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niera pas qu'elle avait en partage, hier, d'assez beaux priviléges. Elle en garde encore la meilleure part aujourd'hui. L'opinion publique lui échappe seule. C'est par cette porte, à demi enfoncée, que sera prise la vieille forteresse où s'abritent les préjugés, l'ignorance des choses françaises et la routine. Déjà quelques-uns des nôtres ont pu y pénétrer. Qu'ils ne soient pas rendus impuissants par le nombre de leurs adversaires; et surtout, car c'est là le véritable danger, qu'ils ne se laissent pas séduire par un si périlleux voisinage.

Grâces soient donc rendues aux écrivains désintéressés, aux dessinateurs courageux qui nous ont fait connaître l'art de nos pères. Encore quelques coups de main heureux, et l'orfévrerie des xir et x siècles eût disparu tout entière, ensevelie à jamais dans les mépris calomnieux et systématiques de l'érudition! Depuis le XVII siècle, la gravure n'avait pas été plus « juste » pour cet art fraternel. Qui ne déplore la mollesse, l'inexactitude, l'infidélité des gravures adjointes aux collections bénédictines ! Les Bollandistes n'ont pas été mieux servis. Leurs gravures de l'édition d'Anvers, la meilleure cependant, ne peuvent donner qu'une idée très-confuse des monuments qu'elles représentent. Il était temps que des collections, comme les « Annales » et les « Mélanges d'Archéologie », vengeassent l'honneur de ces remarquables travaux. La plume maintenant est vaincue par le burin et la description par l'image. Que la cupidité se déchaîne désormais et vienne, si elle le peut, en aide à l'ignorance! Nous possédons la facilité de prouver qu'en ce point, comme en tant d'autres, nos pères n'étaient pas plus barbares que nous; la barbarie n'est-elle pas l'alliance de l'ignorance et de la méchanceté ?

« Barbarus ego sum, quia non intelligor illis. »

II

L'appréciation plus que sévère de l'orfévrerie du moyen âge, transcrite en tête de cet article, nous est revenue à la mémoire à la vue de la belle gravure de M. Gaucherel, représentant le pignon occidental de la châsse de Tournai. La description publiée par M. Le Maistre d'Anstaing, dans le treizième volume des «< Annales », page 113, n'a rien laissé à dire. Nous devons cependant motiver l'orientation que nous attribuons à cette partie du précieux reliquaire. Selon un symbolisme généralement adopté, la châsse est une église. L'église matérielle, l'église de la terre est l'image de la cité céleste, du paradis. Aussi, sur un grand

4. Il y aurait une étude curieuse à faire. Elle consisterait à publier en regard les gravures des œuvres du moyen âge exécutées aux XVIIe et XVIIIe siècles et les épreuves photographiques des

mêmes monuments.

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