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tout, et en moins de quinze mois il ouvrit plus de cinq cents cadavres à la Pointe-à-Pitre. Non content des faits qu'il a ainsi recueillis, il recommence de nouvelles études: il part, visite tous les lieux où la fièvre jaune a régné, se rend dans ceux qu'elle ravage, recueille partout les opinions, de quelque part que ce soit; et, chargé de cet inappréciable travail, il rentre dans sa patrie après huit années de courses et de périls, apportant avec lui les opinions de plus de six cents médecins américains sur la contagion ou la non-contagion de la fièvre jaune. Parti de la Guadeloupe en 1822, il apprend, en arrivant en France, que la fièvre jaune vient de ravager l'Espagne, alors en révolution, et le 9 mai 1823 il arrive à Madrid. Après cette nouvelle excursion, ces nouvelles dépenses ajoutées à tant d'autres, le docteur Chervin revint à Paris. Un corps, placé par son élévation même au-dessus de toutes les coteries, de tous les préjugés, l'Institut, a honoré ses travaux du seul prix qu'il fût libre d'accorder à de semblables sacrifices. L'A. cadémie des sciences lui a décerné, en 1828, le prix de dix mille francs.

CHERY (Philippe), peintre d'histoire, naquit à Paris, le 15 février 1759. Ses parents virent avec regret son goût décidé pour les arts; toutefois ils consentirent à le placer chez Vien. Bien qu'il n'eût alors que quatorze ans, il comprit que l'instruction était le plus utile auxilaire de l'art, et il entreprit de refaire ses études. Il passait les jours à peindre et consacrait une partie des nuits à étudier le grec et le latin, et bientôt il put lire dans leur langue les écrivains d'Athènes et de Rome. Son premier ouvrage fut une Annonciation, qui attira sur lui l'attention de l'Académie; quelques autres sujets religieux traités par lui, entre autres une Décollation de saint Jean, pour l'église de Carantan, fixèrent sa réputation.

Sa fortune lui permettai de travailler pour la gloire seule. Le marquis de la Villette lui commanda un Martyre de saint Étienne, qu'il devait lui payer

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Vien, de retour de Rome, vint voir son ancien élève et le trouva terminant ce tableau, dont il fut tellement satisfait, qu'il engagea le jeune artiste à se présenter à l'Académie pour s'y faire admettre comme agréé. Mais Chéry voulant mériter cette distinction par des travaux plus importants, composa sa Mort d'Alcibiade, dont l'esquisse fut mise par Vien sous les yeux de l'Académie. Cette société, confirmant toutes les espérances du jeune homme, arrêta que ce sujet serait traité par lui sur une toile de grande dimension. Ce tableau, rapidement terminé, fut exposé au salon de 1791 et placé sous le n° 1er. Il n'est pas inutile de rappeler ici que ce no 1er était une distinction ordinairement attribuée au premier peintre du roi. Vien étant alors revêtu de ce titre, Chéry se défendit d'un honneur qui lui semblait un empiétement sur les droits de son maître, et l'Académie, charmée de cette modestie, le nomma agréé.

Cependant la révolution avait commencé; Chéry, plein d'enthousiasme pour la liberté et nourri de l'histoire des républiques anciennes, accepta les idées nouvelles avec ardeur; il consacra son talent et sa vie au triomphe de cette cause.

Au 14 juillet, il marcha contre la Bastille à la tête d'une compagnie de gardes françaises qui l'avait choisi pour son chef. Il monta à l'assaut l'un des premiers. Blessé à la tête, il fut obligé de subir l'opération du trépan. A peine guéri, il partit comme volontaire et gagna les épaulettes de capitaine sur le champ de bataille. De retour à Paris, il fut nommé membre de la Convention et fit partie du premier comité de salut public. Compromis dans l'affaire du duc d'Orléans, il fut arrêté et ne recouvra la liberté qu'après le 9 thermidor.

Le gouvernement ouvrit, en 1794, un concours entre les artistes; chacun avait le choix du sujet. Chéry peignit un soldat s'élançant au-devant d'un coup de sabre destiné à son général, épisode des guerres de la Vendée. Il obtint le second prix; le premier avait été décerné à Gérard. Chéry avait toujours compris noblement et la révolution et l'influence sociale des beaux-arts. Aussi le Directoire qui, comme tous nos gouvernements révolutionnaires, comprit très-bien l'action qu'un aussi puissant moyen pouvait exercer sur les masses, le chargea de faire un tableau dont le but était de ramener le peuple au calme et au respect des lois. L'artiste peignit Charondas mourant pour donner l'exemple de ce respect. Le tableau fut exposé en plein air sur la place Vendôme, devant l'hôtel du ministre de la justice. L'artiste fut ensuite nommé maire de Charonne et de Belleville, puis chef de la police civile et militaire dans le département de la Seine. Au 18 brumaire, il somma, d'après les ordres du Directoire, le général Bonaparte de venir rendre compte de sa conduite. Mais celui-ci, en le faisant mettre hors la loi, le força à prendre la fuite quant au tableau de Charondas, il fut mis en pièces.

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L'orage passé, Chéry rentra dans Paris et exposa, en 1802, Mercure devenant amoureux d'Hersé (tableau qui est passé en Angleterre), et un David jouant de la harpe devant Saül. En 1803, un concours eut lieu pour la représentation de la paix d'Amiens. Chéry, dit M. Huard, qui << avait célébré en vers cet événement, a transporta son poëme sur la toile, « et sa composition obtint le prix. » En 1804, il fit plusieurs tableaux religieux, et, en 1806, plusieurs portraits de personnages célèbres. En 1812, il exposa la Naissance et la Toilette de Vénus. La même année, le gouvernement le chargea de représen ter la distribution des récompenses militaires, faite par Napoléon sur le champ de bataille d'Iéna. L'empereur, satisfait du tableau, en demanda une

copie réduite pour son cabinet. La chute de l'empereur suspendit ce travail et le tableau fut détruit; aussi Chéry disait-il : « Je compte les évé<< nements politiques par mes tableaux « crevés. >>

Chéry s'était montré trop patriote pour ne pas être persécuté par la restauration. Il fut arrêté en 1815 et eut beaucoup de peine à recouvrer la liberté. Lorsque la révolution de 1830 arriva, fidèle à ses souvenirs, le vieux peintre fit son tableau (aujourd'hui en Angleterre) de Thrasybule rendant au peuple d'Athènes ses lois démocratiques. Mais la fortune continua à lui être contraire: oublié et pauvre, Chéry vivait du produit de quelques leçons dans l'hiver de 1838, il était målade et sans bois. Un faible secours qu'il reçut, après l'avoir demandé au roi Louis-Philippe, dont il avait essayé jadis de sauver le père au péril de sa vie, vint adoucir ses derniers moments. Il mourut le 28 février 1838, pauvre et fier de la carrière qu'il avait parcourue.

CHESAPEAK (Combat de).-Une escadre française, commandée par Destouches, capitaine de vaisseau, appareilla de New-Port le 8 mars 1781. Elle était composée de sept vaisseaux de ligne, du Romulus de quarantequatre canons, pris aux Anglais, et d'une frégate. A son bord se trouvaient mille hommes de troupes de terre, commandées par M. de Vioménil. Le 16 mars on découvrit, près de la baie de Chesapeak, une escadre anglaise croisant dans ces parages; quoique l'infériorité du nombre fût du côté de l'escadre française, Destouches donna ordre de se former aussitôt en ligne de bataille et d'attaquer les Anglais. Le feu commença de part et d'autre avec vivacité. La hardiesse et l'habileté des manoeuvres du commandant français eurent un plein succès sur la tête de la ligne ennemie comme à l'arrièregarde. A deux heures trois quarts le feu ayant cessé de part et d'autre, les Français se trouvant en avant et sous le vent des Anglais, Destouches ordonna de rétablir l'ordre de bataille;

mais les Anglais ne crurent point devoir courir les risques d'un second engagement et se retirèrent.

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Après la prise de Tabago, le comte de Grasse, commandant la flotte des Antilles, dont Rochainbeau avait réclamé l'assistance, vint, le 30 août 1782, mouiller avec vingt et un vaisseaux, dans la baie de Chesapeak. Ayant pris position à l'entrée des rivières de James et d'York, il informa de son arrivée les généraux des armées combinées, et débarqua 3,500 hommes qu'il avait amenés du Cap. Pendant qu'il attendait le retour de ses einbarcations, sa frégate de découverte signala vingt-sept voiles ennemies, se dirigeant vers la baie. Le comte de Grasse ordonna alors de se tenir prêt à combattre et à appareiller. Vers midi, la marée lui permit de former une ligne de vitesse, et les capitaines obéirent avec tant de célérité, que, malgré l'absence de quinze cents hommes et de quatre-ving-dix officiers, employés au débarquement des troupes, l'armée navale fut en moins de trois quarts d'heure sous voiles et en ligne. Le combat s'engagea par un feu très-vif à l'avant-garde; il dura jusqu'au coucher du soleil. Plusieurs vaisseaux furent très - endommagés, mais la victoire resta indécise. Pendant quatre jours de suite les deux flottes demeurèrent en présence sans pouvoir, à cause des mauvais temps, recommencer la bataille. Enfin M. de Grasse, craignant d'être devancé dans la baie, prit le parti de s'y rendre.

CHESSÉ (Robert), gardien des cordeliers du temps de la Ligue, se déclara tout à coup ennemi forcené de Henri IV, après la mort de Henri III. Son ordre l'ayant envoyé en qualité de gardien des cordeliers, à Vendôme, il contribua, lorsque cette ville eut été livrée au duc de Mayenne, à soutenir l'exaltation des habitants. Le roi vint en faire le siége au mois de novembre 1589, et l'emporta d'assaut. Chessé fut saisi dans la chaire même de Saint-Martin, et pendu à l'instant par les soldats du duc de Biron. Voyant qu'on manquait de cordes, il détacha

lui-même celle qui lui servait de ceinture, pour aider à son supplice. Les cordeliers le regardèrent comme un saint et un martyr. En 1789, sa tête était encore attachée à la tribune de l'orgue de l'église de Saint-Martin. CHEVAGE (droit de). On appelait ainsi un droit de douze deniers parisis qui, dans quelques provinces, se payait tous les ans au roi, par les bâtards et aubains mariés qui y étaient établis. Ceux qui payaient le droit de chevage étaient appelés chevagiers.

CHEVAL.-Les Gaulois avaient une haute estime pour les chevaux. Ordinairement beaucoup plus forts en cavalerie qu'en infanterie, ils étaient fort adroits dans les combats à cheval. Les Francs, dont la principale force consistait en infanterie, n'employaient guère de chevaux dans les batailles, mais ils en faisaient un grand usage. la chasse, dans les voyages et dans les cérémonies publiques; ils se piquaient sur ce point d'un luxe qui ne le cédait point à celui des Romains. Ils couvraient leurs montures de riches caparaçons chargés de broderies d'or et d'argent, et même de pierreries. Ricimer, jeune seigneur franc, étant venu en Gaule visiter le préfet de l'Auvergne, fit le voyage avec un appareil magnique dont la description se trouve dans la deuxième épître de Sidoine Apollinaire, adressée à son ami Domitius « Que je regrette, dit-il, que << vous n'ayez pas été témoin du superbe cortége du jeune Ricimer et « de son équipage à la manière bar<< bare... Son cheval était couvert d'une << housse magnifique; un grand nom<< bre de chevaux de main, sur lesquels « brillaient des pierres précieuses, précédaient et couraient. » Ce luxe de pierreries ornant les harnais des chevaux devait faire d'autant plus d'impression sur les Gallo Romains qu'il était prohibé chez eux par une loi expresse.

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La considération dont le cheval jouissait chez les Gaulois et chez les Francs, était souvent funeste à ce noble animal. Lorsque son maître était mort, on l'égorgeait sur sa tombe et

on l'enterrait dans sa fosse, souvent avec les serviteurs qui avaient été chargés de lui donner leurs soins. Dans letombeau découvert à Tournay, en 1653, et que l'on croit être celui de Childéric, père de Clovis, on trouva, avec les ornements en or et les vêtements du défunt, des harnais, la tête d'un cheval, et les ossements de deux hommes immolés aussi, sans doute, pour lui continuer leurs soins dans l'autre monde.

Après la conversion de Clovis, on n'immola plus les chevaux sur la tombe des guerriers, mais ils continuèrent à figurer dans les cérémonies des funérailles, et telle est l'origine de l'usage où l'on est encore de nos jours, de mener, à la suite du char funèbre d'un officier général, son cheval de bataille couvert d'un caparaçon noir.

Insensiblement, et à mesure que la fusion s'opéra entre les diverses populations qui habitaient la Gaule, on employa les chevaux à la guerre; l'usage en devint même si général, qu'au moyen âge la noblesse ne voulut plus combattre qu'à cheval. Alors les chevaux furent classes, et reçurent diverses destinations et divers noms : les destriers ou dextriers et les palefrois furent réservés pour les tournois et les batailles. La Castille et le Danemark fournissaient les meilleurs. Les haquenées servaient aux promenades, quelquefois aux voyages, et étaient surtout la monture des femmes. L'humble roussin ou ronsin avait pour destination de porter les bagages; c'était de la Bretagne que l'on tirait les plus vigoureux. Ce inodeste et utile serviteur était souvent l'objet d'une redevance féodale que les vassaux étaient tenus de payer à leur seigneur, dans certains cas prévus par la loi; on l'appelait alors ronsin de service.

Pour quelque raison qu'un homme de noble race montât à cheval, il ne pouvait chevaucher que sur un cour sier que le fer avait respecté. Condamner un chevalier à monter un cheval hongre ou une jument, c'était le dégrader et l'assimiler à un vilain, à

qui toute autre monture était interdite.

Monter un cheval blanc était une prérogative qui n'appartenait qu'aux rois, et que ceux-ci n'accordaient qu'aux hommes d'un rang au moins égal au leur et qu'ils voulaient honorer. Lorsque Manuel Paléologue, cmpereur de Constantinople, vint en France pour implorer les secours de la chrétienté contre Bajazet, Charles VI, qui alla à sa rencontre, le 3 juin 1400, jusqu'au pont de Charenton, accompagné de trois cardinaux et d'un grand nombre de ducs, comtes et barons, lui fit donner un cheval blanc pour faire son entrée dans Paris, honneur que son père, Charles V, avait refusé à l'empereur d'Allemagne.

C'était, de la part d'un chevalier, une grande preuve de force et d'agilité que de s'élancer, armé de toutes pièces, sur son destrier dont un écuyer tenait la bride. Mais comme il n'était pas donné à tout le monde de faire de ces tours de vigueur et d'adresse, on dressait, le long des routes, des bornes en pierre et de peu de hauteur appelées montouers, et qui servaient aux vieillards et aux femmes pour se placer sur leur haquenée. Dans plusieurs rues du Marais, à Paris, on trouve encore, à la porte des anciens hôtels, de ces bornes qui aidaient aux magistrats du parlement et des cours souveraines à enfourcher la mule pacifique sur laquelle ils se rendaient au Palais. (Voyez SAUTOIRS et ÉTRIERS.)

L'usage de monter deux sur le même cheval fut très-fréquent au moyen âge: Charles VI était monté sur le même cheval que son favori Savoisy, lorsqu'il lui prit envie, en 1389, de voir, comme simple particulier, l'entrée de sa femme Isabelle à Paris, et l'histoire rapporte qu'il reçut de bons coups de boulaie des sergents chargés de maintenir l'ordre parmi le popu laire qu'avait attiré ce spectacle. La reine Élisabeth d'Angleterre paraissait en public sur le même cheval qu'un de ses grands officiers, et assise derrière lui. Au dix-septième siècle encore, on offrait à la personne que l'on ren

contrait à pied, et que l'on respectait, la croupe du cheval ou de la mule qué l'on montait, et c'était une politesse exquise.

Les chevaux furent quelquefois employés comme moyen de supplice. On dit que la reine Brunehaut fut attachée à la queue d'une cavale indomptée, qu'ensuite on lança à travers les rochers et les broussailles où elle mit en pièces le corps de cette princesse. L'écartèlement d'un criminel se faisait au moyen de quatre chevaux; c'était le supplice réservé au régicide: ce fut celui que souffrit Damiens. (Voy. CaVALERIE, HARAS.)

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CHEVALERIE. C'est, dit M. de Sismondi, un caractère très-frappant de la révolution qui donna le trône de France à la maison capétienne, que le progrès graduel, mais constant, de la nation, et la décadence simultanée de la race royale. Au fondateur de la dynastie nouvelle succèdent, dans un ordre régulier, son fils, son petit-fils, son arrière-petit-fils; chacun de leurs longs règnes embrasse toute une génération; tout un siècle se passe, et leur domination s'affermit; cependant ils n'ont fait, durant ce long temps, que sommeiller sur le trône : ils n'ont montré que faiblesse, amour du repos ou amour des plaisirs; ils ne se sont pas signalés par une seule grande action. La nation française, au contraire, qui marque ses fastes par les époques de leur règne, s'agrandit et s'ennoblit d'année en année, acquiert à chaque génération des vertus nouvelles, et devient, à la fin de cette même période, l'école d'héroïsme de tout l'Occident, le modèle de cette perfection presque idéale qu'on désigne par le nom de chevalerie, et que les guerres des croisés, les chants des troubadours et des trouvères, et les romans même des nations voisines rendirent propres à la France (*). »

La chevalerie brillait de tout son éclat au temps de la première croisade, c'est-à-dire sous le règne de Philippe Ier; mais à quelle époque

(*) Histoire des Français, t. IV,

p. 197.

avait commencé cette grande institution? Cette question a embarrassé tous les historiens, et aucun n'a pu la résoudre d'une manière satisfaisante. Chez des peuples naturellement guerriers, comme les barbares qui vinrent, à l'époque des grandes invasions, retremper la nationalité gauloise et donner leur nom à la France, la première prise d'armes devait être célébrée par d'imposantes cérémonies.

« Il est d'usage, dit Tacite, en parlant des Germains, qu'aucun d'eux ne prenne les armes avant que la tribu l'en ait jugé capable. Alors, dans l'assemblée même, un des chefs, ou le père, ou un parent, revêt le jeune homme de l'écu et de la framée. C'est là leur toge; c'est chez eux le premier honneur de la jeunesse. Avant cette cérémonie, ils ne paraissent être que des membres de la famille, alors ils deviennent membres de la république.» Ainsi, chez les anciens Germains et chez les Francs, la prise d'armes était un acte national, une cérémonie publique. Cette coutume ne périt pas avec l'invasion; Charlemagne ceignit solennellement l'épée à son fils, Louis le Débonnaire, et celui-ci conféra le même honneur, avec le même cérémonial, à Charles le Chauve, en 838.

Mais bien qu'on ait dû puiser dans ces cérémonies l'idée de celles qui furent plus tard en usage pour conférer l'ordre de la chevalerie, on ne peut y voir l'origine de cette institution ellemême. Ce sont les maux extrêmes qui font trouver les remèdes destinés à les combattre; c'est au milieu de l'anarchie et des désordres qui signalèrent l'établissement de la féodalité, que dut naître la chevalerie. « La consécration des armes de la noblesse devenue la seule force publique, à la défense des opprimés, en fut l'idée fondamentale. A une époque où le zèle religieux se ranimait, où cependant la valeur semblait être la plus digne de toutes les offrandes qu'on pût présenter à la Divinité, il n'est pas étrange qu'on ait inventé une ordination militaire à l'exemple de l'ordination sacerdotale, et que la chevalerie ait paru

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