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CHAPITRE CCLVII.

Comment le dessusdit seigneur de Bourgogne étoit accompagné de plusieurs nobles hommes qui demeurèrent avec lui; et pareillement étoient les Dauphinois.

S'ENSUIVENT les noms des seigneurs et capitaines qui étoient avecque le duc de Bourgogne à la rencontre dessusdite, c'est à savoir ceux qui demeurèrent avecque lui. Et premier, messire Jean de Luxembourg, le seigneur d'Antoing, messire Jean de la Trimouille, seigneur de Jonvelle; le seigneur de Croy, le seigneur de la Viefville, le seigneur de Longueval, le seigneur de Genly, le seigneur de Roubaix et son fils, le seigneur d'Auxy, le seigneur de Saveuse, le seigneur de Crèvecœur, le seigneur de Noyelle, nommé le Blanc Chevalier, le seigneur de Humbercourt et ses deux fils, messire Pierre Kieret, Jean, seigneur de Mailly, Jean de Fosseux, le moine de Renty, messire David de Brimeu, seigneur de Ligny; messire Andrieu de Vallines, le seigneur de Saint-Simon, le seigneur de Frameuse, Regnaut de Longueval, Aubellet de Folleville, le bâtard de Coucy, messire Louis de Saint-Sauf-lieu, qui ce jour fut fait chevalier, et le lendemain se noya à Abbeville en abreuvant un cheval dauphinois en la rivière de Somme;

roy

Jean de Flavi, Andrieu de Thoulongeon, messire Philibert Andrenet, messire Gauvain de la Viefville, messire Florimont de Brimeu, messire Maude Saint-Léger, messire Andrieu d'Azincourt, le seigneur de Commines, et son frère messire Collard, messire Jean d'Estenhuse, messire Jean de Hornes, messire Roland de Vitebroque, et son fils; messire Jean, messire Guillain de Hallewyn, messire Jean et messire Andrieu Villain, messire Daviod de Poix, le seigneur de Moyencourt, et plusieurs autres notables chevaliers et écuyers de l'hôtel dudit ducet de ses pays. Et d'autre partie y étoient, du côté du dauphin, le seigneur de Conflans, le baron d'Ivry, le seigneur de Moy, le seigneur de Sihin, Louis d'Offemont, messire Gilles de Gamache, et son frère Louis Pothon de Sainte-Treille, messire Rigaut de Fontaines, messire Charles de SaintSauf-lieu, Jean de Proisy, gouverneur de Guyse; le marquis de Sère et son frere, Pierron de Luppel, Jean Raulet, messire Jean de Rogon, messire Raoul de Gaucourt, messire Louis de Thiembronne, le seigneur de Montmor, Bernard de Saint-Martin, Thibaut de Geriecourt, Galbaut d'Arsy, messire Sarrazin de Beaufort, Robinet de Verselles et son frère, Jean de Joigny, Yvon du Puis, Jean de Sourmain, Hervé et Jean de Dourdas, et aucuns autres. Avec lesquels étoient de cinq à six cents hommes d'armes ou environ, et de trois à quatre cents archers d'élite et bien en point, qui s'étoient assemblés des garnisons, comme dit

est dessus.

CHAPITRE CCLVIII.

Comment les besognes s'épandirent de cette matière en divers lieux; la prise de Douvrier, et le partement que fit le duc de Bourgogne de la ville de Hesdin.

Le lendemain de la victoire du duc de Bourgogne, furent les nouvelles portées en divers lieux; dont ceux qui tenoient son parti eurent grand' liesse, et par espécial à Montreuil, et au pays. à l'environ. Après lesquelles ouïes, messire Jean de Blondel, qui naguères étoit retourné des prisons des Anglois, assembla aucuns gentilshommes du pays, entre lesquels étoit messire Olivier de Brimeu, moult ancien chevalier, et aussi plusieurs compagnons, tant de ladite ville de Montreuil comme d'ailleurs; lesquels il mena devant la forteresse de Douvrier, que tenoient les gens de Pothon de Sainte-Treille, auxquels il parlementa ; et les servit de si belles et subtiles paroles, qu'ils furent contents de lui rendre ladite forteresse, par condition qu'ils les feroit conduire sauvement jusques à Saint-Riquier, et ainsi en fut fait ; et après il la regarnit de ses gens pour tenir frontière comme les autres contre les Dauphinois. En après, ledit de Bourgogne, quand il eut assis ses garnisons, comme dit est, contre ses adversaires, se partit de

Hesdin, et alla à Lille, et de là en pélerinage à Notre-Dame-de-Halle, et puis retourna en Flandre, où il séjourna assez bonne espace, pour entendre à ses besognes d'icelui pays.

CHAPITRE CCLIX.

Comment le roi d'Angleterre conquit Dreux et poursuivit le dauphin, et puis assiégea Meaux en Brie; et autres matières.

OR convient parler de l'état et gouvernement du roi Henri d'Angleterre, lequel, après que le duc de Bourgogne l'eut laissé à Mantes, comme dit est par avant, se partit de là à toute sa puissance, qui étoit grande, car chacun jour lui venoient gens nouveaux de Normandie et de Paris. Et s'en alla devant Dreux, après que le dauphin eut levé son siége de Chartres; laquelle ville de Dreux il assiégea tout à l'environ; mais ceux de dedans, bref ensuivant, firent traité avec lui, et lui promirent de rendre ladite ville, le vingtième jour d'août, au cas qu'ils ne seroient combattus du dauphin leur seigneur, au jour dessusdit. Et sur ce baillèrent bons ôtages. Et pour tant qu'icelui dauphin ne comparut point à icelle journée, eut le dessusdit roi l'obéissance de ladite ville de Dreux, laquelle il garnit puissamment de ses Anglois, après que

les Dauphinois furent partis de là bien huit cents. atout leurs bagues, et aussi qu'ils eurent fait serment d'eux point armer un an entier contre lui, ni ses alliés. Et ce fait et achevé, se partit le dessusdit roi de là, et s'en alla vers la rivière de Loire, pour poursuivir le dauphin, lequel il avoit grand désir de trouver avec sa puissance pour le combattre, et lui venger de la mort de son frère, le duc de Clarence, et autres de ses gens déconfits à Baugy. Et en son chemin, mit à l'obéissance du roi de France et de lui Beaugency-sur-Loire, et aucunes autres forteresses.

Et après, voyant que ledit dauphin ne l'attendoit pas à bataille, retourna par le pays de Beausse; auquel trouva en son chemin, de cinquante à soixante hommes d'armes dauphinois, montés sur très âpres chevaux. Et avoient plusieurs fois cotoyé et épié son ost; mais soudainement il les fit chasser par aucuns de ses gens très bien montés; et iceux, en fuyant, se retrahirent en un châtel en Beausse, nommé Rougemont. Et là les fit le roi dessusdit assaillir assez bien et roidement par ses gens; lesquels, en assez bref terme, prirent ledit châtel, et tous ceux qui étoient dedans, sans perte de leurs gens, sinon d'un seul homme. Pour lequel danger, le roi les fit noyer en la rivière de Loire, et de là s'en alla mettre le siége devant Ville-Neuvele-Roi. Laquelle lui fut assez tôt rendue par les Dauphinois, lesquels se départirent atout leurs biens, et le roi Henri y mit garnison de ses gens;

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