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Une charte de Gautier Cornu, archevêque de Sens, de l'année 1225, relative à l'acquisition de la mairie de Grandpuits-en-Brie par l'abbaye de SaintDenis', mentionne à titre de pleiges plusieurs cheva

1. Concesserunt autem nepotes nostri, fratres dicti Gilonis [de Grandiputeo], scilicet W., Henricus, clerici, et Johannes, laicus, huic venditioni et laudaverunt eam, quitantes quicquid juris habebant fide prestita corporali a quolibet, tam a Gilone dicto quam a dictis fratribus; quod dictam venditionem guarantizabunt contra omnes recta garantia. Dedit etiam Gilo cum fratribus suis plegios per fidem de garandia recta et dictis conventionibus observandis, videlicet Johannem et Willelmum de Torneel, marescallos domini Regis, et Johannem de Moncellis et Adam de Vignoles, milites. (Archives nationales, S 2285, no 50; copie dans LL 1158, p. 338). - Jean du Tourneau reparaît en 1230, et cette fois avec le titre de maréXXXIV.

I

liers et deux personnages qualifiés de

maréchaux du roi ce sont Jean et Guillaume du Tourneau. L'un d'eux, le second, figure d'ailleurs dans un diplôme de Philippe-Auguste, daté de 1193, comme caution d'une vente de la dime d'Orville, près de Puiseaux, à l'abbaye de Saint-Victor'; dans un acte de donation signé à son profit par Philippe-Auguste en 1194'; et dans un autre diplôme du même roi, daté de 1221, avec un grand nombre de hauts dignitaires du royaume, chargés de terminer un litige entre l'évêque de Paris et le roi3; une pièce annexe‘a le précieux avantage d'être munie d'un sceau où sont gravées ses armes une croix recercelée, brisée d'un franc quartier.

Ces personnages sont restés énigmatiques et presque ignorés jusqu'au jour, assez récent, où M. Emile Richemond, se basant sur le blason, eut l'excellente idée de proposer un rapprochement, qui s'impose, avec celui de la famille des maréchaux

chal de France (sans doute équivalent du précédent), dans une autre charte du même archevêque à propos de démélés entre Gilon de Grandpuits et ses frères d'une part, et les hommes de Saint-Denis demeurant à Grandpuits, d'autre part : « Plegios etiam dederunt Fulconi, elemosinario beati Dyonisii, coram nobis de recta garantia contra omnes, scilicet dominum Johannem, marescallum Francie, Nicholaum de Altovillari, baillivum domini Regis, Adam de Paleiz, milites, qui fide prestita corporali in manu nostra promiserunt se prisionem apud Meledunum tenere..... (Archives nationales, LL 1158, p. 340).

1. Comte Delaborde, Recueil des actes de Philippe-Auguste, t, I (1916), p. 539. Dans ce même acte figure Tescelin Le Porc, nommé fréquemment dans les chartes du prieuré de Néronville.

2. Bulletin historique et philologique du Comité, 1912, p. 190.

3. Delisle, Catalogue des actes de Philippe-Auguste (1856), no 2034.

4. Archives nationales, J 153, no 2; publ. par Teulet, Layelles du Trésor des Chartes, t. I, p. 514. — Il y est dit : « Guillelmus de Torneello, marescallus ».

Clément'. Heureusement inspiré, M. Richemond en fait un cadet, fils ou neveu de Gilles du Tourneau, également en fonctions à la cour quarante ans plus tôt, et dont il a esquissé la biographie. Jean et Guillaume sont vraisemblablement les deux frères, ayant des charges analogues auprès de PhilippeAuguste, sans qu'on les voie parvenir à la même notoriété que d'autres membres de cette famille Clément, à laquelle il convient de les rattacher désormais.

Le nom de Gilles du Tourneau se rencontre souvent au XIIe siècle. Il est témoin dans une sentence de Pierre de Courtenay concernant le prieuré du Douchy, en 11683; témoin en 1173, avec Gibaut de Saint-Verain et Guillaume des Barres, d'un accord par lequel le comte Guy de Nevers promet de ne plus commettre de déprédation à l'égard du prieuré de Mesves en Nivernais'; témoin, en même temps que Narjot de Toucy, dans une charte de Mahaut de Bourgogne, comtesse de Nevers, en 1175, dans des actes des Courtenay (1771-1180) relatifs aux privi

1. Recherches généalogiques sur la famille des seigneurs de Nemours

du xu au XVe siècle, t. I (1907), p. 190-193.

2. Je crois devoir préférer la forme du Tourneau

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du Tournel adoptée par M. Richemond; il y a d'ailleurs un lieu-dit, habité autrefois, dans la commune de Pannes (Loiret), qui existe au cadastre et est mentionné en 1746 dans les minutes d'un notaire de Nemours. Douët d'Arcq (Collection des sceaux des Archives nationales, no 212) dit improprement: Guillaume de la Tournelle; étant donnée l'ordinaire forme masculine latine, cette traduction ne saurait être admise.

3. Archives de la Côte-d'Or, Grand cartulaire de Molesme, f 118; publ. dans les Annales de la Société du Gâtinais, XXIII (1905), p. 212. M. Jacques Laurent, dans sa publication des Cartulaires de Molesme, en a fait un seigneur de Tournoël en Auvergne.

4. Bulletiu de la Société nivernaise, XVII, p. 207.

5. Abbé de Marolles, Inventaire des chartes de Nevers, p. 100.

lèges de Bois-le-Roi, près de Ferrières-en-Gâtinais, et à l'abbaye de Fontainejean; dans plusieurs pièces insérées au cartulaire de Saint-Loup de Troyes' (1182-1187); dans deux chartes de Marie, comtesse de Troyes (Provins, 1183), l'une accordant une prébende à un chanoine de Saint-Quiriace de Provins', l'autre terminant un différend entre l'abbaye de Sainte-Geneviève de Paris et la commune de Meaux'; dans un procès avec le prieur de Lorris'. Il s'est porté garant, en 1174, de l'assentiment d'Aveline de Nemours à une cession de biens, sis en Gâtinais, aux moines de Saint-Victor"; il achète des terres à Varennes, près de Montargis, et dans la châtellenie de Châtillon-sur-Loing (1182), pour les céder ensuite à l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire. Il paraît encore une fois, en 1186, à titre de témoin, dans un contrat passé entre la comtesse de Champagne et Pierre de Courtenay'.

Il serait oiseux d'essayer de rechercher le degré de parenté qui a pu exister entre les différents membres de la famille du Tourneau; les éléments font défaut. Contentons-nous d'énumérer ceux qu'il a été possible de retrouver.

1. Abbé Lalore, Collection des principaux cartulaires du diocèse de Troyes, t. I (1875), pp. 110, 113 et 122.

2. Archives hospitalières de Provins, Hôtel-Dieu, n° 4; original où on lit: " Gilo del Torneel ».

3. Archives nationales, L 885, n° 57; publ. dans les Mémoires de la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France, t. XXX, p. 113. Cf. Archives nationales, S 2292, n° 25.

4. Almanach de Sens de 1786, p. 32.

5. Archives nationales, S 2151, n° 15.

6. Comte Delaborde, Recueil des actes de Philippe-Auguste, p. 65; Prou et Vidier, Recueil des chartes de Saint-Benoît-sur-Loire, t. II, p. 112. 7. Quantin, Cartulaire général de l'Yonne, t. II, no 1434.

Philippe du Tourneau, maréchal du roi Louis VII, marié à Mahaut de Gaudigny, est mentionné dans deux chartes de 1177 et 1179', et a été enterré dans la chapelle du prieuré de Flotin, à la fin du xır siècle, ainsi que sa femme; sa tombe portait, avec un écusson aux armoiries précédemment indiquées, la légende en capitales romaines: HIC JACET PHILIPPUS DE TORNEELLO".

Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls membres de cette famille qui choisirent Flotin pour lieu de leur sépulture on y voyait encore les dalles funéraires de Guillaume du Tourneau et de sa femme Marguerite; de Simon du Tourneau, représenté en costume militaire du XIIIe siècle, avec écussons aux mêmes armoiries que précédemment; de Gilon du Tourneau, chanoine d'Orléans en 1234, puis archidiacre de Sens, décédé en 1262, dont les possessions s'étendaient sur de nombreux villages du Gâtinais, autour de Malesherbes'; et de Philippe du Tourneau, chevalier, mort en 1263'.

Le nécrologe de l'abbaye de Saint-Spire de Corbeil', indépendamment du maréchal Philippe et de sa femme, fait mention d'un Gilles du Tourneau, et

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1. Archives nationales, K 25, no 135; Luchaire, Études sur les actes dc Louis VII, no 770; Guérard, Cartulaire de Notre-Dame de Paris, t. II, p. 291; - Bulletin historique et philologique du Comité, 1912, p. 192. 2. Em. Richemond, op. cit., pp. 193-195. L'anniversaire du mari et celui de la femme étaient célébrés à Saint-Spire de Corbeil.

3. Peut-être le même que le maréchal ci-dessus mentionné.

4. Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais, XXX, p. 326. Olim du Parlement de Paris, t. I, p. 107.

5. R. de Maulde, Notes sur l'ancien prieuré de Flotin; nationale, ms. nouv. acquis. latines no 400.

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Bibliothèque

6. A la tête de laquelle fut longtemps un fils de Robert Clément.

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