ajoutait à ses conseils des mesures pleines de sagesse et de charité pour les pauvres et les indigents, auxquels elle proposait de distribuer des vêtements, et chaque jour un peu de vin, de bière, et même d'eau-de-vie.

Persuadée qu'elle ne pouvait tout faire et tout voir par elle-même, l'administration résolut d'appeler auprès d'elle un certain nombre de citoyens habitués, par état ou par goût, à s'occuper d'objets d'utilité publique. Du reste, on sentit que cette espèce de conseil devait se composer d'hommes instruits et assez connus de leurs concitoyens pour en être écoutés; qu'ils devaient être investis d'un certain pouvoir pour être obéis; enfin, qu'ils devaient être assez nombreux pour suffire à tous les besoins. Dans le désir d'atteindre ce triple but, le préfet de police, de concert avec le préfet du département, prit, le 20 août 1831, un arrêté qui créait tout à la fois une commission centrale de salubrité composée de 43 membres; douze commissions d'arrondissement chargées de correspondre avec elle, et qui devaient elles-mêmes s'entendre avec d'autres commissions nommées dans chacun des 48 quartiers de la ville et des deux arrondissements ruraux du département. Des médecins, des chimistes, des pharmaciens connus, des citoyens honorables, présentés par les maires, furent désignés pour faire partie de ces commissions; et afin qu'elles ne manquassent d'aucun renseignement utile, on leur adjoignit des commissaires voyers et des commissaires de police. Les commissions de quartier furent plus spécia

lement chargées de visiter les maisons particulières, de constater l'état des fosses d'aisance, des plombs, des puits, des puisards; de surveiller les institutions, les écoles, les maisons habitées par des nourrisseurs de chevaux, de porcs, de lapins, de chiens, de pigeons. Elles durent encore porter leur attention sur tous les établissements qui pouvaient devenir nuisibles par une mauvaise tenue ou par l'odeur qu'ils exhalent. Les commissions centrales intermédiaires entre la commission centrale et les commissions de quartier eurent pour attributions de recevoir les rapports de ces dernières, de les examiner, d'en vérifier l'exactitude, d'en faire ensuite un extrait destiné à être envoyé à la commission centrale. Enfin, la commission centrale, joignant à ses propres lumières la connaissance de tous les faits ainsi acquis, devait à son tour éclairer l'administration, et lui proposer les mesures qu'elle croirait nécessaires.

On établit dans chaque quartier, en même temps que l'on prenait toutes ces mesures de salubrité, des bureaux de secours ou postes médicaux, dans lesquels un médecin, un pharmacien et un certain nombre d'élèves en médecine, d'infirmiers et de gardes-malades, devaient se tenir prêts jour et nuit à porter secours aux malades pour lesquels on les réclamerait.

Enfin la commission centrale fit publier une instruction (15 novembre 1831) sur le régime à suivre pour se préserver du choléra et sur la conduite qu'il faudrait tenir si l'on s'en trouvait atteint.

De son côté, l'administration des hôpitaux ne restait pas oisive: elle préparait des salles nouvelles, faisait purifier les anciennes, augmentait le personnel des élèves et des infirmiers; enfin, ne voulant négliger aucune des précautions que la prudence semblait indiquer, elle ordonna de suspendre les cours d'anatomie.

Tout avait donc été prévu autant que possible par l'autorité pour rendre l'épidémie moins meurtrière à Paris que dans les villes qu'elle avait traversées, lorsque, le 13 février 1832, le

bruit se répandit que dans la rue des Lombards, un portier venait de mourir du choléra. Cependant les membres de la commission centrale hésitaient encore à se prononcer, lorsque le 26 mars, quatre personnes furent tout à coup attaquées, et moururent en peu d'heures. Le lendemain 27, six autres individus, chez lesquels la maladie était bien caractérisée, furent transportés à l'Hôtel-Dieu. Le 28, on en comptait 22, et sur les 48 quartiers de Paris, la maladie en avait envahi 35. Dès lors, la commission centrale se déclara en permanence; les bureaux de secours furent organisés, et des hôpitaux temporaires établis dans chaque quartier. Seul de tous les arrondissements, le 3o avait été épargné; mais du 31 mars au 1er avril, l'épidémie se répandit dans toute la ville, et surtout dans la plupart des quartiers situés sur les bords de la Seine. Déjà, sur les 300 malades existants au 31 mars, 86 n'existaient plus. Le choléra avait éclaté le 26 mars, et, dès le 2 avril, le nombre des morts s'élevait à plus de 100 par jour; le 3, il était de 200; toutes les 24 heures, il augmentait dans une progression effrayante le 9, plus de 1,200 personnes furent atteintes, et 814 périrent. Enfin, 18 jours après l'invasion du fléau (14 avril), on comptait 12 à 13,000 malades et 7,000 morts; car la plupart des individus frappés par la maladie succombaient au bout de quelques heures.

Cette marche rapide de l'épidémie, cette violence extrême à laquelle on ne s'était pas attendu, rendirent insuffisantes toutes les précautions déjà prises. Il fallut recourir promptement à de nouvelles mesures, dont les unes eurent pour but d'assainir la ville, et les autres de porter de prompts secours aux citoyens frappés par la maladie. Parmi eux, deux classes méritaient au plus haut degré l'intérêt : les pauvres et les détenus. On organisa pour les premiers des secours à domicile, et un certain nombre d'ambulances que l'on eut soin de placer dans des quartiers plus rapprochés de leurs demeures que les hôpitaux temporaires, situés pres

que tous aux extrémités de la ville; mais ces nouveaux asiles, créés à la hâte, manquaient pour la plupart de matelas, de couvertures, de linge. L'administration se résolut alors à faire un appel à la bienfaisance publique, et le zèle des bons citoyens ne fit pas défaut dans ces tristes moments : les uns offrirent de fortes sommes, et les autres une partie de leur propre habitation pour y recevoir des malades. 24 heures s'étaient à peine écoulées, que déjà la charité publique avait meublé de tout ce qui leur était nécessaire les ambulances, les hôpitaux temporaires et les postes médicaux. Des étudiants s'offrirent en même temps pour soigner les malades, des femmes de toutes les conditions s'empressèrent de suivre cet exemple, et leur zèle infatigable ne se démentit pas un seul instant pendant toute la durée de l'épidémie. Quant aux détenus, le préfet de police leur fit distribuer des vêtements plus chauds et des aliments plus abondants. On blanchit à la chaux les murs intérieurs des prisons; on renouvela l'air des chambres et des dortoirs; enfin on fit de fréquents lavages à l'eau chlorurée des vases, des couchers, des planchers et des latrines.

Le service des inhumations fut aussi pour l'autorité un sujet de graves inquiétudes. Le nombre des morts augmentant dans une proportion tout à fait inattendue, il fallut augmenter le nombre des individus chargés d'inscrire les décès, et créer dans chaque mairie de nouveaux registres. Bientôt les moyens de transport furent insuffisants pour conduire à leur dernière demeure les victimes de l'épidémie. Les ouvriers chargés par l'entreprise des convois de construire de nouveaux chars funèbres, s'y refusèrent, dans la crainte de devenir eux-mêmes la proie de la maladie, par suite du travail forcé qu'exigeait une construction aussi rapide. L'idée vint alors d'avoir recours aux fourgons de l'artillerie. On les essaya pendant une nuit; mais il fallut y renoncer, à cause du bruit que détermine leur marche pesante. Ces voitures d'ailleurs n'étant

pas suspendues, imprimaient aux corps qu'elles transportaient des secousses telles, que les planches des cercueils se séparaient, et que le tissu des viscères déchirés laissait échapper un liquide infect qui se répandait dans l'intérieur des voitures, et de là sur le pavé. Enfin l'on se décida à employer, pour l'enlèvement des corps, de ces voitures dont les tapissiers se servent pour l'enlèvement des meubles; mais la vue de ces chars funèbres improvisés, dans lesquels on voyait entassés un grand nombre de cercueils, porta dans l'âme des citoyens, et surtout dans celle des femmes, une telle impression de douleur et d'effroi, que l'on fut obligé de renoncer à s'en servir. Alors tous les moyens furent mis en usage des cercueils étaient transportés dans des voitures de place, que suivaient les parents et les amis du défunt, d'autres étaient transportés à bras ; enfin l'on voyait, dans ce triste moment, des malheureux porter euxmêmes jusqu'à leur sépulture leur femme ou leurs enfants. Bientôt les rues de la capitale n'offrirent plus que le spectacle de la maladie et de la mort; la désolation et l'effroi ne connurent plus de bornes alors, et les habitants, se croyant dévoués à une mort inévitable, se hâtèrent de fuir de toutes parts. Pendant les journées des 5, 6 et 7 avril, le nombre des chevaux de poste demandés fut de 618, et celui des passe-ports augmenta de 500 par jour.

Enfin, après avoir acquis une intensité aussi effrayante, le mal s'affaiblit. Le 14 avril, le nombre des décès baissa de 756 à 651; le 30, ils dépassèrent à peine 100 (114), et du 17 mai au 17 juin, on n'en compta plus que 15 à 20 par jour. Déjà l'on commençait à respirer, lorsqu'à la fin de juin et dans les premiers jours de juillet, une augmentation assez forte se fit remarquer dans la mortalité, qui remonta et se soutint journellement de 30 à 45. Tout à coup, cette limite fut dépassée : le 9 juillet, 71 personnes succombèrent; le 13, il en meurt 88; le lendemain, 107; 128 le 15; 170 le 16, et 225 le

18. Mais dès le lendemain, les décès étaient tombés à 130, et à partir du 28 juillet, il n'y en eut plus que 25 à 30 par jour. La maladie se tint dans cette limite pendant tout le mois d'août et le commencement de septembre. A partir du 8 de ce mois, le nombre des décès alla de 10 à 20 par jour; il oscilla ensuite entre 1 et 10 du 18 septembre au 1er octobre; puis enfin, entre 0 et 6. A cette époque, l'épidémie fut considérée comme éteinte.

La durée totale du choléra épidémique dans Paris fut de 180 jours ou 27 Semaines, du 26 mars au 30 septembre. La période d'augmentation ou de croissance fut de 15 jours, et la période de diminution de 62. Dans les premiers moments de l'invasion, plus des trois cinquièmes des malades périssaient. Sur les 22 premiers, 18 succombèrent; mais à compter du 20 avril, le nombre des décès ne dépassa plus la moitié; au commencement de mai, il était à peine le tiers, et plus tard il devint une fraction moindre encore. Les décès furent ainsi répartis : pendant la première période, il y eut en mars 90 morts; en avril, 12,733, en mai, 812; en juin (jusqu'au 15), 266. Pendant la seconde période ou de recrudescence: en juin (du 15 au 30), 602; en juillet, 2573; en août, 969; en septembre, 357; ce qui donne un total de 18,402 morts pour la durée entière dé l'épidémie.

Le choléra, une fois déclaré à Paris, ne tarda pas à envahir les contrées voisines; sur les 80 communes rurales du département, l'épidémie en avait attaqué 9 avant le 1er avril, 33 avant le 6, 51 avant le 11, 67 avant le 1er mai, et au 1er octobre 77.

Il nous resterait maintenant à tracer la marche de l'épidémie dans toute la France, et à indiquer comment le mal, rayonnant autour de Paris comme d'un vaste foyer d'infection, s'est répandu dans toutes les directions; mais outre que les matériaux de cette longue histoire n'ont pas encore été réunis, l'étendue de cet article ne nous permettrait pas de la faire avec assez de détails. Nous renvoyons aussi, pour

la description des symptômes, des causes et du traitement de cette maladie, aux ouvrages spéciaux, et surtout aux dictionnaires de médecine qui ont été publiés depuis l'époque où le choléra s'est montré en France.

CHOLET, petite ville de l'ancien Anjou, aujourd'hui chef-lieu de canton du département de Maine-et-Loire, à 36 kilomètres d'Angers. Cette ville a joué un grand rôle dans les guerres de la Vendée, et son château, pris et repris plusieurs fois par les républicains, fut complétement détruit; il avait été bâti en 1696. Cholet, qui avait le titre de baronnie, fut érigé en marquisat en 1677, en faveur d'Édouard Colbert, comte de Maulevrier. Cette ville possède aujourd'hui un tribunal de commerce, un conseil de prud'hommes et une chambre des manufactures. On y compte 7,345 habitants.

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CHOLET (Combats et prise de). Dans les premiers jours de l'insurrec tion vendéenne, Cathelineau s'était mis à la tête des bandes et avait successivement occupé Saint-Florent, Jallais, Chemillé. Ces rapides exploits grossirent tellement le nombre de ses partisans, qu'il n'hésita pas à marcher, le 14 mars 1793, sur Cholet. Cette ville n'avait qu'une faible garnison; les vainqueurs y entrèrent et la saccagèrent. Ce fut alors que l'importance toujours croissante de la révolte décida Bonchamp et d'Elbée à en prendre le commandement.

Depuis cette première occupation, Cholet devint un des principaux foyers de l'insurrection, et le but vers lequel se dirigèrent les principales attaques des généraux républicains. Après la défaite de Chemillé (11 avril 1793), les Vendéens avaient évacué la ville et s'étaient retirés découragés au delà de la Sèvre Nantaise, et Berruyer en avait repris possession. Plus tard, Cholet, tombé encore au pouvoir des Vendéens, devint leur quartier général. Mais les désastres successifs de Châtillon, Mortagne et de la Tremblaye (voy. ces mots), les forcèrent de l'abandonner le 15 octobre 1793. Alors, désespérés, ils songèrent à passer la Loire. Mais

de

avant de se déterminer à cette retraite fatale ils voulurent tenter un dernier effort, et l'attaque de Cholet fut résolue. Le 17 au matin, ils se dirigèrent sur la ville au nombre de 40,000 hommes. Ils étaient attendus. Se précipitant avec la rage du désespoir, Stofflet et la Rochejaquelin attaquent d'abord les ailes, tandis que Bonchamp et d'Elbée marchent au centre sur Chalbos. Ce choc vigoureux ébranle la ligne républicaine, et le général Bard est blessé. Mais en ce moment la réserve mayençaise accourut pour rétablir le combat; Bard, malgré sa blessure, rallie ses grenadiers et s'écrie: Camarades, voulez-vous passer pour des lâches aux yeux de ces braves? Aussitôt on fait volte-face, et le combat recommence avec une nouvelle fureur. Les Vendéens reculent à leur tour. Bonchamp, d'Elbée, font des efforts désespérés pour prolonger la mêlée. Le général Beaupuy, serré par eux, échappe avec peine au. carnage; ils tombent enfin criblés de blessures mortelles. Leur collègue Piron fait un dernier effort et les arrache du champ de bataille. Mais ensuite la déroute est générale et tous s'enfuient dispersés jusqu'à Beaupréau, laissant 8,000 morts sur les hauteurs de la Tremblaye et de Cholet. L'armée républicaine exécutant alors avec une extrême rigueur les ordres terribles de la Convention, pénètre dans Cholet la torche à la main, et cette ville est incendiée et livrée au pillage.

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- La Rochejaquelin venait de périr dans une rencontre près de Trémentine, lorsque Stofflet, qui avait pris le commandement et brûlait de se signaler, se disposa pour attaquer Cholet, défendu par le général Moulin, commandant 5,000 hommes, et ayant pour toute artillerie cinq pièces de canon. Le 10 février 1794, 5,000 Vendéens fondent sur les retranchements en poussant d'affreux hurlements, et y pénètrent de toutes parts. En vain le général Moulin veut rallier ses soldats; atteint de deux coups de feu, poursuivi par les tirailleurs de Stofflet, il va tomber vivant dans les mains des

royalistes, quand il saisit ses pistolets et se brûle la cervelle. Stofflet entra triomphant dans Cholet, si souvent baigné du sang des deux partis. Mais le général Cordellier vint bientôt faire cesser les déplorables excès auxquels se livrait le vainqueur. Accourant de Geneste au secours de Cholet, il rallia, sur la route de Nantes, un grand nombre des fuyards de la veille, et força de nouveau les Vendéens à évacuer la place. Stofflet ne parvint à régulariser la retraite que sur les hauteurs de Nouaillé.

Lorsque, dans les premiers jours de mars, Cordellier fut remplacé par le général Huchet, Stofflet, devenu plus hardi, se présenta aux avant-postes de la ville. Le général Grignon, qui, avec sa colonne, venait de renforcer la division de Cholet, ordonna la charge et ne fut pas obéi; ses soldats se débandèrent, sous prétexte que les cartouches étaient trop grosses pour leurs fusils. Grignon les conjura en vain de marcher à l'ennemi à l'arme blanche; ils se révoltèrent. Informé du désordre, Huchet arrive sur le champ de bataille avec des troupes nouvelles et arrête les fuyards. Grignon s'écrie: Je suis déshonoré; je ne puis plus commander. En même temps les soldats se pressent autour du général Huchet et lui présentent des cartouches: Tiens, général, lui disent-ils, vois les cartouches anglaises et dis qu'on ne nous trahit pas. On ne put arrêter ce désordre qu'en faisant rentrer ces troupes dans leurs retranchements. Deux jours après, les républicains sortirent de Cholet, où ils abandonnaient équipement, grains et fourrages.

CHOMEL (A. F.), médecin à l'hôpital de la Charité, et professeur à l'école de médecine, a publié un Essai sur le rhumatisme, Paris, 1813, in-4°; des Eléments de pathologie générale, Paris, 1817, in-8°; et un mémoire sur les fièvres et les maladies pestilentielles, Paris, 1821. Il est un des auteurs du nouveau Dictionnaire des termes de médecine, chirurgie, pharmacie, physique, etc.; du Diction

naire de médecine, avec Adelon, Béclard, Biett, etc.

CHOMEL (Jean-Baptiste-Louis), fils d'un médecin du même nom, naquit à Paris et fut reçu docteur en 1732. Nommé, en 1747, professeur de botanique, il devint ensuite médecin ordinaire du roi, puis doyen de la faculté de médecine en 1755, et mourut à Paris en 1765.

CHOPPET, Sergent du génie, découvrit, au siége de Dantzig, en 1807, un puits de mine, communiquant à des galeries que les assiégés construisaient pour renverser les travaux d'attaque des Français. Sans s'inquiéter des dangers qu'il allait courir, il descendit dans le puits, y trouva douze mineurs prussiens, leur imposa par son courage et son audace, les fit prisonniers et les ramena tous les douze au camp.

CHORÉVÊQUES, espèces de prélats subalternes qui n'étaient point ordonnés évêques, mais qui étaient chargés de gouverner, sous l'autorité des évêques, les paroisses où ils étaient établis. Ces prélats siégeaient dans les conciles et prenaient rang après les membres de l'épiscopat. Ils pouvaient conférer les quatre ordres mineurs et le sous-diaconat, mais les conciles d'Ancyre et d'Antioche leur défendirent de conférer le diaconat et la prêtrise, ce qui ne les empêcha pas d'empiéter souvent sur les fonctions des évêques.

Charlemagne, de l'avis du pape Léon, et de concert avec les évêques de ses États, les réduisit, en 803, à la condition des simples prêtres; leur défendit d'exercer aucune fonction épiscopale, et déclara nulles les ordinations qu'ils faisaient. Malgré ce règlement, ils continuèrent à administrer la confirmation, ce qui leur fut défendu en 829; enfin, un concile assemblé à Paris, en 849, et composé des métropolitains de Tours, Reims, et Rouen, et des évêques leurs suffragants, déposa tous ceux qui existaient en France. Il paraît cependant qu'ils survécurent à cette mesure rigoureuse, car ils ne disparurent que dans le

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