Imágenes de página
PDF
ePub
[ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][graphic]

pagné de chaque côté de neuf petites perles oblongues. Perpendiculairement à cette tige s'élancent deux petites fleurs de lis, l'une à droite, l'autre à gauche; deux autres prennent leur naissance entre les rinceaux. Ces fleurs de lis sont exécutées avec beaucoup de soin; les côtes qui les ornent sont vigoureusement estampées. Les rinceaux, formés de deux boudins accouplés, sont d'une régularité parfaite; ils se terminent d'un côté par un feuillage d'où sort comme un fruit piqueté, de l'autre par une fleur à huit lobes dont l'un est compris dans la tige; ici les attaches sont aussi méplates et sans estampages, mais les angles sont arrondis.

Les fers des montants et traverses formant bâtis, ont quinze millimètres sur vingt-trois; ceux des montants intérieurs, douze millimètres sur seize.

[blocks in formation]

Cette porte défend l'entrée du cimetière du bourg de Cravan. Elle a été ajustée, d'un côté, à un pilastre fort laid, de l'autre, à un contre-fort de la façade. Dans cette position, elle remplit tant bien que mal l'usage auquel on l'a destinée.

La plus ancienne partie de l'église paraît dater du commencement du XIIe siècle, ainsi que l'indique la première travée de la nef primitive, la seule qui n'ait point été remaniée. Le xv° siècle lui fit subir de nombreux changements; puis la renaissance, plus dévastatrice encore, a anéanti la majeure partie des constructions antérieures. Nous ne dirons rien des onze chapelles qui rayonnent au chœur de l'église. Leurs voûtes, en pierre de taille refouillée de profonds caissons, nous ont toujours paru d'une lourdeur surprenante; nous parlerons seulement des douze pilastres composites qui forment l'hémicycle autour du sanctuaire. Chaque pilastre, orné d'une console délicatement sculptée, supportait une statue d'apôtre plus grande que nature. Un dais, couvert des délicieux ornements dont la renaissance sut décorer ces légères constructions, abritait la statue. La grande révolution survint, et le peuple, entraîné par une femme, par une « Déesse de la Liberté 1», mal à l'aise sur son trône, au milieu de ces statues couvertes de dorures et étincelantes de pierreries, les renversa de leurs piédestaux. Mais là ne s'arrêta pas l'excitation populaire : on construisait un pont, et les figures, transformées en moellons, furent employées dans les maçonneries. Maintenant, ces statues sont remplacées par de modestes statuettes en terre cuite d'une grande faiblesse d'exécution.

4. Cette « Déesse de la liberté » fit aussi décapiter les statues du portail de l'église romane de Vermanton. A Cravan, les femmes du peuple ne parlaient jamais d'elle qu'en la nommant la « briseuse de Vierge ». Sans doute à cause d'un de ses exploits.

La porte du cimetière est donc à deux battants, et chaque vantail est divisé en cinq parties par quatre montants en fer uni de quatorze millimètres sur douze de gros. Les traverses inférieures et supérieures sont assemblées dans les montants à tenons et mortaises, et solidement rivées. Le fer des traverses est renflé à l'endroit où les barreaux intérieurs le pénètrent. Les bâtis ont vingt-cinq millimètres de gros. La pointe de la crête qui couronne la grille ne continue pas les barreaux, mais elle est rivée au milieu de chaque panneau.

Ce couronnement, au lieu d'être formé par des pointes aiguës, se projetant de côté et d'autre, est simplement composé d'une tige conique, à pointe mousse, à laquelle sont soudés deux enroulements terminés par une petite rose fort bien estampée. Cette grille a été traitée avec beaucoup de soin; les estampages sont bien sentis, et les boudins des ornements de remplissage se détachent nettement. Chaque tige a été faite en deux parties; puis, après les avoir chauffées à blanc, on les soudait en y ajoutant la petite fleur de lis. Le trait qui traverse la tige indique la ligne de soudure. Il est bon de remarquer que l'estampage des tiges a été fait après la soudure des deux rinceaux : les points où s'arrêtent les boudins le démontrent parfaitement. Nous croyons cependant que l'ouvrier aurait pu continuer les boudins sur tout le développement, même au point de jonction, ce qui eût rendu le travail achevé; mais la crainte, soit de brûler le fer en le remettant au feu, soit de rompre la soudure en estampant à froid, l'a décidé à laisser cette partie unie.

L'attache qui réunit les rinceaux aux montants est en fer méplat; les deux bouts sont amincis en pointe, et les extrémités se joignent, sans que ce fer ait une plus grande largeur. La fermeture est fort simple: elle se compose d'une bascule coudée, maintenue à l'extrémité supérieure contre un montant intérieur; elle entre ensuite dans un support fixé au bâti du vantail droit, et elle est terminée par un moraillon à charnière. La serrure est à bossage, sans ornements ni estampages. Elle est rivée d'un côté au bâti de la porte, de l'autre aux deux roses d'un panneau de remplissage.

C'est probablement vers la fin du XIIIe siècle que cette grille a été exécutée. Elle devait être composée de quatre panneaux, et clore l'entrée d'une chapelle de la primitive église. Nous avons retrouvé, dans un réduit de ce monument, un panneau de cette clôture; le quatrième a disparu. Cette porte n'est point parfaitement conservée, il s'en faut : quelques remplissages manquent; d'autres ont été refaits à une époque que nous ne saurions préciser. Le fer de ceux-ci est méplat, sans estampage, mal forgé, et les rinceaux sont d'une excessive raideur. Nous préférerions les barreaux dégarnis à ces tristes et ridicules raccommodages. Ils sont un témoignage irrécusable de la décadence de l'art du

« AnteriorContinuar »