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constans des

dans la même

guerre.

Bientôt il pénétra jusqu'aux provinces de la Moldavie et de la Valachie, habitées par des Chrétiens, qui, les derniers de l'empire grec, avaient subi le joug de la Turquie. Il établit avec eux, par le rapport de la religion et celui des moeurs, une intelligence qui s'est maintenue jusqu'à nos jours, et qui menace l'Empire ottoman.

Revers Mais, pendant que Munnich agrandissait Autrichiens l'influence de la Russie par ses combinaisons politiques, et par sa capacité militaire, les Autrichiens expiaient toutes les fautes nées de l'anarchie qui régnait entre les présomptueux conseillers de l'empereur Charles VI. Des généraux sans génie appliquaient, d'une manière maladroite et servile, les règles

X

dégoût d'un service laborieux; il fit défendre aux soldats d'être malades sous peine d'être enterrés vifs. Une bombe ayant éclaté dans la ville d'Oczakow, et y ayant allumé l'incendie, Munnich choisit ce moment pour un assaut. La flammé gagna bientôt jusqu'aux ouvrages sur lesquels s'avançaient les assiégeans; des bataillons entiers y périrent. Munnich ne renonça point à son entreprise; il fit pointer une batterie de canons contre un nouveau corps qu'il avait forcé de monter à l'assaut, et la ville fut emportée par des hommes qui avaient moins à craindre les ennemis que leur terrible général.

d'une vieille tactique à une guerre dirigée contre d'impétueux barbares qu'il eût fallu tenir dans l'étonnement et l'épouvante. La disette et des maladies contagieuses découragèrent les troupes. Les Turcs avaient en toute rencontre des avantages signalés sur les Autrichiens. Ces derniers abandonnaient tous les siéges entrepris, et ne cherchaient plus que l'honneur, un peu trop estimé, des belles retraites. Le Bannat de Temeswar avait été repris par les Turcs. D'un côté ils dévastaient les frontières de la Hongrie, et de l'autre ils pénétraient jusqu'à Belgrade, dont ils faisaient le siége. Au général Seckendorff (a), sous lequel avaient commencé ces désastres, et que l'empereur fit arrêter, avait succédé le comte de Koenigsegg, qui soutint mal dans cette guerre la gloire de sa campagne d'Italie. Wallis, par lequel il fut remplacé, fut encore plus malheureux. L'empereur voulait lui faire payer de sa tête ses mauvais succès. Le baron de Neuperg partit avec l'instruction de faire la paix la plus prompte; il y fut si fidèle qu'il signa une paix déshonorante.

(a) On verra bientôt ce général passer au service de la Bavière.

Intervention de la France.

Le cardinal de Fleury,, sincèrement touché des malheurs d'un État chrétien, faisait négocier cette paix auprès de la Porte ottomane par le marquis de Villeneuve. La précipitation de Neuperg à sousUne paix crire à des conditions honteuses, fit perdre et trop pré- le fruit d'une médiation aussi puissante et rend inutile. aussi respectée que celle de la France. Par 1739. un traité signé le 22 septembre, l'Autriche

honteuse

cipitée la

La Czarine fait aussi la paix.

avait rendu Belgrade, ce prix des victoires du prince Eugène. Le marquis de Villeneuve, qui avait cherché à prévenir cette cession, exigea et obtint que les fortifications de la place fussent démolies. Les Autrichiens abandonnaient, de plus, la Servie, la Valachie, et les Turcs se retiraient du Bannat de Temeswar. Le Danube et la Save servaient de bornes aux deux empires.

La czarine Anne, malgré les succès de ses armes, s'inquiéta de cette défection de l'Autriche, et ne se crut plus en état de réaliser un projet brillant que Munnich avait conçu pour la conquête de la Grèce. En vain le victorieux Thamas-Kouli-Kan revenu de son expédition des Indes, s'offrait à elle pour traiter les faibles successeurs de Mahomet II comme il avait traité les

descendans de Tamerlan. La czarine se défia de promesses devenues suspectes par une première perfidie. Elle conclut, au mois de novembre 1739, un traité de paix par lequel elle rendait Azof et presque Elle rend toutes ses conquêtes. Mais elle fit annuler conquêtes. les conditions imposées à la Russie par le traité du Pruth.

toutes ses

Affaires de

Un autre motif avait engagé l'impératrice Anne à faire une paix si peu proportionnée Suede. aux avantages de trois brillantes campagnes. Elle était menacée par la Suède. La France payait un subside annuel d'un million à cette puissance dont elle voulait faire un boulevard contre les Moscovites. Frédéric de Hesse, époux d'Ulrique - Eléonore, soeur de Charles XII, régnait dans ce pays, si l'on peut appeler règne une autorité qu'il avait laissé détruire pièce à pièce par une noblesse non moins arrogante que celle de Pologne. La Suède avait, en quelques années, passé du despotisme sous lequel Charles XII l'avait fait fléchir, au régime d'une république mal organisée. Le sang du comte de Goertz (a) avait cimenté cette révolution, 1719.

(a) Après la mort de Charles XII, la monarchie qu'il avait rendue la plus absolue de l'Europe, en devint tout à coup la plus limitée. Le sénat de

elle l'eût été bien mieux par l'énergie et par la pureté des moeurs républicaines. Mais la noblesse suédoise, au milieu de son orgueil et de sa pauvreté, se montra mercenaire, et les factions qui la divisèrent furent toutes conduites par l'or des étrangers. Les pensionnaires de la France luttaient contre ceux de la Russie. Le parti des premiers prévalut et opéra une diversion qui se mêla aux événemens de la guerre de la succession d'Autriche qui compléta les misères de la Suède.

et

Stockolm fit arrêter le comte de Goertz, qui avait secondé les mesures despotiques de son maître, et fit trancher la tête à ce ministre, qui porta la peine de tous les expédiens auxquels la nécessité avait réduit Charles XII; comme ce héros malheureux était mort sans enfans, le sénat et les états de Suède résolurent de rendre la couronne élective. Ulrique-Eléonore, sœur de Charles XII, qu'ils proclamèrent, se vit obligée de signer un pacte qui ne laissait presque plus que d'insignifiantes prérogatives à l'autorité royale. Son époux Frédéric de Hesse, auquel elle remit bientôt les rênes de l'état, respecta scrupuleusement les conditions rigoureuses qui lui avaient été imposées. « Il considérait son » poste, dit le roi de Prusse, à peu près comme >> un vieux lieutenant-colonel invalide regarde un petit gouvernement qui lui procure une retraite » honorable. »

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