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de Boësses et d'Eschilleuses', et en 1605, le vicairegénéral, grand maître de Notre-Dame du MontCarmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, donna commission semblable ayant pour objet d'obliger la maladrerie de Boësses à lui payer 20 livres pour arrérages d'un droit de cinq livres dus par cet établissement'. M. de Saint-Thomas était alors commandeur de Jargeau et de la maladrerie de Saint-Marc de Boësses, qui en dépendait. Hubert Lours, fermier, jouissait des 21 arpents de la maladrerie, qui, suivant la eoutume de Lorris, avait sa mesure locale agraire, que nous n'avons pu connaître. Lours reçut du commandeur de Jargeau une quittance en date de 1681.

Au XVIIe siècle (2 avril 1665), Philippe, duc d'Orléans, par lettres patentes données à Paris, concéda à l'hôpital d'Orléans le revenu de la maladrerie de Boësses. Cette maladrerie fut ensuite unie à l'HôtelDieu de Beaumont en 1710, à la suite des édits de Louis XIV, et par arrêt du Conseil d'État en date du 12 janvier 1711'.

Le 5 janvier 1728, Jacques-Denis Miger, avocat en Parlement, bailli du duché de Beaumont, signe un bail de neuf ans à Pierre Tazé, laboureur à Boësses, d'un arpent ou environ de terre où soulloit cy-devant y avoir au lieu chapelle et ensuite » lieu dit la Maladrerie terroir d'Eschilleuses,

1. Archives de l'hospice de Beaumont, III B 1.

2. Idem, III B 2.

3. Archives de l'hospice de Beaumont, E 4.

4. Archives de l'Yonne, G 59, no 44 (document original sur parchemin), et Archives de l'hospice de Beaumont, III B 1.

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» tenant d'un long au chemin d'Eschilleuses à › Bois-Le Roy, d'un bout sur le dit chemin, et › d'autre bout à Beaudoin et autres' ». Un arpentage des biens de la maladrerie fut fait à la requête du fermier Tazé, sans doute successeur de Lours'. Il avait loué, par bail du 5 janvier 1728, la maladrerie moyennant 115 livres par an. De 1758 à 1771, le bail fut de 130 livres. Enfin fut décrété l'union des maladreries de Souville, Boësses et Mainville, en 1759.

Un autre climat de Boësses, nommé le Clos de Ferrières», peut avoir appartenu aux Bénédictins de cette ville. On a trouvé à Boësses, vers 1883, à 5 mètres 50 de profondeur, une sorte de bâtiment souterrain ou plutôt une cave dont les arcs doubleaux, les voûtes et les piliers carrés datent du xir ou du XIIIe siècle. Il est pourvu de deux armoires en pierre de taille et percé d'un lucernaire. Cette cave, dont le plan a été relevé par Léon Dumuys, en 1883, communiquait peut-être avec le couvent de la Moinerie, situé à deux cents mètres environ; une porte murée, placée dans cette direction, semblerait du moins l'indiquer. « Des caves de même style » sont innombrables à Orléans ». Il y a, d'ailleurs, dans le pays, un grand nombre de caveaux taillés dans le tuf, dont quelques-uns, à en juger par leurs dispositions intérieures, ont certainement servi d'habitation et de refuge; ils sont curieux à visiter.

1. Archives de l'hospice de Beaumont.

2. Idem, III B 2.

3 Léon Dumuys.

Chacun sait, à Boësses, que M. Jules Bizet possède un de ces caveaux, situé sous la place publique, composé de trois salles communiquant par deux couloirs et dont les fausses issues déroutent le téméraire qui voudrait s'y engager. Au fond de ce souterrain se trouve une salle circulaire assez spacieuse; un banc taillé dans le tuf en fait le tour. On a trouvé, il y a déjà longtemps, d'autres souterrains à Boucheraut; ils occupent probablement l'emplacement de l'ancien château de Boucheraut, qui comme celui d'Aulnay était un fief du duché de Beaumont. En 1903, en faisant des travaux de voirie sur la route de Beaumont, tout près de Boësses, on a mis au jour de nouveaux souterrains, dont la construction doit remonter à la même époque féodale.

Un cimetière entourait en partie l'église; jusqu'en 1856, les inhumations se sont faites sur la place qui se trouve devant le porche. Le cimetière actuel est situé hors du village, à peu de distance, et les décès, selon une très ancienne coutume, sont encore annoncés dans les rues au son de la clochette des trépassés'.

Plusieurs croix sont disséminées sur le territoire. de la cominune citons seulement la croix de SaintGermain, la Croix-Pouteau, la croix de l'Échafaud, au lieu dit le Fief, qui faisait partie de l'ancienne seigneurie de Cranne'. C'est à la croix de l'Écha

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1. On appelle cette coutume les patenôtres ».

2. Les exécutions n'avaient pas toujours lieu dans ces deux endroits, car une fille qui avait étranglé son nouveau-né fut pendue à une potence dressée sur une petite place, au dessus de la source de la Fontaine, quelques années avant la Révolution.

faud qu'on allumait autrefois, le soir du 23 juin, en présence du clergé et des habitants, le feu de la Saint-Jean. Il dut y avoir une croix consacrée à saint Louis dans le climat qui en a conservé le nom, et une autre croix érigée en l'honneur de saint André, qui porte encore ce nom.

La cure de Boësses avait des droits de cens et de champart « communs et indivis» avec l'Hôtel-Dieu de Beaumont, s'élevant à environ trente livres par an'. Ces droits s'exerçaient sur des biens dépendant de la maladrerie de Souville et 'relevant de la seigneurie de Boynes. A la suite d'un arrangement, conclu entre les parties le 27 décembre 1755, PierreÉtienne Bourgeois de Boynes, ministre d'État', resta chargé de payer annuellement 30 livres de rente au curé de Boësses.

En même temps l'Hôtel-Dieu de Beaumont, par acte passé devant le notaire Lefranc, en août 1756, reconnaissait devoir à la cure de Boësses 30 livres de rente annuelle, payables à la Saint-André et fournies par Bourgeois de Boynes.

(Sera continué.)

ALFRED CHARRON.

1. Archives communales de Boesses.

2. Il fut intendant de Franche-Comté (août 1754), fit son testamen le 5 janvier 1776 (Archives du Loiret, B 28), et mourut en 1792. Son château de Mousseaux (saisi à l'époque révolutionnaire) appartenait aux seigneurs de Boynes. Il båtit une partie de l'église de cette paroisse dont les murs portaient sa litre seigneuriale et ses armoiries. Il possédait aussi le château d'Escrennes et fut le dernier seigneur de Laas, dont il fit démolir le château.

CHRONIQUE BIBLIOGRAPHIQUE GATINAISE

M. l'abbé J.-M. ALLIOT, archiviste diocésain, étudie Le clergé de Versailles pendant la Révolution Française (Versailles, Moriset, 1913; in-8 de VI-x-404 p.), livre qui ne nous intéresserait pas directement si, çà et là, l'auteur ne s'était trouvé amené à citer des faits se rapportant à des localités gâtinaises. C'est ainsi qu'il nous met au courant de petites scènes ou d'événements à rappeler les paroissiens de Mondeville, près de La Ferté-Alais (p. 99), sont totalement ingouvernables, montés contre Yvert, leur curé depuis 1776, tant et si bien que, dans le village, en février-mai 1791, eurent lieu de véritables émeutes où le curé de Bouville, venu au secours de son neveu, perdit la vie; le cure de Mennecy, près de Corbeil (p. 160), menant vie peu austère, est perpètuellement en querelles avec ses paroissiens et son vicaire, et finit par fermer l'église, ce qui amena des protestations jusqu'au sein de la Convention; un synode est convoqué et reuni à Étampes (p. 199), probablement dans la chapelle du faubourg Evezard, en mars 1795, pour protester contre les scandales commis dans le diocèse, mais demeure sans résultat; en 1799 (p. 289), l'évêque de Seine-et-Oise vient à Étampes pour visiter son clergé qui fait le vide et s'absente ou se cache pour ne pas le recevoir. Ces petites découvertes de M. l'abbé Alliot, qui n'est généralement pas tendre pour le clergé assermenté, montrent ce que peuvent réserver à un esprit curieux et avisé des documents d'autrefois, qualifiés trop souvent d'inutiles paperasses.

C'est une excellente et très complète revue des travaux consacrés à l'histoire d'une ville que nous devons à M. MAURICE LECOMTE. Observations sur la bibliographie historique de

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