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Nos communes gâtinaises trouvent successivement leur historien. Voici le tour d'une des plus dignes d'être étudiées : Samois-sur-Seine; Notice historique et archéologique depuis les temps anciens jusqu'à la Révolution, par VICTOR BOUQUET, complétée jusqu'à nos jours par PAUL COMBLE et AUGUSTE LIMOSIN (Paris, Le Deley, 1913; in-16 de 116 p. avec 25 pl. et 2 cartes)'. Samois est en effet une localité qui a joui d'une notoriété fort ancienne, comme l'attestent ses anciens seigneurs, le séjour d'un prévôt, ses écoles mentionnées au XIIIe siècle, son hôpital datant du xe siècle, ses halles, son grenier à sel dont il reste encore quelques curieux vestiges. Le pays a souffert de l'invasion anglaise; le pont, ruiné au XVII° siècle et qu'on songe à rétablir, mettant les deux rives de la Seine en communication, fut à certaines époques un point stratégique important; mais les guerres depuis le xvIIe siècle n'ont que peu ou prou éprouvé le pays. Malgré l'exclusion indiquée par le titre du volume, on y lira quelques renseignements sur la période moderne, ajoutés par M. Comble et M. Limosin, ancien instituteur de la commune; mais la période révolutionnaire n'a pas été traitée. Les auteurs ont du moins profité utilement des travaux antérieurs, et l'ouvrage, qui se lit avec plaisir, est abondamment illustré d'excellentes photographies représentant toutes les curiosités et les principaux monuments de Samois.

De M. MAURICE ROY nous avons à signaler un nouveau travail, basé sur des documents notariés complètement inédits, relatifs à La galerie de François Ier à Fontainebleau (Paris, 1914; in-8 de IV-20 p.; extr. du tome LXXIII des Mémoires

1. Il faut joindre une petite plaquette: Supplément à l'histoire de Samois (in-16 de 8 p.) où est respectivement indiquée la part de collaboration de chacun des auteurs.

2. Sur ce point il eût été facile d'être plus précis, surtout à l'aide des chartes de l'abbaye de Barbeau.

de la Soc. nat. des Antiquaires de France). Aux documents sur la construction de cette fameuse galerie, qu'a jadis publiés le comte de Laborde, il faut ajouter désormais le marché du 2 avril 1539 passé avec Francisque Sibec, de Carpi, menuisier du roi, pour la confection des planchers ainsi que des superbes boiseries qui existent encore aujourd'hui en grande partie (quelques-uncs, détériorées, ont été refaites ou copiées plus ou moins fidèlement sous le règne de Louis-Philippe); quant à la menuiserie de l'appartement des bains situé sous cette galerie, l'exécution en fut confiée quatre ans plus tard à Joachim Raoullant.

Une thèse de la Faculté de droit de Paris nous intéresse particulièrement; c'est celle de M. ÉTIENNE FOUGERON, Condition juridique de l'Orléanais dans l'ancien droit (Orléans, impr. Gout, 1912; in-8 de [Iv-]xiv-165 p. et 2 cartes), qui est surtout une étude de géographie historique, depuis la transformation du « pagus Aurelianensis en diocèse d'Orléans et l'établissement des comtes d'Orléans héréditaires jusqu'à la création de l'apanage et l'autonomie du duché, indiquant les différentes phases et circonstances par lesquelles le pays s'est trouvé modifié au moyen-âge. Grâce à une méthode très sûre, à des recherches précises et étendues, M. Fougeron a écrit un bon livre; nous noterons toutefois quelque flottement dans la succession des vicomtes, qui n'est pas encore suffisamment éclaircie, et aussi nous regretterons qu'à côté des institutions administratives, l'auteur n'ait pas pu étudier des sujets connexes qui méritaient d'être traités avec quelque ampleur, comme par exemple les mesures locales d'autrefois. Telle qu'elle est du moins, cette thèse fournira une excellente base d'étude pour ceux qui, après lui, voudront creuser certaines questions particulières non encore suffisamment précises. Sa conclusion est celle-ci L'Orléanais propre : « avait une vie effective; sans doute, nous ne voulons pas le mettre sur le même pied que la Bretagne ou la Normandie,

par exemple: sa réunion à la couronne se fit de très bonne heure, sa population ne fut pas formée d'une race à part, son territoire ne constituait pas une région homogène au point de vue du sol. Cependant, s'il n'a pas eu une physionomie particulière très marquée, il a toujours conservé du moins une individualité réelle que seuls le temps et l'histoire avaient pu lui constituer. »

Les articles confiés à la défunte revue Brie et Gâtinais » par M. ABEL RIGAULT ont été tardivement réunis en un petit volume dont nous signalerons la mise en vente : L'invasion de 1815 en Seine-et-Marne (Meaux, Lepillet, 1911 [1913]; in-16 de XIV-244 p.). Ils nous permettent de revivre ces tristes journées, avec l'invasion et les contributions de guerre, l'anarchie administrative et l'épuisement du pays, l'enchevêtrement des armées, les scènes de pillage auxquelles se livrèrent les Russes, les Bavarois, l'évacuation et la famine, l'évaluation des pertes matérielles, l'esprit séditieux des populations et les propos violents amenés par la rancune populaire. Écrit avec vivacité et agrément, puisé aux meilleures sources d'archives, terminé par un précieux index des noms cités, ce petit livre est une excellente contribution à l'histoire générale; pour n'être qu'une minime partie du département, l'arrondissement de Fontainebleau est assez abondamment représenté dans cette étude rétrospective où chaque petit fait trouve sa place naturelle dans le récit coloré des dramatiques événements qui se déroulèrent dans une région placée au-devant de Paris, sur la grande route de l'invasion, au milieu d'une population foncièrement attachée à l'Empire et navrée de voir dans la défaite la ruine de son idéal». La lecture de ce volume est particulièrement à recommander à l'heure actuelle où le pays a failli revivre des jours d'épreuve que le retour d'une armée étrangère, haineuse et barbare, ne pouvait manquer d'amener avec elle.

HENRI STEIN.

Voici l'état actuel des édifices classés dans la partie gâtinaise des départements du Loiret et de Seine-et-Marne :

1) Bellegarde. Pignon de l'église.
Boësses. Porche de l'église.
Boiscommun. Église.
Courtenay. Église.
Ferrières-Gâtinais. Église.
Germigny-des-Prés. Église.

Gien. Ancien château.

Lorris. Hôtel de ville.

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(dans le jardin de l'Hôtel de Ville).

Montcresson. Église.

Préfontaine. Porche de l'église.
Puiseaux. Église.

Saint-Benoît-sur-Loire. Église. Façade d'une maison

du XIIe siècle.

Sermaises-du-Loiret. Église.

Yèvre-le-Châtel. Château. Chapelle Saint-Lubin.

2o) Avon. Église.

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Château-Landon. Église Notre-Dame.

Fontainebleau. Château.
Grez-sur-Loing. Église.

Ruines du château.

La Chapelle-la-Reine. Porte de la sacristie.

Larchant. Église.

Melun. Eglise Notre-Dame.

Mondreville. Porche de l'église.

Montarlot. Église.

Montereau-fault-Yonne. Église.

Moret-sur-Loing. Église.

Nemours. Église.

Souppes. Église.

Villiers-sous-Grez. Église.

Portes de ville.

HENRI IV ENFANT

A MONTARGIS

É le 14 décembre 1553, le fils d'Antoine. de Bourbon, roi de Navarre, - le futur

Henri IV, se trouvait à Montargis au mois de septembre 1562. On sait assez peu de chose de son enfance ses historiens ne le connaissent guère qu'à l'époque où il entra dans la vie publique, les biographes de son père et de sa mère ne se sont guère intéressés au jeune prince. Nous ignorons donc complètement la raison de sa venue en Gâtinais, où ses parents ne paraissent avoir jamais résidé; d'ailleurs dans ce voyage il n'accompagnait pas son père, et nous l'ignorerions peut-être toujours, si la santé du jeune Henri ne s'était trouvée momentanément compromise et si le médecin qu'on lui avait donné pour guide n'avait cru nécessaire de rassurer Antoine de Bourbon sur l'état de son fils. Sa lettre, conservée en original, appartient aux collections de la Bibliothèque natio nale'; malheureusement le feuillet déchiré par le bas ne laisse pas deviner le nom illisible de son auteur, et le médecin qui soigna l'enfant à l'aide d'infusions de rhubarbe, de bouillons aux herbes et de tablettes purgatives, restera dans l'oubli. Voici le

1. Manuscrit français 15877, fo 98.

XXXII.

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