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pléte impartialité. Des difficultés assez fréquentes se présentaient cependant, par suite d'un double calendrier en usage pendant cette seconde période de la Révolution; par la manière différente d'orthographier les noms propres du temps de la République et sous le premier Empire; enfin par la dispersion des archives de cette époque. Les documents inédits, politiques et littéraires, sont nombreux dans ce volume, et leur importance frappera certainement l'attention du lecteur: nous demandons son indulgence pour les erreurs commises par inadvertance, qu'il reconnaîtra facilement et s'empressera de rectifier de lui

même.

La troisième période historique relative au Dauphiné pendant la Révolution comprendra les années 1811 à 1815; la quatrième période, les années 1816 à 1820. Quelques historiens ont donné, à tort ou à raison, à cette dernière époque, le nom de terreur blanche; nous ne nous laisserons pas impressionner par cette dénomination de partis, mais nous reproduirons, avec exactitude, les documents utiles à notre récit, qui se terminera au début de la période glorieuse et libérale de la Restauration.

Le portrait de J.-J. Champollion-Figeac père, qui est en tête de ce volume, a été gravé, avec beaucoup de talent, par un de nos compatriotes et parent, M. Eugène Champollion, l'un des lau

XV

réats de l'Exposition des Beaux-Arts de Paris, en 1879, et d'après le portrait peint, en 1811, par Mademoiselle Emile Genève-Rumilly, de Grenoble.

A. CHAMPOLLION-FIGEAC.

Vif (Isère), 25 décembre 1879.

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SOCIÉTÉ DES SCIENCES, DES LETTRES ET DES ARTS DE GRENOBLE

1794 1820

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I .

INTRODUCTION

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De l'affiliation des Sociétés savantes de province à l'Institut national de Paris.. Projet de M. Bouillier, de l'Institut. Dangers et inutilité des affiliations. Le Comité des travaux historiques du Ministère de l'instruction publique créé par M. Guizot. Ce ministre veut un Comité indépendant de l'Institut motifs du ministre. L'Académie d avant 1790 et la réorganisation de l'Institut en 1795. Les Ministres de Salvandy, Fortoul, Rouland et Duruy maintiennent le Comité indépendant de l'Institut. Les prix distribués solennellement à la Sorbonne aux Sociétés savantes. Le Comité historique après quinze années de fonctions: élimination de quelques-uns de ses membres. Le nouveau Comité et les nouvelles couches littéraires. Le Comité propose au ministre de la République de ne pas tenir les engagements contractés avec les auteurs par la monarchie. Cette mesure désastreuse est adoptée.

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A Revue des Deux-Mondes contient, dans un des premiers numéros de l'année 1878, un article très intéressant de M. Francisque Bouillier, membre de l'Institut, sur l'utilité que les Sociétés savantes de province retireraient d'une affiliation officielle avec l'Institut national de Paris. Cette opinion, habilement développée par l'auteur de l'article, déjà une première fois en 1857 et de nouveau l'année dernière,

paraît être partagée, aujourd'hui, par un certain nombre de savants parisiens. Le but, fort louable, que se propose d'atteindre M. Bouillier, serait : « de faire communiquer aux érudits de province, par les Sociétés savantes, l'impulsion qu'elles recevraient de l'Institut national, en raison de cette affiliation officielle, accordée à de certaines conditions déterminées par ce corps savant. »

Après avoir lu, avec la plus grande attention, le projet de M. Bouillier, nous nous sommes demandé, avec anxiété, si les affiliations tant désirées par cet académicien, auraient réellement l'influence qu'il se propose de leur faire exercer. Cette soumission en quelque sorte à une Société mère, ne pèserait-elle pas au contraire très-lourdement et même d'une manière fâcheuse, sur l'initiative locale de certaines Sociétés, dont les travaux ont aujourd'hui une valeur incontestable, quoique d'une portée plus restreinte que les grandes élucubrations de l'Institut national de France.

C'est cette question que nous nous proposons d'étudier, en prenant pour exemple les événements littéraires qui se sont passés dans la capitale du Dauphiné en 1794, et en rappelant, d'après les documents originaux, les travaux des membres de la Société des sciences, des lettres et des arts de Grenoble, ainsi que les divers incidents arrivés aux ouvrages de plusieurs d'entre eux. Ces incidents, fâcheux dans leurs résultats, nous portent à penser que les affiliations seraient réellement nuisibles aux Sociétés départementales.

Une seconde question soulevée par l'article de M. Bouillier est non moins intéressante; nous nous y arrêterons d'abord, pour rester ensuite entièrement sur le terrain des travaux littéraires et scientifiques de la Société de Grenoble. Cette seconde question se rapporte à un repro

che

que M. Bouillier adresse à M. Guizot, alors ministre de l'instruction publique: « d'avoir méconnu tout l'intérêt qu'il pouvait retirer de cette affiliation, lorsqu'il a créé, en 1833, le Comité des travaux historiques et qu'il l'a rattaché, dans une pensée politique, à son ministère et non à l'Institut national qui était son centre naturel. »

Le reproche adressé à M. Guizot par M. Bouillier, nous en avons la conviction, n'est nullement mérité. En effet, le but

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