CERCUEILS ET INHUMATIONS AU MOYEN AGE, AVANT PHILIPPE-AUGUSTE I. MATIÈRES ET FORMES DIVERSES DES CERCUEILS. Nous devons sur-le-champ, pour plus de clarté, établir une distinction que, malheureusement, un grand nombre d'archéologues ont écartée. On n'est jamais trop clair et trop précis dans les définitions de la science, surtout quand elles ont pour objet des monuments peu ou mal connus. Dans tout le cours de cette étude, nous donnerons le nom de « cercueil ou « sarcophage », seulement au coffre, de quelque matière qu'il soit, servant à renfermer la dépouille d'un mort. Nous n'appellerons jamais du nom de << tombeau » que le monument extérieur déposé au-dessus du cercueil, et servant à signaler son existence. Nous verrons plus loin pour quelle raison nous devons rigoureusement tenir à cette distinction. On a trop souvent confondu à tort les monuments extérieurs, monuments de décoration, avec le coffre, objet d'utilité; et cette confusion, en certains cas, n'a pas peu servi à faire naître de nombreuses erreurs. Ainsi que le cercueil romain, le cercueil de tous les rois et celui de tous les grands personnages consistent toujours en un coffre de pierre, allongé, prenant en quelque sorte la forme du corps, plus large à la tête qu'aux pieds, à partir du vi siècle, et portant quelques détails de sculpture sur le couvercle et les côtés. Quelquefois une place est marquée en creux dans le cercueil, pour recevoir la tête dont elle dessine la forme. Tel est celui porté au musée de Cluny, provenant des fouilles faites autour de Saint-Germain-l'Auxerrois, et daté, à tort par le livret, du xve siècle. Quelquefois aussi cette place est étroitement limitée aux dimensions de la tête, qu'elle enserre comme les boîtes à momies des anciens Égyptiens, ainsi que nous le voyons dans le sarcophage de Dagobert. XIV. 20 |