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eu de la comtesse de Konigsmarc. Cette 1726. élection avait été faite solennellement par les 28j in Étals de Courlande, qui avaient su deviner l'ame et les ressources d'un héros, dans un

ans il s'était déjà fait connaître à la guerre et en amour. Il se distingua en 1708 au siége de Lille, sous les yeux du roi, son père, et du prince Eugène. Le général Schullembourg nomma cet enfant son aide major-général. Maurice courut les plus grands dangers aux siéges de Tournai et de Mons. Le soir de la bataille de Malplaquet, quand les alliés frémissaient de la perte immense qu'ils venaient de faire, lui seul montrait une figure épanouie; il disait qu'il était content de sa journée. Telle était son ardeur pour les combats, qu'il voulut se trouver au siége de Riga, conduit par Pierrele-Grand; et qu'après la prise de cette ville, il quitta le czar, qui le comblait d'éloges, pour reve, nir en Flandre assister au siége de Douai et de Béthune. Le prince Eugène déclarait n'avoir point -vu d'homme plus intrépide que le jeune Maurice. Après cette campagne, le roi Auguste voulut employer à sa propre défense un fils d'un courage aussi brillant. Maurice alla servir en Pomeranie les puissances alliées contre la Suède, et se distingua, soit dans leurs succès, soit au milieu de leurs revers. Seulement il regrettait de contribuer aux désastres d'un héros tel que Charles XII. Dans le désir de voir ce grand guerrier, il ne manquait pas de s'avancer un des premiers chaque fois que Charles XII faisait une sortie de Stralsund. Il le vit

jeune homme occupé avec une égale ardeur de ses plaisirs et des projets les plus exaltés ; Saxe et Men- les Russes s'opposèrent à ce choix. Menzicoff,

Maurice de

zicoff se dis

putent ectte qui, à cette époque, dominait encore à cette

souveraineté

en effet au milieu de ses grenadiers, et son admi-
ration redoubla pour ce monarque. Il avait eu au-
paravant une occasion d'imiter un de ses exploits
le plus extraordinaire. Un corps de huit cents en-
nemis le cerna dans une auberge où il était avec
cinq officiers de son régiment et douze valets; il
voulut se défendre et réussit à s'échapper, quoique
blessé à la cuisse. Le roi, son père, le maria peu
de
temps après avec la jeune comtesse de Loben.
On dit qu'il se décida à ce mariage, parce que cette
dame portait le nom de Victoire. Mais les nom-
breuses infidélités qu'il lui fit troublèrent bientôt
cette union; et son désir de chercher les combats
s'accrut encore par l'ennui de vivre auprès de sa
femme. L'Europe n'offrait plus qu'un seul théâtre
de guerre, c'était sur les confins de la Turquie.
Maurice y courut, et le prince Eugène eut le plai-
sir de revoir dans son camp, sous Belgrade, le
jeune héros dont il avait admiré en Flandre les
talens et la bravoure.

La paix de Passarowitz se fit trop tôt pour lui. L'amour du plaisir et une vague espérance de fortune l'appelèrent en France en 1720. Le régent mit ses soins à l'y fixer, et lui donna bientôt le brevet de maréchal de camp. Le comte Maurice mit à profit, pour ses études, un intervalle d'inaction militaire. Sa tête était dans une fermen

cour, voulait pour lui le duché de Courlande. L'impétueux Maurice ne craignit point de défendre ses droits et d'attendre les Russes. Il soutint contre eux des combats multipliés

tation continuelle. De tous les hommes à projets qui occupaient alors la France, aucun n'avait des idées aussi vastes et aussi hardies. Mais après la mort du régent, on était en garde contre les brillantes illusions, et surtout contre celles qui étaient présentées par des étrangers. On commençait à considérer le comte de Saxe comme un aventurier; la cour le négligeait; il s'en consolait au milieu des plaisirs. Il avait inspiré la passion la plus vive à la célèbre comédienne Le Couvreur. On connaît la preuve qu'elle lui en donna, lorsque, nommé duc de Courlande, il eut besoin d'argent pour aller se mettre en possession d'un état si difficile à conserver. Elle vendit ses bijoux et sa vaisselle quarante mille francs pour l'aider dans cette expédition. La duchesse douairière, qui fut depuis la czarine Anne, le reçut à Mittau avec empressement et même avec tendresse. Il aurait pu l'épouser, s'il n'eût pas donné continuellement prise à sa jalousie; et bientôt après, un coup du hasard eût fait monter sur le trône de Russie l'homme le plus. fait pour égaler ou pour surpasser Pierre Io. Le puissant Menzicoff se déclara contre le nouveau duc de Courlande. Il voulait avoir le titre de souverain, et depuis long-temps ce duché était l'objet de son ambition. Un parti de neuf cents Russes pénétra par ses ordres à Mittau. Le comte

Mort d'Au

qui accrurent sa gloire. Il fut enfin accaz blé le nombre des ennemis. Il revint en par France où il avait déjà pris du service, et ne février. connut plus d'autre patrie, Les orages de la guste 11, roi Courlande n'étaient point calmés lorsque le roi Auguste mourut en 1733. La vacance du trône de la Pologne excita un embrasement presque aussi général, mais heureusement beaucoup moins long que la succession de l'Espagne.

de Pologne,

sujet de

guerre.

Il s'était formé en France un parti qui voulait la guerre, quel qu'en fût l'objet ou le prétexte; une pareille ardeur s'éveille ordinairement sous un jeune monarque. On lui fait entendre que, jusqu'à ses premiers combats, ses ménagemens seront traités de faiblesse par des voisins qui sauront s'en prévalðir. Ce n'étaient point seulement les courtisans de l'âge de Louis XV qui l'excitaient à la guerre, c'étaient surtout les vieux lieutenans de Louis XIV. Près de vingt ans avaient ef

de Saxe fut assiégé dans son palais, et avec soixante hommes il fit lever le siége. Mais bientôt les forces de la Russie et celles même de la Pologne le pressent de toutes parts. Il se retire dans l'île d'Usmaïz; après une longue défense, il se vit obligé d'abandonner ce dernier poste, et revint en France, où uns destinée plus brillante l'attendait.

facé le souvenir de ses désastres. L'imagina tion se reportait aux beaux jours où toutes ses armées combattaient, triomphaient à plus de cent lieues des frontières de la France et où ses vaisseaux respectés partageaient ou disputaient l'empire des mers.

désirent.

Villars, qui s'impatientait, dans sa vieillesse, 1733. de voir le mérite de ses exploits et même de ge la bataille de Denain mis encore en problême, brûlait de confondre l'envie, et ne cessait d'ouvrir au conseil des avis fermes et guerriers qui inquiétaient le cardinal. Les amis même du premier ministre, l'ambitieux Belle-Isle à qui il tardait de sortir du rang des hommes habiles et suspects en affaires; le duc de Noailles qui languissait depuis qu'il n'avait plus ni commandement ni ministère; le maréchal de Berwick qui s'ennuyait dans le repos, et n'avait pas de talens à signaler dans la paix ; le duc de Richelieu qui ne s'était encore annoncé que par des affronts faits fort à propos au ridicule baron de Riperda, obsédaient le pacifique Fleury. Ses ennemis cachés le poussaient plus vivement à la guerre, dans l'espérance que sa parcimonie et sa pusillanimité feraient manquer toutes ses opérations et tomber son crédit. Quand la mort d'Auguste fit vaquer

la

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