Imágenes de página
PDF
ePub
[merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors]

Quant au vœu du peuple avignonais, je ne l'ai jamais regardé ni comme assez généralement ni surtout comme assez librement prononcé, et il m'a paru que cette vérité vous avait été démontrée dans tous ses détails hier jusqu'à l'évidence.

Que votre humanité donc, que votre intérêt même rétablisse promptement l'ordre et le calme dans le Comtat; éteignez-y les flambeaux de la discorde; qu'il n'y ait plus dans ce malheureux pays ni cruautés, ni victimes; que les peuples du Comtat et d'Avignon se rassemblent ensuite librement, paisiblement, légalement sous votre protection tutélaire et vous obtiendrez certainement par la reconnaissance ce

1 Session of May 3.

[merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]

As to the vote of the people of Avignon, I never regarded it as cast generally enough, or even freely enough, and it seemed to me that this fact had been demonstrated to you yesterday in all its details, even to the evidence.

Therefore let your humanity, let your interest, even, reestablish promptly order and calm in the Comtat; put out the torches of discord there; let there be no longer cruelty nor victims in that unhappy country; let the peoples of the Comtat and of Avignon then come together freely, peaceably, legally under your tutelary protection and you will certainly obtain through gratitude what it would

qu'il serait indigne de vous de devoir à la crainte ou à l'abus de la puissance.

M. PÉTION DE VILLENEUVE. Je dis, Messieurs, que les délibérations qui ont été invoquées sont celles qui ne peuvent pas être admises, et que ces délibérations dont votre comité vous a parlé, renferment un vœu libre, un vou volontaire, un vœu parfaitement exprimé, et j'espère vous le démontrer. (Rires à droite.)

Je dis qu'il n'y a pas une commune dans le Comtat qui ne désire la réunion avec la France; il n'est pas une commune, Messieurs, qui n'ait arboré les armes de la France. Quelle est la difficulté qui survient aujourd'hui entre les Comtadins et les Avignonais? Croyez-vous que ce soit pour la réunion à la France? Non; les troubles viennent principalement d'une jalousie entre Avignon et Carpentras, suscitée par les ennemis du bien public précisément pour empêcher la réunion.1

L'Assemblée décrète qu'il ne sera plus entendu personne.2 (Applaudissements dans les tribunes.)

LE PRÉSIDENT. Au nom de l'Assemblée je déclare aux tribunes et aux galeries que je ferai sortir le côté qui le premier donnera le moindre signe d'applaudissement.

Il va être procédé à l'appel nominal.

Voici le résultat de l'appel nominal

be unworthy of you to owe to fear or to the abuse of power.

M. PÉTION DE VILLENEUVE. I say, gentlemen, that the decisions that have been invoked are those that can not be admitted, and that the decisions of which your committee has told you, comprise a free vote, a voluntary vote, a vote properly expressed, and I hope to prove it to you. (Laughter on the Right.)

I say that there is not a commune in the Comtat that does not desire union with France; there is not a commune, gentlemen, that has not set up the arms of France. What is the difficulty arising today between the people of the Comtat and those of Avignon? Do you think it is on account of the union with France? No; the troubles come chiefly from a jealousy between Avignon and Carpentras, created by the enemies of the public good precisely in order to prevent the union.

The Assembly decrees that no more speakers shall be heard. (Applause in the galleries.)

THE PRESIDENT. In the name of the Assembly I announce to the tribunes and the galleries that I will have ejected the side that first gives the slightest sign of applause.

The roll call will be proceeded with.

This is the result of the roll call on

1 The debate, frequently interrupted by disorder, occupied the remainder of the session, the leading exponents of the two extreme views being the Abbé Maury and Bouche On May 4 the debate was resumed with the same heat.

2 Session of May 4.

sur le premier article du projet de décret du comité portant réunion d'Avignon et du Comtat Venaissin à la France.

Le nombre des votants a été de 870; 316 ont voté oui.

487 ont voté non.

67 n'on pas donné de voix.

En conséquence, l'Assemblée nationale a rejeté le premier article du comité.1

the first article of the draft decree of
the Committee on Union of Avignon
and the Comtat Venaissin with
France.

The number voting was 870;
316 voted yes.

487 voted no.

67 gave no vote.

Consequently the National Assembly has rejected the first article of the committee.

Draft Decree for the Union of Avignon Proposed by Menou in the Third Report of the Committees on Avignon. May 24, 1791 2

M. DE MENOU, rapporteur. . . . Je ne parlerai pas du premier vœu formé par les Avignonais, dans le mois de juin 1790, puisqu'on m'objecte qu'il fut émis au milieu du tumulte, du désordre et du massacre de plusieurs citoyens.

Je passe aux actions subséquents. Tous renferment le vœu le plus solennel, le plus libre, le plus légal de se réunir à la France.

Le premier est un serment prêté sur

M. DE MENOU, reporter. . . . I shall not speak of the first wish of the Avignon people, in June, 1790, since it is objected that it was uttered in the midst of tumult, of disorder and of the massacre of several citizens.

I pass to subsequent acts. All contain the most solemn, most free and most legal wish to be united to France.

The first is an oath of allegiance to

1 M. PÉTION DE VILLENEUVE, speaking in the Session of May 4, said: ". . . Three opinions yesterday divided the Assembly. Some did not wish for union; others wished for union at the present time, and still others wished for union, but at a more distant time. Now, gentlemen, there were therefore two parties that desired union, but one of which wanted immediate union and the other wanted union at a more distant time, and the fact can still less be denied that those very persons who, on the question, declared either that they had no voice, or that they were for the negative, expressed themselves in the clearest and most precise manner in this tribune.

They had said: The vote of the people of Avignon and of the Comtat does not seem to us a vote expressed in a manner sufficiently free and voluntary (Murmurs from the Right), and that is why we do not ask immediate union; but these members who did not wart present union, far from saying that they did not wish for union, on the contrary thought and said clearly that, if the vote seemed free, seemed voluntary, taken in momerts of tranquillity, far from opposing the union, they would themselves ask for it."

2 Arch. parl., 1st series, vol. 26, p. 362.

la roche du Don par toutes les gardes nationales d'Avignon, et de son territoire, à la Constitution française, à la nation, à la loi et au roi; il est en date du 14 juillet, jour de la fédération générale de l'Empire français. Il fut prêté en présence de plusieurs détachements de gardes nationales des villes françaises voisines d'Avignon. Le deuxième est une lettre écrite par la municipalité d'Avignon à l'Assemblée nationale, au nom des habitants de cette ville, pour demander la réunion. Elle est du 13 août 1790.

Le troisième est un nouveau serment des gardes nationales avignonaises.

Le quatrième est l'adhésion au serment précédent donné par les habitants de Morieresbourg dépendant d'Avignon, en date du 6 septembre.

Le cinquième est un vœu formé par les 9 sections ou districts composant l'assemblée générale des citoyens actifs d'Avignon pour se réunir à la France, et s'incorporer au département des Bouches-du-Rhône, en date du 6 octobre 1790.

Le sixième est un vœu formé par les 9 districts ou sections composant l'assemblée générale des citoyens actifs d'Avignon, pour se réunir à la France, et envoi de cette délibération à tous les departements du royaume, en date du 26 octobre 1790: à cet acte est jointe une lettre d'envoi à l'Assemblée nationale.

Le septième est un vou formé par les citoyens actifs d'Avignon, pour se réunir à la France. Il a été transmis

the French constitution, nation, law and King, taken on the Roche du Don by all the National Guards of Avignon, and of its territory; it is of the date of July 14, the day of the general federation of the French Empire. It was taken in the presence of several detachments of the National Guards. of the French towns, neighbors of Avignon. The second is a letter written by the Municipality of Avignon to the National Assembly in the name of the inhabitants of that town, to ask for union. It is dated August 13, 1790.

The third is a new oath of the National Guards of Avignon. . . .

The fourth is the adhesion to the preceding oath given by the inhabitants of Morieresbourg, a dependency of Avignon, dated September 6.

The fifth is a wish formed by the nine sections or districts composing the general assembly of active citizens of Avignon to be united to France, and to incorporate themselves in the Department of the Bouches-duRhône, dated October 6, 1790.

The sixth is a wish formed by the nine districts or sections composing the general assembly of active citizens of Avignon to be united to France, and the dispatch of this deliberation to all the departments of the kingdom, dated October 26, 1790; to this act is joined a letter of despatch to the National Assembly.

The seventh is a wish formed by the active citizens of Avignon to be united to France. It was transmitted

à l'Assemblée nationale, par MM. les commissaires du roi, envoyés dans le département du Gard; à cet acte est jointe une lettre des commissaires qui constate le vœu des Avignonais; cet acte est du 15 mars 1791.

Le huitième est une lettre des électeurs de l'assemblée électorale de Vaucluse, séante à Avignon, à l'Assemblée nationale, pour demander la réunion, en date du 18 mars 1791; cette lettre est revêtue des signatures de tous les électeurs.

Le neuvième est une lettre de la municipalité d'Avignon à l'Assemblée nationale écrite au nom du peuple avignonais, et datée du 16 mai 1791; elle demande la réunion par les motifs les plus pressants, et a été lue hier matin à l'Assemblée nationale; elle est accompagnée d'une lettre au président de l'Assemblée nationale, en date du 17 mai.

Je pense, Messieurs, que les différents actes dont je viens de vous rendre compte, vous paraîtront suffisants pour constater, de la manière la plus évidente, le vœu libre, solennel et formel des Avignonais. On ne pourra pas alléguer que ce vœu ait été émis au milieu des troubles: car j'ai entièrement écarté tous les actes qui ont eu lieu dans le mois de juin, quoique plusieurs d'entre eux soient revêtus des formes les plus authentiques et les plus légales. Tous les troubles étaient cessés à Avignon à la fin de ce mois, et je n'ai fait mention des actes qu'à commencer du 14 juillet, époque à laquelle on avait admis ici à la grande

to the National Assembly by the commissioners of the King, sent into the Department of Gard; to this act is joined a letter of the commissioners who confirm the wish of the people of Avignon; this act is dated March 15, 1791.

The eighth is a letter of the electors of the Electoral Assembly of Vaucluse, sitting at Avignon, to the National Assembly, to ask for union, dated March 18, 1791; this letter is furnished with the signatures of all the electors.

The ninth is a letter of the Municipality of Avignon to the National Assembly, written in the name of the people of Avignon and dated the 16 of May, 1791; it asks the union for the most pressing reasons, and it was read yesterday morning to the National Assembly; it is accompanied by a letter to the President of the National Assembly, dated May 17.

I think, gentlemen, that the different acts of which I have just given you an account will appear to you sufficient to prove, in the most evident manner, the free, solemn and formal wish of the people of Avignon. No one can allege that this wish has been expressed in the midst of disturbances: for I have entirely set aside all the acts which took place in the month of June, although several among them may have been clothed in the most authentic and legal forms. All the disturbances had ceased at Avignon at the end of this month, and I have mentioned only the acts commencing from the 14th of July, the

« AnteriorContinuar »