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occupés que tous les autres de ces sortes de recherches. Toutefois, pendant cette période qui s'écoule depuis le milieu du treizième siècle jusqu'au commencement du quinzième, quelques hommes s'élevèrent au-dessus de leurs contemporains et firent faire quelques progrès à la science. Ainsi Albert le Grand exerça une influence marquée, non-seulement en propageant des connaissances puisées dans la physique d'Aristote, mais encore par son savoir étendu. Roger Bacon, qui surpassa en savoir tous les hommes de son temps, travailla sur tous les métaux connus, et il est le premier qui ait fait rentrer dans cette classe le manganèse et le bismuth. Arnaud de Villeneuve fit plusieurs découvertes précieuses, entre autres celle de l'esprit-de-vin. Dans cette même période, divers arts liés à la chimie firent des progrès assez remarquables. C'est ainsi que les fonderies de fer, de cuivre, les fabriques d'ustensiles métalliques, les verreries, l'exploitation des mines, celle des alunières et des vitriols, les ateliers de teinture, etc.. acquirent un développement très-considérable. C'est aussi de cette époque que date l'établissement des pharmacies publiques.

Dans le cours du quinzième siècle, les chimères de l'astrologie, de la théosophie et de l'alchimie continuèrent à dominer les esprits, et s'opposèrent à de nouveaux progrès en chimie. Cependant Basile Valentin posséda des notions assez exactes sur la théorie et la pratique de cette science et sur son influence dans la préparation des médicaments. Jean Pic de la Mirandole et son neveu François rendirent aussi de grands services à la science et s'élevèrent avec force contre les pratiques mystiques de l'astrologie.

Le seizième siècle vit paraître Paracelse, et ses principes amenèrent, dans la chimie et dans l'art de guérir, une révolution qui se fit sentir en France comme dans tout le reste de l'Europe. Mais l'étendue de cet article ne nous permet pas d'exposer les théories de ce novateur enthousiaste, dont

les idées erronées s'opposèrent longtemps aux progrès de la chimie, et qui cependant découvrit quelques faits qui sont restés dans le domaine de la science.

La fin du seizième siècle, et surtout le commencement du dix-septième; se firent remarquer par une marche plus philosophique des esprits et par une tendance plus grande à coordonner les faits observés dans les siècles précédents. C'est alors qu'on vit une classe d'éclectiques qui commencèrent à séparer la chimie des rêveries théosophiques. Les sociétés savantes qui furent formées presque en même temps, vers le milieu du dix-septième siècle, en Italie, en Angleterre et en France, contribuèrent aussi à dissiper les erreurs qu'avait enfantées le goût pour les sciences occultes. On reconnut que la voie des expériences était la la seule qu'il fallait suivre pour scruter utilement la nature. Toutefois, les progrès de l'esprit humain, dus surtout à Bacon, Galilée, Toricelli, Descartes, Newton, ne se manifestèrent que graduellement.

Au milieu du mouvement général qui agite les esprits au commencement du dix-huitième siècle apparaît Stahl, qui fixa pour cinquante années la théorie de la chimie, dont il sut présenter l'ensemble le plus imposant, le système le plus lié et le plus étendu. Pendant plus d'un demi-siècle les chimistes marchèrent sur ses traces. Parmi ceux qui se distinguèrent en France pendant cette période, nous devons citer Geoffroy aîné, Rouelle, Louis Lemery, Lellot, Baron, Baumé, Bucquet. Mais au milieu des travaux de ces savants, nous devons mentionner plus particulièrement comme ayant conduit aux résultats les plus importants, la détermination des affinités chimiques, que Geoffroy aîné imagina le premier, en 1718, de représenter dans un tableau méthodique; idée heureuse que Sénac et Macquer développèrent ensuite et qu'ils éclairèrent par de nouvelles observations.

Cependant, en étudiant les corps déjà fort nombreux qui composaient

le domaine de la chimie, on avait peu tenu compte jusqu'alors de l'influence de l'air et de la formation de fluides gazeux de diverse nature; les observations importantes de Venel, de Black, de Brownrigg et de Macbride sur le gaz appelé air fixe par Hales; celles de Cavendish sur plusieurs fluides élastiques différents de l'air, furent suivies d'importantes découvertes sur la nature et les propriétés différentielles de ces divers corps gazeux. Chaque jour la science s'enrichissait des nouvelles découvertes de Priestley, de Rouelle cadet, Scheele, Bergmann, Bayen, Fontana, Berthollet; mais, malgré l'ensemble qui existait dans les efforts de ces savants, il y avait encore une grande divergence d'opinions sur la théorie des phénomènes qui s'offraient à l'observation. Une révolution était préparée, mais il fallait un homme supérieur pour l'opérer; cet homme, c'était la France qui devait le produire. Lavoisier, qu'une suite de découvertes chimiques importantes suffirait pour placer au premier rang des chimistes de son siècle, doit être considéré comme le savant qui a rendu le plus grand service à la science, surtout par les immenses améliorations qu'il a portées dans les expériences de la chimie, par l'exactitude des résultats qu'il en a tirés, par la force du génie qui lui a montré et ouvert une carrière nouvelle, et enfin par la création d'une doctrine fondée sur tous les faits relatifs aux fluides élastiques.

La révolution opérée par Lavoisier eut d'abord le sort de toutes les innovations. Ses idées trouvèrent de nombreuses oppositions, mais enfin la vérité triompha. Berthollet fut le premier qui embrassa les principes de Lavoisier, et son exemple fut suivi par Condorcet, Laplace, Cousin, Monge, Coulomb, Dionis, Fourcroy, Guyton de Morveau. La science, ainsi renouvelée, demandait un langage nouveau pour être présentée dans son ensemble avec la clarté de principes qu'elle avait acquise. Lavoisier, Guyton de Morveau, Berthollet et Fourcroy se réunirent pour créer une nomenclature qui

rendît alors l'étude de la chimie aussi facile et aussi claire qu'elle avait été jusque-là fastidieuse et obscure; aussi vit-on bientôt cette nomenclature se répandre dans toute l'Europe avec la doctrine pneumatique. Cette nouvelle doctrine, créée par le génie de Lavoisier, imprima une telle impulsion à la chimie dans le cours des quinze dernières années du dix-huitième siècle, que cette science fit plus de progrès dans ce peu de temps qu'elle n'en avait fait dans la longue série des siècles précédents. Disons aussi qu'une autre cause qui concourut puissamment aussi à hâter les progrès de la chimie, ce fut l'esprit mathématique qui s'introduisit dans la science, et la précision rigoureuse dont on fit preuve dès lors dans l'examen de toutes ses opérations. Ces nouvelles connaissances qui portaient la lumière dans la chimie minérale, hâtèrent surtout les progrès, jusquelà très-lents, de la chimie organique. Pendant le seizième siècle, les essais sur les matières animales et végétales étaient bornés à l'analyse par le feu; aussi les résultats qu'on avait obtenus étaient autant d'erreurs. Vers le milieu du dix-septième siècle, la chimie animale fit quelques progrès; Brandes, en découvrant le phosphore et en trouvant par hasard le moyen de l'extraire de l'urine, fit naître une nouvelle série de recherches. Pendant la première moitié du dix-huitième siècle, on s'occupa beaucoup de l'examen de l'urine et des matières excrémentitielles. D'autres substances animales furent également étudiées, et les travaux de Rouelle cadet, qui commencèrent en 1771, donnèrent à la chimie animale une forme scientifique. Nous citerons parmi les chimistes français qui ont contribué vers la fin du dix-huitième siècle à accroître nos connaissances dans cette partie de la science, Berthollet, Fourcroy, Vauquelin, Monge, Séguin, Deyeux, Parmentier et Bichat, dont les expériences ont fait connaître quelques-unes des propriétés chimiques des tissus animaux.

Le commencement du dix-neuvième siècle vit une foule d'hommes recom

mandables poursuivre avec non moins d'ardeur que de succès les travaux qui avaient jeté tant d'éclat dans le siècle précédent. Les différentes parties de la chimie devinrent l'objet des recherches des savants, et il serait trop long de rappeler ici les nombreuses découvertes que notre époque a vu faire. Nous ne devons signaler ici que celles qui ont eu une influence marquée sur les progrès ultérieurs de la chimie. Ainsi la doctrine pneumatique fut modifiée par les travaux de Berthollet, qui, dans sa statistique chimique, établit de nouvelles lois pour les affinités; seulement il se trompa, en admettant à tort que ces combinaisons des corps s'effectuent en proportions infinies. Proust eut le premier la gloire de démontrer cette erreur de Berthollet, et bientôt les recherches de GayLussac et de plusieurs chimistes étrangers créèrent la théorie atomistique. Cette théorie, féconde en résultats utiles, a été confirmée plus récemment par la connaissance que l'on a acquise des phénomènes électro-chimiques, étudiés en France avec un grand succès par MM. Ampère, Gay-Lussac, Thénard, Dulong, Becquerel, Larive, etc. D'après les principes de la chimie pneumatique, l'oxygène seul, dans la théorie de l'acidification, était considéré comme le principe générateur des acides; mais les recherches ont démontré que l'hydrogène, le chlore, etc., pouvaient aussi donner naissance à des acides en se combinant avec d'autres corps. Plusieurs corps jusque-là méconnus ont été aussi découverts; nous citerons entre autres le chlore, désigné auparavant sous le nom d'acide muriatique oxygéné. Le génie de Lavoisier avait soupçonné depuis longtemps dans les terres et les alcalis fixes, l'existence de métaux particuliers. En 1807, Davy vint justifier les prévisions de l'illustre chimiste français. Les métaux nouveaux révélés par l'action de la pile de Volta furent, à la même époque, reconnus et étudiés par MM. Gay-Lussac et Thénard. Tous ces travaux sur la chimie minérale ne pouvaient pas man

quer d'exercer leur influence sur la chimie organique; aussi les matières organisées devinrent-elles l'objet de recherches fructueuses de la part de MM. Chevreul, Braconnet, Pelletier, Robiquet, etc. Parmi ces travaux nous citerons surtout ceux de M. Chevreul sur les corps gras; les recherches de cet habile chimiste ont ouvert une nouvelle carrière que plusieurs chimistes contemporains parcourent avec le plus grand succès, et principalement MM. Bussy et Lecanu, etc. Une découverte non moins importante par ses résultats, est celle des alcalis végétaux, due à M. Sertuerner. Parmi les découvertes principales de ce siècle, nous devons aussi mentionner celle de l'analyse des corps organiques, qui appartient à MM. Gay-Lussac et Thénard, et qui depuis a reçu des perfectionnements nombreux de MM. Chevreul, Bérard, Dumas, etc.

Nous pensons, par ce petit nombre d'exemples, avoir donné une idée de la marche rapide des études et des découvertes chimiques depuis le commencement de ce siècle. On peut voir que le résultat le plus général des travaux multipliés qui se poursuivent de toutes parts consiste dans le perfectionnement de l'art de l'analyse, et par conséquent dans une connaissance plus exacte de la composition de tous les corps de la nature. Comme les principes de cette science se simplifient de jour en jour, on voit aussi ses applications s'étendre et se multiplier. Il nous suffira de rappeler celles que les arts doivent à Vauquelin et à M. Chevreul, et celles que la toxicologie et la médecine légale doivent aux travaux de M. Orfila.

CHINARD (Joseph), né à Lyon, en 1756, s'adonna de bonne heure à la sculpture, et alla perfectionner en Italie les études qu'il avait faites sous la direction de Blaise. Il remporta à Rome, en 1786, le grand prix, auquel le pape avait invité les artistes de tous les pays à concourir. Le sujet était Andromède délivrée par Persée. Une copie de ce chef-d'œuvre est au musée de Lyon. Ardent républicain,

T. V. 9o Livraison. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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Chinard fut ensuite persécuté par le gouvernement pontifical, à cause de ses opinions. Arrêté et sur le point d'être mis à mort, il ne dut la vie qu'à l'arrivée de nos armées victorieuses. De retour à Lyon, il fut nommé professeur de sculpture à l'école de cette ville. Bien qu'habitant la province, ce fut lui qui fut choisi par Napoléon pour sculpter le carabinier de l'arc du Carrousel. Cet artiste mourut en 1813. On a de lui un très-grand nombre de bustes, dont le plus estimé est celui de madame Récamier.

CHINE (rapports de la France avec la). Voyez MISSIONS.

CHINIAC DE LA BASTIDE (Mathieu), membre de l'académie de Montauban, né en septembre 1739, mort en juin 1802. Il a publié une Histoire de la littérature française, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, etc., 1772, 2 vol. in-12; et une Dissertation sur les Basques, 1786, in-8°. Ce volume, devenu assez rare, est plein d'érudition, mais d'une érudition mal digérée. Son frère, Pierre Chiniac de la Bastide, président du tribunal criminel du département de la Seine, a aussi laissé plusieurs ouvrages intéressants pour l'histoire de France.

CHINON, Caino, Kino, Chinum castrum, Chino, ancienne ville de la Touraine, aujourd'hui chef-lieu d'arrondissement du département d'Indreet-Loire, sur la Vienne, à 44 kilomètres de Tours. L'époque de la fondation de cette ville est fort incertaine. On sait seulement, d'après Grégoire de Tours (De glor. confess.), que c'était déjà, au cinquième siècle, une ville assez considérable. Sur la montagne qui la domine s'élèvent les ruines imposantes d'une ancienne forteresse qui, quoiqu'elle semble aujourd'hui n'avoir jamais formé qu'un seul tout, se composait autrefois de trois châteaux différents, mais réunis dans une même enceinte. L'un avait été bâti par Thibaut le Tricheur, les deux autres par Philippe-Auguste et par Henri II d'Angleterre, qui mourut à Chinon, en 1190. Charles VII résida quelque temps dans ce château,

et y ajouta des fortifications, des remparts, puis il y fit construire une maison pour Agnès Sorel. Cette maison communiquait avec les appartements du roi par un mystérieux souterrain que l'on a découvert au commencement de ce siècle. La tradition montre encore, dans une des tours, la chambre où Jeanne d'Arc fut présentée pour la première fois à Charles VII. Ajoutons que le roi de Bourges ne vivait pas en Touraine avec un bien grand luxe; car il existe une note d'un receveur des deniers royaux à Chinon, lequel réclamait à la chambre des comptes de France vingt sous, pour manches neuves mises à un vieil pourpoint de monseigneur Charles septième (*). »

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Louis XI donna ensuite Chinon à la reine, sa mère. Plus tard, cette ville fut engagée à Henri de Lorraine, duc de Guise, pour 13,333 livres et 1. Richelieu l'acheta moyennant 119,320 livres, et cette portion du domaine de la couronne fut immédiatement érigée en duché.

Chinon possède aujourd'hui un tribunal de première instance et un collége communal. Sa population est de 7,000 habitants. C'est la patrie de Rabelais, né à la Devinière, métairie à une lieue de la ville, et de Mathurin de Neuré, savant mathématicien du dix-septième siècle, ami de Gassendi.

CHINON (états de).-Durant le cours de son règne, Charles VII convoqua assez fréquemment les états généraux, mais il ne nous est resté aucun monument de ces assemblées. Les états qui avaient été assemblés à Chinon au mois de septembre 1427, furent de nouveau convoqués à Poitiers pour le 15 novembre de la même année, puis remis au 8 janvier 1428, et, avant que cette époque fût venue, ajournés de nouveau à Tours pour le 18 juillet. Aucun des députés ne se rendit à cette convocation, et les états, appelés à Tours pour le 10 septembre suivant, furent définitivement convoqués à

(*) Essais sur l'histoire de Chinon par Dumoustier, in-12, Chinon, 1809.

Chinon pour les premiers jours d'octobre. On annonça en même temps que « chacun des assistants auroit «franche liberté d'acquitter sa loyauté « et de dire pour le bien des besognes « tout ce que bon lui sembleroit. » Les états se prolongèrent jusque vers le milieu du mois de novembre. Ils de mandèrent, entre autres choses, la réforme de la chambre des comptes, celle des tribunaux inférieurs du royaume, et la réunion en un seul des deux parlements de Poitiers et de Béziers, réunion qui fut prononcée par une ordonnance du 7 octobre 1428, et subsista jusqu'en 1443. Les états accordèrent d'ailleurs au roi quatre cent mille livres, à payer moitié par la langue d'oil, moitié par la langue d'oc et le Dauphiné, et il fut ordonné que la noblesse et le clergé concourraient avec le tiers état à l'acquittement de cette taille. On fit de plus un appel à tous les grands vassaux de la couronne, et on les somma de se rendre avec toutes leurs forces sous l'étendard royal; mais le bâtard d'Orléans, Dunois, fut le seul qui répondit à cet appel.

CHINON (monnaie de).-On ne connaît aucune pièce gauloise ou mérovingienne frappée à Chinon. Les seules monnaies de cette ville qui soient parvenues jusqu'à nous sont des deniers portant d'un côté la légende CAINONICASTRO autour d'une croix, et de l'autre un buste royal autour duquel on lit tantôt LVDOVICVSREX, et tantôt TVRON, pour Turones ou Turonum. On a beaucoup discuté pour savoir à quel prince il faut attribuer ces deniers. Nous nous contenterons de rapporter ici l'opinion la plus probable. La barbarie de leur style empêche de leur assigner une époque plus reculée que la fin du dixième siècle, et ils sont une imitation évidente des deniers frappés à l'effigie de Louis le Débonnaire. Il faut donc en conclure qu'à l'époque de la dissolution de l'empire carlovingien, lorsque l'on adopta pour les monnaies un type uniforme, on copia à Chinon celles de ce prince, et que dans la suite, las d'ins

crire sur ces deniers un nom qui n'offrait plus aucun sens, on le remplaça par celui de la province. Ces monnaies seraient donc des espèces locales, et non des espèces royales.

Pour retrouver un atelier monétaire à Chinon, il faut redescendre dans l'histoire jusqu'au commencement du quinzième siècle. Charles VII y établit alors un hôtel provisoire qui fonctionna pendant tout le temps que les Anglais furent maîtres des principales villes du royaume. Les espèces frappées à cette époque à Chinon portent pour marque distinctive un C à la fin de chaque légende; ainsi on lit sur les grands blancs: KAROLVS FRANCO

RVMREXC. ou SITNOMENDI BENE

DICTVMC., etc.

CHINSSÉ OU CHISSÉ, aujourd'hui Chicheville, ancienne seigneurie du Poitou, département des Deux-Sèvres, érigée en comté en 1629.

CHIO ( bombardement de ). — Duquesne, avant d'aller châtier les corsaires d'Alger, poursuivit, en 1681, ceux de Tripoli presque dans le port de Chio, où il les foudroya de son artillerie, sans ménager les habitants de la ville. Plusieurs maisons et des mosquées furent incendiées, et cette rigoureuse exécution militaire se fit sous les yeux du capitan-pacha, qui lui-même était entré dans le port avec trente-six galères.

CHIOMARA, épouse du tétrarque galate Ortiagon, dont Polybe, Plutarque et Tite-Live ont célébré le courage et la vertu. La défaite que ses compatriotes avaient éprouvée au mont Olympe, l'an 189 avant J. C., l'avait rendue prisonnière des Romains. «< Les captives gauloises avaient été placées sous la garde d'un centurion avide et débauché, comme le sont souvent les gens de guerre. La beauté de Chiomara était justement célèbre; cet homme s'en éprit. D'abord il essaya la séduction; désespérant bientôt d'y réussir, il employa la violence; puis, pour calmer l'indignation de sa victime, il lui promit la liberté. Mais, plus avare encore qu'amoureux, il exigea d'elle, à titre de rançon, une forte somme

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