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et indépendans; qu'en conséquences la ville d'Avignon et ses dépendances qui n'ont pu être séparées de la nation française, y seront réunies. A l'effet de quoi, M. le Maire et officiers municipaux sont requis de faire arborer sur le champ les armes de France, en faisant déplacer préalablement celles du St-Siége, avec le respect dû a sa Sainteté, comme chef visible de l'Eglise; de charger MM. Peyre et Duprat, le premier, avocat; le second, négociant, officiers municipaux déjà nommés par la précédente délibération du Conseil général de la commune, de se transporter conjointement avec M. Tissot aussi avocat, procureur de la commune, et nous greffier secrétaire d'icelle, sans retard à Paris, pour faire auprès de l'auguste assemblée nationale et du Roi des français, toutes les démarches nécessaires, à l'effet d'obtenir l'acceptation de cette réunion, et traiter tout ce qui concerne les intérêts de notre ville; sur quoi ledit sieur Tissot, procureur de la commune a requis, qu'attendu que cette délibération est unanime, elle fût mise à exécution sur le champ; et en conséquence les armes de France ayant été placées sous un dais, le Conseil général précédé d'un détachement des gardes avignonaises et des grenadiers, de la garnison de cette ville, et de la musique militaire, a accompagné le susdit dais, suivi d'un autre' détachement, s'est rendu au palais, où lesdites armes ont été arborées sur la première porte d'entrée, et en même temps celles du St-Siége ont été enlevées res

deliberated unanimously by each of the districts that the Avignonais nation and the Comtadins are free, sovereign and independent; that, in consequence, the City of Avignon and its dependencies which could not be separated from the French nation, are united to it. By reason of which the mayor and the municipal officials are required to at once display the arms of France, first displacing those of the Holy See with the respect due to His Holiness, as visible head of the Church; and to instruct MM. Peyre and Duprat, the former a lawyer, the latter a merchant, municipal officials already appointed by the preceding deliberation of the Communal Council, to repair to Paris at once and without delay in company with M. Tissot, likewise a lawyer, and communal attorney and recording secretary of this body, to take all measures before the august National Assembly of the King of the French, which may be necessary in order to obtain the acceptation of the union, and to negotiate regarding everything which concerns the interests of our City; on which the Sieur Tissot, communal attorney, has required that in view of the unanimity of this deliberation it should be at once put in execution; and in consequence the arms of France were placed under a canopy and the general council, preceded by detachments of Avignonais guards and grenadiers of the garrison of this city, and of the military band, accompanied the aforesaid canopy, and followed by another de

pectueusement, placées sous le même dais, et accompagnées par le même cortège à la maison commune, où elles ont été déposées dans un endroit décent; et pour l'entière exécution desdites délibérations, le conseil a autorisé le bureau de régie à fournir des mandats sur le trésorier de la commune pour la dépense de la susdite députation pour la somme de quinze cents livres, et une lettre de crédit sur Paris jusqu'à concurrence de la somme de deux mille livres, sauf à régler ensuite les frais de cette députation. Délibéré de plus, que les députés partiront dans le jour, qu'extrait de la présente délibération et celles des districts leur seront délivrés pour faire constater de leur mandat, qu'il sera envoyé un courrier extraordinaire à M. le président de l'assemblée nationale, avec une adresse pour le prévenir de cette députation. L'assemblée chargeant lesdits sieurs députés de présenter à l'auguste assemblée nationale l'hommage de son respect, de son admiration et de sa soumission sans bornes à ses décrets, et l'assurance de la fidélité des Avignonais à la nation, à la loi et au roi, et attendu que nousdit secrétaire-greffier sommes obligé de nous absenter pour cette députation, avons, du consentement du Conseil général, nommé et choisi pour pro-secrétaire-greffier M. Namur, notable, qui a bien voulu accepter ladite charge, et a prêté le serment requis. De quoi et de tout ce que dessus, ledit sieur procureur de la commune a requis acte, et se sont, les

tachment, repaired to the palace, where the said arms were displayed on the first entrance gate, and at the same time those of the Holy See were respectfully removed, placed under the same canopy and, accompanied by the same procession, were carried to the communal hall, where they were deposited in a proper place; and for the complete execution of the said deliberation the Council has authorized the administrative officer to furnish requisitions on the communal treasury for the expenses of the aforesaid deputation, to the sum of fifteen hundred livres, and a letter of credit on Paris up to the limit of the sum of two thousand livres, postponing the fixing of the expenses of this deputation. It is further deliberated that the deputies shall depart during the day, that a copy of the present deliberation and those of the district shall be given to them in order to bear witness to their mandate, that a special messenger shall be sent to the president of the National Assembly with an address to inform them beforehand of the deputation's arrival. The assembly instructs the said deputies to present to the august National Assembly the homage of its respect, its admiration and its unlimited submission to its decrees, and the assurance of the fidelity of the Avignonais to the nation, to the law and to the King, and in view of the fact that we, the undersigned recording-secretary, are obliged to be absent with this deputation, we have, with the consent of the general council, named and chosen

dits sieurs assemblés, soussignés à l'original, etc.

for recording secretary, M. Namur, a leading citizen, who has been good

Collationné, Signé; NAMUR, pro- enough to accept the office aforesaid, secrétaire-greffier.

and has taken the required oath. The said attorney for the communal attorney has required a formal act of this and of all the above, and the said gentlemen being assembled, have signed the original, etc.

Collated and signed; NAMUR, Acting Recording Secretary.

Address of the Representative Body of the Comtat Venaissin. June 22, 1790 1

A L'ASSEMBLÉE NATIONALE MESSIEURS,

C'est par l'organe de ses députés librement élus, et constitués depuis peu de jours en Assemblée représentative, que le comté Venaissin vient porter à l'auguste Assemblée nationale de France ce tribut unanime.

Oui, Messieurs, l'adoption des lois françaises, d'où va dépendre une partie de notre bonheur, ne saurait néansmoins porter la moindre atteinte au respect et à la fidélité inviolable que nous conserverons jusqu'au dernier soupir à notre bienfaisant monarque. Attachés à son gouvernement par des liens que nos cœurs rendront toujours indissolubles, rien ne saurait altérer nos sentiments pour sa personne sacrée : ils reposent sur des bases inébranlables, notre consentement libre, la modération et la générosité de nos

1 Arch. parl., 1st series, vol. 16, p. 405.

TO THE NATIONAL ASSEMBLY

GENTLEMEN:

By the voice of its deputies, freely elected and constituted, a few days since, as a representative assembly, the Comtat Venaissin comes to bring to the august National Assembly of France this unanimous tribute.

Yes, gentlemen, the adoption of French laws, on which will depend a part of our happiness, will nevertheless be unable to do the slightest injury to the inviolable respect and fidelity towards our beneficent monarch which we shall preserve to our last breath. Attached to his government by ties which our hearts will make forever indissoluble, nothing would be capable of altering our feelings for his sacred person; they rest upon immovable bases, our free consent, the moderation and generosity of our princes,

princes, et l'amour qui est le juste prix d'un si grand bienfait. Rien ne saurait nous délier du serment que nous avons si souvent répété de vouloir vivre et mourir sous son empire. Serment que nous venons de renouveler d'une manière encore plus authentique, puisqu'il est émané du vœu unanime de nos commettants, exprimé dans nos mandats; serment, enfin, que nous venons de lui offrir, comme les prémices de nos travaux, comme l'élément nécessaire de notre bonheur. Qu'il soit connu de l'univers entier, ce serment auguste!

Qu'il est consolant pour nous, qu'il est glorieux pour vous, Messieurs, de songer qu'en invoquant les principes éternels de la vérité et de la justice, nous ne répetons que vos propres principes, nous n'invoquons que vos propres décrets!

Quelle crainte pourrait désormais inspirer une nation puissante, à la vérité, mais qui vient de déclarer solennellement qu'elle renonce à toute espèce de conquête et qu'elle n'emploiera jamais ses forces contre la liberté d'aucun peuple? Ah plutôt ! quelle confiance sans réserve et sans borne ne doit-elle pas attendre, nous ne dirons pas d'un peuple qu'elle protège et qu'elle vivifie dans son sein, mais de tous les habitants de l'univers, de tous les vrais amis du bonheur et de la liberté des hommes? . . . De Gérende, président. RAPHEL, MARTINET, secrétaires.

and the love which is the just price of such a great benefit. Nothing would be capable of freeing us from the oath we have so often repeated of wishing to live and die under his rule. An oath which we have just renewed in a still more authentic manner, since it emanated from the unanimous vote of our constituents, expressed in our commissions; an oath, finally, that we have offered him, as the first fruits of our labors, as the necessary element of our good fortune. Let this august oath be known to the whole world!

How consolatory it is for us, how glorious for you, gentlemen, to think that in invoking the eternal principles of truth and justice, we are but repeating your own principles, we are but invoking your own decrees! . . .

What fear could a nation inspire henceforth, which, though in truth powerful, has just declared solemnly that she renounces all kinds of conquest and that she will never use her forces against the liberty of any people? Ah! rather, what confidence without reserve and without limit should she not expect, we will not say from a people she protects and nourishes in her bosom, but from all the inhabitants of the world, from all the true friends of the happiness and the liberty of men? . . .

DE GÉRENDE, President.

RAPHEL, MARTINET, Secretaries.

Address of the Deputation from the City of Avignon, Delivered before the National Assembly. June 26, 1790 1

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Députés par un peuple libre, indépendant et souverain, ce n'est pas en vain que nous venons jurer une fidélité inviolable à la nation française. Placé au milieu de la France, ayant les mêmes mœurs, le même langage, nous avons voulu avoir les mêmes lois. . . . A peine avezvous déclaré que tous les hommes sont libres, que nous avons voulu l'être. Nos municipalités se sont organisées d'après les lois établies par vos décrets, et nous étions déjà constitués lorsque des brefs incendiaires et tyranniques, lancés par le Vatican, sont venus frapper d'anathème la Constitution française 2 ... (L'orateur fait le tableau des dispositions préparées sourdement à Avignon pour tenter une contre-révolution en France).

Des hommes armés parurent tout à coup au milieu de la ville; bientôt, pressés de toutes parts, ils abandonnèrent le champ de bataille.

Le sang

pur des citoyens patriotes fut confondu avec celui des assassins qu'on avait suscités contre nous. Nos alliés volèrent enfin à notre secours; et . . . ils sont parvenus . . . à nous rendre la paix. Le lendemain de ces scènes de sang et de carnage, les citoyens actifs de tous les districts de la ville d'Avignon s'assemblèrent légalement. C'est dans cette assembleé que le peuple, considérant qu'il ne pouvait

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Deputed by a free, independent and sovereign people, it is not in vain that we have come here to swear inviolable fidelity to the French nation. . . Placed in the center of France, with the same customs, the same language, we have wished to have the same laws. . . Hardly had you declared that all men are free than we desired freedom. Our municipalities are organized according to the laws established by your decrees and they were already constituted when the incendiary and tyrannical letters launched by the Vatican arrived to hurl anathema against the French Constitution. . . . (The orator here describes the secret arrangements prepared at Avignon to bring about a counter-revolution in France.) . . .

Armed men appeared suddenly in the centre of the town; soon, hard pressed on all sides, they abandoned the field of battle. The pure blood of the citizen patriots was mingled with that of the assassins who had been stirred up against us. Our allies finally hastened to our aid; and . . . they succeeded. . . in restoring peace. The day after these scenes of blood and carnage, the active citizens of all the districts of the town of Avignon assembled in legal course. It was in this assembly that the people, considering that they could be

1 Arch. parl., 1st series, vol. 16, p. 476-7. A letter from the municipal officials of Avignon as to the vote of the city was read to the Assembly by Camus on June 17 (ibid., p. 250) and one telling of similar votes in the districts by Bouche, June 19 (ibid., p. 369). 2 Omitted in the original.

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