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son sein, à la majorité absolue des suffrages, deux de ses membres qui devront remplir provisoirement les fonctions de maire et d'adjoint, ayant pouvoir de faire tout appel et toute réquisition ayant pour but l'intérêt général des citoyens. Art. 3. Tout emblème de l'empire déchu, tels que drapeaux, aigles, bustes ou estampes appartenant à la commune, devront être immédiatement rapportés à la Mairie pour ensemble être détruits sur la place publique en présence du peuple. — Art. 4. La commission, séance tenante, procédera immédiatement à la formation des cadres de la garde nationale sédentaire et avisera à son armement. Elle inscrira sur ses cadres tous les hommes valides âgés de 18 à 55 ans et, en outre tous ceux qui, passé cet age, se feront inscrire volontairement. Art. 5. Tous citoyens de la commune qui ne viendront pas, par une déclaration formelle, faire opposition au gouvernement de la République, seront considérés comme y adhérant de plein droit. La présente proposition, faite par Richardeau, a été acceptée à l'unanimité par tous les membres présents dont les noms suivent Margueritte, ancien maire; Houy, Lours, Flamery, Girard, Pierre, Jacob, Poux, Réfort, Delouche et Charron. La commission municipale, après avoir procédé à sa formation, suivant l'article 2 de la proposition ci-dessus, a nommé comme président Margueritte Jules, ancien maire, vice-président et secrétaire, Richardeau Désiré. Fait et délibéré en séance, à Boësses, les jour, mois et an que dessus, et tous les membres ont signé, et Margueritte a fait la réserve suivante : Le citoyen Margueritte, craignant que la destruction publique des emblèmes impériaux ne soit un sujet de trouble dans la commune, n'en prend nullement la responsabilité et adhère à tous les autres articles'.

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Peu de temps après la délibération du 6 septembre, les Prussiens vinrent couper le chemin de fer à Bouchereaux, sur le terroir de la commune. Le

1. Archives communales de Boësses.

XXXIII.

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30 septembre, la lettre suivante fut écrite au souspréfet de Montargis, nommé Charbonnier, et signée par les membres du Conseil municipal de Boësses : elle réclamait des armes et des munitions.

Monsieur le Sous-Préfet,

Mardi dernier', à six heures du matin, vingt lanciers Prussiens sont arrivés à cinq cents mètres de Boësses. En un instant, au son du tocsin, deux cents hommes armés de fusils, de fourches ou de faulx, sont allés à leur rencontre, mais ces pillards n'ont pas tardé à déguerpir; seulement un curieux sans armes, un ancien militaire, malade depuis la campagne d'Italie, a été fait prisonnier; les Prussiens, après l'avoir lié et attaché à leurs chevaux, l'ont emmené jusqu'à Yèvre-le-Châtel et là, après l'avoir furieusement battu, l'ont laissé revenir. Il serait trop long de vous raconter l'entretien qu'il a eu avec ces misérables. Depuis cette échauffourée, nous n'avons point revu de Prussiens.

..... Aujourd'hui, jeudi, à midi, nous avons eu une fausse alerte qui a mis en émoi toutes nos populations; on a imprudemment signalé la présence de quatre cents Prussiens à Boynes et, en une demi-heure, plus de six cents hommes armés de toutes pièces, fusils, piques, fourches, faulx, etc., de plusieurs communes, se trouvaient réunis à Gaubertin, bien décidés à marcher au secours de la commune de Boynes, menacée d'incendie et de pillage. Là s'arrêta la marche, l'alerte étant fausse. Boësses et Beaumont marquaient ici leur place. par plus de quatre cents personnes... (Signé :) Richardeau, Girard, Charron, Réfort, Pierre, Margueritte, Delouche, Lours, Flamery, Jacob, Houy, Poux.

On voit que la commune de Boësses cherchait à se défendre vigoureusement contre l'invasion. Non seulement elle fit son possible pour repousser l'en

1. 28 septembre 1870.

nemi; mais plusieurs de ses habitants, Alphonse Masson, Théodore Bréchu, Anatole Saulnier, Casimir Leseurre, Tazé, dit Cathau, s'engagèrent volon tairement dans nos armées ou dans les compagnies de francs-tireurs.

Malheureusement tous ces efforts furent inutiles: Pithiviers, Ascoux, Boynes, Barville, Egry, Gaubertin, etc., étaient occupés par les Prussiens en novembre. Revenus en force à Boësses, ils y firent force réquisitions et l'on vit des paysans emmener leurs bestiaux pour les soustraire à l'ennemi. Enfin, le village fut à son tour occupé par les hommes et les chevaux de l'armée allemande'.

XXV.

LES FONCTIONNAIRES FÉODAUX.

Les plus anciens fonctionnaires féodaux de Boësses, dont nous ayons connaissance sont: Jean Mandonnet, greffier de la prévôté d'Aulnay-sous-Boësses en 1622; Claude Bienvenu, receveur de la terre et seigneurie d'Aulnay, demourant au chastel et lieu

1. La nouvelle invasion de 1911 a provoqué parmi la population de Boësses un grand effort de patriotisme. Differentes souscriptions en faveur de nos soldats ont produit plus de 2000 franes. Un ouvroir, dirigé par l'institutrice, Mlle Simonneau, fonctionne encore actuellement. La vente des drapeaux belges a produit 3000 francs. Mais la commune a beaucoup souffert des deuils causés par la guerre. Le capitaine Georges Delaveau, originaire de Boësses, qui faisait partie du centre d'observation aérienne de Verdun, a été tué en 1914. D'autres encore sont morts au champ d'honneur: Georges Fauvin, sergent; Henri Vincent, caporal Léon Girard, Louis Grosbois et Lucien Naudin. Ajoutons, à cette liste funèbre, celle des blessés: André Girard, Georges Sadier, Maurice Tazé, Maxime Saunier, Lucien Parot, Henri Legueille, Georges Delaveau, Fernand Pierre.

seigneurial du dit Aulnay », aussi en 1622'; François Berger, son successeur en 1641; Hubert Lours, receveur d'Aulnay, en 1694, probablement père d'Amand Lours, qui exerçait les mêmes fonctions en 1716 et en 1728. Le dernier receveur d'Aulnay fut André Thomas', qui l'était encore en 1790. JeanSimon Villain, « restaurateur, premier marguillier › en charge en 1738», était de son côté, « receveur » des terre et seigneurie de Cranne ».

C'est bien certainement Hubert Lours qui a érigé la croix connue à Boësses sous le nom de Croix Hubert-Lours. Un maître chirurgien de la même famille, Pierre Lours, mourut à Boësses le 21 mars 1711; il eut pour successeur André Lours, sans doute son fils, décédé aussi à Boësses le 19 avril 1774, et qui exerçait déjà en 1743.

Jean Naudin était commis aux aides de Boësses en 1728 et, avec les receveurs d'Aulnay et de Crannes, il se servait de la mesure de « Bouesse » qui contenait 12 setiers par muid » en 1551.

Boësses a eu de nombreux notaires : Thibaut Bourdon (1398); Masle; Jean Corbery, au xve siècle; Bernard (1545), Jacques Delaroche (1551), Beauvais (1566), un autre Delaroche, sans doute descendant de Jacques, notaire pour Boësses et Échilleuses (1619-1635); Lebègue (1681); Charles Brideron',

1. Archives du Loiret, GG (fabrique de Boësses).

2. Archives du Loiret, GG (fabrique de Boësses).

3. Claude Brideron, probablement de la même famille, avocat au Parlement, prévôt de Chantecoq et lieutenant de Courtenay, vivait en 1640. Étienne Brideron, aussi avocat au Parlement, demeurant à Montargis, avait épousé Anne Berthault, et en cut un fils, Pierre, baptisé en cette ville le 23 avril 1662. Michel-François Brideron a été maire de Montargis,

« notaire tabellion juré au comté de Beaumont », exerçait en 1694, « en ce qui dépendait de Boësses, » Eschilleuses et Grangermont »; il mourut à Boësses, âgé de cinquante ans, le 30 juin 1714. II eut pour successeurs: Sébastien Lorin (1714), Etienne Lebègue (1716), décédé à Boësses le 4 janvier 1726, à l'âge de quatre-vingts ans; Renaud (1730); Courtois (1733); Antoine Herpin (1739-1764); Laureau (1739); Combes (1746); Aussenard (17491766); Masson (1764).

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La mairie de Boësses a été successivement occupée, depuis 1789, par :

Naudin, procureur de la commune (1789-1792); Jean Alexandre Maglin, nommé le 2 décembre 1792;

Flamery (1792-1800);

René Descourtilz (an VIII-1813), mort en 1826;
Joseph Vincent (3 avril 1813);

Jean Lenoble (11 juin 1815);
Sauveur (28 juillet 1816);
Charles-Achille Pierre (août 1830);

de 1731 à 1733. Marie-Anne-Françoise Brideron avait épousé Charles Amyot, conseiller du roi et lieutenant criminel au siège de Château-Renard en 1716. Un Brideron était sergent royal à Boësses en 1698, et un autre avait une maison à Beaumont en 1726 (Archives de l'hospice, E 17). Un prêtre de cette famille, C. Brideron, était curé de la Selle-sur-le-Bied en 1721, et un autre de Rogny, de 1776 à 1795 (Gauthier, Rogny et Saint. Eusoge).

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