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Cette place

est prise

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15 septemb.

dans cette san

jamais avec plus d'éclat que
glante et mémorable action. Trois attaques
qui eurent lieu à la fois, les mirent en pos-
session de la demi-lune et des portes d'An-
vers et de Breda. On entra dans la ville, on
poursuivit la garnison de rue en rue, le mas→
sacre fut affreux. Le comte de Lowendalh
et les deux colonels de Custine et de Lan-
geac firent des prodiges de bravoure. La
ville fut prise, les forts qui restaient capi-
tulèrent. Une partie de la garnison ayant à
sa tête le gouverneur Cromstrom et le prince
de Hesse, put se sauver dans la campagne.
Berg-op-Zoom n'échappa point aux hor-
reurs d'une ville prise d'assaut.

La joie des Français fut poussée jusqu'à d'assaut. l'ivresse en apprenant cet exploit. Le roi 1747 récompensa le comte de Lowendalh en lui donnant le bâton de maréchal de France; mais il gémit de ce que les deux généraux qui soutenaient le mieux la gloire de ses armes étaient deux étrangers. Les troupes ne tardèrent pas à entrer en quartier d'hiver. Les vainqueurs terminèrent la campagne dès le mois d'octobre, mais Louis ne pouvait parvenir à terminer la guerre. Un funeste combat livré encore une fois au pied des Alpes, et des échecs maritimes avaient accru pour

lui le desir de cette paix qui semblait reculer

sans cesse.

ennemis en Provence

Nous avons laissé les Autrichiens et les Progrès des Piémontais ravageant le Dauphiné et surtout la Provence, à la fin d'une campagne où ils avaient poursuivi leurs succès avec bien plus de vigueur que Louis XV n'en avait montré dans celle-ci. Une flotte anglaise s'étant dirigée sur les côtes de la Provence, secondait leurs mouvemens. Ils occupaient déjà près du tiers de cette province. Ils s'étaient emparés des îles Sainte-Marguerite 1747. où étaient renfermés de nombreux prison- 14 Janvier. niers d'État qui se flattèrent en vain de leur délivrance: par une prompte capitulation le commandant du fort obtint de les emmener. Les Alliés avaient poussé jusqu'à Antibes ; ils en faisaient le siége; les Anglais excitaient vivement leur ardeur. Quel triomphe pour la marine anglaise si l'on pouvait s'emparer de Toulon! Louis XV jeta les yeux sur le maréchal de Belle-Isle pour sauver cette belle partie de son royaume. Au moment où la guerre était devenue si importune à ce monarque, le général qui l'avait provoquée aurait dû trouver peu de faveur auprès de lui; mais les combats avaient beau se multiplier, il ne se formait point

Le maréchal

de Belle

Isle y est

envoyé

Janvier.

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de ces talens militaires que l'heureux Louis XIV avait vu se produire en foule sous son règne. Ceux du maréchal de BelleIsle, peu signalés par les événemens, étaient préconisés par des panégyristes ardens. Cet habile discoureur venait de séduire l'imagination de la marquise de Pompadour, comme il avait séduit auparavant celle de la comtesse de Mailly et de la duchesse de Châteauroux. Sa carrière politique et militaire avait été interrompue pendant près de deux ans par un accident imprévu. Dans l'année 1745, il avait été chargé d'aller négocier avec le roi de Prusse. En se rendant à Berlin avec son frère, il eut l'imprudence de traverser le Hanovre. Le bailli d'Elbingerode, petit bourg d'une principauté enclavée dans cet électorat, crut plaire au roi George en arrêtant ces deux illustres négociateurs. On les conduisit à Londres. Ils y fussent restés jusqu'à la paix si l'Angleterre eût eu autant d'estime de leurs talens qu'on en faisait en France. Ils obtinrent enfin d'être renvoyés sans cartel.

(a) Le maréchal de Belle-Isle s'était conduit avec sa légèreté ordinaire, en traversant sans nécessité l'électorat de Hanovre pour se rendre auprès du roi de Prusse. L'empereur Charles VII protesta en vain

Ils avaient promis à la cour de Versailles une nouvelle conquête de l'Italie. En arrivant en Provence, le maréchal de BelleIsle ne trouva que des débris épars et mutilés d'une armée. Vingt mille hommes, tant Espagnols que Français, étaient accablés de honte, de lassitude et de misère. Quelques renforts qu'il amenait, mais surtout un esprit d'ordre, d'activité et des soins paternels, rendirent le courage à des guerriers que l'anarchie avait encore plus désolés leurs défaites. Pendant une campagne d'hiver, il fit lever le siége d'Antibes, que les An- '1747glais bombardaient pendant que les Autri- 16 Janvier, chiens attaquaient cette place par terre. Il chassa l'armée du roi de Sardaigne de

que

contre cet attentat commis sur la personne d'un Français auquel il avait donné le titre de prince de l'Empire. Le roi George saisit cette occasion de se venger d'un négociateur impérieux qui, deux ans auparavant, lui avait arraché la déclaration de neutralité de Hanovre. Cependant Belle-Isle fut traité avec beaucoup d'égards en Angleterre. Il aimait à s'entretenir avec un chef d'office qui le servait à Windsor ; et celui-ci racontait que le maré– chal de Belle-Isle lui développait ses magnifiques opérations de guerre et de cabinet avec autant d'emphase que s'il se fût adressé au chevalier Walpole ou au duc de Marlborough.

3 Février.

poste en poste, et força le général Brown 1747. à repasser le Var dans un désordre qui ne lui permit pas de sauver son artillerie. Les îles Sainte-Marguerite avaient été reprises. L'escadre anglaise avait été contrainte de s'éloigner d'un rivage où tout était préparé pour repousser une invasion. Enfin, au mois de juin, il était déjà permis de reprendre l'offensive. On passa le Var : le comté de Nice fut envahi et le fort Montalban emporté. L'armée s'était accrue de nombreux renforts venant de la France et de l'Espagne. Le maréchal de Belle-Isle s'occupa de justifier ses promesses et de pénétrer en Italie. Il ne voulut prendre ni la route qu'avait suivie le prince de Conti, ni celle du maréchal de Maillebois. En se portant dans le Dauphiné, il crut pouvoir franchir le col de Fenestrelles et d'Exiles. Il se flattait de surprendre le roi de Sardaigne qui l'attendait sur la route du Ponent. Mais ce monarque, en guerrier vigilant, avait pénétré les desseins du maréchal de Belle - Isle. Il avait fait élever dans des lieux fortifiés par la nature tout ce qui pouvait rendre inexpugnable ce rempart de ses États. Le chevalier de Belle-Isle, que son frère avait chargé de forcer le passage d'Exiles, s'avança sur trois

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