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, sans redouter et sans prévoir la mort, ein de l'abondance ils terminent leur sort; , tous ont joui jusqu'au moment suprême. Quiras comme eux et périras de même. (4

ux êtres sans raison Dieu cache par bonté révocable arrêt de leur mortalité.

quoi leur servirait cette attente funeste? Comme sait qu'il mourra; mais la faveur céleste cette perspective adoucit les horreurs :

mort, objet d'espoir ainsi que de terreurs, montre comme un port après un long orage; e avance vers nous, mais derrière un nuage;

Great standing miracle! that Heav'n assign'd
Its only thinking thing this turn of mind.

II. Whether with Reason, or with Instinct blest, Know, all enjoy that pow'r which suits them best; To bliss alike by that direction tend,

And find the means proportion'd to their end.
Say, where full Instinct is th' unerring guide,
What Pope or Council can they need beside?
Reason, however able, cool at best,

Cares not for service, or but serves when prest,
Stays' till we call, and then not often near;
But honest Instinct comes a volunteer,

Sure never to o'er-shoot, but just to hit ;
While still too wide or short is human Wit;
Sure by quick Nature happiness to gain,
Which heavier Reason labours at in vain.
This too serves always, Reason never long;
One must go right, the other may go wrong.
See then the acting and comparing pow'rs
One in their nature, which are two in ours;
And Reason raise o'er Instinct as you can,
In this 'tis God directs, in that 'tis Man.

ESSAI SUR L'HOMME, ÉPITRE III. Nous marchons sans le voir au terme de nos jours; Il semble toujours loin, en s'approchant toujours. Miracle subsistant, sublime Providence!

La mort ne s'offre ainsi qu'au seul être qui pense.

II. Soit que de la raison il écoute la voix,
Soit que de l'instinct seul il reçoive des lois,
Chaque être ici connaît tout ce qu'il doit connaître ;
Pour arriver au but que lui prescrit son maître,
Pour conduire au bonheur les moyens sont égaux.
Dis-moi, puisque l'instinct suffit aux animaux,
De quoi leur serviraient l'appareil des systèmes,
L'orgueil dogmatisant, le faux jour des problèmes,
De l'esprit des humains orgueilleux attribut?

Souvent la raison

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passe, ou n'atteint pas le but: Sans jamais s'égarer leur instinct les y mène ; L'instinct vole au bonheur et la raison s'y traîne. (5 L'instinct fidèle accourt au cri de leurs besoins; La raison nous refuse, ou diffère ses soins; L'instinct rapide agit, quand la raison conseille; L'un veille constamment, l'autre souvent sommeille ; L'une marche par bonds, l'autre d'un pas égal; L'un tend toujours au bien, l'autre peut tendre au mal. Dans l'un Dieu réunit, et dans l'autre il sépare Le principe qui pousse et celui qui compare ; Enfin, malgré l'excès de notre ambition, Dieu dirige l'instinct et l'Homme la raison. (6

Who taught the nations of the field and wood
To shun their poison, and to chuse their food?
Prescient, the tides or tempests to withstand,
Build on the wave, or arch beneath the sand?
Who made the spider parallels design,
Sure as De Moivre, without rule or line?
Who bid the stork, Columbus-like, explore

Heav'ns not his own, and worlds unknown before?
Who calls the council, states the certain day,
Who forms the phalanx, and who points the way?

III. God, in the nature of each being, founds
Its proper bliss, and sets its proper bounds:

But as he fram'd the Whole, the Whole to bless, On mutual Wants built mutual Happiness:

So from the first, eternal ORDER ran,

And creature link'd to creature, man to man.
Whate'er of life all quick'ning æther keeps,
Or breathes thro' air, or shoots beneath the deeps,
Or pours profuse on earth, one nature feeds
The vital flame, and swells the genial seeds.
Not man alone, but all that roam the wood,
Or wing the sky, or roll along the flood,

ESSAI SUR L'HOMME, ÉPITRE III.
Vois-tu les animaux, guidés par la nature,
Entre mille poisons choisir leur nourriture, (7
Prévoir les ouragans, bâtir, Mansards nouveaux,
Des voûtes sous le sable et des murs sous les eaux?
Vois ces plans alignés qu'en géomètre habile,
Sans règle, dans un coin, trace un insecte agile;
Ces voyageurs ailés, Colombs audacieux,

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Dans un monde nouveau cherchant de nouveaux cieux. Qui préside au conseil où ce peuple si sage,

Détermine le but et le jour du

voyage?

Qui donne le signal, range les bataillons,

Et dans les champs de l'air conduit ces légions?

III. Dieu, bienfaiteur commun de chaque créature, Mit dans ses facultés, plaça dans sa nature

Le germe du bonheur qui lui fut préparé,
Et fixa ce bonheur à son juste degré.

Mais comme il fit un tout, sa sagesse profonde
Pour rendre heureux ce tout, et conserver le monde,
Fit naître, en prescrivant un échange de soins
Le bonheur mutuel de mutuels besoins.
Tel est l'ordre éternel qui, dès le premier âge,
De la création embrassant l'assemblage,
Courut de rang en rang, et par d'utiles noeuds
Enchaîna l'être à l'être, et les Hommes entre eux.
Vois tous les corps vivants dont la flamme éthérée
Entretient chaque espèce à jamais réparée ;

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