et échanson de Louis XI, et descendante de Jacques Cœur.

Louis de Harlay et Germaine Coeur eurent de nombreux enfants, entre autres: 1° Jacques, chevalier, né le 31 janvier 1496, qui rendit foi et hommage pour Beaumont, relevant de Château-Landon, en janvier 1538, février et avril 1539, mars 1547 et mars 1548; seigneur de Cézy (Yonne), de Beaumont, etc., baron de Montglat, il fut l'un des cent gentilshommes de la Chambre du roi, mort sans héritiers; 2o Christophe, né en 1504, devenu président à mortier au Parlement de Paris, qui rendit aveu pour Beaumont, le 12 mai 1541, et le 4 mars 1547 pour les fiefs d'Aulnay, Boësses, Digny et Eschilleuses'; -3° Robert, tige des seigneurs de Sancy; Louis, tige des seigneurs de Cézy et de Champvallon; 5° Louise, femme de Jean

de La Croix, baron de Plancy; chevalier de Malte.

6o Jean, le cadet,

Après Christophe, mort en 1572, et inhumé dans une chapelle de l'église de Beaumont, Boësses appartint successivement à Achille Ier de Harlay (1536-1616), seigneur de Beaumont, Beaune-laRolande, Gaubertin, Cély, Desmont, Auxy et autres lieux, premier président au Parlement de Paris, en faveur de qui la seigneurie de Beaumont fut érigée en comté par lettres de septembre 1612; - à CharlesAuguste de Harlay, l'un de ses petits-fils (1671),

1. Archives du Loiret, A 1263.

2. Les aveux pour la seigneurie de Boësses sont aux Archives du Loiret, A 1259 et 1263.

maître des requêtes de l'hôtel et procureur général au Parlement; à Achille III (1631-1712), fils du précédent, procureur général, puis premier président au Parlement, bienfaiteur de l'Hôtel-Dieu de Beaumont, où il fut inhumé; à Achille IV (16631717), président au Parlement, puis intendant de la généralité de Paris; enfin, à la famille de Montmorency-Luxembourg par le mariage de la dernière des Harlay, Louise-Madeleine, avec Christian-Louis de Montmorency-Luxembourg, lieutenant général des armées du roi (7 décembre 1711).

Les paroisses de Boësses et Eschilleuses, relevant du comté de Beaumont, furent distraites, par lettres patentes du 24 juin 1498, de l'élection de Pithiviers; on leur substitua Ondreville et Grangermont, villages de l'élection de Montargis, beaucoup moins riches, puisqu'ils rapportaient 60 livres environ contre 5000 à 6000 livres que rapportaient Boësses et Eschilleuses. La plupart des membres de la famille de Harlay se firent remarquer par leur charité, et Achille III notamment se préoccupa, en 1697, de faire distribuer du chanvre à filer' aux pauvres femmes de Boësses et de Beaumont, après enquête ordonnée à son bailli. Sa belle-fille, née du Louët de Courtgenval, d'une très vieille famille de Bretagne, établit à son tour (1732) des sœurs de charité, de la communauté de Saint-Maur et de l'Enfant Jésus, à l'Hôtel-Dieu de Beaumont', avec

1. Archives de l'hospice de Beaumont-du-Gâtinais, H 2. 2. Archives de Seine-et-Marne, G 1.

mission de soigner les pauvres et de tenir une école pour les filles de la paroisse et des environs. Enfin Louise-Madeleine de Harlay fit transmettre à l'HôtelDieu de Beaumont les biens de la maladrerie de Souville (près de Pithiviers), qui possédait environ 800 livres de rente.

(La suite prochainement.)

ALFRED CHARRON.

LES DELLA ROBBIA

EN GATINAIS

QUICONQUE S'intéresse aux arts connaît les fameuses terres cuites émaillées, sorties des ateliers des célèbres italiens les Della Robbia. Pour peu que l'on ait visité les villes de Toscane, on a pu en admirer de magnifiques spécimens à Florence, à Fiesole, à San Miniato, à Borgo San Sepolcro, à Montepulciano, à Arezzo, à Pistoia, à Prato, à Lucques, à Viterbe, à Volterra, d'autres encore; et pour qui ignore l'Italie, lacune impardonnable, il faut se contenter des quelques morceaux possédés par le Louvre, le musée de Cluny, l'école des Beaux-Arts à Paris, le musée de Berlin et le South Kensington.

Depuis les monographies de Léon de Laborde', de Cavallucci et Molinier', de Marcel Reymond', l'œuvre de ces grands artistes est parfaitement étudiée; leur vie est également connue dans ses grandes lignes; le séjour et les travaux en France du

1. Le château du Bois de Boulogne (Paris, 1853, in-8).

2. Les Della Robbia, leur vie et leur œuvre d'après des documents inėdits (Paris, 1884, in-4°).

3. Les Della Robbia (Florence, 1897, in-8).

sculpteur-émailleur Luca et surtout de l'architecte Girolamo (Jérôme) à Boulogne (château de Madrid), à Fontainebleau, à Orléans, à Saint-Denis, de 1529 à 1556, année de sa mort, n'ont plus de secrets pour nous'. Car, tandis que l'un des petits-fils de Luca demeurait en Toscane et y accomplissait deux chefsd'œuvre (la fontaine de Santa Maria Novella à Florence, les médaillons de l'hôpital à Pistoia), et que l'une des filles du même Luca formait souche de la famille des Viviani Della Robbia', une autre branche s'établissait définitivement en France, celle de Girolamo, lui-même devenu valet de chambre du roi.

Voici, en effet, sa fille Jeanne mariée à un personnage bien connu, Médéric de Donon, contrôleur général des bâtiments; son autre fille Constance qui épouse un orfèvre du roi, italien de naissance, Ascagno di Mari'; une troisième, Marie, dont le mari fut François Bontemps, sieur d'Ornano; son fils Pierre-François, seigneur de Puteaux, secrétaire de Lucrèce de Cavalcanti', veuve du général des finances Albisse d'Elbène, auquel elle fait don d'une rente de 154 livres le 6 août 1572', et qui meurt

1. Les registres du Parlement de Paris (Archives nationales, X 1547, fo 82, et X 1553, fo 32) conservent la trace d'une affaire à laquelle est mêlé Girolamo Della Robbia, en même temps que Guillaume Cocault, prisonnier à la Conciergerie (1540-1543).

2. Le marquis Viviani Della Robbia a communiqué à MM. Cavallucci et Em. Molinier une généalogie assez exacte et complète de la famille, qui a trouvé place à la page 199 de leur volume.

3. Lequel fut poursuivi pour meurtre, ainsi qu'il résulte d'un acte passé au Châtelet de Paris le 8 septembre 1563 (Archives nationales, Y 104, f• 296).

4. Elle était dame d'honneur de la reine.

5. Archives nationales, Y 113, f 122.