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Le fils d'Au- le trône de Pologne, le vœu des courtisans

guste et le

beau-père de et des chefs de l'armée fut

Louis XV, compétiteurs

Pologne.

Louis que y reau irône de placât Stanislas Leczinski. On représentait la nécessité de contre-balancer dans le nord deux empires aussi puissans que l'Autriche et la Russie. On rappelait les vertus du modeste ami de Charles XII, une première élection légitime, un règne heureusement commencé, les souvenirs qu'il avait laissés aux Polonais, ce que le roi devait à un prince dont il n'avait pas dédaigné le malheur, et dont il avait épousé la fille. La reine était aimée; on voulait lui faire connaître le genre de bonheur qui lui serait le plus sensible, celui du rétablissement de son père sur le trône. Mais le cardinal avait pour cette princesse une froideur qui fùt devenue de l'inimitié sans la déférence de la docile Marie. Une entreprise qui portait au loin les forces de la France, qu'il n'était pas aisé de diriger du fond du cabinet, et qui, enfin, ne pouvant s'exéculer d'une manière imposante sans un armement maritime, devait, exciler les ombrages de l'Angleterre, lui paraissait chevaleresque et impolitique; mais les Polonais se déclarèrent pour Stanislas avec plus de vivacité qu'on ne l'avait espéré. C'était en présence des plus grands périls qu'ils faisaient

éclater leur affection et leur dévouement pour leur compatriote exilé.

et la Russie se déclarent

mier.

Les deux cours d'Autriche et de Russie L'Autriche s'étaient déclarées pour l'électeur de Saxe, pour le prefils d'Auguste II. La Russie mettait son orgueil à repousser du trône de Pologne un roi que Pierre-le-Grand en avait fait descendre. Elle voulait dominer seule sur un État qu'elle considérait déjà comme tributaire. L'Autriche aurait dû s'alarmer de cette ambition de la Russie, et cependant elle la

l'empereur

quel intérêt

l'égare.

secondait. L'empereur Charles VI faisait céder les Politique de conseils de la politique à un intérêt qui était Charles vi le principal objet de ses sollicitudes. Depuis long-temps il prévoyait que sa succession ouvrirait de funestes débats; il voulait l'assurer à sa fille Marie-Thérèse, dont les hautes qualités s'annonçaient dès l'enfance. Il voyait les princes d'Allemagne attendre le moment de sa mort pour déchirer et démembrer ses vastes États, et pour transférer dans une autre maison le titre impérial. Un testament lui avait paru une égide trop impuissante pour défendre sa fille. Il avait voulu créer de son vivant un systême de garantie, et s'assurer de la parole des rois. Une pragmatique qu'il avait rédigée dès l'année 1712, mais qu'il

et les Autri

trent en Pologne.

n'avait publiée qu'en 1724, et par laquelle il croyait aplanir toutes les difficultés de sa succession, devenait la base de toutes ses alliances. La Russie l'avait déjà reconnue. Le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume, un des rivaux les plus dangereux que la fille de Charles eût à craindre, s'était également engagé à la défense de la pragmatique. L'empereur attachait un grand prix à l'accession de l'électeur de Saxe qu'il voulait opposer aux vues ambitieuses de l'électeur de Bavière. Il mit tant de zèle à servir Auguste III dans ses prétentions sur la Pologne, qu'il en oublia le soin de ses propres Etats.

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Une armée russe et une armée autriLes Russes chienne s'approchaient déjà des frontières chiens en- de la Pologne; chacune était estimée de cinquante mille hommes. Stanislas n'avait pour lui que l'enthousiasme des Polonais. Les membres de la diète s'étaient déjà engagés, par un serment, à ne point donner la couronne à un étranger, ce qui prononçait l'exclusion d'Auguste. Dans de telles cirmislas que, constances le cardinal de Fleury, entraîné guerre par les cris de la cour et de l'armée, sé résolut, après beaucoup d'efforts, à envoyer trois millions en Pologne pour y assurer l'élection de Stanislas, et à faire em

Fleury ne

fournit à Sta

quinze cents hommes et

trois mil à la

lious.

barquer quinze cents hommes pour tenir tête aux armées russe et autrichienne. Encore s'était-il assuré, par de lâches précautions, que l'Angleterre lui permettrait un si faible ou plutôt un si perfide armement. Mais comme il ne pouvait se dissimuler qu'une pareille expédition attirerait le mépris de l'Europe sur son ministère, il voulut déployer sur d'autres points les forces de la France d'une manière plus digne d'elle. Il profita de l'imprévoyance de l'Autriche qui, trop occupée de la Pologne, assurait mal ses frontières d'Allemagne et d'Italie. Le roi de Sardaigue consentait à lui ouvrir les portes de cette dernière contrée. CharlesEmmanuel venait de conclure avec la France un traité d'alliance, dans l'espoir d'obtenir le Milanais, cet objet constant de l'ambition de son père. Fleury, fier de ce traité, le montrait comme le prix et la justification des ménagemens politiques dont il avait usé envers le fils et l'oppresseur de Victor-Amédée. Mais, en attendant que les armées pussent agir en Allemagne et en Italie, l'honneur du gouvernement français était compromis sur les bords de la Vistule.

Le beau-père du roi de France, appelé Stanislas par les vœux de sa patrie à venir encore une logne déguis

passe en Po

st.

fois régner sur elle, fut obligé de se déguiser pour venir prendre possession d'un trône. Déjà tous les suffrages lui paraissaient acquis, malgré les menaces d'une guerre sanglante et malgré les protestations emportées des ambassadeurs de Russie, d'Autriche et de Saxe. L'argent avait séduit tous ceux que l'enthousiasme national n'aurait pas entraînés. L'allégresse fut au comble quand on vit paraître Stanislas dans le camp où se préparait son élection. Ses longs malheurs semblaient le décorer autant que l'auguste alliance qu'il avait contractée. Près de soixante mille suffrages se déclarèrent en sa faveur; mais un seul des électeurs, en prononçant le terrible et absurde liberum veto, allait tout détruire; enfin, cet opposant céda, et Stanislas fut 1733. proclamé. Trompeuse faveur de la fortune! 13 septemb. Cinquante mille Russes inondaient la Pologne, et livraient au fer et à la flamme les châteaux des nobles qui venaient de couronner leur compatriote. Varsovie n'était déjà plus un asile sûr pour Stanislas; Dantzick lui ouvrit ses portes. Cette ville, qui eut la gloire de concourir avec les autres villes anséatiques à la civilisation de l'Europe, avait employé des trésors, fruit d'un vaste commerce, à fortifier ses murailles. Elle était

Il est pro

clamé roi.

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