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du Comtat pour se réfugier en France, sembly; he left the Comtat in order to dans la ville de Courtaison. take refuge in France, in the city of Courtaison.

"Je les accuse d'avoir été spectateurs tranquilles des plus grandes désordres, de l'anarchie, des assassinats continuels, et d'avoir fait des orgies continuelles avec les chefs des brigands qui se sont rendus maîtres de la ville d'Avignon en leur présence, sans qu'ils se soient opposés à cette invasion, ni aux vexations inouies qui en ont été la suite, les faits, que je m'engage à prouver légalement, annoncent une collusion et une complicité qu'il est de l'honneur de la justice de la France de punir exemplaire

ment.

"J'accuse les médiateurs de tous ces délits.

"Je les accuse de tous les désastres actuels du Comtat qu'ils auraient pu prévenir.

"Je les accuse enfin de n'avoir pas voulu remplir leur mission, d'avoir fait le contraire de ce que l'Assemblée nationale leur avait ordonné, et je me réserve d'articuler contre eux plusieurs autres accusations majeures lorsqu'il me sera permis de les traduire au tribunal de la haute cour nationale, me soumettant à toute réparation civile et tous dépens, dommages et intérêts. (Rires et murmures.) . .

"Et a tous dépens, dommages et intérêts, si je ne justifie pas devant les ministres de la loi des faits que je dénonce et de ceux que je me réserve de dénoncer à la justice pour prouver

"I accuse them of having been quiet spectators of the greatest disorders, of anarchy, of continual assassinations, and of having had continual orgies with the brigand chiefs, who, in their presence, made themselves masters of the City of Avignon, without any opposition on their part to this invasion, or to the untold annoyances which followed. The facts, which I undertake to prove legally, proclaim a collusion and a complicity which the honour and justice of France demand shall be exemplarily punished.

"I accuse the Mediators of all these misdemeanours.

"I accuse them of all the present disasters in the Comtat, which they could have prevented.

"I accuse them, finally, of not having wished to fulfill their mission, of having done the contrary of that which the National Assembly had ordered, and I reserve to myself the right to formulate against them several other major accusations, when I am permitted to indict them before the tribunal of the High National Court, taking upon myself all compensations, and all expenses, damages and inter

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que les médiateurs n'on pas été les agents de la France, mais qu'ils se sont conduits comme les agents d'une armée de brigands et d'une assemblée d'administrateurs intrus sur lesquels ils n'avaient aucun pouvoir, après avoir favorisé jusqu'au scandale leurs entreprises et leurs attentats.

"A Paris, le 13 septembre 1791." Et j'ai signé.

En mettant cet acte d'accusation sur le bureau, je demande maintenant á l'Assemblée, et je la supplie de vouloir bien accueillir, par un décret, ce que j'ai l'honneur de lui demander sur ma responsabilité. (Exclamations à gauche.)

Je vous prie de considérer que l'accusation que vous venez d'entendre est appuyée sur les titres les plus imposants et les plus respectables, sur les dénonciations des départements, sur des lettres écrites de la main des commissaires eux-mêmes; enfin, sur des preuves par écrit de tous les faits que j'ai annoncés, sur des faits de noto

riété publique. Je consens à ce que Je consens à ce que les médiateurs prennent la parole, et je les somme de répondre, article par article, et par des faits, à mes chefs d'accusation; tout le reste ne serait que de vaines déclamations; il ne faut qu'il viennent me produire des lettres mendiées ou écrites par des habitants du Comtat.

Un membre: Quelles sont les votres?

M. L'ABBÉ MAURY. D'après ces faits, vous voyez que le rapport

prove that the Mediators were not agents of France, but that they conducted themselves as agents of an army of brigands and of an assembly of intrusive administrators, over which they had no power, but whom they favoured to the extent of scandal in all their enterprises and undertakings.

"Paris, September 13, 1791."
And I have signed this.

In placing this accusation on the table, I now ask the Assembly, and I beg them to receive with a decree, that which I have the honour of asking on my own responsibility. (Exclamations on the Left.)

I beg you to consider that the accusation to which you have just listened, is based on claims the most imposing and the most respectable, on the denunciations of the departments, on letters written by the hand of the commissioners themselves; finally, on the written proofs of all the facts I have stated, on facts of public notoriety. I am willing that the Mediators should speak for themselves and I summon them to answer, article by article, and by facts, my accusations; anything else would be merely vain declamations; they must not produce letters begged for or written by inhabitants of the Comtat.

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d'Avignon, fondé sur des procès-verbaux qui sont l'ouvrage de ces médiateurs, ne peut plus être discuté. (Rires et murmures.) J'ose dire à l'Assemblée que je ne redoute point cette discussion, et que j'espère de trouver dans les actes mêmes qu'on nous présente comme la preuve du vœu de la réunion, les moyens d'en prouver la nullité.

non statement, founded on official reports which are the work of these mediators, can no longer be discussed. (Laughter and murmurs.) I dare to say to the Assembly that I do not fear this discussion, and I hope to find in the very acts, which are presented to us as proof of the vote of Union, the means of proving its nullity.

Reply of Le Scène des Maisons

Chargés des pouvoirs de l'Assemblée nationale, honorés de la confiance du pouvoir exécutif, nous n'avons eu d'autres instructions que vos propres lois; c'est là que nous avons appris nos devoirs.

Arrivés à Orange, nous avons fait ce que le devoir nous dictait. Nous voyions devant nous un pays, qui, depuis 6 mois, était le théâtre de toutes les horreurs de la guerre civile; nous nous sommes arrêtés à Orange, et, j'ai déjà eu l'honneur de le dire à l'Assemblée, nous nous y sommes arrêtés parce qu'il était important de voir les chefs de tous les corps armés, toutes les autorités alors reconnues, et qu'il fallait établir la paix pour remplir vos volontés.

M. l'abbé Maury nous a reproché d'avoir admis à ces conférences les députés de l'assemblée représentative du pays, munis de 68 procès-verbaux qui les avaient établis. Cette assemblée avait à ses ordres l'armée dite de Vaucluse, qui était un des partis principaux entre tous les partis intéressés.

Charged with the powers of the National Assembly, honoured with the confidence of the executive power, we had no other instructions than your own laws; it is there that we learned our duties.

Arrived at Orange, we did what duty dictated. We saw before us a country, which, for six months, had been the theatre of all the horrors of a civil war; we stopped at Orange, and I have already had the honor of stating to the Assembly that we stopped there because it was important for us to see the chiefs of all the army corps, of all the then recognized authorities, and because it was necessary to establish peace in order to accomplish your wishes.

M. l'Abbé Maury has reproached us for having admitted to these conferences deputies from the representative assembly of the country, armed with sixty-eight formal minutes by which they had been accredited. This assembly had under its orders the so-called army of Vau

Avec qui devions-nous donc traiter pour exécuter vos lois; si nous n'appelions pas les corps reconnus auxquels l'armée obéissait? Il ne nous appartenait pas d'entrer dans toutes les injures, dans toutes les oppositions des divers partis; il ne nous appartenait pas, comme à M. Maury, de traiter ces gens de brigands. Nous allions mettre la paix parmi eux. Notre devoir était de les entendre et tle les admettre au traité puisque d'eux en partie dépendait cette paix que vous nous aviez chargé d'établir. (Applaudissements à gauche.)

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.

Le 14 juillet, nous signâmes le pacte en vertu duquel chaque parti prenait l'engagement de mettre bas les armes et de remplir votre loi de licenciement. - Licencier une armée n'est pas désarmer un pays. Votre loi nous ordonnait de licencier deux armées qui se battaient, qui répandaient le trouble dans leur pays. Nous appartenait-il d'interpréter vos lois? Non. Notre devoir était de les exécuter. Nous licenciâmes les armées, mais nous. n'otâmes pas les armes des individus qui, retournant paisiblement dans leurs communes, dans leurs familles, en avaient encore besoin dans les premiers moments d'agitation; et l'histoire de Caromb ne vous l'a que trop prouvé.

M. l'abbé Maury vous a dit, Messieurs, que, si nous n'étions pas arrivés, si nous avions retardé quelques jours, la paix se serait rétablie dans le Comtat. Quelle était ce pays? C'était le pays de la mort, la paix des

cluse, which was one of the principal parties among all the interested factions. With whom could we treat in order to execute your orders, if we did not summon the recognized bodies which the army obeyed? It was not our place to enter into all the wrongs, into all the disputes of the different parties; it was not our place, like M. Maury, to treat these people as brigands. We were to bring them peace. Our duty was to hear them, to admit them to treaty, because on them partly depended that peace which you had charged us to establish. (Applause on the Left.) .

On July 14 we signed the pact by virtue of which each party agreed to lay down their arms and to carry out your order to disband. Disbanding an army is not disarming a country. Your order directed us to disband two fighting armies, which were spreading trouble in their country. Was it our business to interpret your orders? No. Our duty was to carry them

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tombeaux; c'étaient 12,000 hommes qui en auraient égorgé 3,000 renfermés dans la ville de Carpentras; qui, de là, promenaient la destruction et la mort dans la ville d'Avignon. Voilà la paix de M. l'Abbé Maury. (Vifs applaudissements à gauche.)

Vous vous rappelez, sans doute, la malheureuse histoire de Caromb.1 Nous avons désarmé les auteurs de ces crimes: nous leur avons ôté leurs armes, comme on arrache les dents aux bêtes féroces et comme on devrait arracher la langue aux calomniateurs. (Vifs applaudissements à gauche.)

Je le demande à l'Assemblée: Si nous avions désarmé ce pays, si, contre les pouvoirs qui nous étaient confiés par notre mission, nous avions arraché les armes à toutes les communes, à toutes les gardes nationales, que ne dirait pas alors M. l'abbé Maury? C'est alors qu'il aurait pu nous dire: vous avez violé les lois, vous avez même abusé de votre pouvoir. Vous apportez des vœux á l'Assemblée nationale, et quels sont ces vœux? Quelle valeur ont-ils, lorsque vous avez commencé par arracher les armes aux habitants du Comtat, et que, dans la crainte, ils ont été forcés en votre présence, de faire ce que vous avez ordonné. Alors il y aurait lieu de nous inculper. Mais, lorsque nous avons été obéi à l'esprit de la loi, je crois que la seule chose que M. l'abbé Maury regrette, c'est que nous n'eussions pas fait la chose même dont il nous accuse. (Applaudissements à gauche.) ..

of the tomb; it was 12,000 men who would have strangled 3,000 shut up in the city of Carpentras; who from there would have carried death and destruction to the city of Avignon. That is the peace of M. l'Abbé Maury. (Lively applause on the Left.)

You no doubt remember the unhappy history of Caromb. . . . We have disarmed the authors of these crimes; we have taken away their arms, as one pulls the teeth of savage beasts and as one should tear out the tongue of calumniators. (Lively applause from the Left.)

I ask the Assembly, if we had disarmed this country, if, contrary to the powers confided to us by our mission, we had seized the arms of all the communes of all the National Guards, what what would M. l'Abbé Maury have said then? He could then have said: you have violated the laws, you have even abused your power. You have brought votes to the National Assembly, but what are these votes? Of what value are they, when you began by seizing the arms of the inhabitants of the Comtat, who then, in fear, were forced in your presence to do what you had ordered. There would then have been reason to accuse us. But, as we were obeyed in the spirit of the law, I believe that the only regret of M. l'Abbé Maury. is that we did not do the very thing of which he accuses us. (Applause from the Left.)

1 See the Report of Le Scène des Maisons, p. 46.

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