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Guillaume de Dicy, qui fut successivement bailli de Bourges de 1315 à 1318', maître enquêteur des forêts royales, conseiller au Parlement de Paris dès 1319, conseiller puis trésorier du roi' à partir de 1326, paraît être le frère de Pierre. Il est chargé en 1317 de prendre possession, au nom du roi, du comté de Nevers et de la baronnie de Donzy, et de les administrer momentanément; en 1325, de concert avec le bailli du Cotentin, d'exiger le paiement des finances dues pour acquêts de francs fiefs, arrière fiefs et censives par les ecclésiastiques dudit bailliage. Il est anobli par le roi en janvier 1327. Comme trésorier du roi, il traite de nombreuses affaires financières, et notamment celles qui concernent les subventions à l'armée de Flan Ire, les Lombards, les usuriers et les questions monétaires. Il acquiert sans doute de Jean d'Arrabloy la terre de Colomiers, et vend au roi, en février 1333, environ deux cent dix arpents de bois sis en la forêt d'Orléans, dans les gardes du Milieu et de Vitryaux-Loges'. Il fonde avec Pierre une chapelle dans l'abbaye des Écharlis; il veut être enterré dans ce

1. Recueil des Historiens de France, XXIV, p. * 187. — La date de 1317 donnée par Delisle doit être changée en février ou mars 1318 d'après J. Viard, Journaux du trésor de Charles IV, col. 176.

2. Comple de Robert Mignon, no 2243; Aubert, Le Parlement de Paris, p. 314; - Viard, Journaux du trésor de Charles IV, col. 115. Borrelli de Serres, Recherches sur divers services publics, III (1909), p. 103. 3. Archives nationales, JJ 55, no 30, et JJ 56, no 594.

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5. Archives nationales, JJ 64, no 322.

6. Compte de Robert Mignon, no 1657.

7. Archives nationales, J 733; cf. R. de Maulde, Condition forestière de l'Orléanais, p. 78.

couvent, qu'il dote d'une rente de vingt livres parisis; et après sa mort, en 1334, sa veuve Marie, ses enfants Jean et Odette confirment cette donation'. Le roi, entre autres libéralités, lui avait octroyé en octobre 1327 des droits sur les moulins. de Cochepie et de Bechereau près de Villeneuve-le

Roi'.

A la même époque (1318-1323) vivait Jean de Dicy, notaire du roi3, qu'il ne faut pas confondre avec le fils de Guillaume mentionné plus haut. Celui-ci, prévôt pour la reine-mère à Saint-Florentin en 1350', est surtout connu comme bienfaiteur du couvent des Cordeliers de Sens; en 1359, d'accord avec sa femme Adeline, il leur fit don d'une maison où ils purent s'établir lorsqu'ils furent contraints de quitter le faubourg où ils étaient précédemment installés; Adeline, décédée le 8 juin 1373, et Jean, devenu conseiller au Parlement, et mort le 14 février 1388, furent enterrés dans ce couvent.

Quant à Guillaume, fils du bailli d'Orléans, il fut seigneur de Villefranche et obtint de faire ressortir sa terre de la prévôté de Villeneuve-le-Roi'; il fut aussi seigneur de Perreux et obtint la permis

1. Archives de l'Yonne, H 648.

2. Archives nationales, JJ 64, no 525; - Archives de l'Yonne, H 550.

3. Viard, Journaux du trésor de Charles IV, col. 624.

4. Bibliothèque nationale, ms. latin 9895, fo 148.

5. Archives de l'Yonne, H 77 et H 567.

6. P. Quesvers et H. Stein, Inscriptions de l'ancien diocèse de Sens,

I (1897), p. 602.

7. Archives nationales, JJ 80, no 407.

8. Canton de Charny, arrond. de Joigny (Yonne).

sion d'édifier une chapelle dans le château du lieu'; il conclut un échange un échange avec les religieux des Echarlis'; il avait épousé Ade, et après leur décès leurs différentes propriétés furent partagées entre leurs quatre fils: Pierre, Jean, Érard et Guillaume3. Le premier, seigneur de Villefranche, a en outre la terre de Corbéon; Jean, le fief de Bourdeaux à Serbonnes; Erard reçoit en partage la seigneurie de La Celle-Saint-Cyr, et Guillaume les terres de Paroy, Chamvres et Béon (26 mai 1348).

Est-ce le même Pierre de Dicy, aîné des quatre frères, qui, avec sa femme Isabelle (précédemment mariée à Nicolas de Bois-Raoul), continue les libéralités de sa famille à l'égard des religieux sénonais en donnant en 1342 une maison aux Célestins de cette ville, et quel est cet autre emprisonné en 1392 pour un meurtre commis à Villeneuve-le-Roi? A cette dernière date, le lieutenant du prévôt de Villeneuve était Jean de Dicy, son cousin, impliqué dans l'affaire ainsi que Pierre, frère dudit lieutenant, qui fut condamné et exécuté tandis que les deux autres membres de la famille bénéficièrent de lettres de rémission royales".

Nous connaissons encore Pierre de Dicy, chanoine

1. Arch. nat., JJ 69, n° 21; cf. JJ 67, n°82: chapelle dans l'église de Chailley. 2. Archives de l'Yonne, I 659. Pierre de Dicy, chevalier, occupe le fort d'Auxy, près de Beaune-la-Rolande, en 1367 (Annales du Gálinais, XXI, p. 316).

3. Idem, H 659.

4. Archives nationales, X2 4, fo 67.

5. Archives de l'Yonne, H 489.

6. Archives nationales, JJ 143, no 56, 131 et 133; JJ 145, no 301; cf. Bulletin de la Société des sciences de l'Yonne, LXVI (1912), p. 701.

de la cathédrale d'Auxerre, et Thomas de Dicy, archidiacre d'Avallon'; Jean de Dicy, capitaine. de Corbeil, puis écuyer d'honneur et grand-maître de l'écurie du roi Charles VI (1412); Jean de Dicy, seigneur de La Mothe-aux-Aulnais'; Jacques de Dicy, cité dans un aveu de 14023; Colin de Dicy, écuyer, seigneur de Villefranche, que les incursions anglaises ont chassé de sa terre, et qui, réfugié à Montargis, se voit condamné par le bailli de ce lieu‘ à payer à l'abbaye des Écharlis 400 livres d'arrérages d'une rente due pour la fondation de la chapelle de ses prédécesseurs en ladite abbaye (1449); enfin Isabelle, dame de Chalençois en 1450°.

La seigneurie de Villefranche passe aux mains du grand maître de l'artillerie Gaspard Bureau, et la famille de Dicy, peut-être ruinée, disparait ou à peu près; on rencontre cependant encore le nom de Pierre de Dicy, possesseur d'un petit fief à Courtenay, au milieu du xvr siècle, mais c'est là le dernier descendant connu de cette noble lignée du Gâtinais.

(Sera continué.)

HENRI STEIN.

1. Obituaires de la province de Sens, III (1909), p. 255.

2. Maurice Roy, Nolice sur Rucouvert, p. 9; Archives de l'Yonne, La Mothe-aux-Aulnais est du canton de Charny (Yonne).

H 546.

3. Archives du château de Bontin (Yonne).

4. Archives de l'Yonne, H 648.

5. Archives du Loiret, A 1808.

près de Châteauneuf-sur-Loire.

-

Chalençois est dans la forêt d'Orléans,

6. Maurice Roy, Le ban et l'arrière ban du bailliage de Sens en 1545,

P. 48.

HOTELS DE

QUELQUES

FONTAINEBLEAU

AU XVI SIÈCLE

(Suite)

E

N terminant un premier article sur le même sujet', j'exprimais l'espoir qu'il me serait bientôt permis d'y ajouter une suite.

Peut-être ai-je alors un peu trop compté sur la fortune, pourtant favorable aux chercheurs persévérants, car quatre années se sont écoulées depuis, et ma récolte se présente aujourd'hui presque aussi maigre que tardive. Voici toutefois plusieurs actes nouveaux concernant divers immeubles de Fontainebleau au xvr siècle.

I.

Maison des Trésoriers des Guerres.

Ce petit hôtel appartint successivement à trois trésoriers des guerres, il fut d'abord la propriété d'un certain François Messous, maçon à Fontainebleau, qui sans doute le construisit, c'était d'ailleurs une résidence peu importante consistant en une

1. Annales de la Société du Gâtinais, XXVIII (1910).

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