CATALOGUE DE LA BIBLIOTHÈQUE DE F. J. FÉTIS ACQUISE PAR L'ÉTAT BELGE BRUXELLES LIBRAIRIE EUROPÉENNE C. MUQUARDT MERZBACH FALK, ÉDITEURS LIBRAIRES DE LA COUR ET DE S. A. R. LE COMTE DE FLANDRE Scientific 10/21/60 M.. Peu de temps après le décès de M. Fétis, des ouvertures furent faites à sa famille pour la cession à l'État des collections formées par l'illustre artiste. Elles se trouvaient trop bien d'accord avec les intentions des héritiers du défunt n'être pas accueillies avec empressement. pour Cet empressement était étranger à tout calcul d'intérêt personnel. Les héritiers ne se dissimulaient pas qu'il y avait plus de chances pour eux d'obtenir un prix élevé des collections en les vendant publiquement en détail qu'en les cédant en bloc à l'État; mais il leur répugnait de voir disperser les éléments de cette bibliothèque qu'avait, pendant plus d'un demi-siècle, travaillé à réunir celui dont ils voulaient, avant tout, honorer la mémoire. Les négociations entamées entre le Gouvernement et la famille de F. J. Fétis suivirent la marche usitée en pareilles circonstances. Avant de présenter un projet de loi à la législature, le ministre dut se faire renseigner par des experts sur la valeur des collections. M. Gevaert, directeur du conservatoire de Bruxelles, fut chargé de donner, en attendant l'expertise officielle, un aperçu de l'ensemble VI des collections, en faisant connaître son avis sur l'utilité que pourrait présenter leur acquisition par l'État. Voici un extrait du rapport qu'il adressa à M. le Ministre de l'Intérieur : <«< J'ai pu constater que la bibliothèque de mon célèbre prédécesseur n'est pas au-dessous de la réputation dont elle jouit dans le monde musical, tant en Belgique qu'à l'étranger. C'est un des plus riches dépôts musicaux qui existent, nonseulement chez un particulier, mais aussi dans les bibliothèques spéciales des grandes capitales, celle du conservatoire de Paris, par exemple, le British Museum, la bibliothèque musicale de Berlin, etc. ›› Le soin de procéder à l'expertise officielle fut confié par le Gouvernement à M. J. Vanderhaeghen, bibliothécaire de l'université de Gand, dont le rapport, communiqué aux chambres par M. le Ministre de l'Intérieur, en même temps que celui de M. Gevaert, renfermait les passages suivants : « La bibliothèque de M. Fétis a supporté avec honneur un minutieux examen. Elle s'est trouvée digne en tout point de sa réputation européenne et, je n'hésite pas à le déclarer, elle est dans son genre la plus importante qu'on puisse voir. Il n'y a guère que celle de Berlin qui puisse lui être comparée. » Après avoir démontré qu'au taux de l'estimation l'acquisition de la collection Fétis constituerait une excellente affaire, ne fût-ce qu'au point de vue mercantile, l'auteur du rapport ajoutait : (( Que sera-ce donc pour un gouvernement jaloux de conserver à la Belgiqne des trésors que l'Europe entière connaît et estime à leur juste valeur? Là se trouvent rassemblés tous les matériaux qui ont servi à l'illustre auteur de la Biographie universelle des musiciens pour l'érection de ce monument de science historique. Il a fallu toute une vie de labeur et de patience pour arriver à ce résultat : la science |