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pire de la mer; ils rentrent dans Madras; impatiens de se venger sur Pondichery des pertes qu'ils viennent d'éprouver, ils assié1748. gent cette ville. Dupleix, qui n'a encore montré que sa jalousie, déploie alors ses talens. Il repousse les Anglais, et leur fait sentir qu'ils ont trouvé dans l'Inde l'ennemi le plus dangereux.

Octobre,

Quand l'Angleterre ne vit plus à la France que quelques carcasses de vaisseaux, elle Situation de permit à ses alliés de traiter de la paix. La la fin de la France conservait toutes ses frontières ;

la France à

guerre.

Louisbourg était la seule perte qu'elle eût
éprouvée dans ses établissemens coloniaux.
Elle possédait dans les Pays-Bas autrichiens
les provinces, les mieux cultivées et les plus
pópuleuses de l'Europe. Elle avait pénétré
sur le territoire hollandais. L'honneur de ses
armes s'était soutenu par les victoires de
Fontenoy, de Coni; de Raucoux et de
Lawfelt. Les siéges qu'elle avait entrepris
avaient montré qu'aucune ville n'était im-
prenable pour les ingénieurs français. Les
contributions levées sur les
pays conquis
l'avaient un peu dédommagée des pertes de
søn commerce. Les alliés ne pouvaient con-
cevoir que Louis XV ne demandât aucune
indemnité des grands efforts qu'il avait faits

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l'Angleterre.

.8. I

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dans cette guerre. La paix ne pouvait lui rendre ses vaisseaux; il fallait donc qu'elle lui offrit quelque compensation par un accroissement de territoire. La dette publique était augmentée de soixante millions. La marine, à peu près anéantie, pouvait difficilement se rétablir. L'existence des colonies Politique de devenait précaire. Le gouvernement anglais, qui se présentait comme libérateur de l'Autriche, s'était formé en Europe un système d'alliance qui allait l'en rendre l'arbitre. C'étaient là de bien fortes raisons pour modérer dans Louis XV l'impatience de tout céder en faveur de la paix. Il éprouvait l'affront de voir ses offres rejetées. Pour par venir au repos, il ne lui restait plus d'espé rance que la prise de Maestricht; il fallait se hâter dans cette expédition. La czarine Elisabeth avait cédé aux intentions et à l'or de l'Angleterre. Une armée de trente-cinq mille 1748. Russes marchait au secours de la Hollande. Le maréchal de Saxe, qui n'avait pu, après la victoire de Lawfelt, entreprendré le siége de Maestricht, réussit en 1748, par une suite de manœuvres compliquées, à cerner cette place. Il avait donné aux ennemis de l'inquiétude sur plusieurs points. Ses dernières dispositions paraissaient menacer Breda.

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Mars.

d'armes et

Ja-Chapelle;

ses condi

tions.

$8 octobre.

.

Suspension Quand les Hollandais vinrent pour la dénégociations. fendre, il était devant Maestricht. Cependant des négociations se suivaient à Aix-la-Chapelle. Il y fut convenu que les Français pourraient entrer dans Maestricht. La suspension d'armes eut lieu le 13 mai, et la paix fut conclue le 18 octobre 1748. Il fut enfin permis à Paix d'Aix- Louis XV de rendre toutes ses conquêtes. Il ne le fit pas cependant sans donner quelque 1748. apparence de magnanimité à cette modéra tion. Son gendre don Philippe fut mis en possession des duchés de Parme, Plaisance et Guastalla. Le duc de Modène rentra dans ses Etats. Gênes recouvra les parties de son territoire qu'elle n'avait pu encore reconquérir. La pragmatique de l'empereur Charles VI fut reconnue une seconde fois par des puissances qui ne s'étaient pas regardées comme liées par une première accession. L'Angleterre restitua l'île du cap Breton. Le roi de Sardaigne garda la portion du Milanais par laquelle l'Autriche avait payé son utile alliance. Voilà toute la paix d'Aixla-Chapelle; voilà ce que la France recueillit d'une guerre dont le but avait été de renverser la domination de l'Autriche, et de former quatre royaumes sur les ruines de ses vastes Etats. Que l'on compare cette paix

avec celle d'Utrecht, on croira que celle-ci fut le prix de plusieurs victoires, et que l'autre a été précédée de revers. Une branche de la maison de Bourbon établie sur le trône d'Espagne, n'offre aucune proportion avec une autre branche de cette maison établie dans le duché de Parme. Un résultat aussi insignifiant annonçait, dans la première puissance de l'Europe, une tendance à déchoir du rang où l'avaient élevée par degrés la valeur et la loyauté de ses rois chevaliers, la magnanimité du plus brillant d'entre eux, Henri IV; les vastes combinaisons de Richelieu, les adroits artifices de Mazarin, le génie militaire de Turenne et de Condé; enfin, le caractère de grandeur imprimé par Louis XIV au plus beau siècle de la monarchie.

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414

TABLE

DES SOMMAIRES

DE CE VOLUME.

LIVRE CINQUIÈME.

LOUIS XV;

MINISTÈRE DU DUC DE BOURBON.

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-

-

Le duc de Bourbon est premier ministre, page 2.
-Son portrait, 3. — La marquise de Prie, 4. -
Edit contre les protestans, 5 Contraste de cette
rigueur avec la modération du régent; 6. — La Hol-
lande intercède
pour eux, 7. Agiotage,.corrup-
tion, vénalité, 8.-Les frères Paris, ibid. — Faveur
du duc de Richelieu, 9.- Procès du ministre de la
guerre Leblanc, 10. MM. de Belle-Isle y sont
impliqués, 11. On les accuse d'assassinat, 12. —
Fortune militaire de l'aîné, 13. —Leblanc est absous
par le parlement, 14. Voyage et fêtes de Chan-
tilly, 15. La mort du duc de Melun les trouble
et les abrège, 16. - Le roi d'Espagne et Grimaldo
son premier ministre, 17. - Le jésuite Bermudès
son confesseur, 18. Ce moine, gagné par les
grands, décide Philippe V à abdiquer, 19.-Suites
de cette abdication, ibid. Chagrins domestiques
du nouveau roi Louis Ier, 20. Sa mort,
Philippe V hésite à reprendre la couronne; singulier
scrupule de ce monarque, 21. — Indignation de la

-

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ibid.

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