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Il était d'autant plus nécessaire de faire remarquer l'erreur de tous ces historiens de la musique et de la rectifier, que le morceau dont il s'agit est le plus ancien monument parfaitement régulier de l'art des canons, et que c'est par lui que nous pouvons nous former une opinion fondée du mérite d'Okeghem comme harmoniste.

La messe d'Okeghem ad omnem tonum, à quatre voix, se trouve dans le rarissime recueil intitulé Liber quindecim Missarum a præstantissimis musicis compositarum (Noriberga, apud Joh. Petreium, 1538, petit in-4° obl). Une autre messe de ce maître, intitulée Gaudeamus, se trouve dans un manuscrit de la Bibliothèque impériale de Vienne : elle est aussi à 4 voix. L'abbé Stadler l'a mise en partition, et Kiesewetter en a publié le Kyrie et le Christe dans les planches de son mémoire sur les musiciens néerlandais, avec une multitude de fautes grossières, dont une partie a été corrigée dans l'Histoire de la musique des contrées occidentales, du même auteur; mais il en reste encore plusieurs. Le manuscrit de la Bibliothèque royale de Bruxelles, n° 5557, qui provient de la chapelle des ducs de Bourgogne, contient la messe d'Okeghem à quatre parties, qui a pour titre : Pour quelque peine, et la messe également à 4 voix Ecce ancilla Domini; je les ai mises en partition dans mes recueils d'anciens maîtres belges. Une note fournie à M. Léon de Burbure par M. James Weale, de Bruges, indique le titre d'une quatrième messe du même maitre (Village), dont une partie fut transcrite en 1473

dans les livres de l'église collégiale de Saint Donatien ou Donat, de cette ville, par le ténoret copiste Martin Colins (1). Plusieurs messes inédites d'Okeghem se trouvent dans les livres de la chapelle pontificale, à Rome, dans le volume n° 14, in-folio: Baini, qui les cite, n'en fait pas connaître les titres.

Sebald Heyden rite aussi (De Arte Canendi, p. 70) Missa Prolationum, d'Okeghem, et l'on en trouve un canon dans les Præcepta musica practica de Zanzer d'Inspruck, publiés dans cette ville, en 1544.

Le plus rare des rarissimes produits des presses d'Octavien Petrucci, inventeur de la typographie musicale, lequel a pour titre Harmonice musices Odhecaton, renferme dans le premier livre, marqué A, et dans le troisième, dont le titre particulier est Canti C numero cento, cinquanta (Venise, 1501-1503), ce recueil, dis-je, renferme cinq chants d'Okeghem à trois et à quatre voix. Son nom y est écrit Okenghem. Ces chants sont des motets composés sur des mélodies populaires, dont les premiers mots sont : Ma bouche rit; Malheur me bat; Je n'ay deul; petite Camusette; Prennes sur moy (prenez sur moi). Un manuscrit précieux de la fin du XVe siècle, qui provient de la chapelle des ducs de Bourgogne et se trouve aujourd'hui dans la bibliothèque de la ville de Dijon, sons le n°295, contient plus de 200 chansons françaises, à

(1) Item Martino Collins pro scriptura PANEM de Village, de Okeghem et reparatione librorum laceratorum cum novis foliis compositis XII sc. (douze escalins}

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trois et quatre parties, parmi lesquelles il y en a sept qui portent le nom d'Okeghem, et peut-être un plus grand nombre, sans indication, qui lui appartiennent. M. l'abbé Stephen Morelot, qui a donné une excellente notice de ce manuscrit (1), y a joint le catalogue thématique de toutes ces chansons, et l'on y voit les commencements de celles-ci qui portent en tête le nom d'Okeghem : 1° Ma bouche rit (publiée dans le recueil Harmonice musices Odhecaton); 2° Les desléaulx (déloyaux) ont la raison : 3° L'autre dantan l'autr'ier; 4° Fors seulement l'attente que je meure; 5o Quant de vous seul je pers la veue; 6° D'un autre amer (amour) mon cœur ; 7° Presque transi. Je possède aussi trois motets à quatre voix de ce maltre.

Je ne dois pas finir cette notice sans parler d'un passage du Dodecachordon de Glarean, où il est dit qu'Okeghem a écrit une messe à trente-six voix : Okenheim qui ingenio omneis excelluisse dicitur, quippe quem constat triginta sex vocibus garritum quemdam (missam) instituisse (Dodecach. lib. 3, p. 454). Dans le poëme de Crétin, ce n'est pas une messe, mais un motet à trente-six voix qui aurait été composé par Okeghem; voici le passage:

C'est Okergan quon doibt plorer et plaindre, "Cest luy qui bien sceut choisir et attaindre Tous les secretz de la subtilité

Du nouveau chant par son habileté (2)

« Sans un seul poinct de ses reigles enfraindre,
« Trente-six voix noter, escripre et paindre
«En ung motet; est-ce pas pour complaindre
Celluy trouvant telle novalite?

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« C'est Okergan. »

Tous les auteurs modernes qui ont parlé de ce maître ont adopté sans discussion le fait d'une semblable composition écrite par lui; mais j'avoue que je ne puis y ajouter foi, et je considère une combinaison de ce genre comme impossible au quinzième siècle, où les morceaux de musique à six voix étaient même fort rares.

(1) De la musique au XVe siècle. Notice sur un manuscrit de la Bibliothèque de Dijon, par M. Stephen Morelot dans les Mémoires de la Commission archeologique de la Côte-d'Or); tiré à part, Paris, 1856, gr. in-4o de 28 pages avec un appendice de 24 pages de musique.

(2) Il ya dans le texte imprimé :

Tous les secretz de la subtilité

Du nouveau chant par sa subtilitė. J'ai cru qu'il y avait la une distraction de l'imprimeur, et j'ai fait la substitution qui vient naturellement à l'esprit. Cependant il se peut que le passage ait été écrit tel qu'il est imprimé, car M. Victor Fournel dit, dans sa notice sur Cretin: « Il se crée des difficultés aussi bizarres

que puériles et s'évertue toujours à donner à ses vers « non-seulement les rimes les plus riches, ce qui ne se«rait pas un grand mal, mais à faire rimer ensemble un ou plusieurs mots tout entiers, etc. »>

Un seul musicien de ce temps, Brumel, élève d'Okeghem, nous offre dans ses œuvres deux exceptions à l'usage suivi par ses contemporains à cet égard la première se trouve dans un fragment à huit voix rapporté par Grégoire Faber (Musices practicæ erotem. lib. I. cap 17): l'autre est la messe à 12 voix : Et ecce terræ motus, qui est à la Bibliothèque royale de Munich (Cod. mus. I) effort de tête sans doute extraordinaire pour l'époque où vécut l'artiste, mais qui n'est rien en comparaison de ce qu'aurait été une messe entière ou un motet à 36 voix. La pensée d'un pareil ouvrage devait alors d'autant moins se présenter à l'esprit des musiciens, que les chapelles des rois les plus puissants n'étaient alors composées que d'un petit nombre d'exécutants.

Je le répète, une telle composition était absolument impossible au temps d'Okeghem; quelle que fút son habileté, il n'en possédait pas les éléments, ne connaissant ni la division des voix à plusieurs chœurs qui se répondent et entrent tour à tour sur les dernières notes du chœur précédent, ni les broderies par lesquelles on déguise la similitude de mouvements des parties. Les inesses et motets à quatre, cinq el six chœurs d'Ugolini et de Benevoli (compositeurs du dix-septième siècle) sont des œuvres très-imparfaites, si on les considère au point de vue de la pureté de l'harmonie; mais on n'a pu les écrire que dans un temps où l'art était infiniment plus avancé qu'à l'époque où vécut Okeghem. L'anecdote dont il s'agit est de même espèce que mille bruits sans fondement qui se propagent sur les travaux des compositeurs de nos jours.

OLBERS (J.-N.), organiste de l'église Walhadi, à Stade, dans les dernières années du dix-huitième siècle, a fait graver de sa composition: 1° Six préludes faciles pour l'orgue; Hambourg, Boehme, 1799. 2o Six préludes et une pièce finale facile pour l'orgue, op. 2; ibid. Olbers a été l'éditeur d'un recueil de pièces des meilleurs auteurs pour le clavecin, dont il avait paru 4 cahiers en 1800.

OLDECOP (CHRÉTIEN-FRÉDÉRIC ), docteur en droit et syndic de la ville de Lunebourg, y naquit le 28 octobre 1740. Parmi ses OUvrages, on remarque un opuscule intitulé: Rede bey de 50 Jæhrigen Amtsjubelfest des Cantors Schumann (Discours à l'occasion du jubilé de cinquante ans de fonctions du chantre Schumann), Lunebourg, 1777, iu-4°.

OLEARIUS (JEAN ), docteur en théologie, naquit à Wesel, le 17 septembre 1546, et mourut le 26 janvier 1623. Parmi ses nombreux écrits, on trouve un poëme latin sur la restauration de l'orgue de l'église Notre-Dame, à Halle, par le

facteur David Becken, de Halberstadt. Ce petit ouvrage a pour titre: Relat. Calliopes organicæ de invento perquam ingenioso, systemate miraculoso, el usu religioso organarum musicarum, cum novum organum ab excellente artifice Dav. Poeccio Halberstadiensi, insigni occasione auctum ct perpolitum esset, Hallæ, 1597, in-4°. Une traduction allemande de ce morceau a été donnée par le petit-fils d'Olearius. (V. l'article OLEARIUS (JEAN-Godefroid).

OLEARIUS (JEAN-CHRISTOPHE), docteur en théologie, naquit à Halle, le 17 septembre 1611 et fut prédicateur de la cour et surintendant général à Weissensfeld, où il mourut le 14 avril 1684. Il a publié un recueil de cantiques spirituels intitulé: Geistliche Singekunst, Leipsick, 1671, in-8°. Ce livre est précédé d'une préface sur l'utilité de la musique d'église. On a publié, après la mort d'Olearius, un bon recueil de cantiques pour les dimanches et fêtes, trouvé dans ses papiers, sous ce titre : Evangelischer Lieder-Schatz, darinn allerhand ausserlesene Gesange etc. Jena, 1707, 4 parties in-4°, et Hymnologia passionalis, id est Homilitische Lieder-Remarque (sic) über nachfolgende Passions-gesange des Jesus; Arnstadt, 1709.

OLEARIUS (Jean-Godefroid), né à Halle, le 28 septembre 1635, fit ses études à l'université de cette ville, où il remplit les fonctions de diacre. Appelé en 1688 à Arnstadt, en qualité de surintendant, il y passa le reste de ses jours, refusa la place de premier prédicateur à Gotha, qui lui avait été offerte, et mourut le 23 mai 1711, à l'âge de soixante-seize ans. Gerber a eu une distraction singulière en faisant JeanGodefroid Oléarius, né en 1635, fils du docteur Jean Oléarius, mort en 1623; il a été copié par M. Charles Ferdinand Becker. On a de Jean-Godefroid une traduction allemande du poëme de son aïeul sur la restauration de l'orgue de Halle, sous ce titre Dr. Johann Olearii lateinisches Gedicht bei Verbesserung des Orgelwerkes in der Hauptkirche zu L. Frauen in Halle, ins Deutsche übersetzt; Halle, 1655. OLEBULL. Voyez BULL (OLE).

OLEN, prêtre et poëte-chanteur de la religion de Délos, vécut environ seize cents ans avant l'ère chrétienne. Suivant Suidas (voc. Qñv), il était chef d'une colonie sacerdotale qui vint des côtes de la Lycie porter à l'île de Délos le culte d'Apollon et de Diane ou Artemis; mais Pausanias (L. X, c. 5.) dit qu'un des hymnes qu'on chantait à Délos indiquait qu'Olen était Hyperboréen; ce qui peut sc concilier, car dans la première migration indopersane, un rameau de cette émigration, venue des montagnes de la Bactriane, s'établit d'a

bord dans l'Arménie et dans la Lycie. Longtemps après Alexandre, et même après le com mencement de l'ère chrétienne, on chantait encore à Délos les hyinnes composés par Olen pour le culte d'Apollon et de Diane. Creuzer (Symbol.) reconnaît dans ce culte et dans les idées d'Olen conservées par Homère dans son Hymne à Apollon, les traces de la métaphysique religieuse de l'Inde antique.

OLEY (JEAN-CHRISTOPHE), organiste et professeur adjoint à l'école d'Aschersleben, était né à Bernebourg, et mourut en 1789. Il était considéré comme un bon claveciniste et un orga. niste distingué: ses fugues et ses fantaisies sur l'orgue passaient pour excellentes. On a gravé de sa composition : 1o Variations pour le clavecin; 2 suites. - 2o Trois sonates pour le même instrument. -3° Mélodies pour des chorals, en 2 voiumes. -4° Chorals variés pour l'orgue, en quatre suites. La quatrième partie a été publiée après la mort de l'auteur, avec une préface de Hiller, à Quedlinbourg, chez F. J. Ernst, en 1792.

OLIBRIO (FLAVIO-ANICIO), pseudonyme sous lequel il paraît que Jean-Frederic Agricola (V. ce nom) s'est caché pour faire la critique des premiers numéros de l'écrit périodique publié par Marpurg, sous le titre de Musicien critique de la Spree. Cette critique est intitulée Schreiben einer reisenden Liebhabers der Musik von der Tyber an den Critischer Musicus an den Sprée (Lettre d'un amateur de musique des bords du Tibre, en voyage, au Musicien critique de la Sprée), 1 feuille in-4°, sans date et sans nom de lieu. Marpurg ayant répondu avec humeur dans sa publication périodique, le pseudonyme lui fit une rude réplique intitulée : Schreiben an Herrn *** in welchen Flavio Anicio Olibrio sein Schreiben an den Crilis cher Musicus an der Spree vertheidige!, und dessen Wiederlegung antwortet (Lettre à M ***, dans laquelle on défend celle que Flo rio Anicio Olibrio a adressée au Musicien eritique de la Sprée, etc.; Berlin, juillet 1749, in-4° de 51 pages.

OLIFANTE (Baptiste), musicien-napolitain, vécut à Naples au commencement du dix-septième siècle et fut attaché au service du vice-roi qui gouvernait alors ce royaume pour le roi d'Espagne. Il a ajouté un traité des propor tions de la notation à la deuxième édition du livre de Rocco Rodio intitulé : Regole di musica (voyez RODIO).

OLIN (ÉLISABETH), cantatrice de l'Opéra de Stockholm, y brilla dans la seconde moitié du disbuitième siècle. En 1782, elle chanta avec succès le rôle principal dans la Cora de Naumann.

OLIPHANT (T.), professeur de musique, instruit, né à Londres dans les premières années du dix-neuvième siècle, est auteur de divers écrits parmi lesquels on remarque: 1o Brief Account of the Madrigal society, from its institution in 1741 to the present period (Courte notice sur la société des madrigaux, depuis son institution jusqu'à l'époque actuelle); Londres, 1835, in-12. - 2o Short Account of Madrigals from their commencement up to the present time (Courte notice sur les madrigaux, depuis leur origine jusqu'à ce jour); Londres, 1836, in-12. Il a publié aussi : Musa madrigalesca, a collection of the Words of Madrigals, etc, chiefly of the Elisabethan age, with Remarks and Annotations (Muse madrigalesque ou collection de paroles des madrigaux, principalement de l'époque de la reine Élisabeth, avec des remarques et des notes); Londres, 1837, in-12.

OLIVER (ÉDOUARD), membre du collège du Christ, à Cambridge, et chapelain du comte de Northampton, vivait vers la fin du dix-septième siècle. Il a fait imprimer un sermon en faveur de l'usage de l'orgue et des instruments de musique dans l'église sous ce titre : Sermon on John IV, 24, Londres, 1698, in-4°. Voyez POOLE (MATHIEU).

OLIVER (J.-A. ) maître de musique an deuxième régiment d'infanterie écossaise, vers la fin du dix-huitième siècle, a fait graver à Londres, en 1792 Quarante divertissements militaires pour 2 clarinettes, 2 cors et 2 bassons.

OLIVEIRA (ANTOINE), dominicain du couvent de Lisbonne, brilla dans les premières années du dix-septième siècle, comme compositeur et comme directeur du chœur de l'Église SaintJulien dans sa ville natale; il se rendit plus tard à Rome, où il mourut. Il a laissé en manuscrit beaucoup de messes, de psaumes et de motets qui sont indiqués dans le catalogue de la bibliothèque royale de Lisbonne, imprimé chez Craesbeke, en 1649, in-4°.

OLIVET (L'abbé JOSEPH THOULIER D'), né à Salins le 30 mars 1682, mourut à Paris, le 8 octobre 1768. L'Académie française l'admit au nombre de ses membres en 1723. Ce savant grammairien est auteur d'un opuscule intitulé: Lettres de l'abbé d'Olivet à son frère, sur le différend de M. de Voltaire avec Travenol, Paris, 1746, in-42. Il y fournit quelques renseignements sur ce dernier, qui était violoniste à l'orchestre de l'Opéra. (Voyez TRAVENOL.)

OLIVIER (JEAN DE DIEU), docteur en droit, né à Carpentras, dans le departement de Vaucluse, en 1752, ou en 1753, selon plusieurs bio

graphes, fut avocat et professeur de droit à Avignon, puis chancelier de la cour suprême de la rectorerie du Comtat Venaissin. Après la réunion du Comtat à la France, en 1791, Olivier n'échappa que par miracle au massacre de la Glacière à Avignon. Plus tard, il fut arrêté à Nîmes comme parent d'émigrés, et conduit à Orange où siégeait le tribunal révolutionnaire; mais les événements du 9 thermidor lui sauvèrent la vie et le rendirent à la liberté. Nommé juge du tribunal d'appel de Nîmes, sous le consulat, il devint plus tard conseiller de la cour impériale de cette ville. Il est mort à la campagne, près de Nimes, le 30 novembre 1823. Au nombre de ses écrits, on trouve : 1o L'Esprit d'Orphée, ou de l'influence respective de la musique, de la morale et de la législation; Paris, Pougens, 1798, in-8° de 92 pages. – 2o L'Esprit d'Orphée, ou de l'influence respective,etc. seconde étude ou dissertation, ibid. 1802, in-8o, de 37 pages. · 3o Troisième étude, ou dissertation touchant les relations de la musique avec l'universalité des sciences, ibid., 1804, in-8°. Je crois qu'il y a un autre opuscule du même auteur sur le même sujet, mais je n'en connais pas le titre.

OLIVIER (François Henri ), typographe à Paris, inventa, en 1801, de nouveaux procédés pour imprimer la musique en caractères mobiles, et obtint, dans la même année, un brevet de dix ans pour leur exploitation. Le procédé d'Olivier consistait à graver en acier les poinçons des notes sans fragments de portée; puis ces poinçons étaient trempés et frappés dans des matrices de cuivre rouge; après quoi la portée était coupée au travers de la largeur de la matrice au moyen d'une petite scie d'acier à cinq lames. La formes des caractères de musique fondus dans ces matrices était belle, mais les solutions de continuité de la portée se faisaient apercevoir dans l'impression comme par les procédés ordinaires. Une médaille en bronze fut accordée à Olivier pour l'invention de ces caractères, à l'exposition du Louvre en 1803. Il forma alors avec Godefroy une association pour la publication de la musique par ses nouveaux procédés; plusieurs livres élémentaires et des compositions de différents genres parurent jusqu'en 1812, ainsi qu'un journal de chant composé d'airs italiens avec accompagnement de piano; mais l'entreprise ne fut point heureuse; et le chagrin qu'en eut Olivier lui occasionna une maladie de poitrine qui le mit au tombeau dans l'été de 1815. Tout le matériel de la fonderie et de l'imprimerie qu'il avait établie était déposé à la Villette, près de Paris, en 1819, et on l'offrait à vil prix sans trouver d'amateur. J'ignore ce qu'il est devenu depuis

ce temps. Francœur a donné une description détaillée des procédés typographiques d'Olivier dans le Dictionnaire des découvertes, inventions, innovations, etc. (Paris, 1821-1824). tome 12, pages 61-65.

OLIVIER-AUBERT. Voyez AUBERT (PIERRE-FRANÇOIS-Olivier ).

OLIVIERI (JOSEPH), compositeur de l'école romaine, fut maître de chapelle de SaintJean de Latran et succéda en cette qualité à Antoine Cifra, en 1622; mais il n'en remplit les fonctions que pendant un an, et eut pour successeur un autre maître nommé aussi Olivieri (Antoine), en 1623; circonstance qui semble indiquer qu'il cessa de vivre à cette époque, car on ne trouve plus, après ce temps, de traces de son existence. Olivieri fut un des premiers compositeurs italiens qui firent usage de la basse continue pour l'accompagnement de leurs ouvrages, et qui multiplièrent les ornements dans le chant. Il a publié à Rome, en 1600, des motels pour soprano solo avec chœur. On a aussi de lui des madrigaux à 2 et 3 voix avec basse continue, sous ce titre La Turca armonica; giovenili ardori di Giuseppe Olivieri ridotti in madrigali, et nuovamente posti in musica a due, e tre voci con il basso continuo per sonare in ogni istromento, Rome, 1617.

OLIVIERI (A.), né à Turin en 1763, apprit à jouer du violon sous la direction de Pugnani, et parvint à une habileté remarquable sur cet instrument. Pendant plusieurs années il fut attaché à la musique du roi de Sardaigne et au théâtre de la cour. Une aventure fâcheuse l'obligea à s'éloigner inopinément de Turin: on rapporte ainsi cette anecdote. Olivieri était souvent engagé à jouer chez un personnage de la cour qui le payait avec magnificence. Un jour il se fit attendre si longtemps, que l'auditoire commençait à témoigner quelque impatience; enfin il arriva, et le maître de la maison lui exprima son mécontentement en termes très-durs. L'artiste, occupé à accorder son instrument, écoutait les reproches sans répondre un seul mot; mais ces reproches continuaient toujours, et les expressions devinrent si insultantes, qu'Olivieri brisa son violon sur la tête du grand seigneur et s'enfuit à Naples. Il y etait encore à l'époque où l'armée française envahit cette ville, et les principes révolutionnaires qu'il afficha pendant qu'elle l'occupait l'obligèrent à la suivre quand elle se retira. I visita alors Paris, où il fit graver deux morceaux de sa composition; il se rendit à Lisbonne quelques années après', et n'en revint qu'en 1814. Je l'ai connu en 1827; son embonpoint excessif lui avait fait abandonner le violon;

mais il avait conservé un goût très-vif pour la musique et en parlait bien. Je crois qu'il est mort peu de temps après. On a gravé de sa composition : 1o Variations pour violon, sur une barcarolle napolitaine, avec accompagne ment de quatuor; Paris, Carli. —2o Deux airs variés pour violon, avec violoncelle; Paris, Ledur. Quoique Olivieri eût les doigts très-gros, il jouait avec beaucoup de délicatesse et de brillant les choses les plus difficiles; mais on remarquait quelque froideur dans son style.

OLIVO (SIMPLICIEN ), maître de la chapelle ducale de Parme, naquit à Mantoue vers 1630. I a fait imprimer de sa composition : 1o Salmi di compieta, con litanie in ultimo, concertati a otto voci e due violini, con una violetta e violoncino; Bologne, Jacques Monti, 1674, op. 2, in-4o. — 2o Salmi per le vespri di tutto l'anno con il cantico della Beata Maria Virgine a otto voci divisi in due cori, op. 3. ibid, 1674.3° Carcerata Ninfa, madrigali a pir voci; Venise, 1681.

OLOFF (EPHKAIM), né à Thorn en 1685, fit ses études dans sa ville natale et à Leipsick, puis fut nommé prédicateur de l'église de la Trinité, à Thorn, et mourut dans cette ville, non en 1715, comme le dit M. Sowinski ( Les musi ciens polonais, p. 412), mais en 1745. On a de lui un bon livre intitulé Polnische Liederge schichter von polnischen Kirchengesanger und derselben Dichtern und Uebersetzern, nebst einigen Anmerhüngen aus der polnische Kirchen und Gelerhten Geschichte (Histoire des cantiques polonais, des chantres des églises polonaises et de leurs auteurs et traducteurs, etc.); Dantzick, 1744. On y trouve des notices sur les poëtes et musiciens auteurs des chants d'église, et des renseignements bibliographiques sur les livres de chant (Kancyonaly) polonais.

OLPE (CHRÉTien-Frédéric ), recteur du col lége de la Croix, à Dresde, naquit à Langensalza, le 5 août 1728, et fut nommé bibliothécaire de l'Académie de Wittenberg. Deux ans après, on l'appela à Torgau, en qualité de rccteur, et en 1770 il alla à Dresde, où il était encore en 1796. Il a publié un petit écrit intitulé: Einige Nachrichten von den Chorordnungen auf der Kreutzschule, und von den Wohlthaten welche sei geniessen (Quelques renseignements sur l'organisation du chœur de l'école de la Croix, et des avantages qu'on y trouve), Dresde, 179, in-4°.

OLTHOVIUS (STATIUS), magister et cantor de l'école primaire, à Rostock, naquit à 0o nabruck, dans la première moitié du seizième siecle. Sur l'invitation de Chytræi, recteur du

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