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«es si prompt à reprendre ta foi ! » Childebert, à ces paroles, repoussa l'enfant et le jeta à Clothaire, qui, le recevant, lui enfonça son couteau dans le côté, et le tua, comme il avait fait à son frère. Ils tuèrent ensuite les serviteurs et les gouverneurs; et après qu'ils furent morts, Clothaire, montant à cheval, s'en alla, sans se troubler aucunement du meurtre de ses neveux, et se rendit avec Childebert dans les faubourgs. La reine, ayant fait poser les petits corps sur un brancard, les conduisit, avec beaucoup de chants pieux et une immense douleur, à l'église de Saint-Pierre, où on les enterra tous deux de la même manière. L'un des deux avait dix ans et l'autre sept.

«Ils ne purent prendre le troisième, Clodoald, qui fut sauvé par le secours de braves guerriers; dédaignant un royaume terrestre, il se consacra à Dieu, et s'étant coupé les cheveux de sa propre main, il fut fait clerc. Il persista dans les bonnes œuvres et mourut prêtre (*). »

Childebert et Clothaire se partage rent ensuite les États de leurs neveux; mais ils ne furent pas longtemps d'accord; leur haine éclata après la mauvaise issue d'une expédition qu'ils avaient faite ensemble en Espagne, et dans laquelle ils avaient perdu la moitié de leurs troupes. Childebert ravagea alors les États de Clothaire, et excita son fils Chramne à se révolter contre lui. Mais bientôt après il mourut à Paris (558), et, comme il ne laissait pas d'enfant måle, ses Etats revinrent à Clothaire, qui devint alors le seul roi des Francs.

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CHILDEBERT II, roi d'Austrasie, fils de Sigebert et de Brunehaut, né vers 570, fut proclamé en 575, sous la tutelle de sa mère, qui, lors de sa captivité, fut remplacée dans l'administration du royaume par un conseil de régence composé de seigneurs austrasiens. Peu de temps après que Childebert eut pris lui-même les rênes de l'État, la mort de son oncle Gontran l'appela à la succession des royaumes de Bourgogne, d'Orléans, et d'une partie de celui de Paris; mais son règne fut de courte durée. Il mourut empoisonné à l'âge de vingtsix ans, au moment où il se préparait à conquérir la Neustrie (596). Il laissait deux fils: Thierry, qui eut le royaume de Bourgogne, et Théodebert, qui devint roi d'Austrasie.

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CHILDEBERT II (monnaie de).On connaît de ce prince un tiers de sou d'or frappé en son nom, en Auvergne, ainsi que l'indiquent les grandes lettres AR, initiales de ARvernis Civitas, et une autre pièce au revers des caractères que l'on n'a pu encore de laquelle on voit un dragon avec déchiffrer complétement. On attribue encore à Childebert II une pièce de bronze, dont le champ présente d'un côté ELDEBERTIR, et de l'autre un chrisme dans un feuillage, C'est, avec une autre pièce, où on lit le nom de THEODORICUS, et qui pourrait tout aussi bien appartenir à Théodoric le Grand qu'aux princes mérovingiens du même nom, la seule espèce de cuivre qui figure dans la série mérovingienne.

CHILDEBERT III, dit le Juste, fils de Thierry I, né vers 683, fut proclamé en 695, à la mort de Clovis III son frère; mais, de même que ses deux prédécesseurs, il ne régna que de nom. Le véritable roi fut Pepin le Gros ou d'Héristal, qui, avec le titre de maire du palais, eut toujours une autorité souveraine. Childebert III mourut en 711, laissant un fils, Dagobert, qui porta aussi, après lui, le titre de roi.

CHILDEBERT III (monnaie de). Nous ne connaissons aucune monnaie

que l'on puisse attribuer avec certitude à ce prince. Le nom de Childebert, qui se lit sur des triens frappés dans deux localités de Bourgogne, désignées par les légendes du. revers, PETRA FICIT et BOMIS, n'est ni celui de ce prince, ni celui d'un roi du même nom. Il désigne le monétaire, ainsi que les légendes MEROVEUS, d'une monnaie de Châlons-sur-Saône, et CHULDERICUS MON, d'une pièce frappée à Metz.

CHILDEBRAND.

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Le continuateur de Frédégaire dit que ce prince était fils de Pepin d'Héristal et d'Alpaïde, et frère de Charles-Martel. Ce personnage, qui est un des plus insignifiants de notre histoire, est un de ceux dont on s'est le plus occupé. Il combattit les Sarrasins avec Charles-Martel; il fit le siége de Narbonne; il intervint dans les querelles de ses neveux, après la mort de Charles. A partir de 741, les annales et chroniques ne parlent plus de lui; mais les généalogistes sont venus, qui l'ont illustré en voulant faire de lui un des ancêtres de la dynastie capétienne. Les plus grands érudits du siècle dernier se sont engagés dans des discussions interminables, pour démontrer la descendance carlovingienne de Robert le Fort, l'ancêtre avoué et reconnu des Capétiens. En se rattachant à Childebrand, Duchesne, du Bouchet, les Sainte-Marthe, le Cointe, etc., y ont consacré toute leur érudition, aidée de toutes les subtilités de la dialectique. Pauvre sujet d'escrime pour des hommes si savants! Mais, de tout temps, les érudits se sont passionnés pour des questions n'ayant de valeur que celle que leur donnait leur préoccupation. Adrien Valois a eu le bon esprit de réfuter toute cette généalogie d'invention moderne, et c'est aujourd'hui un point en dehors de la discussion. Ce n'est pas tout; Childebrand fut encore, au dix-septième siècle, le héros d'un poëme épique; mais il y a longtemps que Boileau a fait justice du poëte et du poëme, par deux vers que tout le monde connaît. On trouvera le résumé de toutes les discussions relatives à Childebrand,

dans la préface du tome x de la collection des historiens de France, et aussi dans un mémoire de Foncemagne, imprimé dans le tome x du recueil de l'Académie des inscriptions et belleslettres.

CHILDÉRIC Ier, fils de Mérovée, lui succéda en 458. La dissolution des mœurs de ce prince ayant provoqué les ressentiments des hommes libres du royaume, il se vit forcer de quitter ses États et de chercher un asile dans la Thuringe, auprès d'un roi dont il séduisit la femme; et la royauté fut déférée, suivant les vieilles chroniques, au maître de la milice des Romains. Il s'abandonna, dit Grégoire de Tours, à une honteuse luxure, déshonorant les femmes de ses sujets; et ceux-ci, indignés de ces outrages, le détrônèrent. Ayant découvert qu'on en voulait même à sa vie, il se réfugia dans la Thuringe, laissant dans son pays un homme qui lui était attaché, pour qu'il apaisât, par de douces paroles, les esprits furieux. Il lui donna aussi un signe pour qu'il lui fit connaître quand il serait temps de retourner dans sa patrie, c'est-a-dire qu'ils divisèrent en deux une pièce d'or, que Childéric en emporta une moitié, et que son ami garda l'autre, disant:

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Quand je vous enverrai cette moi<< tié, et que les deux parties réunies <«<formeront la pièce entière, vous << pourrez revenir en toute sûreté dans « votre patrie.» Étant donc passé dans la Thuringe, Childéric se réfugia chez le roi Bizin et sa femme Basine. Les Francs, après l'avoir détrôné, élurent pour roi, d'une voix unanime, Egidius (*).... Celui-ci était déjà dans la huitième année de son règne, lorsque le fidèle ami de Childéric, ayant secrètement apaisé les Francs, envoya à son prince des messagers pour lui

(*) Les Francs, en prenant pour chef Ægidius, ne firent sans doute que suivre l'ancien usage de se, mettre au service des généraux romains. Le vrai de tout cela, dit M. de Châteaubriand en racontant l'exil de Childéric, c'est qu'il alla à Constantinople, d'où l'empereur le dépêcha en Gaule pour contre-balancer l'autorité suspecte d'Ægidius.

remettre la moitié de la pièce qu'il avait gardée. Celui-ci, voyant par cet indice certain que les Francs désiraient son retour, et qu'ils le priaient euxmêmes de revenir, quitta Thuringe et fut rétabli sur le trône. Tandis qu'il régnait, Basine abandonna son mari pour venir auprès de Childéric. Celuici l'épousa, et en eut un fils qu'on appela du nom de Clovis. Ce fut un grand prince et un redoutable guerrier. » (Voy. BASINE.) Childéric Ier mourut en 481 (*).

CHILDERIC II, second fils de Clovis II et de Bathilde, roi d'Austrasie en 660, réunit tout l'empire des Francs en 670, à la mort de Clothaire III, son frère, et par la retraite de Thierry. Ébroïn, maire du palais, ayant voulu mettre ce dernier sur le trône, fut rasé et confiné dans un monastère, et le prince enfermé dans l'abbaye de Saint-Denis. Childéric, devenu maître absolu du royaume, se conduisit d'abord par les conseils de Léger, évêque d'Autun. Mais ce prélat perdit bientôt sa confiance, et il le fit enfermer avec Ebroïn au monastère de Luxeuil. Childéric se rendit alors odieux aux grands, en ne tenant aucun compte de leurs priviléges. Bodillon, l'un d'eux, fut par ses ordres attaché à un poteau et fouetté comme un esclave. Cet outrage fit naître une conspiration. Le même Bodillon, chef des conjurés, l'assassina

(*) On a découvert en 1654, à Tournay, un tombeau où étaient déposés, à côté d'un squelette, une assez grande quantité d'objets précieux, entre autres une épée dont la poignée était garnie d'une feuille d'or, une hache d'armes ou francisque en fer, beaucoup d'abeilles en or, cent médailles d'or, d'empereurs du Bas-Empire, la plupart contemporains de Childéric, et deux cents médailles d'argent des premiers empereurs. On a supposé que ce tombeau était celui de Childeric. Les objets qu'il contenait, donnés d'abord à l'archiduc Léopold - Guillaume d'Autriche, alors gouverneur des Pays-Bas, passèrent, après la mort de ce prince, à l'électeur de Mayence, qui, en 1663, en fit présent à Louis XIV. Ils sont maintenant déposés au cabinet des antiques de la bibliothèque du roi.

dans la forêt de Livri, près de Chelles, en 673; il était à peine âgé de vingtquatre ans. La reine Bilihilde, alors enceinte, et Dagobert, leur fils aîné, encore enfant, ne furent pas épargnés. Leur autre fils, Daniel, échappa seul à ce massacre. (Voy. CHILPÉRIC II.)

CHILDERIC II (monnaie de). - Trois princes du nom de Childéric ont régné sur les Francs; mais le second est le seul dont nous connaissions des monnaies. C'est en effet à lui que l'on attribue généralement les triens et les sols sur lesquels on voit au droit la légende HIDAERICVS REX, puis un buste tourné à droite et revêtu d'un paludamentum ou manteau sous une arcade; au revers, une croix accostée des lettres MA, initiales de MASSILIA (Marseille); dont le nom se trouve inscrit en toutes lettres dans la légende. Cette représentation d'un buste sous une arcade est unique dans la série mérovingienne. On connaît d'ailleurs d'autres sols et d'autres triens de la même ville qui ne présentent que le type ordinaire, c'est-à-dire, le nom du roi autour de son buste, les lettres MA accostant la croix, et la légende MASSILIE CIVITATIS. Nous devons encore mentionner ici un beau tiers de sou frappé au nom de Childéric II et de son frère Clothaire, et qui porte, d'un côté, les mots CHILDERICVS REX autour d'un buste, et de l'autre, CLOTARIVS REX autour d'une croix. Les lettres MA, qui accompagnent cette croix, prouvent que cette pièce a été frappée à Marseille. On y remarque d'ailleurs le mot CONOB, légende énigmatique des dernières monnaies romaines dont on a donné tant d'explications différentes. Enfin, on connaît encore de Childéric des triens frappés à Metz, et présentant, d'un côté, figie du prince avec son nom, et de l'autre, la légende METTIS CIV autour d'une croix ansée.

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CHILDÉRIC III, le dernier des princes de la dynastie mérovingienne. Après la mort de Charles-Martel, Carloman et Pepin se partagèrent son vaste empire; le premier eut l'Austrasie, le second, la Neustrie et la Bour

gogne. Mais Pepin, né Austrasien, et parlant toujours la langue germanique, était considéré, par les peuples sur lesquels il devait régner, comme un étranger. «< Ils ne lui obéissaient qu'à regret, et peut-être avaient-ils fait entendre quelque plainte, de ce qu'il ne restait plus de roi auquel ils pussent demander justice, lorsqu'ils étaient opprimés par le maire du palais. Pepin, pour les satisfaire, tirà de quelqué couvent un dernier Mérovingien qu'il nomma Childéric III (742). On ne sait ni son âge, ni son origine; mais il est probable que Pepin, fidèle à la politique de ses prédécesseurs, fit, dans cette occasion, choix d'un enfant. La plupart des chroniqueurs parlent pour la première fois de Childéric III, au moment de sa déposition (*). » Mais dix ans après, Pepin, que la retraite de son frère Carloman avait rendu maître de toute la monarchie des Francs,

trouvant son autorité assez bien établie, députa vers le pape Zacharie, Burchard, évêque de Wirtzbourg, et le prêtre Fulrad, son chapelain, « pour l'interroger, dit Éginhard, sur les rois qui existaient alors en France, et qui n'avaient que le nom de rois sans aucune puissance royale. Par eux, le pontife répondit qu'il valait mieux que celui-là fût roi, qui exerçait la puissance royale (**). » Pepin fut élevé sur un bouclier, dans une assemblée de la nation qui fut tenue à Soissons, au mois de mars 752, et Childéric III, ayant été solennellement déposé, reçut la tonsure ecclésiastique et fut enfermé au couvent de Sithiu, nommé depuis Saint-Bertin, à Saint-Omer, où il mourut en 755.

CHILPÉRIC Ier, fils de Clothaire Ier, devint roi de Soissons en 561, à la mort de son père. Il se montra tout d'abord avide, fourbe, querelleur : il voulut s'approprier le trésor de son père, que l'on gardait dans la résidence de Braine; mais ses frères le forcèrent

(*) Sismondi, Histoire des Français, t. I, p. 155.

(**) Éginhard, Annales, t. V, scr. fr., p. 197.

à partager. En 562, il envahit les États de son frère Sigebert, et lui prit Reims, sa capitale; repoussé à son tour, il perdit Soissons, et fut sur le point d'être dépouillé de tous ses États. Chilpéric ne s'était encore allié qu'à des femmes de basse extraction; à l'exemple de Sigebert, il voulut avoir pour épouse une princesse du sang royal, et il épousa Galsuinthe, sœur de Brunehaut. Mais Frédégonde, l'une des anciennes concubines du roi, n'avait rien perdu de l'empire qu'elle exerçait sur lui. Bientôt Galsuinthe périt de mort violente; Frédégonde devint reine, et la guerre se ralluma plus furieuse entre la Neustrie et l'Austrasie. En 576, Sigebert victorieux allait détrôner Chilpéric. Celui-ci tremblait; mais Frédégonde eut recours au poignard, et Sigebert fut assassiné. Dès lors l'ascendant de cette femme fut encore plus grand sur Chilpéric: elle lui fit immoler, les uns après les autres, tous les fils qu'il avait eus d'autres femmes; elle poursuivit ses rivales jusqu'à la mort; elle anima son mari contre Grégoire de Tours, contre Prétextat, contre tous ceux qu'elle haïssait. Tous les crimes de Chilpéric ont été inspirés par elle. Ce prince, théologien, lettré, bel esprit, était trop faible pour être féroce. Les Récits mérovingiens de M. A. Thierry nous montrent parfaitement ce mélange de faiblesse innée et de cruauté acquise qui composaient son caractère et justifient parfaitement ce mot si vrai des éditeurs de la collection des historiens de France, en parlant de ce prince: Uxorius magis quam crudelis (t. II, p. 115). Chilpéric fut assassiné à Chelles, par ordre de Frédégonde, en 584; il était âgé de quarante-cinq ans. Son fils Clothaire II lui succéda.

CHILPÉRIC II fut proclamé roi en 715, après la mort de Dogobert III. On dit qu'il était fils de Childéric II, assassiné en 673. Mais le passage suivant de la chronique d'Erchambert rend cette filiation douteuse. << Les << Francs occidentaux, dit cet auteur, << constituent roi un clerc nommé Da« nihel qu'ils appellent Chilpéric; car

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en 720.

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CHIMIE. Les origines de la chimie sont, comme celles des autres sciences, environnées d'épaisses ténèbres. On ne trouve dans l'antiquité aucune trace de l'existence de cette science. C'est en vain qu'on a cru pouvoir démontrer l'opinion contraire, en confondant avec la chimie les procédés de quelques arts économiques et industriels, ou les premiers principes de l'art pharmaceutique, tels qu'ils existaient chez les Égyptiens, les Chinois, les Phéniciens, et plus tard chez les Grecs. Une étude plus approfondie de cette branche des connaissances humaines démontre qu'elle appartient tout entière aux nations modernes.

On ne saurait faire remonter son origine plus haut qu'au septième siècle, lorsque les Arabes commencèrent à s'occuper des sciences physiques. Les rêveries de l'alchimie, née dans le commencement de l'ère chrétienne, avaient fait faire de nombreuses recherches, auxquelles on devait déjà la découverte d'un certain nombre de faits. Tandis que les philosophes cherchaient à la fois la transmutation des métaux et le remède universel, les médecins inventaient un grand nombre de préparations compliquées qu'ils variaient à l'infini; et, en traitant des plantes et des animaux par l'eau et le feu dans des vaisseaux distillatoires, ils avaient reconnu qu'on en séparait des produits et des substances volatiles, qu'on retrouvait plus ou moins constamment, suivant certaines circonstances. Telles sont les véritables sources où la chimie a pris son origine.

Le plus ancien des auteurs arabes qui ait écrit sur la chimie est Géber, dont le véritable nom était Abou-Moussah-Djafar Al-Sofi: il vivait dans le huitième siècle. La définition que cet

auteur donne de la chimie prouve qu'il en comprenait bien l'objet. C'est, ditil; une science qui a pour but de connaitre l'action que les diverses substances de la nature exercent les unes sur les autres. Ce qui est fort remarquable, c'est qu'il admettait trois principes ou éléments pour tous les corps, opinion qui s'est propagée depuis lui jusqu'à une époque très-rapprochée de nous. Outre plusieurs faits qui sont demeurés dans la science, on trouve encore dans cet auteur la description de plusieurs fourneaux et appareils distillatoires, dont l'usage s'est perpétué jusqu'à nos jours.

Après Géber, les Arabes de l'école de Cordoue sont les seuls chez lesquels on retrouve des traces de la culture de la chimie, et encore ils ne l'envisagèrent que dans ses rapports avec l'art de guérir. On peut voir par leurs écrits le peu de progrès qu'ils firent faire à cette science. On y trouve seulement la description de diverses préparations tirées du règne minéral, d'un plus grand nombre appartenant au règne végétal, et de quelques appareils distillatoires. En effet, c'est des Arabes, et principalement de Mesué l'ancien, Rhazès, Aveuzoav, Averrhoès, que date, en médecine, l'emploi de certains composés chimiques employés encore aujourd'hui. L'exploitation des mines d'or, d'argent, de fer, d'étain, de cuivre, etc., qui prit dès cette époque upe grande extension en Espagne, en France et en Allemagne, dut faire aussi rechercher peu à peu les connaissances qu'exigent la métallurgie.

Les chrétiens d'Occident avaient puisé dans ces écoles et dans les écrits des Arabes les doctrines qui y étaient professées. Aussi les erreurs que contenaient ces livres, au lieu de disparaître, se propagèrent-elles à la faveur des ténèbres qui couvraient alors l'Europe; l'opinion que tous les métaux étaient composés de soufre et de mercure devint dominante; partout on s'occupa de la décomposition et de la recomposition de ces deux corps. Les moines, dans la solitude de leurs cloîtres, semblent surtout s'être plus

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